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Polaris (missile balistique)

L'UGM-27 Polaris est un missile mer-sol balistique stratégique lancé par sous-marin. Il a été construit par Lockheed pendant la guerre froide pour le compte de la United States Navy et de la Royal Navy.

Polaris A1 sur un pas de tir de Cap Canaveral.
Polaris A3

Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le à bord du premier SNLE américain, le USS George Washington.

Tir d'un Polaris A2 en surface depuis le USS Henry Clay (SSBN-625) (en) en 1964. Il s'agit du premier des deux seuls lancements de SLBM en surface depuis un sous-marin américain.

Histoire

Missile Polaris de la Royal Navy exposé au Imperial War Museum.
Système d'éjection pour les ogives nucléaires britanniques Chevaline A3TK.
Zone de patrouille des SNLE équipés des missiles Polaris A3T américains et Chevaline A3TK britanniques en prenant Moscou pour cible.

Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'à quatre missiles Jupiter. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.

Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz comprimé, avant l’allumage de son moteur.

Le premier lancement réussi eut lieu en , après 6 échecs. Dans le même temps, l’US Navy construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le USS George Washington (SSBN-598), qui effectua le premier tir immergé du Polaris le .

En , le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.

Le USS Ethan Allen (SSBN-608), fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa charge nucléaire sur une zone de test dans l'océan Pacifique le . Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.

En , durant la crise de Cuba, cinq SNLE emportant chacun 16 Polaris Ă©taient en service.

La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive W47Y1 de 600 kilotonnes l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une explosion nucléaire en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %[1].

Au total, 1 245 patrouilles de dissuasion stratĂ©gique furent effectuĂ©es avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du au , Polaris A-2 du au , Polaris A-3 du au )[2].

La Royal Navy de son cĂ´tĂ© mit en service la version A3 dans l'arsenal nuclĂ©aire du Royaume-Uni. Il est le premier missile occidental Ă©quipĂ© de vĂ©hicules de rentrĂ©e multiples, et il est opĂ©rationnel Ă  bord des SNLE de la classe Resolution Ă  partir de armĂ©s chacun de 2 tĂŞtes nuclĂ©aires britanniques Chevaline A3TK de 200 kT (au lieu de 3 ogives sur les missiles amĂ©ricains) ; la portĂ©e de ses missiles Ă©tait rĂ©duite de plus de 500 milles marins par rapport Ă  la version amĂ©ricaine car la charge utile Ă©tait Ă©quipĂ©e de leurres et d'aides Ă  la pĂ©nĂ©tration supplĂ©mentaires pour Ă©viter la dĂ©fense antimissiles. Ă€ partir de 1982, des missiles Ă©quipĂ©s de 6 charges de 40 kT furent opĂ©rationnels. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.

Versions

Une fusée STARS.
  • Polaris A-1 : la version A-1 avait une portĂ©e de 1 853 km avec une charge nuclĂ©aire de 600 kilotonnes et un Ă©cart circulaire probable de 1 800 m pour un poids de 13 090 kg. Construit Ă  163 unitĂ©s ainsi que 100 ogives W47 Y1 les armant.
  • Polaris A-2 : la version A-2 avait une portĂ©e de 2 779 km. Construit Ă  346 unitĂ©s ainsi que 250 ogives W47 Y1 et Y2;
  • Polaris A-3 : la version A-3, Ă  tĂŞtes multiples, avait une portĂ©e de 4 631 km avec un Ă©cart circulaire probable de 600 m. Construit Ă  644 unitĂ©s ainsi que 1 450 ogives W58 hors exemplaires pour la Royal Navy[3].
  • Polaris B-3 : devait avoir une portĂ©e similaire au A-3, mais a Ă©voluĂ© sur le missile UGM-73 Poseidon.
  • STARS (Strategic Target System) : Engin cible utilisant les deux premiers Ă©tages d'un ancien missile Polaris A3 surmontĂ© d'un moteur commercial Orbus 1A utilisĂ© pour les essais d'antimissiles et d'engins hypersoniques. Premier tir le , seize tirs dont trois Ă©checs en [4] - [5] - [6].

Notes et références

  1. (en) « Cuban Missile Crisis Order of Battle Version 0.1 », Alternate Wars, (consulté le )
  2. (en) Norman Polmar, The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet, Naval Institute Press, , 18e Ă©d., 661 p. (ISBN 978-1-59114-685-8, lire en ligne), Strategic Missile Submarine
  3. (en) Stephen I. Schwartz, Atomic Audit : The Costs and Consequences of U.S. Nuclear Weapons Since 1940, Brookings Institution, , 500 p. (lire en ligne), p. 193
  4. Stefan Barensky, « Un essai hypersonique américain tourne court », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  5. (en) « Sandia STARS », sur Designation Systems, (consulté le ).
  6. (en) « STARS », sur Gunter's Space Page, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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