Blechhammer
Le nom de Blechhammer (Blachownia en polonais) est plus communĂ©ment utilisĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence Ă un ensemble de camps allemands de prisonniers, camps de travail, camps disciplinaires et camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Le camp de Blechhammer fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence au camp de travail des Juifs, ZAL, (Zwangsarbeitslager fĂŒr Juden).
Camp annexe de Blechhammer | ||
Judenlager, four crématoire. | ||
Présentation | ||
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Nom local | Blachownia en polonais | |
Type | Camp de concentration annexe d'Auschwitz | |
Gestion | ||
Date de création | ||
DirigĂ© par | SS-LagerfĂŒhrer Heinrich Schwarz Otto Brossmann, Monowitz, |
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Date de fermeture | ||
Fermé par | Armée rouge | |
Victimes | ||
Type de détenus | Juifs prisonniers de guerre opposants politiques résistants |
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Nombre de détenus | 4500 (jusqu'à 6000) | |
GĂ©ographie | ||
Pays | Pologne | |
Région | Haute-Silésie | |
LocalitĂ© | KÄdzierzyn-KoĆșle quartier Blachownia | |
CoordonnĂ©es | 50° 21âČ 17âł nord, 18° 15âČ 31âł est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
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Protection | Patrimoine mondial | |
Blechhammer est le nom allemand de la petite ville actuelle de Blachownia, situĂ©e entre le village de SĆawiÄcice et la ville de KÄdzierzyn-KoĆșle en Haute-SilĂ©sie, dans le sud de la Pologne. Cette rĂ©gion Ă©tait allemande jusqu'Ă la fin de la Seconde Guerre mondiale et la ville actuelle de KÄdzierzyn-KoĆșle est issue de la rĂ©union administrative des deux anciennes villes allemandes de Kandrzin et de Cosel. La ville de Kandrzin Ă©tait plus connue sous le nom de Heydebreck pendant la guerre. Le village actuel de SĆawiÄcice sâappelait alors Slawentzitz et Ehrenforst pendant la guerre. AprĂšs le redĂ©coupage des frontiĂšres de la Pologne entĂ©rinĂ© lors de la confĂ©rence de Yalta en 1945, la rĂ©gion est devenue polonaise.
Le site industriel de la chimie de Blechhammer Ă©tait Ă©galement connu des forces alliĂ©es amĂ©ricaines sous les noms de Blechhammer north[1] pour lâusine actuelle de Blachownia SlÄ ska et Blechhammer south pour lâusine actuelle de ZakĆady Azotowe KÄdzierzyn SA (ZAK).
Blachownia ĆlÄ ska (anciennement Blechhammer north) est situĂ© Ă lâest de la ville de KÄdzierzyn alors que ZakĆady Azotowe KÄdzierzyn est situĂ© au sud de la mĂȘme ville. Environ 45 000 personnes ont Ă©tĂ© internĂ©es dans les divers camps construits autour des deux centres chimiques et dans la proche rĂ©gion. Lâensemble de ces camps reste donc connu sous le terme de Blechhammer.
MalgrĂ© lâintĂ©rĂȘt stratĂ©gique primordial des installations industrielles et de lâessence synthĂ©tique que lâon y fabriquait pour fournir en carburant la Wehrmacht et la Luftwaffe, les AlliĂ©s n'ont commencĂ© Ă bombarder l'usine IG Farben qu'un mois aprĂšs le dĂ©barquement de Normandie, entre le et le .
Les différents camps du site de Blechhammer nord
Liste des camps rĂ©partis autour du centre industriel de Blechhammer north (Blachownia SlÄ ska)[2] :
- Firmenlager (camp pour les cadres techniques Allemands et autres nationalités, répartis sur 3 camps distincts), Blechhammerlager (Blechhammer Nord), Firmenlager (Blechhammer Nord)
- MÀdchenlager (camp de travail pour les femmes des environs de Blechhammer situé à Blachownia), MÀdchenlager (Blechhammer Nord),
- Blechhammerlager (camp de travaux forcés pour Russes et Polonais), Blechhammerlager (Blechhammer Nord)
- Kanallager BAB-21 (Les camps de prisonniers de guerre POW étaient constitués de bataillons de travail BAB (Bau und Arbeitsbataillonen) de prisonniers de guerre Britanniques provenant du Stalag VIII-B de Lamsdorf)[3], Kanallager E3 (Blechhammer Nord)
- Wiesenlager (camp de prisonniers Russes, Polonais, Anglais, Belges, Yougoslaves, Bulgares), Wiesenlager (Blechhammer Nord)
- Waldlager (camp des Italiens et autres prisonniers de guerre), Waldlager (Blechhammer Nord)
- Strafgefangenenlager (camp disciplinaire pour prisonniers Russes, Polonais et Français), Strafgefangenenlager (Blechhammer Nord)
- Lagerehrenforst (camp de travaux forcĂ©s situĂ© Ă Erhenforst - SĆawiÄcice pour prisonniers Polonais, TchĂšques et Yougoslaves)
- Meisterlager (camp destiné aux agents de maßtrise et aux spécialistes métiers), Meisterlager (Blechhammer Nord)
- Justizstrafgefangenenlager (camp disciplinaire pour délinquants sauf les Russes et Polonais)
- A.E.L Arbeitserziehungslager (camp disciplinaire destinés aux personnes soupçonnées d'évasion et réfractrices à la discipline du camp)
- Dorflagerwest (camps de travaux forcés pour prisonniers Ukrainiens, Yougoslaves et Polonais)
- Unruhelager (camp de travail disciplinaire)
- Dorflager (camp pour travailleurs libres Allemands non mobilisables)
- Bahnhofslager (camp de concentration toutes nationalités mais essentiellement Polonais)
- Judenlager[4] (camp de concentration pour Juifs d'origines diverses)
- MĂ€dchenlager (camp de travail obligatoire pour les femmes des environs situĂ© Ă Erhenforst - SĆawiÄcice)
- Schleusenlager (camp de travail pour prisonniers Français situĂ© Ă Erhenforst - SĆawiÄcice)
- Krankenhaus (hÎpital destinés aux travailleurs Allemands et Polonais)
- Donaulager (camp de travailleurs pour la construction du canal Oder/Danube)
- Lager in Medar (Miedary)
Lâensemble des camps alimentaient en main-dâĆuvre les usines des deux centres de la chimie et principalement les usines IG Farbenindustrie Ă KÄdzierzyn-SĂŒd et Oberschlesische Hydrierwerke AG Ă Blechhammer. Cette derniĂšre fabriquait de l'essence synthĂ©tique Ă partir du charbon pour l'approvisionnement des blindĂ©s de la Wehrmacht et les avions de la Luftwaffe. Aussi le caractĂšre stratĂ©gique du site a rapidement amenĂ© les alliĂ©s Ă dĂ©truire le complexe de la chimie. Au total, 15 raids de bombardements seront menĂ©s sur les 2 centres. L'usine de Blachownia sera bombardĂ©e Ă 9 reprises dĂšs par des flottilles de B-24 Liberator venues de bases italiennes.
Il nâexiste aujourdâhui pratiquement aucune trace de ces camps. Par contre un nombre impressionnant de bunkers, casemates, tunnels sont visibles sur tous les secteurs qui avoisinent les usines.
Le camp de travail puis camp de concentration de Blechhammer - Bahnhofslager/Judenlager[5]
Le camp de Blechhammer a Ă©tĂ© construit en avril 1942 dans la forĂȘt Ă 2 km au sud du village de SĆawiÄcice (Ehrenforst). Il s'agissait au dĂ©part d'un camp de travaux forcĂ©s pour les Juifs qui Ă©taient envoyĂ©s en camp de travail dans le cadre de l'organisation Schmelt[6] qui rĂ©quisitionna la main d'Ćuvre juive entre 1940 et 1944.
Les premiers prisonniers, 3056 dĂ©portĂ©s (no 76.330 Ă no 76.461) ont participĂ© Ă la construction de lâusine Oberschlesische Hydrierwerke AG destinĂ©e Ă la fabrication de l'essence synthĂ©tique. TrĂšs tĂŽt, le typhus a sĂ©vi dans le camp et 120 prisonniers ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s Ă Auschwitz-II Birkenau. Le camp Ă©tait commandĂ© par le SS-LagerfĂŒhrer Heidrich Schwarz. La population du camp atteignit 4 500 prisonniers avec l'arrivĂ©e de Juifs en provenance de 16 pays dâEurope. Le camp Ă©tait composĂ© de 25 baraques dont quelques-unes Ă©taient rĂ©servĂ©es pour une section sĂ©parĂ©e de 200 femmes juives.
Un tĂ©moignage[7] rapporte que des enfants avaient Ă©tĂ© Ă©galement internĂ©s et utilisĂ©s comme main d'Ćuvre dans le complexe industriel mitoyen. Concernant les enfants, plusieurs tĂ©moignages rapportent qu'une quarantaine d'enfants entre 5 et 14 ans Ă©taient prĂ©sents au camp et logĂ©s dans une baraque sĂ©parĂ©e. L'un d'entre eux, Heinrich, Ă©tait le fils de Karl Demerer, un kapo juif originaire de Vienne, reconnu pour son aide et son assistance auprĂšs des prisonniers juifs du camp. Avec l'aide d'un ingĂ©nieur allemand du nom de Mertens, ils auraient mis en place une activitĂ© plus ou moins factice afin d'employer les enfants dans l'usine et les soustraire d'une mort inĂ©luctable.
En , le camp fut rattachĂ© au camp dâAuschwitz III-Monowitz et fut placĂ© sous le commandement du HauptsturmfĂŒhrer Otto Brossmann[8] qui fut remplacĂ© Ă son tour en par lâUntersturmfĂŒhrer Kurt Klipp[9]. En , la population du camp atteint un pic de 5 500 prisonniers. Un four crĂ©matoire fut construit, 1 500 prisonniers y furent incinĂ©rĂ©s.
Le camp de Blechhammer Ă©tait organisĂ© en deux camps distincts sur le mĂȘme site, le camp Bahnhofslager pour les Polonais et autres nationalitĂ©s, et le camp Judenlager pour les Juifs en provenance de divers pays dâEurope. La section des femmes Ă©tait situĂ©e dans le camp Judenlager.
Le Judenlager était hermétiquement ceint de hautes palissades de 4 mÚtres de haut constituées de plaques de béton fixées entre des poteaux en béton toujours visibles aujourd'hui et surmontés de barbelés électrifiés. La surveillance des alentours du camp était effectuée à partir de miradors en béton intégrés aux palissades. Des casemates individuelles et un bunker antiaérien furent construits dÚs le début des bombardements du site industriel dÚs . L'accÚs au camp Bahnhofslager et Judenlager était strictement interdit aux autres prisonniers des autres camps.
La main-dâĆuvre du camp Ă©tait louĂ©e aux entreprises du complexe industriel ainsi que pour la construction de routes et dâabris antiaĂ©riens. Les prisonniers Ă©taient organisĂ©s par escouades de travail de 100 Ă 200 ouvriers. Ils Ă©taient logĂ©s dans des baraques en bois, chacune organisĂ©e en 6 dortoirs de 30 Ă 40 prisonniers. Le camp ne disposait pas dâinstallations sanitaires, tout au plus quelques toilettes et douches dans une baraque sĂ©parĂ©e.
Des Juifs[10] de la ville de Cosel (KoĆșle) et de SilĂ©sie ont Ă©tĂ© internĂ©s Ă Blechhammer. La population juive du camp Ă©tait constituĂ©e de 75 % de juifs polonais, les 25 % restants Ă©tant principalement des juifs d'origine hollandaise, belge, française et allemande.
Quelques autres détenus non juifs étaient constitués par des prisonniers de droit commun allemands.
En , devant l'avancĂ©e de lâArmĂ©e rouge, les Allemands procĂ©dĂšrent Ă lâĂ©vacuation du camp qui fut partiellement incendiĂ© par les SS. LâĂ©vacuation sera dirigĂ©e par lâUntersturmfĂŒhrer Kurt Klipp. Les 4 000 prisonniers de Blechhammer, dont 150 femmes, seront rejoints par 6 000 prisonniers provenant des camps de Neu-Dachs (Jaworzno), Gleiwitz[11] (Gliwice) I, III et IV. Cette terrible marche de la mort qui commença le , (Ă Auschwitz, situĂ© Ă environ 90 km, elle commença le ), les mena jusquâĂ Gross-Rosen le , sauf pour 800 dâentre eux qui furent abattus durant la marche. Les survivants furent envoyĂ©s par wagons Ă bestiaux vers Buchenwald dans un premier temps (pour les Juifs) et Dachau (pour les prisonniers de guerre). Le pilonnage de ces trains par les alliĂ©s causa de nombreuses victimes supplĂ©mentaires.
Aujourdâhui le site de lâancien camp est toujours visible. Les baraques ont disparu. Seuls restent les miradors bĂ©tonnĂ©s, des poteaux de lâancienne clĂŽture en bĂ©ton et le four crĂ©matoire. Le site est libre dâaccĂšs, ce qui pose quelques problĂšmes de dĂ©gradations malgrĂ© la surveillance des autoritĂ©s de la municipalitĂ© de SĆawiÄcice.
Les prisonniers français non juifs du camp de Blechhammer
Le au soir, un groupe de 80 prisonniers français, dont de nombreux rĂ©sistants issus du convoi dit des "Vosgiens"[12], arrive par camions du camp de Gleiwitz I au camp des juifs de Blechhammer. AprĂšs une visite mĂ©dicale menĂ©e par le docteur SS du camp, 10 prisonniers jugĂ©s contagieux sont dirigĂ©s vers l'infirmerie du camp. On ne les reverra jamais. Parmi eux se trouvait George Blind, un pompier de la brigade de Belfort en Alsace arrĂȘtĂ© pour faits de rĂ©sistance et cĂ©lĂšbre malgrĂ© lui par la non moins cĂ©lĂšbre photo du "fusillĂ© souriant" rĂ©alisĂ©e lors d'un simulacre d'exĂ©cution dans les fossĂ©s du Fort Blanc Ă Belfort. PlacĂ©s en quarantaine durant 3 semaines dans la baraque 28 du camp, les 70 prisonniers français restants seront employĂ©s comme main dâĆuvre dans l'usine voisine. Le samedi , ils seront dĂ©placĂ©s de la baraque 28 situĂ©e dans la partie appelĂ©e "Abyssinie"[13] vers la baraque 17 du secteur dit "Europe" du camp situĂ© dans le Judenlager, afin de laisser place Ă des prisonniers en provenance des camps de Gleiwitz I, II et IV Ă©vacuĂ©s lors des marches de la mort. Ils quitteront le camp le dimanche Ă midi lors de la marche de la mort qui s'ensuivra. Sur les 70 prisonniers français, beaucoup mourront lors de cette marche et dans les camps oĂč ils seront dirigĂ©s en Allemagne[14].
- Judenlager Blechhammer. Entrée du camp des femmes
- MĂ©morial sur le site des camps Bahnhofslager et Judenlager - Blechhammer
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Anciens combattants polonais.
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Porte-drapeaux.
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. DépÎt de gerbes devant le four crématoire.
- Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
Le camp de prisonniers Français de Blechhammer nord - Schleusenlager
Le camp de prisonniers Français de l'Ă©cluse (Schleusenlager) qui Ă©tait situĂ© Ă Ehrenforst en Allemagne durant la guerre (aujourd'hui SĆawiÄcice en Pologne). L'Ă©cluse de SĆawiÄcice rĂ©gule le trafic fluvial sur la canal de Gliwice qui relie le fleuve Oder depuis la ville de KoĆșle (Cosel) jusqu'Ă Gliwice (Gleiwitz).
- Vue de l'ancien site du camp
- L'ancien site du camp de l'Ă©cluse
- Vue de l'ancien site du camp
HĂŽpital de Blechhammer nord - Krankenhaus
L'hÎpital du camp de Blechhammer nord appelé Betriebkrankenhaus était essentiellement destiné aux travailleurs Allemands et Polonais. Il s'agissait d'un hÎpital trÚs bien équipé avec salles de chirurgie et de radiologie. Les chambres pour malades étaient individuelles ou par 2. L'hÎpital était construit avec une structure en bois. Trois bùtiments étaient agencés perpendiculairement à un bùtiment principal. Chaque bùtiment était dédié à une activité médicale : maladies contagieuses, chirurgie, médecine générale. Dans ce dernier bùtiment on y soignait les plaies, les fractures, on effectuait les radios, les poses de plùtres. Trois internes et médecins Français ont officié au Krankenhaus de à et à la fin de la guerre pour certains dans le cadre du STO. Les médecins et internes Français étaient logés au Dorflager qui était un camp libre pour travailleurs Allemands. L'hÎpital était dirigé par un médecin chirurgien Allemand du nom de Gossner qui passait une fois par semaine. Le personnel infirmier était constitué par des infirmiÚres Allemandes. Les aides soignantes étaient Russes et Polonaises[15].
En , l'hĂŽpital Ă©tait sous la direction du SanitĂ€tsdientgrad SS-OberscharfĂŒhrer Herbert Scherpe, puis dĂšs dirigĂ© par le SanitĂ€tsdientgrad SS-Sturmmann Peter Quirin. Entre septembre et , il Ă©tait sous la direction du SanitĂ€tsdienstgrad SS-UnterscharfĂŒhrer Hans Kaufmann puis du SS-UnterscharfĂŒhrer Anton MĂŒller jusqu'Ă l'Ă©vacuation des camps. L'hĂŽpital possĂ©dait 4 dĂ©partements dont un de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, un de chirurgie et un autre pour les maladies infectieuses. Tous les prisonniers docteurs ont travaillĂ© dans l'hĂŽpital, l'un d'entre eux Ă©tait un docteur tchĂšque du nom de Hyrsz (HirĆĄ) (pĂ©riode 44/45). Il y avait en moyenne une centaine de patients dans l'hĂŽpital, qui souffraient principalement de diarrhĂ©e, de tuberculose, dâĆdĂšme et de pneumonie. Des sĂ©lections Ă©taient rĂ©guliĂšrement effectuĂ©es parmi les patients de l'hĂŽpital qui Ă©taient dirigĂ©s vers le camp d'extermination de Birkenau. Au moins 248 patients ont Ă©tĂ© dirigĂ©s vers les fours crĂ©matoires. Selon des tĂ©moignages, il existe des preuves de dĂ©cĂšs de patients par injection de phĂ©nol. Une vingtaine de patients environ sont morts des suites de maltraitances aprĂšs avoir Ă©tĂ© obligĂ©s de rester Ă genoux dans la neige. 10 autres ont Ă©tĂ© battus Ă mort par des gardes SS[16].
D'aprĂšs l'analyse d'observations sur place et des photos aĂ©riennes d'Ă©poque prises par les amĂ©ricains lors des bombardements sur l'usine voisine, les ruines actuellement visibles semblent ĂȘtre celles d'un entrepĂŽt voisin du Krankenhaus. Sur les photos aĂ©riennes, le Krankenhaus possĂšde une architecture de 4 bĂątiments reliĂ©s entre eux par un autre.
- Plan de situation de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord et des bunkers attenants
- Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
- Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
- Bunker de l'hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
- Entrée du bunker de l'ancien hÎpital du camp de Blechhammer nord
- Autre bunker de hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
Le camp de prisonniers de Blechhammer sud
La construction de l'usine IG Farbenindustrie a commencĂ© au printemps 1940. L'usine Ă©tait situĂ©e au sud de Heydebreck (KÄdzierzyn), et le site existe aujourd'hui sous le nom de ZakĆady Azotowe KÄdzierzyn SA
DĂšs 1940, des prisonniers et dĂ©portĂ©s des pays occupĂ©s par le IIIe Reich ainsi que des travailleurs rĂ©quisitionnĂ©s (STO) sont installĂ©s un camp situĂ© dans le nouveau quartier sud de Heydebreck (Heydebreck-SĂŒd) Ă proximitĂ© de l'usine. 9963 prisonniers seront recensĂ©s en dont 5027 Polonais, 1684 Français, 873 Italiens et 838 Russes.
L'usine IG Farben sera bombardée à 13 reprises entre le et le . De nombreuses bombes tomberont sur le camp de prisonniers.
Le site de l'ancien camp sera démantelé en 1951.
Une stÚle commémorative a été inaugurée en 2007 à l'initiative de M. Antoni Pawelak, ancien officier Polonais et responsable du démantÚlement du camp dans les années 1950.
- Inauguration de la stÚle commémorative de l'ancien camp en 2007
- Panorama de l'ancien site du camp
- Bunker antiaérien situé dans l'ancien camp
- ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
- Ancien poteau de la palissade en béton situé dans l'ancien camp
- ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
- Casemate individuelle et poteau de palissade en arriĂšre-plan
- Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp. CratÚre de bombe au premier plan
- Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
- Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
- Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
- Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
- (pl) StanisĆaw Ćukowski, Zbrodnie hitlerowskie w Ćambinowicach i SĆawiÄcicach na OpolszczyĆșnie w latach 1939-1945, Opole, Instytut ĆlÄ ski w Opolu, , 264 p. (30 zĆ)
- StanisĆaw Ćukowski, "Zbrodnie hitlerowskie w Ćambinowicach i SĆawiÄcicach na OpolszczyĆșnie w latach 1939-1945", Opole 1965
- Les camps de prisonniers de guerre Anglais BAB (Bau und Arbeitsbataillonen) Ă©taient localisĂ©s Ă KÄdzierzyn pour les BAB 20 et BAB 40, et Ă Blachownia pour les BAB 21 et BAB 48. Ils comprenaient environ 1200 prisonniers. Les bataillons de travail E714 et E793 Ă©taient situĂ©s Ă Blachownia, le bataillon de travail E794 Ă©tait lui situĂ© Ă Bierawa (Reigerfeld) sur le site de Blechhammer sud. D'autres bataillons de travail Ă©taient localisĂ©s Ă proximitĂ©; le E153 Ă Cosel, le E155 Ă KĆodnica (Oderhafen), le E537 Ă Stara KuĆŒnia (Althammer). Tous ces bataillons de travail dĂ©pendaient du Stalag VIII-B Lamsdorf.
- Le camp Bahnhofslager Ă©tait mitoyen du camp Judenlager. Ils Ă©taient donc situĂ©s sur le mĂȘme site mais sĂ©parĂ©s par le camp de SS situĂ© au milieu.
- Dr Franciszek Piper, Zeszyty OĆwiÄcimskie Nr. 10 - PodobĂłz Blechhammer, 1967
- L'organisation Schmelt Ă©tait dirigĂ©e par le SS-OberfĂŒhrer Albrecht Schmelt et employait au dĂ©part la main d'Ćuvre juive de Haute-SilĂ©sie orientale. En 1943, l'organisation Schmelt dirigeait 50 000 travailleurs forcĂ©s juifs dans 160 camps de travail.
- Témoignage du Dr Saint-Béat, interne français travaillant dans le cadre du STO au Betriebkrankenhaus distant de 300 mÚtres du camp des Juifs, alors inaccessible aux autres prisonniers des autres camps, rapporte avoir vu entre le milieu des années 1943 et 1944 un groupe d'enfants en pyjamas rayés venant du Judenlager et escortés par un soldat allemand se dirigeant vers l'usine.
- Otto Brossmann (né le 01/02/1889 à Brawin en Tchécoslovaquie) a été condamné à mort aprÚs la guerre mais sa condamnation a été commuée en prison à vie. Il est mort le 28/11/1957.
- Kurt Klipp (né le 19/09/1907) est mort du typhus en mai 1945.
- Avant la guerre, il existait une communautĂ© juive Ă Cosel qui a disparu. La synagogue a Ă©tĂ© dĂ©truite en 1938 durant la Nuit de Cristal. Lâancien cimetiĂšre Juif qui avait Ă©tĂ© saccagĂ© pendant la guerre est aujourdâhui abandonnĂ© dans une forĂȘt sur le territoire de la commune de DÄbowa non loin du village de ReĆska WieĆ, au sud de KÄdzierzyn-KoĆșle.
- Simone Veil est passée par Gleiwitz au cours de la marche de la mort depuis Bytom-Bobrek.
- Convoi parti de Dachau le 24 novembre 1944 comportant 1014 déportés dont 863 français.
- Le nom Abyssinie avait été donné à cause de prisonniers qui travaillaient dans une usine dont la poussiÚre des briques qui les recouvrait leur donnait une allure "d'Africains".
- D'aprÚs le témoignage de Marcel Dejean et son livre Avoir 20 ans dans les camps nazis. Marcel Dejean a été interné à Blechhammer avec les autres prisonniers français.
- Témoignage d'un docteur français, le dr Saint Béat, alors interne à Toulouse et qui a travaillé au Betriebkrankenhaus durant la période mi-1943 à mi-1944 dans le cadre du Service du travail obligatoire.
- Der Ort des Terrors de Wolfgang Benz, Barbara Distel, Angelika Königseder
Prisonniers connus
Bibliographie
- Jules Fainzang, Mémoire de déportation, Paris, Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siÚcle », , 169 p. (ISBN 978-2-7475-3393-5, OCLC 231968410, lire en ligne)
- Marcel Dejean, Avoir vingt ans dans les camps nazis des Vosges Ă FlossembĂŒrg par Dachau, Auschwitz et autres, Paris, MĂ©moires d'Hommes, , 204 p. (ISBN 978-2-84367-014-5, OCLC 319874755), p. 69, 106.
- Témoignage d'Herman Idelovici, Gérard Camy, Jacques Lefebvre (réal.), Frédéric Richirt (comp.), Jean Lacouture (préf.) et Herman Idelovici (act.), Automne 42 (Enregistrement vidéo), Centre régional de documentation pédagogique (Nice) ; Distrib. Centre régional de documentation pédagogique (Nice), (OCLC 691886287).