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Blechhammer

Le nom de Blechhammer (Blachownia en polonais) est plus communĂ©ment utilisĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence Ă  un ensemble de camps allemands de prisonniers, camps de travail, camps disciplinaires et camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Le camp de Blechhammer fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence au camp de travail des Juifs, ZAL, (Zwangsarbeitslager fĂŒr Juden).

Camp annexe de Blechhammer
Wikipedia-blechhammer-camp3.jpg
Judenlager, four crématoire.
Présentation
Nom local Blachownia en polonais
Type Camp de concentration annexe d'Auschwitz
Gestion
Date de création
DirigĂ© par SS-LagerfĂŒhrer Heinrich Schwarz
Otto Brossmann, Monowitz,
Date de fermeture
Fermé par Armée rouge
Victimes
Type de détenus Juifs
prisonniers de guerre
opposants politiques
résistants
Nombre de détenus 4500 (jusqu'à 6000)
GĂ©ographie
Pays Pologne
Région Haute-Silésie
LocalitĂ© Kędzierzyn-KoĆșle quartier Blachownia
CoordonnĂ©es 50° 21â€Č 17″ nord, 18° 15â€Č 31″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
Camp annexe de Blechhammer

Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial

Blechhammer est le nom allemand de la petite ville actuelle de Blachownia, situĂ©e entre le village de SƂawięcice et la ville de Kędzierzyn-KoĆșle en Haute-SilĂ©sie, dans le sud de la Pologne. Cette rĂ©gion Ă©tait allemande jusqu'Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale et la ville actuelle de Kędzierzyn-KoĆșle est issue de la rĂ©union administrative des deux anciennes villes allemandes de Kandrzin et de Cosel. La ville de Kandrzin Ă©tait plus connue sous le nom de Heydebreck pendant la guerre. Le village actuel de SƂawięcice s’appelait alors Slawentzitz et Ehrenforst pendant la guerre. AprĂšs le redĂ©coupage des frontiĂšres de la Pologne entĂ©rinĂ© lors de la confĂ©rence de Yalta en 1945, la rĂ©gion est devenue polonaise.

Le site industriel de la chimie de Blechhammer Ă©tait Ă©galement connu des forces alliĂ©es amĂ©ricaines sous les noms de Blechhammer north[1] pour l’usine actuelle de Blachownia Sląska et Blechhammer south pour l’usine actuelle de ZakƂady Azotowe Kędzierzyn SA (ZAK).

Blachownia ƚląska (anciennement Blechhammer north) est situĂ© Ă  l’est de la ville de Kędzierzyn alors que ZakƂady Azotowe Kędzierzyn est situĂ© au sud de la mĂȘme ville. Environ 45 000 personnes ont Ă©tĂ© internĂ©es dans les divers camps construits autour des deux centres chimiques et dans la proche rĂ©gion. L’ensemble de ces camps reste donc connu sous le terme de Blechhammer.

MalgrĂ© l’intĂ©rĂȘt stratĂ©gique primordial des installations industrielles et de l’essence synthĂ©tique que l’on y fabriquait pour fournir en carburant la Wehrmacht et la Luftwaffe, les AlliĂ©s n'ont commencĂ© Ă  bombarder l'usine IG Farben qu'un mois aprĂšs le dĂ©barquement de Normandie, entre le et le .

Les différents camps du site de Blechhammer nord

Liste des camps rĂ©partis autour du centre industriel de Blechhammer north (Blachownia Sląska)[2] :

Blechhammer north - Dans les environs du camp Justizstrafgefangenenlager (camp disciplinaire pour prisonniers Russes et Polonais).
  • Firmenlager (camp pour les cadres techniques Allemands et autres nationalitĂ©s, rĂ©partis sur 3 camps distincts), Blechhammerlager (Blechhammer Nord), Firmenlager (Blechhammer Nord)
  • MĂ€dchenlager (camp de travail pour les femmes des environs de Blechhammer situĂ© Ă  Blachownia), MĂ€dchenlager (Blechhammer Nord),
  • Blechhammerlager (camp de travaux forcĂ©s pour Russes et Polonais), Blechhammerlager (Blechhammer Nord)
  • Kanallager BAB-21 (Les camps de prisonniers de guerre POW Ă©taient constituĂ©s de bataillons de travail BAB (Bau und Arbeitsbataillonen) de prisonniers de guerre Britanniques provenant du Stalag VIII-B de Lamsdorf)[3], Kanallager E3 (Blechhammer Nord)
  • Wiesenlager (camp de prisonniers Russes, Polonais, Anglais, Belges, Yougoslaves, Bulgares), Wiesenlager (Blechhammer Nord)
  • Waldlager (camp des Italiens et autres prisonniers de guerre), Waldlager (Blechhammer Nord)
  • Strafgefangenenlager (camp disciplinaire pour prisonniers Russes, Polonais et Français), Strafgefangenenlager (Blechhammer Nord)
  • Lagerehrenforst (camp de travaux forcĂ©s situĂ© Ă  Erhenforst - SƂawięcice pour prisonniers Polonais, TchĂšques et Yougoslaves)
  • Meisterlager (camp destinĂ© aux agents de maĂźtrise et aux spĂ©cialistes mĂ©tiers), Meisterlager (Blechhammer Nord)
  • Justizstrafgefangenenlager (camp disciplinaire pour dĂ©linquants sauf les Russes et Polonais)
  • A.E.L Arbeitserziehungslager (camp disciplinaire destinĂ©s aux personnes soupçonnĂ©es d'Ă©vasion et rĂ©fractrices Ă  la discipline du camp)
  • Dorflagerwest (camps de travaux forcĂ©s pour prisonniers Ukrainiens, Yougoslaves et Polonais)
  • Unruhelager (camp de travail disciplinaire)
  • Dorflager (camp pour travailleurs libres Allemands non mobilisables)
  • Bahnhofslager (camp de concentration toutes nationalitĂ©s mais essentiellement Polonais)
  • Judenlager[4] (camp de concentration pour Juifs d'origines diverses)
  • MĂ€dchenlager (camp de travail obligatoire pour les femmes des environs situĂ© Ă  Erhenforst - SƂawięcice)
  • Schleusenlager (camp de travail pour prisonniers Français situĂ© Ă  Erhenforst - SƂawięcice)
  • Krankenhaus (hĂŽpital destinĂ©s aux travailleurs Allemands et Polonais)
  • Donaulager (camp de travailleurs pour la construction du canal Oder/Danube)
  • Lager in Medar (Miedary)
Une route menant vers le site de l’usine Blachownia ƚląska (Blechhammer north) non loin de la gare de SƂawięcice.

L’ensemble des camps alimentaient en main-d’Ɠuvre les usines des deux centres de la chimie et principalement les usines IG Farbenindustrie Ă  Kędzierzyn-SĂŒd et Oberschlesische Hydrierwerke AG Ă  Blechhammer. Cette derniĂšre fabriquait de l'essence synthĂ©tique Ă  partir du charbon pour l'approvisionnement des blindĂ©s de la Wehrmacht et les avions de la Luftwaffe. Aussi le caractĂšre stratĂ©gique du site a rapidement amenĂ© les alliĂ©s Ă  dĂ©truire le complexe de la chimie. Au total, 15 raids de bombardements seront menĂ©s sur les 2 centres. L'usine de Blachownia sera bombardĂ©e Ă  9 reprises dĂšs par des flottilles de B-24 Liberator venues de bases italiennes.


Usine de Blachownia Sląska (Blechhammer north). Le bassin a Ă©tĂ© construit aprĂšs la guerre sur le site des anciens camps de Wiesenlager et Waldlager.

Il n’existe aujourd’hui pratiquement aucune trace de ces camps. Par contre un nombre impressionnant de bunkers, casemates, tunnels sont visibles sur tous les secteurs qui avoisinent les usines.

Le camp de travail puis camp de concentration de Blechhammer - Bahnhofslager/Judenlager[5]

Judenlager Blechhammer. Entrée principale.

Le camp de Blechhammer a Ă©tĂ© construit en avril 1942 dans la forĂȘt Ă  km au sud du village de SƂawięcice (Ehrenforst). Il s'agissait au dĂ©part d'un camp de travaux forcĂ©s pour les Juifs qui Ă©taient envoyĂ©s en camp de travail dans le cadre de l'organisation Schmelt[6] qui rĂ©quisitionna la main d'Ɠuvre juive entre 1940 et 1944.

Les premiers prisonniers, 3056 dĂ©portĂ©s (no 76.330 Ă  no 76.461) ont participĂ© Ă  la construction de l’usine Oberschlesische Hydrierwerke AG destinĂ©e Ă  la fabrication de l'essence synthĂ©tique. TrĂšs tĂŽt, le typhus a sĂ©vi dans le camp et 120 prisonniers ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s Ă  Auschwitz-II Birkenau. Le camp Ă©tait commandĂ© par le SS-LagerfĂŒhrer Heidrich Schwarz. La population du camp atteignit 4 500 prisonniers avec l'arrivĂ©e de Juifs en provenance de 16 pays d’Europe. Le camp Ă©tait composĂ© de 25 baraques dont quelques-unes Ă©taient rĂ©servĂ©es pour une section sĂ©parĂ©e de 200 femmes juives.

Un tĂ©moignage[7] rapporte que des enfants avaient Ă©tĂ© Ă©galement internĂ©s et utilisĂ©s comme main d'Ɠuvre dans le complexe industriel mitoyen. Concernant les enfants, plusieurs tĂ©moignages rapportent qu'une quarantaine d'enfants entre 5 et 14 ans Ă©taient prĂ©sents au camp et logĂ©s dans une baraque sĂ©parĂ©e. L'un d'entre eux, Heinrich, Ă©tait le fils de Karl Demerer, un kapo juif originaire de Vienne, reconnu pour son aide et son assistance auprĂšs des prisonniers juifs du camp. Avec l'aide d'un ingĂ©nieur allemand du nom de Mertens, ils auraient mis en place une activitĂ© plus ou moins factice afin d'employer les enfants dans l'usine et les soustraire d'une mort inĂ©luctable.

En , le camp fut rattachĂ© au camp d’Auschwitz III-Monowitz et fut placĂ© sous le commandement du HauptsturmfĂŒhrer Otto Brossmann[8] qui fut remplacĂ© Ă  son tour en par l’UntersturmfĂŒhrer Kurt Klipp[9]. En , la population du camp atteint un pic de 5 500 prisonniers. Un four crĂ©matoire fut construit, 1 500 prisonniers y furent incinĂ©rĂ©s.

Plan du camp des Juifs de Blechhammer tel qu'il est aujourd'hui visible.

Le camp de Blechhammer Ă©tait organisĂ© en deux camps distincts sur le mĂȘme site, le camp Bahnhofslager pour les Polonais et autres nationalitĂ©s, et le camp Judenlager pour les Juifs en provenance de divers pays d’Europe. La section des femmes Ă©tait situĂ©e dans le camp Judenlager.

Le Judenlager Ă©tait hermĂ©tiquement ceint de hautes palissades de 4 mĂštres de haut constituĂ©es de plaques de bĂ©ton fixĂ©es entre des poteaux en bĂ©ton toujours visibles aujourd'hui et surmontĂ©s de barbelĂ©s Ă©lectrifiĂ©s. La surveillance des alentours du camp Ă©tait effectuĂ©e Ă  partir de miradors en bĂ©ton intĂ©grĂ©s aux palissades. Des casemates individuelles et un bunker antiaĂ©rien furent construits dĂšs le dĂ©but des bombardements du site industriel dĂšs . L'accĂšs au camp Bahnhofslager et Judenlager Ă©tait strictement interdit aux autres prisonniers des autres camps.

La main-d’Ɠuvre du camp Ă©tait louĂ©e aux entreprises du complexe industriel ainsi que pour la construction de routes et d’abris antiaĂ©riens. Les prisonniers Ă©taient organisĂ©s par escouades de travail de 100 Ă  200 ouvriers. Ils Ă©taient logĂ©s dans des baraques en bois, chacune organisĂ©e en 6 dortoirs de 30 Ă  40 prisonniers. Le camp ne disposait pas d’installations sanitaires, tout au plus quelques toilettes et douches dans une baraque sĂ©parĂ©e.

Des Juifs[10] de la ville de Cosel (KoĆșle) et de SilĂ©sie ont Ă©tĂ© internĂ©s Ă  Blechhammer. La population juive du camp Ă©tait constituĂ©e de 75 % de juifs polonais, les 25 % restants Ă©tant principalement des juifs d'origine hollandaise, belge, française et allemande.

Quelques autres détenus non juifs étaient constitués par des prisonniers de droit commun allemands.

En , devant l'avancĂ©e de l’ArmĂ©e rouge, les Allemands procĂ©dĂšrent Ă  l’évacuation du camp qui fut partiellement incendiĂ© par les SS. L’évacuation sera dirigĂ©e par l’UntersturmfĂŒhrer Kurt Klipp. Les 4 000 prisonniers de Blechhammer, dont 150 femmes, seront rejoints par 6 000 prisonniers provenant des camps de Neu-Dachs (Jaworzno), Gleiwitz[11] (Gliwice) I, III et IV. Cette terrible marche de la mort qui commença le , (Ă  Auschwitz, situĂ© Ă  environ 90 km, elle commença le ), les mena jusqu’à Gross-Rosen le , sauf pour 800 d’entre eux qui furent abattus durant la marche. Les survivants furent envoyĂ©s par wagons Ă  bestiaux vers Buchenwald dans un premier temps (pour les Juifs) et Dachau (pour les prisonniers de guerre). Le pilonnage de ces trains par les alliĂ©s causa de nombreuses victimes supplĂ©mentaires.

Aujourd’hui le site de l’ancien camp est toujours visible. Les baraques ont disparu. Seuls restent les miradors bĂ©tonnĂ©s, des poteaux de l’ancienne clĂŽture en bĂ©ton et le four crĂ©matoire. Le site est libre d’accĂšs, ce qui pose quelques problĂšmes de dĂ©gradations malgrĂ© la surveillance des autoritĂ©s de la municipalitĂ© de SƂawięcice.

Les prisonniers français non juifs du camp de Blechhammer

Le au soir, un groupe de 80 prisonniers français, dont de nombreux rĂ©sistants issus du convoi dit des "Vosgiens"[12], arrive par camions du camp de Gleiwitz I au camp des juifs de Blechhammer. AprĂšs une visite mĂ©dicale menĂ©e par le docteur SS du camp, 10 prisonniers jugĂ©s contagieux sont dirigĂ©s vers l'infirmerie du camp. On ne les reverra jamais. Parmi eux se trouvait George Blind, un pompier de la brigade de Belfort en Alsace arrĂȘtĂ© pour faits de rĂ©sistance et cĂ©lĂšbre malgrĂ© lui par la non moins cĂ©lĂšbre photo du "fusillĂ© souriant" rĂ©alisĂ©e lors d'un simulacre d'exĂ©cution dans les fossĂ©s du Fort Blanc Ă  Belfort. PlacĂ©s en quarantaine durant 3 semaines dans la baraque 28 du camp, les 70 prisonniers français restants seront employĂ©s comme main d’Ɠuvre dans l'usine voisine. Le samedi , ils seront dĂ©placĂ©s de la baraque 28 situĂ©e dans la partie appelĂ©e "Abyssinie"[13] vers la baraque 17 du secteur dit "Europe" du camp situĂ© dans le Judenlager, afin de laisser place Ă  des prisonniers en provenance des camps de Gleiwitz I, II et IV Ă©vacuĂ©s lors des marches de la mort. Ils quitteront le camp le dimanche Ă  midi lors de la marche de la mort qui s'ensuivra. Sur les 70 prisonniers français, beaucoup mourront lors de cette marche et dans les camps oĂč ils seront dirigĂ©s en Allemagne[14].


  • Judenlager Blechhammer. EntrĂ©e du camp des femmes
    Judenlager Blechhammer. Entrée du camp des femmes
  • MĂ©morial sur le site des camps Bahnhofslager et Judenlager - Blechhammer
    MĂ©morial sur le site des camps Bahnhofslager et Judenlager - Blechhammer
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Anciens combattants polonais.
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Anciens combattants polonais.
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Porte-drapeaux.
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. Porte-drapeaux.
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. DĂ©pĂŽt de gerbes devant le four crĂ©matoire.
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer. DépÎt de gerbes devant le four crématoire.
  • CĂ©rĂ©monie pour le 65e anniversaire de la libĂ©ration des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer
    Cérémonie pour le 65e anniversaire de la libération des camps sur le site du Judenlager de Blechhammer

Le camp de prisonniers Français de Blechhammer nord - Schleusenlager

Le camp de prisonniers Français de l'Ă©cluse (Schleusenlager) qui Ă©tait situĂ© Ă  Ehrenforst en Allemagne durant la guerre (aujourd'hui SƂawięcice en Pologne). L'Ă©cluse de SƂawięcice rĂ©gule le trafic fluvial sur la canal de Gliwice qui relie le fleuve Oder depuis la ville de KoĆșle (Cosel) jusqu'Ă  Gliwice (Gleiwitz).

  • Vue de l'ancien site du camp
    Vue de l'ancien site du camp
  • L'ancien site du camp de l'Ă©cluse
    L'ancien site du camp de l'Ă©cluse
  • Vue de l'ancien site du camp
    Vue de l'ancien site du camp

HĂŽpital de Blechhammer nord - Krankenhaus

L'hÎpital du camp de Blechhammer nord appelé Betriebkrankenhaus était essentiellement destiné aux travailleurs Allemands et Polonais. Il s'agissait d'un hÎpital trÚs bien équipé avec salles de chirurgie et de radiologie. Les chambres pour malades étaient individuelles ou par 2. L'hÎpital était construit avec une structure en bois. Trois bùtiments étaient agencés perpendiculairement à un bùtiment principal. Chaque bùtiment était dédié à une activité médicale : maladies contagieuses, chirurgie, médecine générale. Dans ce dernier bùtiment on y soignait les plaies, les fractures, on effectuait les radios, les poses de plùtres. Trois internes et médecins Français ont officié au Krankenhaus de à et à la fin de la guerre pour certains dans le cadre du STO. Les médecins et internes Français étaient logés au Dorflager qui était un camp libre pour travailleurs Allemands. L'hÎpital était dirigé par un médecin chirurgien Allemand du nom de Gossner qui passait une fois par semaine. Le personnel infirmier était constitué par des infirmiÚres Allemandes. Les aides soignantes étaient Russes et Polonaises[15].

En , l'hĂŽpital Ă©tait sous la direction du SanitĂ€tsdientgrad SS-OberscharfĂŒhrer Herbert Scherpe, puis dĂšs dirigĂ© par le SanitĂ€tsdientgrad SS-Sturmmann Peter Quirin. Entre septembre et , il Ă©tait sous la direction du SanitĂ€tsdienstgrad SS-UnterscharfĂŒhrer Hans Kaufmann puis du SS-UnterscharfĂŒhrer Anton MĂŒller jusqu'Ă  l'Ă©vacuation des camps. L'hĂŽpital possĂ©dait 4 dĂ©partements dont un de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, un de chirurgie et un autre pour les maladies infectieuses. Tous les prisonniers docteurs ont travaillĂ© dans l'hĂŽpital, l'un d'entre eux Ă©tait un docteur tchĂšque du nom de Hyrsz (HirĆĄ) (pĂ©riode 44/45). Il y avait en moyenne une centaine de patients dans l'hĂŽpital, qui souffraient principalement de diarrhĂ©e, de tuberculose, d’ƓdĂšme et de pneumonie. Des sĂ©lections Ă©taient rĂ©guliĂšrement effectuĂ©es parmi les patients de l'hĂŽpital qui Ă©taient dirigĂ©s vers le camp d'extermination de Birkenau. Au moins 248 patients ont Ă©tĂ© dirigĂ©s vers les fours crĂ©matoires. Selon des tĂ©moignages, il existe des preuves de dĂ©cĂšs de patients par injection de phĂ©nol. Une vingtaine de patients environ sont morts des suites de maltraitances aprĂšs avoir Ă©tĂ© obligĂ©s de rester Ă  genoux dans la neige. 10 autres ont Ă©tĂ© battus Ă  mort par des gardes SS[16].

D'aprĂšs l'analyse d'observations sur place et des photos aĂ©riennes d'Ă©poque prises par les amĂ©ricains lors des bombardements sur l'usine voisine, les ruines actuellement visibles semblent ĂȘtre celles d'un entrepĂŽt voisin du Krankenhaus. Sur les photos aĂ©riennes, le Krankenhaus possĂšde une architecture de 4 bĂątiments reliĂ©s entre eux par un autre.

  • Plan de situation de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord et des bunkers attenants
    Plan de situation de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord et des bunkers attenants
  • Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
    Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
  • Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
    Ruines sur le site de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
  • Bunker de l'hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
    Bunker de l'hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
  • EntrĂ©e du bunker de l'ancien hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
    Entrée du bunker de l'ancien hÎpital du camp de Blechhammer nord
  • Autre bunker de hĂŽpital du camp de Blechhammer nord
    Autre bunker de hĂŽpital du camp de Blechhammer nord

Le camp de prisonniers de Blechhammer sud

Blechhammer South. ancien camp et situation actuelle.

La construction de l'usine IG Farbenindustrie a commencĂ© au printemps 1940. L'usine Ă©tait situĂ©e au sud de Heydebreck (Kędzierzyn), et le site existe aujourd'hui sous le nom de ZakƂady Azotowe Kędzierzyn SA

DĂšs 1940, des prisonniers et dĂ©portĂ©s des pays occupĂ©s par le IIIe Reich ainsi que des travailleurs rĂ©quisitionnĂ©s (STO) sont installĂ©s un camp situĂ© dans le nouveau quartier sud de Heydebreck (Heydebreck-SĂŒd) Ă  proximitĂ© de l'usine. 9963 prisonniers seront recensĂ©s en dont 5027 Polonais, 1684 Français, 873 Italiens et 838 Russes.

L'usine IG Farben sera bombardée à 13 reprises entre le et le . De nombreuses bombes tomberont sur le camp de prisonniers.

Le site de l'ancien camp sera démantelé en 1951.

Une stÚle commémorative a été inaugurée en 2007 à l'initiative de M. Antoni Pawelak, ancien officier Polonais et responsable du démantÚlement du camp dans les années 1950.


  • Inauguration de la stĂšle commĂ©morative de l'ancien camp en 2007
    Inauguration de la stÚle commémorative de l'ancien camp en 2007
  • Panorama de l'ancien site du camp
    Panorama de l'ancien site du camp
  • Bunker antiaĂ©rien situĂ© dans l'ancien camp
    Bunker antiaérien situé dans l'ancien camp
  • ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
    ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
  • Ancien poteau de la palissade en bĂ©ton situĂ© dans l'ancien camp
    Ancien poteau de la palissade en béton situé dans l'ancien camp
  • ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
    ClĂŽture dans le site de l'ancien camp
  • Casemate individuelle et poteau de palissade en arriĂšre-plan
    Casemate individuelle et poteau de palissade en arriĂšre-plan
  • Bunker souterrain allemand situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien camp. CratĂšre de bombe au premier plan
    Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp. CratÚre de bombe au premier plan
  • Bunker souterrain allemand situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien camp.
    Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
  • Bunker souterrain allemand situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien camp.
    Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
  • Bunker souterrain allemand situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien camp.
    Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
  • Bunker souterrain allemand situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien camp.
    Bunker souterrain allemand situé à cÎté de l'ancien camp.
  1. (pl) StanisƂaw Ɓukowski, Zbrodnie hitlerowskie w Ɓambinowicach i SƂawięcicach na OpolszczyĆșnie w latach 1939-1945, Opole, Instytut ƚląski w Opolu, , 264 p. (30 zƂ)
  2. StanisƂaw Ɓukowski, "Zbrodnie hitlerowskie w Ɓambinowicach i SƂawięcicach na OpolszczyĆșnie w latach 1939-1945", Opole 1965
  3. Les camps de prisonniers de guerre Anglais BAB (Bau und Arbeitsbataillonen) Ă©taient localisĂ©s Ă  Kędzierzyn pour les BAB 20 et BAB 40, et Ă  Blachownia pour les BAB 21 et BAB 48. Ils comprenaient environ 1200 prisonniers. Les bataillons de travail E714 et E793 Ă©taient situĂ©s Ă  Blachownia, le bataillon de travail E794 Ă©tait lui situĂ© Ă  Bierawa (Reigerfeld) sur le site de Blechhammer sud. D'autres bataillons de travail Ă©taient localisĂ©s Ă  proximitĂ©; le E153 Ă  Cosel, le E155 Ă  KƂodnica (Oderhafen), le E537 Ă  Stara KuĆŒnia (Althammer). Tous ces bataillons de travail dĂ©pendaient du Stalag VIII-B Lamsdorf.
  4. Le camp Bahnhofslager Ă©tait mitoyen du camp Judenlager. Ils Ă©taient donc situĂ©s sur le mĂȘme site mais sĂ©parĂ©s par le camp de SS situĂ© au milieu.
  5. Dr Franciszek Piper, Zeszyty Oƛwięcimskie Nr. 10 - Podobóz Blechhammer, 1967
  6. L'organisation Schmelt Ă©tait dirigĂ©e par le SS-OberfĂŒhrer Albrecht Schmelt et employait au dĂ©part la main d'Ɠuvre juive de Haute-SilĂ©sie orientale. En 1943, l'organisation Schmelt dirigeait 50 000 travailleurs forcĂ©s juifs dans 160 camps de travail.
  7. TĂ©moignage du Dr Saint-BĂ©at, interne français travaillant dans le cadre du STO au Betriebkrankenhaus distant de 300 mĂštres du camp des Juifs, alors inaccessible aux autres prisonniers des autres camps, rapporte avoir vu entre le milieu des annĂ©es 1943 et 1944 un groupe d'enfants en pyjamas rayĂ©s venant du Judenlager et escortĂ©s par un soldat allemand se dirigeant vers l'usine.
  8. Otto Brossmann (né le 01/02/1889 à Brawin en Tchécoslovaquie) a été condamné à mort aprÚs la guerre mais sa condamnation a été commuée en prison à vie. Il est mort le 28/11/1957.
  9. Kurt Klipp (né le 19/09/1907) est mort du typhus en mai 1945.
  10. Avant la guerre, il existait une communautĂ© juive Ă  Cosel qui a disparu. La synagogue a Ă©tĂ© dĂ©truite en 1938 durant la Nuit de Cristal. L’ancien cimetiĂšre Juif qui avait Ă©tĂ© saccagĂ© pendant la guerre est aujourd’hui abandonnĂ© dans une forĂȘt sur le territoire de la commune de Dębowa non loin du village de ReƄska Wieƛ, au sud de Kędzierzyn-KoĆșle.
  11. Simone Veil est passée par Gleiwitz au cours de la marche de la mort depuis Bytom-Bobrek.
  12. Convoi parti de Dachau le 24 novembre 1944 comportant 1014 déportés dont 863 français.
  13. Le nom Abyssinie avait été donné à cause de prisonniers qui travaillaient dans une usine dont la poussiÚre des briques qui les recouvrait leur donnait une allure "d'Africains".
  14. D'aprÚs le témoignage de Marcel Dejean et son livre Avoir 20 ans dans les camps nazis. Marcel Dejean a été interné à Blechhammer avec les autres prisonniers français.
  15. Témoignage d'un docteur français, le dr Saint Béat, alors interne à Toulouse et qui a travaillé au Betriebkrankenhaus durant la période mi-1943 à mi-1944 dans le cadre du Service du travail obligatoire.
  16. Der Ort des Terrors de Wolfgang Benz, Barbara Distel, Angelika Königseder

Prisonniers connus

Bibliographie

  • Jules Fainzang, MĂ©moire de dĂ©portation, Paris, Harmattan, coll. « MĂ©moires du XXe siĂšcle », , 169 p. (ISBN 978-2-7475-3393-5, OCLC 231968410, lire en ligne)
  • Marcel Dejean, Avoir vingt ans dans les camps nazis des Vosges Ă  FlossembĂŒrg par Dachau, Auschwitz et autres, Paris, MĂ©moires d'Hommes, , 204 p. (ISBN 978-2-84367-014-5, OCLC 319874755), p. 69, 106.
  • TĂ©moignage d'Herman Idelovici, GĂ©rard Camy, Jacques Lefebvre (rĂ©al.), FrĂ©dĂ©ric Richirt (comp.), Jean Lacouture (prĂ©f.) et Herman Idelovici (act.), Automne 42 (Enregistrement vidĂ©o), Centre rĂ©gional de documentation pĂ©dagogique (Nice) ; Distrib. Centre rĂ©gional de documentation pĂ©dagogique (Nice), (OCLC 691886287).

Articles connexes

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