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Bigelow Expandable Activity Module

BEAM (acronyme de Bigelow Expandable Activity Module) est un module habitable expĂ©rimental dĂ©veloppĂ© pour la Station spatiale internationale qui doit permettre de tester la technique de l'habitat spatial gonflable. Le module, dont le volume interne pressurisĂ© une fois dĂ©ployĂ© est de 16 m3, est amarrĂ© Ă  la station spatiale en avril 2016 et il sera testĂ© durant 2 ans. Cette expĂ©rience dĂ©veloppĂ©e par la sociĂ©tĂ© Bigelow Aerospace pour le compte de la NASA en exploitant des technologies mises au point pour le projet TransHab doit permettre Ă  l'agence spatiale amĂ©ricaine d'accroĂ®tre sa maĂ®trise technologique de ce mode de construction qui permet une rĂ©duction de masse et donc de coĂ»t de lancement.

Bigelow Expandable Activity Module
Module de la Station spatiale internationale

Module de l'ISS

Description de cette image, également commentée ci-après
Une reconstitution à l’échelle de BEAM.
Données générales
Station spatiale Station spatiale internationale
Agence spatiale Drapeau des États-Unis NASA
Constructeur Drapeau des États-Unis Bigelow Aerospace
Segment Américain
Rôle principal Module expérimental
Lancement Avril 2016
Lanceur Falcon 9
Caractéristiques techniques
Masse 1,4 tonnes
Volume pressurisé 16 m3
Longueur 4 m (déplié) 1,7 m (plié)
Diamètre 3 m (déplié) 2,36 m (plié)
Écoutille(s) (disponible) 1
Type Ă©coutille CBM
Équipements
Sas non
Port amarrage vaisseau non
Amarré à
Tranquility Noeud

Historique

Le module BEAM en position repliée.
Vue interne.
Test de gonflage.

Dans le domaine spatial, l'avantage des structures gonflables placĂ©es en orbite est qu'elles permettent une rĂ©duction notable de la masse et de l'encombrement au lancement par rapport aux modules utilisĂ©s ce qui permet une diminution des coĂ»ts. ReflĂ©tant un mode de construction traditionnel, les modules qui composent la partie habitable de la Station spatiale internationale ont une structure et des parois rigides rĂ©alisĂ©es principalement en aluminium et une masse Ă  vide comprise entre 4 et 15 tonnes (longueur 5 Ă  11 mètres, diamètre 4,57 m). Ă€ la fin des annĂ©es 1990, la NASA Ă©tudie un projet de module spatial habitable gonflable baptisĂ© TransHab dont la paroi est constituĂ©e de plusieurs couches rĂ©alisĂ©es avec des fibres de kevlar. Ce matĂ©riau permet d'Ă©viter la perforation de la paroi par les micromĂ©tĂ©orites et les dĂ©bris spatiaux. Le module TransHab, une fois gonflĂ©, doit fournir un volume interne de 340 m3. Il prend la forme d'un cylindre de 11 mètres de haut, de 4,3 mètres de diamètre dont la masse atteint 13,2 tonnes. TransHab devait servir de module d'habitation pour l'Ă©quipage des futures missions habitĂ©es martiennes durant leur transit entre la Terre et Mars. La technologie utilisĂ©e devait Ă©galement permettre Ă  terme de remplacer les modules rigides de la Station spatiale internationale en cours de dĂ©veloppement. Mais le projet TransHab est arrĂŞtĂ© en 2000, Ă  la demande de la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis, pour des raisons budgĂ©taires. En 1998, Robert Bigelow crĂ©e la sociĂ©tĂ© Bigelow Aerospace dont l'objectif est notamment le dĂ©veloppement de stations spatiales utilisant la technologie des modules gonflables. En 2002, cette sociĂ©tĂ© signe un contrat avec la NASA pour exploiter les licences que l'agence spatiale avait dĂ©posĂ©es dans le cadre du projet TransHab. Bigelow Aerospace place en orbite, en 2006 et 2007, les prototypes de structure gonflable Genesis-1 et Genesis-2 exploitant cette technologie. Ceux-ci fonctionnent jusqu'en 2015 sans rencontrer d'anomalies et permettent Ă  cette sociĂ©tĂ© d'acquĂ©rir une bonne maitrise de cette technologie. Ă€ la suite de ces expĂ©riences positives, la NASA dĂ©cide de faire dĂ©velopper BEAM pour rĂ©aliser des tests dans une situation proche de l'utilisation finale[1].

Objectifs

Les objectifs de l'installation du module BEAM sont les suivants[2] :

  • accroĂ®tre le niveau de maitrise technologique des modules spatiaux gonflables en le faisant passer au niveau 9 (Système rĂ©el prouvĂ© Ă  travers des opĂ©rations / missions rĂ©ussies) ;
  • accroĂ®tre Ă©galement le niveau de maĂ®trise d'utilisation de certains matĂ©riaux souples en le faisant au niveau 8 (Système rĂ©el complet et vol de qualification Ă  travers des tests et des dĂ©monstrations) ;
  • rĂ©aliser le lancement et le dĂ©ploiement d'un module gonflable dĂ©veloppĂ© par l'industrie privĂ©e. ImplĂ©menter les techniques de pliage et de conditionnement ainsi que le système de dĂ©gazage durant la phase propulsĂ©e de la mise en orbite ;
  • dĂ©terminer la capacitĂ© d'une structure gonflable Ă  assurer la protection contre les rayonnements ;
  • dĂ©terminer les capacitĂ©s du module gonflable dans le domaine thermique, structurel, en matière de durabilitĂ© mĂ©canique, Ă©tanchĂ©itĂ© sur le long terme ;
  • dĂ©montrer que le dĂ©ploiement et la mise en Ĺ“uvre d'un module gonflable ne prĂ©sente pas de risques.

Caractéristiques techniques

Le module BEAM, une fois dĂ©ployĂ©, a un diamètre de 3 mètres pour une longueur de 4 mètres et son volume interne pressurisĂ© est de 16 m3. En position repliĂ©e, il occupe un espace de 1,7 mètre de haut pour 2,36 mètres de diamètre. Sa masse est de 1 400 kg. Il comprend deux cloisons mĂ©talliques, une structure en aluminium et sa paroi est composĂ©e de plusieurs couches de matĂ©riaux souples assurant Ă  la fois l'Ă©tanchĂ©itĂ© et une protection contre le rayonnement externe et les micromĂ©tĂ©orites. Il comprend un sas au format CBM (mis au point pour la partie amĂ©ricaine de la station spatiale) mais ne dispose d'aucun hublot[3].

La paroi du module BEAM est constituée de la superposition de plusieurs couches de matériaux souples qui sont en partant de l'intérieur et en allant vers l'extérieur[2] :

  • une couche Ă©tanche qui doit retenir l'air ;
  • une couche chargĂ©e de reprendre les efforts structurels ;
  • une couche MMOD (Micro-meteoroid and Orbital Debris) composĂ©e de plusieurs Ă©paisseurs chargĂ©e d'arrĂŞter les micromĂ©tĂ©orites. Elle est conçue pour limiter les dĂ©perditions d'air en cas de perforation ;
  • une couche MLI (Multi-layer insulation) composĂ©e de plusieurs Ă©paisseurs chargĂ©e de l'isolation thermique ;
  • une couche externe Ă  base de fibre de silice (Beta cloth).

Déroulement de l'expérience

Installation de BEAM dans la soute externe du cargo spatial SpaceX Dragon.

Le module BEAM doit être testé durant 2 ans. Au cours de cette période, le module ne sera utilisé ni comme habitat ni comme lieu de stockage. L'écoutille donnant accès au module sera maintenue close limitant ainsi le risque de dépressurisation de la station spatiale au cas où le module BEAM se mettrait à fuir. La température, la pression et le niveau de radiation seront relevés périodiquement et l'équipage de la station pénétrera 4 fois par an dans le module pour collecter des données et vérifier le comportement structurel de BEAM. Durant cette période il n'est pas prévu d'inspection extérieure au cours d'une sortie extravéhiculaire de l'équipage. Deux ans après son amarrage, BEAM sera détaché de la station spatiale à l'aide du bras robotisé Canadarm 2 et relâché au nadir de la station sans vitesse initiale. Il devrait progressivement perdre de l'altitude et, au bout d'un an, pénétrer dans les couches denses de l'atmosphère terrestre pour y être détruit durant la rentrée atmosphérique[2] - [3].

Lancement

Le module BEAM est placé en orbite par une fusée Falcon 9 lancée le 8 avril 2016 afin d'assurer CRS8, la 8e mission de ravitaillement de la station spatiale par SpaceX au titre du programme COTS. Il est transporté en tant que charge externe (exposée au vide) par le cargo spatial SpaceX Dragon.

Installation

Six jours après que celui-ci s'est amarré à la Station spatiale internationale le 16 avril, un des membres de l'équipage a utilisé le bras robotisé de la station Canadarm-2 pour extraire BEAM de la soute du cargo spatial et le positionner sur un des ports d'amarrage du module Tranquility[2].

Le module BEAM gonflé (structure de forme ovoïde au milieu en haut) amarré au module Tranquility de la Station spatiale internationale (vue d'artiste)

DĂ©ploiement

BEAM en installation le 16 avril grâce au bras robotique canadien Canadarm 2.

Une première tentative de déploiement a eu lieu le jeudi 26 mai 2016 et a été interrompue à cause d'une résistance plus forte que prévu. Une nouvelle tentative a eu lieu deux jours plus tard et a réussi. Le commandant de l'Expédition 48 Jeffrey Williams était chargé des opérations[4] - [5].

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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