Accueil🇫🇷Chercher

Boulevard de Stalingrad (Nantes)

Le boulevard de Stalingrad est une voie de Nantes, en France, située dans le quartier Malakoff - Saint-Donatien.

Boulevard de Stalingrad
Image illustrative de l’article Boulevard de Stalingrad (Nantes)
Le boulevard de Stalingrad vu vers l'est depuis l'esplanade Pierre-Semard.
Situation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 08″ nord, 1° 32′ 14″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Malakoff - Saint-Donatien
DĂ©but Boulevard Ernest-Dalby
Fin Rue Stanislas-Baudry
Morphologie
Type Rue
Forme Rectiligne
Histoire
Création 1847
Anciens noms avenue ou boulevard de la Gare
boulevard de SĂ©bastopol
Monuments Gare de Nantes
Jardin des plantes de Nantes
Manufacture des tabacs de Nantes
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Boulevard de Stalingrad
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Boulevard de Stalingrad
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Boulevard de Stalingrad

Situation et accès

Le boulevard longe la voie ferrée menant à la gare de Nantes. Il est relié à l'ouest au cours John-Kennedy, et à l'est au boulevard Ernest-Dalby.

Origine du nom

À sa création, en 1847, la voie est appelée « avenue de la Gare » ou « boulevard de la Gare », puis est renommée le 31 décembre 1856 « boulevard de Sébastopol » du nom du siège de Sébastopol qui prit fin le [1]. Après la Seconde Guerre mondiale, le conseil municipal décide de lui attribuer le 8 février 1946 son nom actuel, qui fait référence à la bataille de Stalingrad qui se déroula entre 1942 et 1943[2].

Historique

Création

L'espace occupé par l'actuel boulevard est, jusqu'au milieu du XIXe siècle, une zone humide, l'orée de la prairie de Mauves. Au nord de cette partie humide s'étendent des zones cultivées. La route la plus proche est la rue de Richebourg, prolongée par le chemin de Toutes-Aides (devenu depuis la rue d'Allonville).

L'arrivĂ©e du chemin de fer Ă  Nantes bouleverse le site. La gare de Nantes (dite alors « gare d'OrlĂ©ans Â»), desservie par la ligne de Tours Ă  Nantes, est implantĂ©e au niveau de la rue Stanislas-Baudry, sur des terrains remblayĂ©s, gagnĂ©s sur les marĂ©cages. L'Ă©tier de Mauves, qui est le prolongement du ruisseau du Sail (ou Seil) qui prend sa source Ă  Sainte-Luce-sur-Loire, et occupait le tracĂ© du boulevard, est dĂ©placĂ© au sud des emprises ferroviaires via un canal faisant de celui-ci une « gare d'eau ». Cet ouvrage rejoignait le canal Saint-FĂ©lix au niveau de l'actuelle rue de Lourmel.

MĂŞme chose pour le quai Richebourg (actuelle allĂ©e Commandant-Charcot), qui glisse vers le sud et est Ă©largi. Sur les plans de 1849, une nouvelle voie apparaĂ®t au nord de la gare. Elle longe la voie ferrĂ©e jusqu'au ruisseau du GuĂ©-Robert, Ă  la limite avec la commune de Doulon. Elle est alors dĂ©signĂ©e sous le nom de « rue latĂ©rale projetĂ©e Â». Lorsqu'elle est rĂ©alisĂ©e, elle est cantonnĂ©e, comme le quai de Richebourg, Ă  un rĂ´le d'accès Ă  la gare et aux ateliers de fabrication attenants. L'est du site est encore entourĂ© d'espaces cultivĂ©s, peu urbanisĂ©s[3]. Encore en 1854, la voie porte le nom de « rue latĂ©rale », soulignant sa subordination Ă  la gare. La rue n'est d'ailleurs encore bordĂ©e au nord que par la minoterie Dagault, Ă  son extrĂ©mitĂ© nord-ouest, et par des zones cultivĂ©es[4].

Implantation de la manufacture des tabacs

La manufacture des tabacs de Nantes, vue du boulevard de Stalingrad

Puis la municipalitĂ© envisage de relier l'extrĂ©mitĂ© est du boulevard Ă  la route de Paris, afin d'amĂ©liorer la desserte de la gare, d'autant que dès 1857, le projet d'une manufacture des tabacs apparaĂ®t sur les plans[5]. Le site est d'abord occupĂ© par des bâtiments provisoires, avant la construction des locaux dĂ©finitifs entre 1862 et 1865. Cette implantation d'une importante manufacture dĂ©tache la voie de son rĂ´le de « boulevard de la gare Â» ; elle est baptisĂ©e « boulevard de SĂ©bastopol Â» le 31 dĂ©cembre 1856[1]. C'est pourtant la proximitĂ© de la gare qui a dĂ©terminĂ© le choix de l'emplacement de la manufacture dans le quartier Richebourg[6].

Le plan de 1857 laisse apparaître l'aménagement du « chemin de grande communication no 68 » (nom porté alors par route de Sainte-Luce), dont la partie sud constitue l'actuel boulevard Ernest-Dalby. Le même plan laisse entrevoir le percement de la future rue de Coulmiers, mais la concrétisation de ce projet doit attendre 1870[7].

Par la suite, le boulevard s'urbanise fortement sur son cĂ´tĂ© nord. En 1876, il est dĂ©cidĂ© que la ligne de tramway empruntera le boulevard de la gare[8]. En 1877, une Ă©cole communale est construite le long du boulevard (actuelle « Ă‰cole Ă©lĂ©mentaire publique Stalingrad Â»[9] - [coord 1]), Ă  l'angle de la rue de Maryland. Elle est remaniĂ©e après 1895, selon les plans de l'architecte Alfred Marchand[10] - [11]. En 1899, le chemin de fer Ă  voie mĂ©trique du Petit Anjou longe Ă©galement le boulevard et y installe deux gares terminus : l'une (« Anjou-Voyageurs Â») dĂ©diĂ©e, comme son nom l'indique, au voyageurs, qui est situĂ©e devant la gare d'OrlĂ©ans ; l'autre consacrĂ©e au fret (« Anjou-Marchandises Â») situĂ©e devant la manufacture des tabacs.

XXe siècle

Arrêt du tramway Moutonnerie, à l'extrémité du boulevard de Stalingrad

Le 10 juillet 1908, après l'annexion de la commune de Doulon par celle de Nantes, le « boulevard SĂ©bastopol Â» est prolongĂ©, englobant le « boulevard de la LibertĂ© Â» et le « boulevard de la Doulon », pour rejoindre le « boulevard extĂ©rieur Â» (actuel boulevard de Doulon). Mais, la nouvelle voie ainsi constituĂ©e Ă©tant jugĂ©e trop longue, elle est de nouveau scindĂ©e, le boulevard SĂ©bastopol retrouve sa dĂ©limitation d'origine le 11 dĂ©cembre 1908, l'autre portion devenant « boulevard National Â»[12].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la gare d'OrlĂ©ans est sĂ©vèrement endommagĂ©e par les bombardements de 1942. Après le conflit, il est jugĂ© nĂ©cessaire de dĂ©molir les bâtiments. Dans la mĂŞme pĂ©riode, en 1947, la ligne du Petit Anjou cesse sa desserte de Nantes. La « gare du Petit-Anjou Â» est dĂ©saffectĂ©e, puis louĂ©e, en 1948, au syndicat d'initiative rĂ©gional[13]. Le bâtiment est dĂ©truit lors de la construction d'une nouvelle gare SNCF.

Celle-ci commence à sortir de terre en 1965, et est construite un peu plus à l'est du site de l'ancien bâtiment, vers la place Charles-Le Roux (entrée sud du jardin des plantes). Elle est mise en service en 1968[14].

Au début des années 1970, afin de fluidifier la circulation vers le centre-ville via le boulevard de Stalingrad, entravée par l'afflux d'usagers de la gare, une voie souterraine est creusée devant l'entrée nord de celle-ci, permettant d'accéder directement au cours John-Kennedy. Elle est inaugurée le 28 avril 1973[14]. L'espace situé au-dessus de ce souterrain, porte aujourd'hui le nom d'esplanade Pierre-Semard, formant ainsi un parvis de gare.

Depuis 1985, le côté sud du boulevard est occupé par la Ligne 1 du tramway, qui y compte trois stations : Gare Nord - Jardin des plantes (anciennement baptisé Gare SNCF jusqu'en 2018), Manufacture et Moutonnerie.

XXIe siècle

Dans le cadre des travaux d'agrandissement de la gare SNCF et d'aménagement de ses abords, les contre-allées du boulevard se trouvant de part et d'autre de la trémie sont devenues piétonnières (celle situé au nord entre les rues Stanislas-Baudry et Frédéric-Cailliaud, ainsi que celle au sud longeant les bâtiments de la gare), à l'instar de l'esplanade Pierre-Semard[15].

Voies secondaires

Esplanade Pierre-Semard

Ce parvis situé devant l'entrée nord de la gare de Nantes[coord 2], porte depuis 2003 le nom de Pierre Semard, cheminot syndicaliste et secrétaire général du Parti communiste français, fusillé par les Allemands en 1942[16].

Actuellement, cet espace constitue une zone d'accès de la gare, accueillant les différents modes de transport : piétons, deux-roues, transports urbains (station de tramway Gare Nord - Jardin des plantes). Dans le cadre du projet d'agrandissement de la gare de Nantes une réorganisation des espaces publics a été décidée, prévoyant la piétonnisation de l'esplanade qui sera dédiée exclusivement aux modes de déplacement doux et aux transports collectifs[17]. Les travaux ont débuté en interdisant progressivement l'accès de l'esplanade aux voitures particulières et taxis. Cet aménagement qui doit prendre fin en 2019 a été dévoilé à la presse le [18].

Place Charles-Le Roux

Cette petite place piĂ©tonne et arborĂ©e est situĂ©e au nord-est de l'esplanade Pierre-Semard[coord 3] et rend hommage au peintre paysagiste nantais Charles Le Roux depuis une dĂ©libĂ©ration du conseil municipal du 2 mars 1931 (auparavant elle s'appelait « place du Jardin des Plantes Â»)[19]. L'extrĂ©mitĂ© est de la place a Ă©tĂ© dotĂ©e de l'une des seules colonnes Morris de la ville avant que celle-ci ne soit retirĂ©e. En , dans le cadre de la piĂ©tonnisation de l'esplanade Pierre-Semard et de la rue Écorchard, la place est entièrement repavĂ©e et l'entrĂ©e principale du Jardin des plantes est reculĂ©e de plusieurs mètres permettant de l'agrandir[20].

Rue Écorchard

Cette artère qui relie le boulevard de Stalingrad à la rue Stanislas-Baudry[coord 4] par l'intermédiaire d'une placette triangulaire arborée située à son extrémité ouest, sépare le côté Sud-Est du Jardin des plantes de la place Charles-Le Roux à son extrémité est. Elle rend hommage depuis une délibération du conseil municipal du 2 et 3 octobre 1995, au re-fondateur du jardin, le médecin et botaniste Jean-Marie Écorchard[21].

Dans le cadre des travaux de piétonisation de l'esplanade Pierre-Semard, la rue Écorchard est devenu piétonne. Tandis que la placette située à son extrémité ouest a été presque intégralement intégrée au jardin des plantes permettant l'aménagement d'une nouvelle entrée[22].

Rue de Maryland

Longeant l'école élémentaire publique Stalingrad à l'est[coord 5], cette voie piétonne permet de rejoindre, d'une part, la rue d'Allonville par l'intermédiaire de l'allée du Bourg-Fumé, et d'autre part la rue de la Havane par l'intermédiaire de la cour Jules-Durand

En 1894-1895, une Ă©cole pour filles, dont l'entrĂ©e est dans la rue de Maryland, est construite, attenante Ă  l'Ă©cole pour garçon dont l'entrĂ©e se situe boulevard SĂ©bastopol. Cette nouvelle Ă©cole reçoit les Ă©lèves en provenance de l'Ă©cole Saint-Jean, qui Ă©tait tenue par les SĹ“urs de Saint-Vincent-de-Paul. Peu après, l'ensemble du groupe scolaire est remodelĂ© pour le transformĂ© en « Ă©cole primaire supĂ©rieure de la rue de Maryland Â»[23].

Voir aussi

Références

  1. Pied 1906, p. 267.
  2. « Stalingrad (boulevard de) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  3. « Plan de Nantes, 1849, par L. Amouroux, architecte », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  4. « Plan de Nantes, 1854, par Louis Amouroux, architecte », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  5. « Plan géométrique de la ville de Nantes dressé par F. J. Pinson, 1857 », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  6. Trochu 2003, p. 1-2.
  7. « Mairie de la ville de Nantes. Voirie urbaine : ouverture d'une voie entre le boulevard Sébastopol et la route de Paris. », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  8. « Tramway : plan du tracé, 1876 », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  9. François Macé (préf. Johanna Rolland, Maurice Gautier), Les écoles primaires de Nantes : petite histoire événementielle et illustrée des créations scolaires, Nantes, association pour la conservation et la mémoire de l'école à Nantes et en Loire-Atlantique, , 209 p. (ISBN 978-2-7466-8251-1), p. 77.
  10. « École communale boulevard Sébastopol », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  11. « Ecole primaire supérieure pour garçons rue Maryland et boulevard Sébastopol », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  12. « Ernest Dalby (boulevard) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  13. « Locations d'immeubles communs », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  14. Bernard et Sigot 1997, p. 99.
  15. Nantes Métropole | Ville de Nantes, « Le nouveau visage du parvis nord », sur metropole.nantes.fr (consulté le )
  16. « Pierre Semard, un cheminot résistant à l'honneur », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  17. La nouvelle gare de Nantes sur de bonnes voies - Des espaces publics rénovés pour faciliter les accès - site de Nantes Métropole.
  18. Frédéric Brenon, « Nantes: La spectaculaire métamorphose annoncée du quartier de la gare », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  19. « Charles-Le Roux (place) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  20. Ville de Nantes, « Le Jardin des plantes s’ouvre sur la ville et la gare », sur www.nantes.fr (consulté le )
  21. « Écorchard (rue) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  22. Ville de Nantes, « Gare nord, les travaux de la future esplanade sont lancés », nantes.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. François Macé 2015, p. 89.

Bibliographie

  • Yannick Le Marec, Nantes au XIXe siècle : du fleuve Ă  la ville, Nantes, SiloĂ«, , 111 p. (ISBN 2-84231-194-9).
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 267.
  • Jean Bernard et Jacques Sigot (dir.), Nantes - Le Train, Montreuil-Bellay, Édition CMD, coll. « MĂ©moire d'une ville », , 144 p. (ISBN 2-909826-53-8).
  • Xavier Trochu, « La manufacture des tabacs : une implantation nĂ©e dans la douleur », Les Annales de Nantes et du pays nantais, Nantes, SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 288,‎ , p. 1-6 (ISSN 0991-7179, lire en ligne).

Coordonnées des lieux mentionnés

  1. École Ă©lĂ©mentaire publique Stalingrad : 47° 13′ 10″ N, 1° 32′ 16″ O
  2. Esplanade Pierre-Semard : 47° 13′ 04″ N, 1° 32′ 33″ O
  3. Place Charles-Le Roux : 47° 13′ 05″ N, 1° 32′ 32″ O
  4. Rue Écorchard : 47° 13′ 06″ N, 1° 32′ 34″ O
  5. Rue de Maryland : 47° 13′ 10″ N, 1° 32′ 14″ O

Articles connexes

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.