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Blue Streak

Le Blue Streak est un missile balistique britannique dont le développement a été abandonné en 1960 et qui a été reconverti comme premier étage du lanceur Europa.

Blue Streak
Blue Streak
L'étage Blue Streak de la fusée Europa.
Présentation
Type de missile missile balistique
Constructeur de Havilland
Caractéristiques
Moteurs Rolls-Royce RZ.2

Historique

Création d'un missile balistique

En 1954, AmĂ©ricains et Britanniques dĂ©cident de coopĂ©rer dans le dĂ©veloppement des missiles balistiques. Selon cet accord les Britanniques rĂ©alisent un missile balistique Ă  courte portĂ©e (2 500 km) mono-Ă©tage, le Blue Streak, pour Ă©quiper leur arsenal nuclĂ©aire. La sociĂ©tĂ© de Havilland est chargĂ©e du dĂ©veloppement et Rolls Royce construit les moteurs-fusĂ©es RZ.2 qui utilisent une licence du constructeur amĂ©ricain Rocketdyne. Il sera testĂ© Ă  Woomera en Australie.

Mais les AmĂ©ricains violent les termes de l'accord en lançant la fabrication de missiles balistiques concurrents, les missiles Atlas et Thor. Après avoir tentĂ© de trouver un crĂ©neau en allongeant la portĂ©e Ă  4 000 km le gouvernement britannique dĂ©cide en 1960 d'abandonner le dĂ©veloppement d'un missile qui ne peut pas, du fait de sa technologie, riposter Ă  une frappe nuclĂ©aire surprise. En effet, le Blue Streak utilise des carburants liquides (60 tonnes de LOX et plus de 20 tonnes de kĂ©rosène) et le remplissage des rĂ©servoirs, qui ne peut ĂŞtre rĂ©alisĂ© Ă  l'avance, nĂ©cessite trop de temps. Les Britanniques achèteront finalement des missiles amĂ©ricains Polaris.

Reconversion en fusée

Un étage Blue Streak dans un musée écossais.

En 1960, la communautĂ© scientifique europĂ©enne appelle de ses vĹ“ux la crĂ©ation d'un programme spatial scientifique europĂ©en animĂ© par un organisme analogue au CERN. Les Britanniques, qui viennent d'arrĂŞter la mise au point du missile balistique, proposent alors de dĂ©velopper un lanceur spatial reposant sur ce missile et une deuxième fusĂ©e restĂ©e Ă  l'Ă©tat d'Ă©bauche – le Black Knight – qui devait permettre de tester la rentrĂ©e dans l'atmosphère des tĂŞtes nuclĂ©aires du Blue Streak. Pour les Britanniques l'objectif est surtout d'amortir le coĂ»t du Blue Streak (56 millions de ÂŁ). En , le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, sollicitĂ©, donne son accord contre l'avis de ses conseillers pour le dĂ©veloppement d'une fusĂ©e europĂ©enne Ă  trois Ă©tages, baptisĂ©e Europa, utilisant comme premier Ă©tage le Blue Streak.

Le premier étage Blue Streak de la fusée Europa II exposé à l'Euro Space Center.

Début 1962, six pays européens décident de créer l'European Launcher Development Organisation (ELDO, en français CECLES, Centre européen pour la construction de lanceurs d'engins spatiaux) pour mettre au point le lanceur Europa. Les développements sont partagés entre les pays membres : le deuxième étage est de conception française, le troisième étage est réalisé par l'Allemagne de l’Ouest tandis que l'Italie, la Belgique et les Pays-Bas se partagent la réalisation des stations de guidage et de télémesure ainsi que le développement d'un satellite.

L'étage Blue Streak sera utilisé dans le cadre de 10 lancements civils de la fusée Europa-1 sans jamais rencontrer aucune défaillance. Mais des problèmes de conception des autres étages et d'intégration entre les étages - construits par des équipes différentes ne s’étant pas assez concertées entre elles - ne permirent jamais à la fusée Europa-1 de placer sur orbite un satellite. Une seule fusée Europa-2 fut lancée depuis le Centre spatial guyanais (CSG) en . L'explosion de l'étage Blue Streak faisant suite à une défaillance de la centrale à inertie conduisit à l'échec du lancement. Sept étages Blue Streak - déjà construits avant l’annulation du programme - ne furent jamais utilisés.

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