Bernard Begué
Bernard Begué ( à Bordeaux †à Toulon) est un marin d'Empire français
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Biographie
La RĂ©volution
Begué embarque à l’âge de 15 ans comme pilotin dans la marine marchande. Jusqu’en , il dessert cinq fois la Guadeloupe. A bord du trois mâts Le Bon Accord, il est second lieutenant durant du troisième voyage et lieutenant sur celui d’après.
Il embarque alors sur le trois mâts L'Anne-Marie avec pour destination la Louisiane entre et . Sur le corsaire Le citoyen Genêt de 10 canons, en juin, il conduit deux prises (à Baltimore et Philadelphie) dont une lors d’un combat contre deux lettres de marques anglaises. Il passe ensuite sur le corsaire Le Henry, un trois mâts qui croise au large du Sénégal.
Second capitaine en 1794, il effectue du cabotage pour l'État, la plupart du temps entre Rochefort et Brest. Il se retrouve naufragé avec la flûte Washington sur les Balainneaux le puis est chargé des convois sur la corvette La Princesse Royale.
Promu enseigne de vaisseau, il sert le contre-amiral Dumanoir Le Pelley entre les deux ports à bord du Berwick, un vaisseau de 74 canons, pris aux anglais l’année précédente. Avec ce chef de division aux ordres de Bouvet, il participe à l’expédition d’Irlande décidée par le général Hoche. Prise dans une tempête, cette tentative d’invasion échoue. La Révolution croisant le Scévola qui coulait bas, il se distingue toutefois lors du sauvetage de l’équipage avec quatre cents hommes en garnison[1].
Begué ré-embarque à bord de la corvette La Gaieté, en compagnie de Bernard Dubourdieu. La destination est Cayenne. La campagne dure depuis cinq mois lorsque la frégate britannique HMS Arethusa l'intercepte le . Un violent combat s’engage entre la corvette de vingt canons et la frégate de trente huit canons. Après deux heures d’une lutte sans merci, La Gaité est contrainte d’amener son pavillon. Une longue captivité en Angleterre s’ensuit[2].
Libéré fin , il reste près d’un an au port de Rochefort avant de monter sur la frégate L'Africaine qui participe à la campagne de Saint Domingue. La situation étant catastrophique en Égypte, sa mission est d’y amener des renforts. Lourdement chargée en vivre et munitions, elle transporte quatre cents soldats d’élite aux ordres du général Desfourneaux. Séparée du convois, elle est prise en chasse. La rapide frégate HMS Phoebe déjà victorieuse de la frégate Nereide (1797) et de la corvette L'Heureux (1800), finit par la rattraper. Elle compte trente six canons, soit un peu moins que L'Africaine. Plus de 6000 boulets sont tirés ce . La victoire est clairement anglaise : c’est un massacre parmi la troupe héroïque, restée sur le pont en vue d’abordages, ne disposant plus d’effet de surprise. Les deux capitaines français ainsi que le général sont morts ou hors de combat, l’enseigne de vaisseau Begué est blessé, avec une partie du nez coupé.
Prisonnier de guerre deux mois, capitaine deux années sur La corvette La Réjouie armée en gabare, fait lieutenant de vaisseau, il monte sur L'Armide une frégate de 40 canons tout juste sortie des chantiers[3].
L’Empire
L’escadre du contre-amiral Missiessy, dont dépend L’Armide, est chargée de ravitailler, armer les colonies françaises et ravager celle des anglais. Elle quitte Rochefort le , affronte une tempête une dizaine de jours dans le golfe de Gascogne et remplit sa mission dans les Iles du Vent (Antilles). Begué commande le débarquement de L’Armide au nord de l’Ile des Roseaux, et lors de la prise de Saint Dominique.
Au sein de l’escadre invisible aux ordres de Zacharie Allemand, il participe à la prise du vaisseau HMS Calcutta de 54 canons le , non loin des îles Scilly.
Anéantie à Trafalgar, la marine impériale ne se sent plus en mesure d’affronter les forces anglaises. Begué sert alors divers navires dans la rade de l’Île-d'Aix. En 1807, il retrouve, sur La Pénélope, Dubourdieu devenu depuis capitaine de frégate. Ils effectuent un périlleux voyage de Bordeaux à Toulon de concert avec La Thémis. Durant cette campagne, ainsi que sur les côtes d’Italie,La Pénélope capture plusieurs corsaires et bâtiments du commerce ennemis. Avec la seconde frégate, ce sont plus de trois cents captifs qui sont ramenés à Toulon.
Il sert le capitaine Infernet dans la rade sur le vaisseau L’Annibal puis Le Donawerth sur lequel assure une grande partie du commandement[4]. Capitaine de frégate, Bégué fait partie de l’escadre de l’amiral Cosmao et voyage entre autres de Toulon à Barcelone avec un convoi, portant des vivres et des munitions. La dépêche ministérielle du le nomme directeur du port de Rochefort[5].
La Restauration
Louis XVIII le conserve dans le corps de la marine en sa qualité et attribution à Rochefort. Avec la corvette de charge, Le Tarn il fait campagne à la Martinique, Saint-Domingue, est missionné à la Nouvelle-Angleterre et en Amérique méridionale. Enfin, Bernard Bégué escorte un convoi des Antilles à Rochefort. À la suite de quoi, en 1823, il est fait capitaine de vaisseau. Devant rejoindre Brest avec la frégate La Magicienne, il lui est demandé d’informer les bâtiments français qu’il croiserait la proclamation du roi Louis-Philippe. Jusqu’au , il participe à la campagne d'Alger à bord de sa frégate.
État de service
- Pilotin en 1788
- 2e lieutenant en 1790
- Lieutenant en 1791
- Second capitaine en 1794
- Aspirant de vaisseau le
- Enseigne de vaisseau le
- lieutenant de vaisseau le
- capitaine de frégate le
- capitaine de vaisseau le
- capitaine de vaisseau 1e classe en 1829
DĂ©corations
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Ă compter du , le
- Chevalier de Saint-Louis le
Hommage, Honneurs, Mentions
- La Révolution « Il a su se distinguer par son extrême dévouement et son activité » Dumanoir le Pelley
- L’Armide « Je déclare que c’est avec regret que je perd M. Begué, officier estimable, ayant mérité ma confiance, mon estime pendant le temps qu’il a servi sous mon ordre. » Meynne
- Le Jemmapes et L’Ajax « Cet officier a constamment rempli sa tâche avec zèle et distinction, qu’il n’a pas cessé un instant des éloges sous tous rapports » Petit
- « Le contre amiral (…) l’a vu ainsi de 1806 à 1813, et que dans toutes les circonstances, il l’a connu comme bon marin, bon militaire, appliqué à ses devoirs (…) il a l’opinion que le capitaine de frégate Begué mérite, sous tous les rapports de son état, la confiance du gouvernement » Baudin
- L’Annibal et Le Donawert « Monsieur le capitaine de frégate Begué a remplacé ce capitaine (Infernet) dans les fréquents appareillages, les sorties et les mouillages, avec tout le zèle et la capacité possible, qu’il a mérité les témoignages de satisfactions que je lui ai alors donnés » Allemand
Autre fonction
- Directeur du port de Rochefort 1814-1826
Notes et références
- «29 Floréal an 12, Le dit Officier (…) malgré le gros temps et le danger qu’il courait, a fait plusieurs voyages et coopéré d’une manière brillante à sauver équipage et passagers. » Signé Dumanoir Le Pelley
- Bégué passe quinze mois en prison, Bernard Dubourdieu dix-sept.
- « Je désirerais qu'avant la fin de ce mois la frégate L'Armide fût aussi en rade; et, comme il pourrait y avoir difficulté à trouver des équipages pour cette frégate, je désire que vous augmentiez de 200 hommes les garnisons d'infanterie sur les 5 vaisseaux et les 2 frégates qui sont en rade de Rochefort, et que vous en ôtiez 200 matelots pour former l'équipage de cette frégate. » Correspondance de Napoléon au contre amiral Décrès, ministre de la Marine, le , à Saint-Cloud.
- « Brest, le 16 octobre 1820 Le contre-amiral certifie que monsieur Begué, capitaine de frégate a servi (…) capitaine de frégate en second sur le vaisseau Le Donnawert (…), pense que sur le vaisseau Donnawert, une grande partie du commandement à cause des infirmités du respectable commandant de ce vaisseau (…) » Signé Baudin Il manque visiblement une partie de phrase ce qui n’est pas le cas ici: « Nous soussigné (…) certifions (…) qu’il a rempli ses fonctions sur les vaisseaux L’Annibal et Le Donawert ; qu’il a mainte fois commandé le vaisseau dans les diverses sorties pendant les maladies fréquentes de monsieur le capitaine de frégate Infernet, maladies qui l’obligeaient souvent à rester à Toulon; qu’il a mérité (…) la justice que j’aime encore à lui rendre aujourd’hui (…) en foi de quoi je lui ai délivré le présent pour lui servir et valoir au Besoin. Au château de Plaisance près Toulon le neuf Octobre 1821 » Signé Cte Allemand
- Fonction qu’il a rempli jusqu’au 31 décembre 1825.
Voir aussi
Articles connexes
- Sur la wikipédia en anglais