Blanche Charlet
Blanche Charlet (1898-1985) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret du Special Operations Executive (SOE), section F.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 87 ans) |
Nationalité |
britannique (jusqu'au ) |
Activités |
Espionne, marchande d'art, agent du SOE |
Arme | |
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Conflit | |
Lieu de détention | |
Distinction |
Identités
- Ătat civil : Valentine Blanche Charlet
- Comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Christiane »
- Nom de code opérationnel : BERBERIO
Biographie
Blanche Charlet est nĂ©e en Belgique le , de parents belges. Jusqu'au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, elle tient une galerie d'art Ă Bruxelles. Parmi les artistes exposĂ©s, on trouve E. L. T. Mesens et RenĂ© Magritte[1]. Lors de l'invasion de son pays, elle fuit en Angleterre, Ă Londres oĂč elle fait partie de la premiĂšre session fĂ©minine du SOE avec AndrĂ©e Borrel, Yvonne Rudellat et Marie-ThĂ©rĂšse Le ChĂȘne[2].
AprĂšs un entraĂźnement intensif en Angleterre, elle embarque le 26 aoĂ»t 1942 sur le bateau de pĂȘche Seadog Ă Gibraltar et est dĂ©posĂ©e sur les cĂŽtes française prĂšs d'Agay Ă l'est de Toulon le 1er septembre. Devant retrouver son contact Ă Cannes, elle dĂ©couvre qu'il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© la veille et dĂ©cide de partir Ă Lyon vers un autre contact, Virginia Hall[2]. LĂ , elle apprend qu'elle doit rejoindre le rĂ©seau VENTRILOQUIST de Philippe de VomĂ©court, qui lui demande de trouver des refuges pour le radio Brian Stonehouse qui va bientĂŽt ĂȘtre parachutĂ© en France[3]. AprĂšs son arrivĂ©e, elle sert particuliĂšrement de courrier (ou agent de liaison) entre Stonehouse et VomĂ©court[2].
MalgrĂ© les prĂ©cautions, l'Ă©metteur de Stonehouse est localisĂ© le 24 octobre 1942 par les Allemands alors que Charlet lui apporte un message de VomĂ©court Ă envoyer Ă Londres[2] - [3]. Lorsque le courant est coupĂ©, ils tentent de s'enfuir par l'arriĂšre mais sont arrĂȘtĂ©s tous les deux par la Milice française Ă Feyzin, au sud de Lyon[4] - [5]. AprĂšs plusieurs interrogatoires par la police française, elle est transfĂ©rĂ©e par les Allemands Ă la prison de Castres oĂč se trouvent les otages Ă fusiller[6]. LĂ , elle devient amie avec un membre du personnel, un Yougoslave qui l'informe le 16 septembre 1943 qu'elle peut fuir ce soir-lĂ [6]. Elle trouve alors refuge dans un monastĂšre bĂ©nĂ©dictin pour deux mois avec un autre membre du SOE, Suzanne Warren[6]. Elles tentent deux fois de passer les PyrĂ©nĂ©es, sans succĂšs Ă cause de la neige et sont finalement rapatriĂ©es en Angleterre depuis la Bretagne, dans des canots de sauvetage qui les conduisirent vers des navires-hĂŽtes dans la baie[7]. Elles arrivent Ă Londres le 20 avril 1944[7].
Le 19 février 1944, The London Gazette annonce que le roi George VI fait de Blanche Charlet une membre de l'Ordre de l'Empire britannique (MBE) civil pour « services rendus en France pendant l'occupation ennemie »[8].
Reconnaissance
- Plaque commĂ©morative : sur les lieux oĂč elle a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e (chĂąteau de Hurlevent, chemin de Beauregard, Feyzin), une plaque lui rendant hommage, ainsi qu'Ă Brian Stonehouse et Ă M. et Mme Jourdan, a Ă©tĂ© inaugurĂ©e le
Références
- Geurts Krauss, p. 61 et 71
- Beryl E. Escott, p. 61-62
- Michael R. D. Foot & J-L. Crémieux-Brilhac, p. 315-316
- Siedentopf, p. 148
- Vincent Nouzille, p. 150
- Beryl E. Escott, p. 64-65
- Beryl E. Escott, p. 66
- (en) « Central Chancery of the Orders of Knighthood », The London Gazette,â , p. 1015 (lire en ligne)
Sources
- Beryl E. Escott, Les héroïnes du SOE : Les femmes des services secrets britanniques dans la Résistance, Versailles, Omblage, , chap. 4 (« Blanche Charlet »)
- Michael R. D. Foot et Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac (annot.) (trad. de l'anglais par Rachel Bouyssou), Des Anglais dans la RĂ©sistance : le service secret britannique d'action (SOE) en France, 1940-1944 [« SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944 »], Paris, Tallandier, , 799 p. (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de lâhistoire du SOE en France.
- Christiane Geurts Krauss, E.L.T. Mesens : L Ìalchimiste mĂ©connu du surrĂ©alisme, Paris, Labor, , 186 p. (ISBN 978-2-8040-1360-8, lire en ligne)
- Vincent Nouzille, L'espionne : Virginia Hall, une Américaine dans la guerre, Paris, Fayard, , 443 p. (ISBN 978-2-213-62827-1, lire en ligne)
- Monika Siedentopf, Parachutées en terre ennemie, Paris, Perrin, (lire en ligne)