Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz
La bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz - bibliothèque du Land de Basse-Saxe (en allemand : Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek – Niedersächsische Landesbibliothek) (GWLB) est une bibliothèque régionale allemande située à Hanovre dans le Land de Basse-Saxe, nommée en l'honneur du philosophe, mathématicien et scientifique polymathe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716).
Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz | |||
Vue de la bibliothèque. | |||
Présentation | |||
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Coordonnées | 52° 21′ 55″ nord, 9° 43′ 51″ est | ||
Pays | Allemagne | ||
Ville | Hanovre | ||
Informations | |||
Site web | http://www.gwlb.de | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Basse-Saxe
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Nom
En 1947, la bibliothèque est reprise par le Land nouvellement créé de Basse-Saxe et prend le nom de « bibliothèque du Land de Basse-Saxe » (Niedersächsische Landesbibliothek)[A 1]. En 2005, la bibliothèque dont l'histoire est fortement liée à Leibniz qui en fut le directeur de 1676 à 1716, reçoit le nom de « bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz - bibliothèque du Land de Basse-Saxe » (Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek – Niedersächsische Landesbibliothek)[A 1].
Histoire
Bibliothèque ducale et électorale (1665-1720)
La bibliothèque est initialement basée sur les collections plus anciennes de la dynastie Welf, dont les princes (fürst) qui régnaient sur la Basse-Saxe possédaient des collections privées depuis le Moyen Âge[A 2]. Pendant la Renaissance et la période baroque, plusieurs grandes bibliothèques sont installées dans les châteaux, notamment celle de Jean-Frédéric de Brunswick-Calenberg à Celle[A 2]. En 1665, Jean-Frédéric déplace la résidence ducale de Celle à Hanovre, et la bibliothèque s'installe donc également dans cette dernière[A 2].
Le premier bibliothécaire est nommé en 1672[A 2].
De 1676 à sa mort en 1716, Gottfried Wilhelm Leibniz est employé comme directeur de la bibliothèque et historiographe de la cour[A 2]. À partir de 1698, la bibliothèque, et la résidence officielle de Leibniz, sont situées à Schmiedestraße dans un bâtiment aujourd'hui connu sous le nom de Leibnizhaus (« maison de Leibniz ») — la maison étant détruite durant la Seconde Guerre mondiale, une reproduction fidèle de la façade à un autre emplacement est édifiée entre 1981 et 1983[A 2] - [1]. Conjointement à son emploi à Hanovre, il est également nommé bibliothécaire à Wolfenbüttel, à Berlin et à Vienne[A 2]. C'est à Hanovre qu'il écrit ses œuvres les plus importantes et entretient sa riche correspondance[A 2]. Son patrimoine littéraire (Nachlass) est toujours conservé à la bibliothèque de Hanovre[A 2].
Suite à l'élévation du duché de Brunswick-Lunebourg au rang d'électorat de Brunswick-Lunebourg (1692) et à l'union personnelle avec le royaume de Grande-Bretagne (1714), la bibliothèque connaît un fort développement[A 2]. Elle doit changer de bâtiment et s'installe dans un lieu partagé avec les archives d'État (et à partir de 1719 également avec la bibliothèque du tribunal), construit par l'architecte français Louis Remy de la Fosse[A 2].
Bibliothèque du Land de Basse-Saxe (depuis 1947)
Après la Seconde Guerre mondiale, les collections de livres déplacés sont retournées à la bibliothèque tandis que le bâtiment est réparé[A 1]. En 1947, la bibliothèque est reprise par le Land nouvellement créé de Basse-Saxe et prend le nom de « bibliothèque du Land de Basse-Saxe » (Niedersächsische Landesbibliothek)[A 1].
Lorsque l'université technique de Hanovre devient une université complète en 1969, la bibliothèque est chargée de fournir la littérature en sciences humaines et sociales[A 1].
Plusieurs bibliothèques départementales sont progressivement constituées et affiliées à la bibliothèque de Basse-Saxe : droit et économie en 1974, sciences de l'éducation en 1978, sciences sociales en 1978-79, littérature et linguistique en 1985[A 1].
En 2005, la bibliothèque reçoit le nom de « bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz - bibliothèque du Land de Basse-Saxe » (Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek – Niedersächsische Landesbibliothek)[A 1].
Patrimoine de Leibniz
Leibniz fut un auteur très prolifique, composant environ 50 000 textes, dont 15 000 lettres avec plus de mille correspondants de seize pays différents[A 3] - [2]. Il lègue environ 100 000 pages manuscrites[A 3]. Son œuvre est écrite majoritairement en latin (la langue des savants, langue la plus commune au XVIIe siècle) (40 %), en français (la langue de la cour en Allemagne) (30 %) et en allemand (15 %), mais il a aussi rédigé en anglais, en italien et en néerlandais[A 3] - [A 4] - [2]. Il parlait également couramment l'hébreu et avait quelques notions de russe et de chinois[2].
Sa correspondance est inscrite au registre international Mémoire du monde de l'UNESCO[2]. Elle est dans un état de conservation exceptionnel grâce à la confiscation opérée par George Ier, électeur de Hanovre et roi de Grande-Bretagne qui craignait la révélation de secrets[2]. L'édition complète de la correspondance de Leibniz est prévue pour l'année 2048[2].
Au contraire des autres grands philosophes de son temps, Leibniz n'a pas réalisé de magnum opus, ouvrage exprimant à lui seul tout le cœur de la pensée d'un auteur[3]. Il n'écrira que deux livres, les Essais de Théodicée (1710) et les Nouveaux Essais sur l'entendement humain (1704 - publié posthumément en 1765)[3].
Parmi ses très nombreux correspondants, Leibniz compte Baruch Spinoza, Thomas Hobbes, Antoine Arnauld, Jacques-Bénigne Bossuet, Nicolas Malebranche, Jacques Bernoulli, Pierre Bayle ou encore Samuel Clarke[4], mais aussi les personnalités politiques de son temps : princes, électeurs et empereurs du Saint-Empire romain germanique ou encore le tsar Pierre le Grand[5].
Le patrimoine (Nachlass) de Leibniz n'est toujours pas entièrement publié[A 4]. Le projet d'édition complète des écrits de Leibniz mené par la bibliothèque de Hanovre, commencé au début du XXe siècle, prévoit de classer son patrimoine en huit séries[A 3] - [6] :
- Correspondance générale, politique et historique (Allgemeiner, politischer und historischer Briefwechsel)
- Correspondance philosophique (Philosophischer Briefwechsel)
- Correspondance mathématique, scientifique et technique (Mathematischer, naturwissenschaftlicher und technischer Briefwechsel)
- Écrits politiques (Politische Schriften)
- Écrits historiques et linguistiques (Historische Schriften und sprachwissenschaftliche Schriften)
- Écrits philosophiques (Philosophische Schriften)
- Écrits mathématiques (Mathematische Schriften)
- Écrits scientifiques, médicaux et techniques (Naturwissenschaftliche und technische Schriften)
Notes et références
- Site officiel de la bibliothèque
- (de) Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz, « Geschichte der Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek - Seit 1946: Die Niedersächsische Landesbibliothek », sur gwlb.de (consulté le ).
- (de) Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz, « Geschichte der Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek - 1665–1720: Die Herzogliche und Kurfürstliche Hofbibliothek », sur gwlb.de (consulté le ).
- (de) Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz, « Leibniz-Nachlass », sur gwlb.de (consulté le ).
- (de) Bibliothèque Gottfried Wilhelm Leibniz, « Leben und Werk », sur gwlb.de (consulté le ).
- Autres références
- (en) « House of Leibniz », sur site officiel de la ville de Hanovre (consulté le ).
- (en) « Gottfried Wilhelm Leibniz », sur site officiel de la ville de Hanovre (consulté le ).
- (en) Université Stanford, « Gottfried Wilhelm Leibniz », sur Stanford Encyclopedia of Philosophy, 22 décembre 2007 (révisé le 24 juillet 2013) (consulté le ).
- « Gottfried Wilhelm Leibniz », sur Encyclopédie Larousse (consulté le ).
- (en) Sarah Tietz, « Leibniz Biography », sur Academia.edu, (consulté le ).
- (de) Gottfried-Wilhelm-Leibniz-Gesellschaft, « Leibniz-Edition » (consulté le ).