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Bernard Tricot

Biographie

Tant au Conseil d'État que dans ses nombreux détachements au sein de différents ministères, Bernard Tricot a mené une carrière de « grand commis de l’Etat » aussi bien pour moderniser la jurisprudence administrative[2] que pour améliorer le fonctionnement de l’administration (il a présidé la Commission du Rapport du Conseil d’État) ou encore faciliter les processus de décolonisation :

  • PossibilitĂ© de changer de patronyme en cas de risques ou d’inconvĂ©nients graves (1947).
  • Motivation des actes administratifs, pouvoir rĂ©glementaire, conflits d’intĂ©rĂŞts gĂ©nĂ©raux …
  • PrĂ©paration, en qualitĂ© de conseiller juridique du Gouvernement tunisien (puis de directeur de cabinet du RĂ©sident gĂ©nĂ©ral), des « accords de Tunis » qui seront signĂ©s par Pierre Mendès France et Habib Bourguiba (indĂ©pendance de la Tunisie en 1956).
  • RĂ©daction, sous l’inspiration du GĂ©nĂ©ral de Gaulle et la direction de Michel DebrĂ©, et avec quelques collègues, de la Constitution de la Ve RĂ©publique.

À la recherche d'une hypothétique troisième force en Algérie, il organise en la venue secrète de Si Salah à l'Élysée pour rencontrer le Général de Gaulle. (Affaire Si Salah).

Il est nommé par le général de Gaulle, successivement, chargé de mission auprès de lui, conseiller technique puis secrétaire général (1967-1969). Il travaille donc une dizaine d’années, de façon quasi-continue, à l’Élysée. Il participe à la préparation et à la négociation des accords d'Évian ainsi qu’à la mise en place d’un État et d’une administration algérienne (Rocher Noir). Il est délégué et secrétaire général du haut-commissaire de la République, Christian Fouchet, de mars à juillet 1962[3].

Le Général de Gaulle et ses successeurs lui confieront d’autres missions :

  • AmĂ©lioration du fonctionnement du ministère des armĂ©es par la crĂ©ation du SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral pour l’Administration.
  • RĂ©flexion sur le dĂ©veloppement de l’informatique et ses dangers, d’oĂą sa proposition de crĂ©er la première, en France, commission spĂ©cialisĂ©e avec pouvoir juridictionnel : la Commission nationale de l'informatique et des libertĂ©s (CNIL, loi du ) dont il a Ă©tĂ© le premier secrĂ©taire GĂ©nĂ©ral. Cet exemple de commission indĂ©pendante a Ă©tĂ© suivi par la crĂ©ation de nombreuses autres, sur le mĂŞme modèle.
  • FluiditĂ© et contrĂ´le des opĂ©rations financières, mais aussi protection des Ă©pargnants et amĂ©lioration de la participation des salariĂ©s aux profits des entreprises : il a prĂ©sidĂ© la Commission des opĂ©rations de bourse (COB) de Ă  .

En , il est nommé par le président de la République François Mitterrand et le Premier ministre Laurent Fabius pour mener l'enquête sur l'Affaire du Rainbow Warrior. Ce rapport sera critiqué, car se fondant sur des déclarations qui se révéleront mensongères[4].

Son goût pour l’architecture l’a conduit à participer, à la demande du Conseil d’État, aux opérations de reconstruction de l’après-guerre, aux interventions de la Caisse nationale des monuments historiques, ainsi qu’à la création et à la présidence de la Commission pour l’Amélioration de la Qualité des Constructions Publiques (esthétiquement et techniquement). Enfin, il s’est passionné pour la rénovation et l’animation du site de l'Abbaye de Fontevraud.

Il a été par ailleurs professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (« Sciences Po ») de 1976 à 1984.

Membre du conseil de la Fondation Charles-de-Gaulle, il est l’un des principaux animateurs de l’Institut Charles de Gaulle, pour lequel il a préparé le colloque commémorant le centenaire de la naissance du Général.

Publications

  • Les Sentiers de la paix, Paris, Plon, 1972
  • Institutions politiques françaises (avec RaphaĂ«l Hadas-Lebel), Paris, Fondation des sciences politiques & Dalloz, 1985
  • MĂ©moires, Paris, Quai Voltaire, 1994

DĂ©coration

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Hommage du Conseil d’État à Bernard Tricot, juin 2001.
  3. Soraya Laribi, « Le dernier « gouverneur gĂ©nĂ©ral Â» de l’AlgĂ©rie : Christian Fouchet, haut-commissaire de la RĂ©publique (mars-juillet 1962) », dans AlgĂ©rie : sortie(s) de guerre, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-3264-9, lire en ligne), p. 81–92
  4. Raphaëlle Bacqué, L'Enfer de Matignon : ce sont eux qui en parlent le mieux, Points, 2010, p. 151.

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