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Bibliothèque municipale de Nancy

La bibliothèque municipale de Nancy (BMN) est une bibliothèque municipale classée de Nancy, située rue Stanislas, dans l'ancien bâtiment qui accueillit, après son transfert en 1769 à Nancy, l'université de Pont-à-Mousson, fondée en 1572 par les Jésuites.

Bibliothèque municipale de Nancy
Image illustrative de l'article Bibliothèque municipale de Nancy
Vue sur l'entrée de la bibliothèque
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 41′ 31″ nord, 6° 10′ 44″ est
Pays
Site web www.nancy.fr/culturelle/bibliotheques-380.html

Elle abrite environ 400 000 documents, des livres, ainsi que des cartes, des plans et des estampes, dans des boiseries datant du XVIIIe siècle.

Situation

La bibliothèque est située dans le centre-ville de Nancy, au 43 rue Stanislas, à mi-chemin entre la place Stanislas et la gare de Nancy.

Histoire

Fondation de la Bibliothèque

Boiseries de la bibliothèque municipale, provenant de l'université de Pont-à-Mousson.

Stanislas Leszczynski, roi de Pologne et duc de Lorraine et de Bar, est à l'origine de la fondation de la bibliothèque royale par l'édit du 28 décembre 1750. L'édit de création régit de nombreux aspects, depuis l'installation dans la Galerie des Cerfs au palais des ducs de Lorraine, jusqu'aux horaires d'ouverture. C'est une bibliothèque publique, une des rares à avoir été créées à cette époque, et le siège de l'Académie de Stanislas.

Au départ, le duc souhaitait créer une académie, mais son intendant, Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, n'en voulait pas, craignant une résistance face à la future annexion de la Lorraine par la France. Créer cette bibliothèque était, pour Stanislas Leszczynski, une manière détournée de réaliser son projet, puisque la bibliothèque attribuait des prix littéraires et scientifiques.

En 1763, elle déménage une première fois à l'hôtel de ville, dans le salon carré, qui avait été inauguré quelques années auparavant.

Salle de lecture.

Parallèlement, Nancy se dote d'une université, après la fermeture de celle de Pont-à-Mousson en 1768, due à l'expulsion des Jésuites. Les travaux commencent en 1770, sous la direction de Charles-Louis de Montluisant, qui est chargé de construire un bâtiment en fonction des boiseries de l'ancienne université de Pont-à-Mousson, qui sont transportées par bateau, et installées au premier étage de l'Université en 1775.

C'est la RĂ©volution française qui va rĂ©unir ces deux destins. Après les confiscations des biens du clergĂ©, les rĂ©volutionnaires se retrouvent avec tous les livres des 120 maisons religieuses visitĂ©es, et se heurtent Ă  un problème de place. Ils ont l'idĂ©e de les entreposer Ă  l'UniversitĂ© qui est vide, puisque la RĂ©volution a fait fermer toutes les facultĂ©s. Ainsi, la bibliothèque municipale se crĂ©Ă©e au dĂ©but du XIXe siècle et compte dĂ©jĂ  20 000 ouvrages.

Au XIXe siècle

C'est en 1803 que le bâtiment et l'institution reviennent en totalité à la municipalité de Nancy. La salle de lecture, située dans l'aile gauche au premier étage, n'ouvre que trois jours par semaine, et le recensement des ouvrages saisis à la Révolution n'est achevé qu'en 1837. Confiée aux soins d'Hubert-Félix Soyer-Willemet, la bibliothèque apparaît comme un lieu renfermé sur ses trésors, ce qui est fustigé par la presse locale de l'époque[1]. Si l'Université déménage définitivement au Palais universitaire, le rez-de-chaussée demeure cependant occupé jusqu'à la création de la Galerie Poirel par des manifestations sans rapport avec la bibliothèque.

Au XXe siècle

Travaux de rénovation en 1930.

La longue carrière de Justin Favier à la tête de la bibliothèque, de 1883 à 1922, signe véritablement son âge d'or, avec notamment l'installation au rez-de-chaussée d'une salle de lecture ultra-moderne, fréquentée par Maurice Barrès et Christian Pfister.

La bibliothèque n'a connu aucune destruction pendant les deux guerres mondiales.

Les façades et toitures du bâtiment, ainsi que les deux grandes salles de lecture du premier étage, ont fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par un arrêté du [2].

Au XXIe siècle

Le début du XXIe siècle est marqué par la transition numérique, le développement des médiathèques, les services en ligne et l'intégration dans des réseaux.

Depuis 2014, la Bibliothèque municipale édite et diffuse en ligne Épitomé, carnet annuel consacré aux recherches sur l'histoire, les collections et les projets culturels de la bibliothèque, dont les articles sont disponibles en version numérique[3].

Le Service d'aide à la recherche et de reproduction à la demande (SARA), créé en 2020 au début de la pandémie de Covid-19 pour permettre aux chercheurs de continuer leurs travaux sans se déplacer, est devenu pérenne après la fin des restrictions sanitaires.

Façade et haut-fourneau de l'ancienne manufacture des tabacs, accueillant la médiathèque.

En 1991, l'offre aux usagers avait Ă©tĂ© Ă©largie par la crĂ©ation d'une mĂ©diathèque au sein de la Manufacture sur 6 000 m2 dont plus de 3 000 m2 ouverts au public, dans l'ancienne manufacture des tabacs de Nancy[4], par le cabinet d'architectes de Christian François et Patricia Henrion[5], avec Henry Lavigne pour le mobilier[6].

Médiathèque annexe Saint-Pierre, rue Heydenreich.

Avant leur fermeture, cinq petites bibliothèques de proximité complétaient le réseau, remplacées par les deux médiathèques annexes actuelles, la médiathèque Haut-du-Lièvre et la mairie-médiathèque Saint-Pierre. Le réseau de lecture publique Co-libris[7], opérationnel depuis 2013, est constitué par la bibliothèque historique et ces trois médiathèques nancéiennes, associées à celles de Vandœuvre-lès-Nancy, Laxou, Saint-Max et Maxéville, et de trois bibliothèques spécialisées (bibliothèque du musée des Beaux-Arts de Nancy, bibliothèque du Musée lorrain et bibliothèque du Conservatoire). Le réseau propose aux usagers un portail commun, avec accès au catalogue, à des services en ligne et à des ressources numériques, et un abonnement avec carte permettant d'emprunter des documents à la bibliothèque municipale et dans les huit médiathèques de l'agglomération.

La carte permet également d'utiliser gratuitement les services en ligne de la bibliothèque numérique Limedia du Sillon Lorrain[8].

Collections

L'Adoration des Mages, Bibliothèque-médiathèque de Nancy, Ms. 1874 (fol. 29) ; livre d'heures de la Famille Des Fours[9].

La bibliothèque conserve un riche fonds encyclopédique, hérité de l'ambition de Stanislas d'en faire un établissement ouvert à l'instruction de tous.

Au dĂ©but du XXIe siècle, elle abrite un fonds de rĂ©fĂ©rence sur l'histoire de la Lorraine et du duchĂ© de Lorraine, contenant Ă©galement des manuscrits, estampes, cartes et plans. Une base de donnĂ©es permet de parcourir les 4 000 pĂ©riodiques lorrains conservĂ©s aux archives et bibliothèque municipales, aux archives dĂ©partementales, Ă  la bibliothèque diocĂ©saine mais Ă©galement Ă  la bibliothèque municipale de Metz.

La bibliothèque municipale de Nancy est la bibliothèque habilitée à recevoir le dépôt légal imprimeur (DLI) en Lorraine.

À la demande du roi Stanislas, le grand bibliophile Józef Andrzej Załuski avait déposé une partie de ses livres à l'Académie de Stanislas lors de son admission comme associé étranger en 1756 ; le « Petit fonds Załuski », conservé à la bibliothèque municipale, a ainsi échappé aux destructions qui ont affecté la Bibliothèque Załuski en Pologne.

Le XIXe siècle est particulièrement marquĂ© par les dons et legs faits Ă  la bibliothèque de Nancy : 600 cartes du gĂ©nĂ©ral Antoine Drouot en 1832, les 7 860 volumes de la bibliothèque de Georges Boulay de la Meurthe, conservĂ©s dans des salles qui lui sont entièrement dĂ©diĂ©es, 10 000 thèses de l'UniversitĂ© de Strasbourg, les donations de la comtesse Sommariva, de Charles Mehl et d'Émile Gebhart. Les fleurons de la bibliothèque, les fonds Grandville, constituĂ© de dessins originaux, et Jean-Baptiste ThiĂ©ry-Solet (livres lorrains, manuscrits et dessins de Grandville et de Jacques Callot), arrivent respectivement en 1893 et 1921.

Pour le XXe siècle, il faut noter les fonds d'écrivains régionalistes tels que Émile Moselly et Robert Honnert, mais aussi celui du graveur Michel Jamar. La bibliothèque veille également à étoffer ses collections en procédant à des achats ciblés, ainsi le manuscrit de Jean d'Aucy en 1971[10].

Associations en lien avec la bibliothèque

Liée depuis l'origine à la bibliothèque municipale, l'Académie de Stanislas y tient encore ses séances et y a déposé son fonds d'archives et sa bibliothèque.

L'Association française pour la connaissance de l'ex-libris (AFCEL), qui possède un fonds de dizaines de milliers de gravures, disposait d'un local à la bibliothèque municipale de Nancy trop petit, ce qui l'a contrainte à établir son siège social à la bibliothèque bénédictine et municipale de Saint-Mihiel dans la Meuse[11] - [12].

Notes et références

  1. Markiewicz 2000, p. 23.
  2. Notice no PA00106287, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. « Blog Épitomé » (consulté le )
  4. Bibliothèque municipale de Nancy : Informations complémentaires, sur le CCFr. Consulté le 16 juillet 2009.
  5. Références : Édifices culturels, sur le site de François & Henrion.
  6. Vaucel 1992, p. 46.
  7. « Réseau Co-libris », sur reseau-colibris.fr (consulté le )
  8. « Limedia » (consulté le )
  9. Anoblie par Lettres patentes de René Ier d'Anjou
  10. Claire Haquet, « Épitomé, le manuscrit de Jean d'Aucy », sur le site Histoire et collections de la bibliothèque de Nancy, lire en ligne.
  11. Site de l'AFCEL, sur Blogspot.
  12. « AFCEL - Accueil », sur afcel.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • AndrĂ© Markiewicz (dir.), La Bibliothèque municipale de Nancy : 1750-2000, Nancy, Ville de Nancy, , 205 p. (ISBN 2-9515634-0-X).
  • C. Pèlerin, dans Pol Neveux (dir.) et Émile Dacier (dir.), Les Richesses des bibliothèques provinciales de France : Historiques des dĂ©pĂ´ts, Ĺ“uvres d'art, manuscrits, miniatures, livres, reliures, musique, dessins & gravures, monnaies & mĂ©dailles, fonds locaux, spĂ©cialitĂ©s, vol. 2 : Lyon-Yvetot, Paris, Bibliothèques nationales de France, , 231 p., p. 59–62.
  • AndrĂ© Gain, « Nos bibliothèques », Annales de l'Est, Berger-Levrault, 4e sĂ©rie, vol. 1, no 1,‎ , p. 115–119.
  • Cornelia Serrurier, Bibliothèques de France : Description de leurs fonds et historique de leur formation, La Haye, Martinus Nijhoff, , 347 p., p. 147–150.
  • AndrĂ© Markiewicz, « La Bibliothèque municipale de Nancy », dans Banques CIC pour le livre et Direction du Livre et de la Lecture, Patrimoine des bibliothèques de France, vol. 3 : Champagne-Ardenne, Lorraine, Paris, Payot, , 159 p. (ISBN 2-228-88966-0), p. 84–91.
  • Guy Vaucel, « Bibliothèque et mĂ©diathèque de la ville de Nancy », Le Pays lorrain, vol. 73, no 1,‎ , p. 45–50 (lire en ligne)
  • Camille Thiaucourt, Les bibliothèques de Strasbourg et de Nancy, Paris et Nancy, Berger-Levrault, , 119 p., partie III, chap. 1 (« La bibliothèque municipale de Nancy »), p. 52–75 [lire en ligne].
  • « La Bibliothèque Municipale de Nancy, ancien Palais de l'UniversitĂ© », sur stanislasurbietorbi.com (consultĂ© le )

Article connexe

Liens externes

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