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Black Book

Black Book ou Le Carnet noir au Québec (Zwartboek) est un film multinational co-écrit et réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 2006.

Black Book
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
DĂ©cor du film lors du tournage Ă  La Haye
Titre québécois Le Carnet noir
Titre original Zwartboek
RĂ©alisation Paul Verhoeven
Scénario Gerard Soeteman
Paul Verhoeven
Musique Anne Dudley
Acteurs principaux
Sociétés de production Fu Works
Pays de production Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre drame
Durée 145 minutes
Sortie 2006

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il retrace le parcours d'une jeune femme juive qui devient espionne pour le compte de la résistance néerlandaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale (septembre 1944-mai 1945).

Avec un budget de 18 millions d'euros, Black Book est le film le plus cher de l'histoire du cinéma néerlandais[1]. Il est présenté en avant-premiÚre à la Mostra de Venise 2006. Black Book reçoit globalement de bonnes critiques et reçoit plusieurs Veaux d'or.

Résumé

En 1956, Ronnie est une touriste canadienne visitant Israël. Dans un kibboutz, elle retrouve par hasard Rachel Stein, avec qui elle a vécu des moments terribles à la fin de la Seconde Guerre mondiale aux Pays-Bas. AprÚs des brÚves retrouvailles et le départ de son amie, Rachel se souvient


En septembre 1944, alors que les Pays-Bas sont sous occupation allemande Rachel, juive, est cachĂ©e par des paysans. Elle fait tout ce qu’il faut pour ĂȘtre acceptĂ©e dans cette famille trĂšs croyante. Cependant, elle qui Ă©tait chanteuse avant la guerre, cherche parfois Ă  Ă©chapper Ă  cette atmosphĂšre austĂšre, et va de temps en temps au bord d'un lac Ă©couter des disques de ses chansons sur son gramophone. Un jeune voisin qui l’aperçoit depuis son voilier vient lui conter fleurette. À ce moment, un bombardier alliĂ© en difficultĂ© les survole en lĂąchant ses bombes pour s’allĂ©ger. Une d'entre elles tombe dans l’eau juste Ă  cĂŽtĂ© d’eux, heureusement sans exploser. Mais une autre bombe tombe Ă  une centaine de mĂštres de lĂ  sur la ferme dont tous les occupants sont tuĂ©s.

Alors qu’ils sont en train de cuisiner dans une annexe de la maison des parents du jeune homme, les deux jeunes gens voient arriver un homme (Van Gein) qui se prĂ©sente comme membre de la rĂ©sistance et leur recommande de fuir car les Allemands ont retrouvĂ© dans les dĂ©combres les papiers de Rachel, mais pas son corps, et sont donc Ă  sa recherche. Rachel demande Ă  l’homme s’il connait une filiĂšre pour rejoindre la Belgique, dĂ©jĂ  libĂ©rĂ©e de l'occupation. Celui-ci lui enjoint alors de le retrouver le lendemain soir pour profiter d’un dĂ©part groupĂ© de juifs.

Le lendemain, Rachel va voir un notaire ami de ses parents — M. Smaal — pour retirer l’argent nĂ©cessaire Ă  son dĂ©part en Belgique. Le notaire lui donne la moitiĂ© de ce qu’elle rĂ©clame. Lorsqu’il ouvre son coffre, Rachel aperçoit une collection de timbres nĂ©erlandais. En fin d’aprĂšs-midi, elle se rend au rendez-vous fixĂ© et retrouve Ă  sa grande surprise sa famille parmi les fugitifs : son pĂšre, sa mĂšre et son jeune frĂšre qui se sont dĂ©cidĂ©s Ă  quitter le pays quand ils ont appris par le notaire que Rachel allait partir.

Une fois la quinzaine de personnes montĂ©e dans le bateau qui glisse silencieusement dans la nuit, ils sont surpris par une vedette allemande qui mitraille sans pitiĂ© l’embarcation et ses occupants. Rachel a juste le temps de sauter dans l’eau avant de voir les soldats dĂ©pouiller les corps des victimes pour s’emparer de leur argent et de leurs bijoux. Dans la lumiĂšre blafarde de la lune, elle aperçoit le visage de leur chef, Franken, une brute, lieutenant de l’armĂ©e allemande.

On retrouve Rachel quelque temps plus tard, vĂ©hiculĂ©e dans un cercueil par des rĂ©sistants auxquels l’ont remise les paysans qui l’ont recueillie. LĂ , elle fait la connaissance de Gerben, le chef du rĂ©seau qui, aprĂšs lui avoir attribuĂ© une nouvelle identitĂ© - Ellis de Vries - lui confie d’abord de simples tĂąches domestiques. Puis, Ă  la suite d'une dĂ©fection, Gerben lui propose de remplacer une femme pour jouer un rĂŽle plus actif dans la rĂ©sistance. Rachel accepte et fait ainsi la connaissance d'un certain Hans.

Lors d’un parachutage – il s’avĂšrera plus tard que ce sont des mĂ©dicaments de premiĂšre nĂ©cessitĂ© comme l'insuline et le chloroforme - Hans sauve ses camarades, surpris par une patrouille allemande.

Il est ensuite convenu qu’elle jouera le rĂŽle de la fiancĂ©e de Hans au cours d'un transport dangereux en train.

Dans le train, des membres de la Gestapo surgissent et demandent aux voyageurs d’ouvrir leurs valises. Alors que Hans, estimant la situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, s’apprĂȘte Ă  vendre chĂšrement sa peau, Rachel lui donne une gifle, joue les outragĂ©es, empoigne les valises et s’éloigne vers le wagon suivant. LĂ , elle toque Ă  un compartiment oĂč se trouve un officier allemand, le HauptsturmfĂŒhrer Ludwig MĂŒntze, capitaine SS, en train de feuilleter sa collection de timbres, oĂč manquent pour l’instant les timbres des Indes nĂ©erlandaises. Rachel fait mine de s’y intĂ©resser, sympathise et Ă©vite ainsi d’ĂȘtre contrĂŽlĂ©e par les policiers lorsque ceux-ci viennent frapper Ă  la porte du compartiment. Rachel et MĂŒntze se quittent sur le quai, non sans se retourner, manifestement intĂ©ressĂ©s l’un par l’autre.

Hans, qui est allĂ© l’attendre un peu plus loin sur le quai, l’informe que cet officier allemand, si avenant et courtois, n’est autre que le chef local de la Gestapo.

Un Ă©vĂ©nement dramatique va prĂ©cipiter le cours des choses : lors d’une livraison d’armes, le camion a un accident et tous les rĂ©sistants prĂ©sents dans le vĂ©hicule, dont le fils de Gerben, sont arrĂȘtĂ©s. Hans l’ayant informĂ© que Rachel a fait connaissance du chef de la Gestapo et que celui-ci n’a pas semblĂ© insensible Ă  son charme, Gerben lui demande si elle accepterait d’aller plus loin avec cet homme et d’entrer ainsi dans ses bonnes grĂąces, ce qui permettrait peut-ĂȘtre de sauver les prisonniers. Elle accepte.

Puis, elle se teint - partout - en blonde, ce qui n’est pas sans exciter Hans, venu contrĂŽler l’état du contenu des colis parachutĂ©s ; elle cĂšde Ă  ses avances.

Le lendemain, elle retourne voir le notaire, l’informe de l’interception dramatique de toute sa famille lors de sa tentative d’exfiltration vers la Belgique et lui demande de lui confier la collection de timbres nĂ©erlandais qu’elle a aperçue dans son coffre.

Puis, elle se rend Ă  la Kommandantur sous son nouveau nom d'Ellis de Vries et demande Ă  ĂȘtre reçue par MĂŒntze, au prĂ©texte de lui apporter les timbres. Celui-ci la reçoit cĂ©rĂ©monieusement. Puis, comme il doit se rendre Ă  une rĂ©ception Ă  la kommandantur, oĂč la fine fleur nazie est rĂ©unie par le gĂ©nĂ©ral KĂ€utner, commandant des forces d’occupation, il lui propose de l’emmener, ce qu’elle accepte.

LĂ , on lui propose de chanter. Rachel reconnait alors au piano le chef des tueurs qui ont assassinĂ© sa famille. En proie Ă  une violente Ă©motion, elle s’enfuit vers les toilettes pour y vomir. Alors que MĂŒntze la rejoint et s’inquiĂšte, elle se ressaisit et retourne chanter en compagnie du bourreau de ses parents. Puis, elle sympathise avec Ronnie, secrĂ©taire Ă  tout faire, maĂźtresse de Franken et sans illusions sur ce qui attend les filles comme elle Ă  la libĂ©ration du pays. En fin de soirĂ©e, Rachel rejoint MĂŒntze pour passer la nuit avec lui. MĂŒntze s’aperçoit alors qu’elle s’est teinte et devine qu’elle est juive mais, subjuguĂ©, il ne peut rĂ©sister Ă  ses charmes.

La rĂ©sistance demande Ă  Rachel d’installer un microphone dans le grand bureau oĂč se rĂ©unissent habituellement les officiers nazis, ce qu’elle rĂ©ussit Ă  faire, d’extrĂȘme justesse, avant l’arrivĂ©e de MĂŒntze.

Peu aprĂšs, grĂące au micro, le petit groupe de rĂ©sistants peut entendre les Ă©bats de Ronnie et de Franken. Puis ils perçoivent une conversation entre Franken et un homme dont Rachel reconnait soudain la voix : il s’agit de Van Gein, le passeur qui a attirĂ© sa famille et d’autres juifs dans le guet-apens oĂč ils ont perdu la vie. BouleversĂ©e, elle fait part de sa dĂ©couverte et il est dĂ©cidĂ© d’enlever cet individu pour essayer de l’échanger contre des rĂ©sistants prisonniers des Allemands.

Une opĂ©ration est donc montĂ©e, mais l’affaire tourne mal, car le chloroforme utilisĂ© pour l'enlĂšvement est issu du parachutage et vient d’un lot pĂ©rimĂ©. Van Gein, Ă  peine Ă©tourdi, se dĂ©fend et rĂ©ussit mĂȘme Ă  blesser griĂšvement un membre de l’équipe chargĂ© de l’enlever. Finalement, il est abattu, ce qui n’était pas le but de l’opĂ©ration et expose au contraire les rĂ©sistants prisonniers Ă  des reprĂ©sailles. Ce fiasco cause la fureur de Gerben qui craint pour son fils Tim. Et, effectivement, Ă  la suite de cette opĂ©ration, la Gestapo prĂ©voit de fusiller quarante otages.

Las de tous ces massacres inutiles Ă  la veille de la victoire alliĂ©e, MĂŒntze tente de passer un accord avec la RĂ©sistance hollandaise : la fin de ses actions contre la fin des exĂ©cutions de rĂ©sistants et massacres d'otages. Il oppose ainsi une fin de non-recevoir Ă  Franken lorsque celui-ci vient lui demander sa signature pour procĂ©der Ă  des exĂ©cutions.

Le soir, lorsque Rachel rejoint MĂŒntze, celui-ci, glacial, la menace d’un revolver car la liquidation de Van Gein lui a mis la puce Ă  l’oreille et rĂ©trospectivement il juge troublantes les conditions de leur rencontre. Il la somme de tout lui dire, faute de quoi c’est avec Franken qu’elle devra s’expliquer. Elle s’exĂ©cute et lui apprend par la mĂȘme occasion l’existence du rĂ©seau mafieux criminel constituĂ© au sein mĂȘme de la Kommandantur par Franken.

MĂŒntze dĂ©cide d'en informer le gĂ©nĂ©ral KĂ€utner ; le lendemain les deux hommes font irruption dans le bureau de Franken. Ronnie et Rachel assistent Ă  la scĂšne par la porte restĂ©e ouverte. Le gĂ©nĂ©ral somme Franken d’ouvrir son coffre, dont le contenu se rĂ©vĂšle normal : des dossiers et « une bouteille de champagne pour le jour de la victoire ». La confrontation tourne Ă  l’avantage de Franken, qui en profite pour dĂ©noncer au gĂ©nĂ©ral KĂ€utner les nĂ©gociations de MĂŒntze avec la rĂ©sistance. Confondu, celui-ci est immĂ©diatement mis aux arrĂȘts et emprisonnĂ© pour dĂ©faitisme et haute trahison.

La rĂ©sistance dĂ©cide de monter une opĂ©ration d’une audace inouĂŻe, qui consiste Ă  aller libĂ©rer les prisonniers au sein mĂȘme de la Kommandantur. Rachel exige que le commando dĂ©livre aussi MĂŒntze, ce Ă  quoi le groupe se rĂ©signe de mauvaise grĂące. Confiante, Rachel est de bonne humeur, ce qui Ă©tonne Ronnie, qui comprend alors que Rachel fait partie de la rĂ©sistance.

Le jour J, au siĂšge de la Gestapo, Rachel s’éclipse d’un cocktail pour aller ouvrir un soupirail permettant ainsi au commando de s’introduire dans l’immeuble. Cette fois encore, l’opĂ©ration tourne mal. C’était un piĂšge : tous les membres du commando sont tuĂ©s. Seuls deux d’entre eux, dont Hans, parviennent Ă  s’échapper.

Le lendemain, Rachel est confondue par Franken qui a dĂ©tectĂ© le micro qu’elle a installĂ©, raison pour laquelle le gĂ©nĂ©ral KĂ€utner et MĂŒntze n’avaient rien trouvĂ© dans son coffre. Franken utilise le micro pour dĂ©considĂ©rer Rachel auprĂšs du rĂ©seau, qu’il sait Ă  l’écoute. Fou de rage, Gerben, qui a perdu son fils lors de l’opĂ©ration ratĂ©e, jure de la liquider.

Rachel est jetĂ©e en prison pour ĂȘtre exĂ©cutĂ©e le lendemain avec MĂŒntze. Mais une nouvelle opĂ©ration est montĂ©e pour les libĂ©rer, cette fois par Ronnie. Enfin rĂ©unis et cette fois sans arriĂšre-pensĂ©es, Rachel et MĂŒntze cachĂ©s dans une grange entendent Ă  la radio l'annonce de la reddition des forces allemandes aux Pays-Bas. MĂŒntze propose Ă  Rachel de l’épouser. Heureuse mais pensive, Rachel confesse Ă  MĂŒntze n’avoir jamais imaginĂ© qu’un jour elle aurait Ă  craindre la libĂ©ration de son pays.

Pendant ce temps, Franken tente de s’enfuir en vedette rapide avec son butin vers Hambourg. Mais, en pleine mer, le bateau s’arrĂȘte soudain. Franken va voir dans la cale ce qui se passe et y trouve Hans, qui s'est glissĂ© dans le navire pour rĂ©cupĂ©rer le butin et exĂ©cuter le lieutenant allemand.

Dans les rues de la Haye, c’est la liesse. Les alliĂ©s sont accueillis en triomphateurs. Rachel retrouve briĂšvement Ronnie, juchĂ©e sur un command-car et qui a sĂ©duit un soldat canadien. Cependant, tout le monde n’est pas Ă  la fĂȘte : des femmes sont brutalisĂ©es et tondues pour avoir eu des relations avec l’occupant.

Rachel et MĂŒntze dĂ©barquent chez le notaire Smaal, qui est sur le point de partir avec sa femme. Elle le soupçonne de la trahison qui a causĂ© tant de morts. Une entrevue orageuse se dĂ©roule alors entre le notaire, sa femme et Rachel. Pour assurer sa dĂ©fense, il exhibe alors un carnet noir - le Black Book du titre - dans lequel il a notĂ© les tenants et aboutissants de chaque opĂ©ration. On entend alors la sonnette, le notaire prend congĂ© en disant Ă  Rachel et Ă  MĂŒntze qu’un officier canadien les attend, sa femme et lui, en bas de l’immeuble. Interdits, ceux-ci le laissent partir. Le notaire sort de la piĂšce le premier. On entend dans l’escalier un claquement sec. AlarmĂ©e, la femme du notaire se prĂ©cipite dans l’escalier oĂč elle est abattue Ă  son tour. Une silhouette de militaire s’enfuit dans la foule. MĂŒntze s’élance Ă  sa poursuite, mais est reconnu. Il est arrĂȘtĂ© et traduit devant un officier canadien. LĂ , il a la surprise d’ĂȘtre confrontĂ© au gĂ©nĂ©ral KĂ€utner, qui prĂ©sente MĂŒntze comme un espion communiste et obtient que la sentence rendue par les autoritĂ©s nazies avant leur reddition soit exĂ©cutĂ©e. MĂŒntze est fusillĂ©, le gĂ©nĂ©ral KaĂŒtner commandant son exĂ©cution.

Pendant ce temps Rachel se retrouve dans une prison contrĂŽlĂ©e par des rĂ©sistants de la vingt-cinquiĂšme heure, et passe des moments terribles : humiliĂ©e, rouĂ©e de coups et douchĂ©e d’immondices, elle est sauvĂ©e par l’arrivĂ©e de troupes rĂ©guliĂšres et de Hans, qui la rĂ©conforte. En sortant de cet endroit, on lui rend ses affaires dont le fameux carnet noir du notaire.

Hans et Rachel parcourent les rues en Jeep en distribuant du chocolat aux enfants. ArrivĂ© Ă  son bureau, il lui montre une malle remplie de bijoux et de billets de banque. Il s’agit du butin de Franken, volĂ© aux juifs assassinĂ©s, que Hans a rĂ©cupĂ©rĂ© dans le bateau de Franken. Il lui apprend que MĂŒntze a Ă©tĂ© fusillĂ©. À cette nouvelle, Rachel est prise d’une Ă©motion incoercible et, pour la calmer, Hans lui fait une piqĂ»re.

Alors qu’elle va perdre connaissance, Rachel s’aperçoit que Hans lui a administrĂ© de l’insuline pour la tuer. Pendant que Hans va saluer la foule Ă  la fenĂȘtre, elle parvient, pour neutraliser l’insuline, Ă  dĂ©vorer une tablette de chocolat restĂ©e sur la table. Puis, elle rejoint en titubant Hans sur le balcon et se jette dans la foule en contrebas. Alors que Hans tente vainement de la faire arrĂȘter, elle parvient Ă  s’enfuir en se fondant dans la foule en liesse.

Peu de temps aprĂšs, accompagnĂ©e de soldats canadiens, elle retrouve Gerben, dans un charnier oĂč on vient de retrouver le corps de son fils, Tim. À l’arrivĂ©e de Rachel, les soldats qui accompagnent celle-ci le ceinturent pour l’empĂȘcher de se prĂ©cipiter sur elle. Elle parvient Ă  s’expliquer, en lui montrant Ă  l’appui de ses dires le carnet noir oĂč le notaire avait notĂ© les agissements des uns et des autres, notamment de Hans. On apprend que celui-ci avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en 1944, puis mystĂ©rieusement libĂ©rĂ© sur ordre de Franken. Les yeux enfin dessillĂ©s, Gerben comprend tout et se rĂ©concilie avec Rachel, injustement soupçonnĂ©e. Elle part avec Gerben suivre le cercueil de son fils.

En retournant dans les locaux de la rĂ©sistance, elle voit la jeep de Hans. Ils apprennent que celui-ci s’est enfui dans un corbillard, comme elle-mĂȘme l’avait fait quelques mois plus tĂŽt. Apprenant qu’un corbillard a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© vers la frontiĂšre belge, ils se lancent Ă  sa poursuite, le rattrapent et le bloquent. Ils dĂ©couvrent dans le vĂ©hicule un cercueil au couvercle incomplĂštement vissĂ©. Rachel visse le couvercle et Hans, qui essaie vainement de nĂ©gocier avant de la maudire une derniĂšre fois, meurt Ă©touffĂ© Ă  l’intĂ©rieur.

La fin du film revient sur Rachel, songeuse, au bord de l’eau prĂšs du kibboutz, qui a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© grĂące Ă  l’argent des juifs hollandais disparus. Son visage s'illumine cependant peu Ă  peu lorsqu'elle est appelĂ©e, puis rejointe par ses enfants et son mari.

Fiche technique

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Distribution

Production

DĂ©cors pendant le tournage Ă  La Haye

GenÚse et développement

La genÚse du film remonte aux années 1970, lorsque Paul Verhoeven et son scénariste Gerard Soeteman font des recherches pour le film Le Choix du destin (1977). Leur scénario est bien trop dense pour un seul film et ils décident de garder une seconde intrigue, qu'ils développement durant plusieurs décennies. Le scénario évolue et prend une direction différente lorsqu'ils décident de faire du personnage principal une femme[1].

« Je suis content d'avoir pu rĂ©aliser ce projet sur lequel Gerard Soeteman et moi travaillons depuis vingt ans. (...) L'idĂ©e de base a toujours Ă©tĂ© la mĂȘme : un groupe de juifs est trahi et tuĂ© en tentant de franchir le delta du Biesboch et le personnage central se lance Ă  la poursuite du traĂźtre. Originellement, notre protagoniste Ă©tait un homme, ce qui posait un problĂšme : comment lui faire infiltrer de façon crĂ©dible le commandement allemand ? Gerard a trouvĂ© la solution il y a trois ans : faire de notre hĂ©ros une femme. Toutes nos scĂšnes se sont mises en place du mĂȘme coup[4]. »

— Paul Verhoeven

Le film se base sur des faits réels. Un carnet noir (black book en anglais) aurait réellement existé. Il contenait les noms de collaborateurs et des traitres qui aidaient les Nazis à tuer ou capturer des résistants pendant la Seconde Guerre Mondiale. Paul Verhoeven raconte que son scénariste Gerard Soeteman s'est beaucoup documenté à ce sujet : « Ce fameux "petit livre noir" était tenu par M. de Boer, un avocat de La Haye qui fut abattu dans la Goudenregenstraat juste aprÚs la guerre. On n'a jamais retrouvé ses assassins. Durant l'Occupation, de Boer s'était efforcé d'aboutir à un accord entre le commandement allemand à la Haye et la Résistance, afin de limiter les effusions de sang. Chaque fois que les résistants liquidaient des gens, les Allemands prenaient des otages dans la rue et les fusillaient sur le champ[4]. »

Paul Verhoeven explique avoir voulu ici une approche moins héroïque et plus authentique et nuancé que son précédent films abordant la résistance, Le Choix du destin (1977) : « Je voulais en montrer les ambiguités et les demi-teintes, en évitant tout manichéïsme. Black Book est réaliste et provocant. Personne n'avait encore montré comment nous traitions nos prisonniers en 1945[4]. » Quant au personnage de Rachel Stein, il s'inspire de nombreux témoignages, selon le cinéaste et Gerard Soeteman[4].

Paul Verhoeven n'avait plus dĂ©veloppĂ© un film dans son pays natal depuis Le QuatriĂšme Homme sorti en 1983. Le financement du film est initialement bouclĂ© en 2004 mais plusieurs sociĂ©tĂ©s se retirent. Le projet est finalement relancĂ© deux ans plus tard, avec un budget estimĂ© Ă  18 millions d'euros, soit un record dans le cinĂ©ma nĂ©erlandais[1]. Le film est cependant une coproduction allemande, britannique et belge et est soutenu par divers organismes europĂ©ens comme Medienboard Berlin-Brandenburg, Eurimages, Filmförderungsanstalt ou encore le Tax Shelter du Gouvernement FĂ©dĂ©ral de Belgique. Le producteur San Fu Maltha a tout fait pour dĂ©velopper ce projet auquel il croyait trĂšs fort : « Cette histoire mĂ©ritait d'ĂȘtre racontĂ©e, elle Ă©claire des aspects mĂ©connus de la Seconde Guerre Mondiale. Autre raison: mon grand-pĂšre a fait partie de la RĂ©sistance »[4].

Distribution des rĂŽles

Pour le rÎle principal, plusieurs actrices sont envisagées : Angela Schijf, Esmée de la BretoniÚre, Katja Schuurman, Thekla Reuten ou encore Halina Reijn[1].

Gijs Scholten van Aschat est initialement engagĂ© pour incarner Gerben Kuipers. Mais lorsque la production est retardĂ©e pour des raisons budgĂ©taires, l'acteur n'est plus disponible. Paul Verhoeven a alors l'idĂ©e d'engager Derek de Lint, qu'il avait dirigĂ© dans Le Choix du destin (1977), aprĂšs ĂȘtre tombĂ© par hasard sur une photographie de l'acteur[1].

Tournage

Le tournage se déroule du au . Il a lieu aux Pays-Bas, précisément à Hardenberg, Giethoorn, Amsterdam, La Haye, Utrecht, Delft ou encore Dordrecht, ainsi qu'à Londres, Berlin, dans les studios de Babelsberg et en Israël[5].

Bande originale

La musique du film est composée par la Britannique Anne Dudley. Ce film marque sa premiÚre collaboration avec Paul Verhoeven, qui se poursuivra sur Elle (2016) et Benedetta (2021). L'actrice Carice van Houten interprÚte par ailleurs plusieurs chansons des années 1930, dont A Hundred Years from Today (en), composée par Victor Young et écrite par Joe Young et Ned Washington.

No Titre Durée
1. A Hundred Years From Today (interprété par Carice van Houten) 2:15
2. Ich Bin Die Fesche Lola (Live) (interprété par Carice van Houten) 0:56
3. Ja, Das Ist Meine Melodie (interprété par Carice van Houten) 3:22
4. Ich Tanze Mit Dir In Der Himmel Hinein (interprété par Carice van Houten) 3:30
5. Rachel's Theme 1:28
6. The Black Book 2:18
7. Escape Through The Marshes 2:42
8. In Pursuit 3:03
9. Rachel's Plan 1:38
10. In Too Deep 1:56
11. Shot At Dawn 2:00
12. Sleeping With The Enemy 3:01
13. Escape Plans 3:01
14. The Insider 1:57
15. Falling Into The Trap 1:45
16. Confessions Of The Night 3:13
17. Escape By Sea 1:33
18. A Hero Of The Resistance 3:19
19. Intelligence Gathering 2:05
20. Rumours Of Liberation 2:16
21. Victims Of The Occupation 1:34
22. Rachel's Retribution 4:40
23. The Endless River 2:04
55:36

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Accueil

Critique

Le film reçoit des critiques globalement trĂšs positives. Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, il rĂ©colte 76% d'opinions favorables pour 156 critiques et une note moyenne de 7,1⁄10[6]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 71⁄100 pour 34 critiques[7].

En France, le film obtient une note moyenne de 4,1⁄5 sur le site AlloCinĂ©, qui recense 28 titres de presse[8].

Jacques Mandelbaum du Monde juge le film « d'une intelligence et d'une audace remarquables » et le classe parmi les meilleures rĂ©alisations de Paul Verhoeven[9]. Pour Fabien Reyre, Black Book est « un film extraordinairement Ă©pique » Ă  l’esthĂ©tique soignĂ©e. Il loue Verhoeven pour sa capacitĂ© Ă  mettre en scĂšne la complexitĂ© de l'Histoire[10].

Box-office

Le film n'est pas un succĂšs commercial mais est rentable. Avant mĂȘme sa sortie, les droits de distribution avaient Ă©tĂ© vendus dans 52 pays[11]. Selon la sociĂ©tĂ© de production Fu Works, ces ventes font de Black Book le film nĂ©erlandais le plus rentable Ă  l'Ă©poque[12]. En France, le film n'attire qu'un peu plus de 120 000 spectateurs[13].

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
4 398 532 $[14] [15] 21[15]
Drapeau de la France France 124 887 entrĂ©es[13] - -
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 10 058 486 $[16] - -
Monde Total mondial 26 768 563 $[14] - -

Notes et références

  1. (en) Trivia sur l’Internet Movie Database.
  2. Le générique du film précise qu'il est inspiré de faits réels et il y a en effet une grande similarité entre l'histoire de Rachel Stein (alias Ellis de Vries) et l'autobiographie de HélÚne Moszkiewiez qui a vécu son aventure à Bruxelles, cf. résumé du livre de H. Moszkiewiez sur un site Internet en anglais ou sur un site en français.
  3. « Black Book - fiche de doublage », sur Voxofilm, .
  4. Secrets de tournage - Allociné.
  5. (en) Locations sur l’Internet Movie Database
  6. (en) « titre (année) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  7. (en) « Black Book Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  8. « Black Book - critiques presse », sur AlloCiné (consulté le )
  9. Jacques Mandelbaum, « Black Book : Paul Verhoeven brouille les pistes du bien et du mal », sur Le Monde, .
  10. Black Book, critikat.com, 29 novembre 2006
  11. (nl) « Official website »
  12. (nl) « Zwartboek nu al succesvolste Nederlandse film ooit », De Telegraaf,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  13. « Black Book », sur JP's Box-office (consulté le )
  14. (en) « Black Book », sur Box Office Mojo (consulté le )
  15. (en) « Black Book - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  16. (en) « Black Book - Netherlands », sur Box Office Mojo (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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