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Belle Épine (film)

Belle Épine[1] est un film français écrit et réalisé par Rebecca Zlotowski, sorti en 2010.

Belle Épine

RĂ©alisation Rebecca Zlotowski
Scénario Rebecca Zlotowski
Gaëlle Macé
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films Velvet
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie dramatique
Durée 80 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Prudence Friedman, une adolescente de 17 ans se retrouve livrĂ©e Ă  elle-mĂŞme dans l’appartement de ses parents et fait face tant bien que mal Ă  sa solitude soudaine. Elle se rapproche de Marilyne Santamaria, ado elle aussi et frondeuse du lycĂ©e, qui lui fait dĂ©couvrir le circuit sauvage de Rungis[2] : un lieu en marge de la sociĂ©tĂ© oĂą tournent dangereusement grosses cylindrĂ©es et petites motos trafiquĂ©es.

Prudence est rapidement happĂ©e par quelques Ă©lĂ©ments « moteurs » de la bande du circuit : Reynald, Franck et d'autres pour lesquels elle se dĂ©couvre une vĂ©ritable fascination… Elle tente alors de s'y gagner une place, en essayant de faire passer sa solitude pour un espace de libertĂ©.

Fiche technique

Distribution

Production

Genèse

Belle Épine est le premier long métrage de la réalisatrice Rebecca Zlotowski. Le scénario est écrit dans le cadre de son projet cinématographique de fin d'études à la Fémis, sous l'égide de ses deux tuteurs de projet : le réalisateur Lodge Kerrigan, et l'ancien directeur de casting Stéphane Foenkinos[3]. Zlotowski y revendique une inspiration nourrie de cinéma français et de cinéma de genre évoquant « Pialat, Sautet et les teen movies américains »[4].

Le titre du film est une référence au centre commercial Belle Épine situé à Thiais dans le Val-de-Marne.

Bande originale

Le chanteur de pop indie Jeremy Jay a enregistré le morceau "Prudence" pour le film[5].

Accueil

Sortie

Le film est sélectionné à Cannes en 2010, pour la 49e Semaine de la critique[6].

Le , Belle Épine est projeté en avant-première au Liban par l'entremise du Centre culturel français de Beyrouth au cinéma Metropolis Empire Sofil[7] - [8].

Accueil critique

L'accueil de la presse es plutĂ´t positif[9].

LibĂ©ration qualifie le film d'Ă©trange et de sensible, portĂ© par « l’immense prĂ©sence des lieux » - les possibles faiblesses de scĂ©nario (« le circuit moto clandestin des halles de Rungis quand elles sont vides, l’appartement d’une adolescente qui vient de perdre sa mère, les environs d’un cinĂ©ma sous un orage ») s'effaçant par la force de la mise en place[10]. AurĂ©lien Ferenczi de TĂ©lĂ©rama y voit bel un « exercice de mise en scène ». MĂŞme si le film est « très estampillĂ© FĂ©mis » et qu'il peut parfois paraĂ®tre un peu « trop mystĂ©rieux, un peu trop allusif, un peu trop nocturne aussi », l'objet parvient Ă  envoĂ»ter le spectateur par « sa façon singulière de capter des bribes de rĂ©el »[11] - [12]. Les Inrockuptibles Ă©voque la rĂ©ussite de ce film qui filme le « branchement d’un corps sur un autre circuit que celui de la routine quotidienne ». Selon l'hebdomadaire culturel, le film dĂ©passe les poncifs de son sujet pour les charger d'un imaginaire amĂ©ricain[13]. Le site Chronic'art souligne Ă©galement que le film parvient Ă  recycler des figures souvent vues dans le jeune cinĂ©ma français contemporain (« naturalisme blafard, forme molasse maquillĂ©e en dĂ©licatesse, portraits tautologiquement fades d'une jeunesse fragile et blanchâtre sommĂ©e par des scĂ©narios interchangeables de s'Ă©veiller alternativement au sexe ou Ă  la natation synchronisĂ©e »). Selon le site, le film parvient Ă  insuffler « une humeur, une forme de sensualitĂ© revĂŞche et lourde, plutĂ´t qu'un programme de scĂ©nario » malgrĂ© une sĂ©quence de fin un peu « contradictoire » qui fait « Ă©clater, en le rendant explicite, le scĂ©nario de hantise »[14]. Christophe Kantcheff, de l’hebdomadaire Politis, « la maĂ®trise (...) bluffante » dont fait preuve la cinĂ©aste. Pour le critique, Belle Épine donne une « reprĂ©sentation d’adolescentes d’aujourd’hui (...) qui Ă©clate de justesse »[15]. Pour l'hebdomadaire L'Express, il s'agit d'un « premier film sur l'adolescence très bien maĂ®trisĂ© »[16]. Dans le quotidien Le Monde[17], Jacques Mandelbaum Ă©crit qu' « il y a toujours une Ă©motion particulière Ă  signaler les belles premières fois. On en voit au moins deux dans Belle Epine, Ă  la fois le premier long mĂ©trage de Rebecca Zlotowski (agrĂ©gĂ©e de lettres de 30 ans) et sinon la première, du moins la plus belle apparition de la jeune actrice LĂ©a Seydoux sur un Ă©cran, qui porte, comme on dit, le film sur ses très belles Ă©paules ».

Le film reçoit également des avis moins élogieux de la part de la presse. Au Masque et la Plume, Jérôme Garcin s'étonne de l'accueil critique, très élogieux, réservé au film, qu'il juge « exagéré ». Michel Ciment, du magazine Positif relève que Rebecca Zlotowski a du talent mais avoue ne pas comprendre « l'unanimité délirante » des critiques, d'autant que ni le thème ni la forme ne lui paraissent novateurs. Pour le critique, le film ne propose rien d'original et se contente de recycler « l'air du temps cinématographique ». Danièle Heymann de Marianne y voit un « beau film d'apprentissage » mais s'amuse de l'ambition maniériste du film (La Leçon d'anatomie de Rembrandt recréée sur un circuit de moto). L'écrivain et journaliste Éric Neuhoff, lui, y voit une « caricature du cinéma français », rempli des clichés que l'on ne « supporte plus » et peuplé de personnages dont on ne comprend jamais les motivations, qu'ils fassent quelque chose ou qu'ils ne fassent rien[18]. Le Journal du dimanche y voit une « chronique léchée, mais trop contemplative et alambiquée »[19]. La rédaction de Ouest-France regrette un « thème archi-classique » et une « construction un peu tarabiscotée », un maniérisme dans l'écriture comme dans la lumière, qui « produit un mélange des genres artificiel entre réalisme et romantisme »[20]. Florence Ben Sadoun du magazine Elle y voit un film « intelligent assurément, bien écrit, est pourtant terriblement ennuyeux »[21]. Le magazine américain Variety salue la performance de Léa Seydoux, la lumière de George Lechaptois ainsi que la musique de Rob mais regrette que le récit, en imitant la logique disjointe d'un mauvais rêve, ne parvienne jamais à atteindre l'émotion. Le magazine souligne les maladresses d'un scénario qui, en voulant éviter toute forme d'introspection, ne traite pas son sujet jusqu'au bout[22]. Le magazine anglais Screen International souligne que le film manque d'ardeur et d'urgence, ce qui le rend d'ailleurs trop long. Le récit, qui avance « sans longs flash-backs, sans scènes de funérailles ni adieu susceptible de créer de l'empathie avec Prudence », ne permet pas de s'engager émotionnellement avec[5]. L'héroïne (par ailleurs « maussade » et « antipathique »). Nous ne saurons donc pas « qui elle est, pourquoi son père a choisi de la quitter ni pourquoi sa sœur ne joue pas un rôle plus important dans sa vie »[23].

Distinctions

Notes et références

  1. Voir L'affiche et quelques photos. Consultation du 11 novembre 2010.
  2. Cf. Article du mensuel Moto Magazine : « Belle Epine » : les runs moto de Rungis bientôt au cinéma. Consultation du 11 novembre 2010.
  3. Thierry Chèze, « Trois questions à… Rebecca Zlotowski », sur L'Express, (consulté le )
  4. Fabien Gaffez, « En compétition : Portait de Rebecca Zlotowski et entretiens », sur semainedelacritique.com (consulté le ) (onglet "Portrait")
  5. "Jeremy Jay : Chante la Belle Épine". Ladepeche.fr. 05 mai 2010. Consulté le 5 mai 2012
  6. « En compétition : Belle Épine de Rebecca Zlotowski », sur semainedelacritique.com (consulté le )
  7. « Cinéma : Belle Épine de Rebecca Zlotowski précédé de Native Son de Graham Scott, dans le cadre de La Reprise de la Semaine de la critique - Cannes 2010 », sur ccf-liban.org (consulté le )
  8. « 49e Semaine de la critique de Cannes 2010 à Beyrouth », sur libnanews.com, (consulté le )
  9. Note moyenne 3,5/5. Voir les notes de critiques des 22 médias. Consultation du 26 février 2010.
  10. «Belle épine» dans le cœur par Philippe Azoury, sur next.liberation.fr du 17 mai 2010
  11. Critique du film par Aurélien Ferenczi, sur telerama.fr
  12. À quoi ressemble un premier film français ? par Aurélien Ferenczi, sur telerama.fr du 16 mai 2010
  13. Critique du film par Patrice Blouin, sur lesinrocks.com du 9 novembre 2011
  14. Critique du film par JĂ©rĂ´me Momcilovic, sur chronicart.com
  15. Article complet de Christophe Kantcheff publié le 16 mai 2010 sur le site de Politis
  16. Hebdomadaire L'Express : Article « Belle épine : Un premier film sur l'adolescence très bien maîtrisé.» Consultation du 11 novembre 2010.
  17. Cf. Article : «Belle Epine : fugue pour l'instant présent» paru le 09 novembre 2010. Consultation du 11 novembre 2010.
  18. Le Masque et la Plume, Ă©mission de France Inter, JĂ©rĂ´me Garcin, 23 novembre 2011
  19. Revue de presse du film sur le site allocine.fr
  20. Critique du film sur Ouest-france.fr
  21. http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_gen_cfilm=173826.html Revue de presse du film] sur le site allocine.fr
  22. Critique du film par Alissa Simon, sur variety.com du 16 mai 2010
  23. Critique du film par Allan Hunter, sur screendaily.com du 28 mai 2010

Voir aussi

Bibliographie

  • Belle Epine [Dossier de presse], Pyramide Distribution, , 11 p. (lire en ligne)

Liens externes

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