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Bataille des Dunes (1658)

La bataille des Dunes est la bataille décisive de la guerre franco-espagnole (1635–1659). Elle a lieu le , et s'est conclue par une victoire des armées française et anglaise — alors alliées depuis peu — sous le commandement du vicomte de Turenne sur l’armée espagnole des Flandres commandée par le prince de Condé, passé au service des Espagnols après l'épisode de la Fronde, et Don Juan José d'Autriche.

Bataille des Dunes
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille des Dunes par Charles-Philippe Larivière.
Informations générales
Date
Lieu Leffrinckoucke à proximité de Dunkerque
Issue Victoire franco-anglaise
Forces en présence
9 000 fantassins
6 000 cavaliers
5 canons
~ 7 000 fantassins
~ 7 000 cavaliers
Pertes
400 hommes[1]1 000 Ă  1 200 morts
3 000 blessĂ©s
5 000 prisonniers

Guerre franco-espagnole

Batailles

CoordonnĂ©es 51° 03′ 12″ nord, 2° 26′ 42″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Bataille des Dunes
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Bataille des Dunes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille des Dunes

Contexte

En 1656, les Français ne sont pas parvenus à s'emparer du Hainaut : ils ont perdu plusieurs milliers d'hommes lors du siège raté de Valenciennes (15–) et le prince de Condé, par sa contre-attaque, a pu leur reprendre Condé-sur-Escaut et a été près de faire tomber Saint-Ghislain (sauvée grâce à l'armée de relève de Turenne).

Le , par le traité de Paris, l'Angleterre et la France s'allient contre l'Espagne. Les armées de Mazarin repartent aussitôt à l'assaut des places du Nord, mais la campagne commence mal : Cambrai résiste au siège des armées françaises. Abandonnant cette opération, Turenne marche sur Saint-Venant puis s'empare de Mardyck (30 septembre–3 octobre), tandis que Henri de La Ferté-Senneterre prend Montmédy le 6 août au prix d'un siège long et coûteux[2].

Campagne préliminaire

Turenne marche sur Dunkerque et, après des dĂ©tours, y met le siège le 15 mai[3]. La ville, prise en 1646 pour le roi de France par le prince de CondĂ©, lequel est depuis passĂ© en 1652 au service de l'Espagne Ă  la suite de l'Ă©chec de la Fronde, est dĂ©fendue par le marquis de Lede avec 800 cavaliers et 2 200 fantassins. La flotte anglaise, commandĂ©e par Édouard Montagu, assure le blocus du cĂ´tĂ© de la mer.

Le gouverneur des Pays-Bas espagnols Juan José d'Autriche, soutenu par un corps de gardes suisses aux ordres de Condé, fait marcher ses troupes au secours de la place, arrivant en vue des positions françaises le 13 juin, fatiguées, divisées et sans artillerie ni bagages.

Ayant reçu de bons renseignements de ses Ă©claireurs, Turenne laisse quelques bataillons face Ă  la ville et marche sur l’armĂ©e espagnole avec 15 000 hommes. Il est secondĂ© par Castelnau, CrĂ©qui, d'Humières, Richelieu, Gadagne et Bellefonds[3].

De l'autre côté, Don Juan José d'Autriche est secondé par le marquis de Caracène et Estevan de Gamare[4]. Il a auprès de lui les deux frères du prétendant à la couronne d'Angleterre, le duc d'York et le jeune Henry Stuart, duc de Gloucester. Condé est également accompagné de ses lieutenants dont Gitaut, ce qui donne une coloration franco-espagnole à l'armée opposée au roi de France[3].

Bataille

Plan de Dunkerque et de la bataille des Dunes avec blocus de la flotte anglaise.
La Bataille des Dunes vue de l'arrière des lignes espagnoles, huile sur toile de Siméon Fort.

L'affrontement a lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin. Le centre et la droite des Espagnols sont enfoncés en un clin d’œil par des régiments de piquiers anglais[5], mais la gauche avec Condé, d’abord ébranlée, reprend une brillante offensive. Turenne peut concentrer sa cavalerie et, aidé par les navires anglais, repousse les gardes suisses.

Les Franco-Anglais ont perdu 400 hommes, quand les Espagnols et le corps de CondĂ© laissent sur le terrain près de 7 000 hommes dont 4 000 Ă  5 000 prisonniers.

Conséquences

Le 25 juin, Dunkerque, espagnole le matin et française à midi, est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais conformément aux termes de la coalition franco-anglaise. En 1662, Charles II revend Dunkerque à Louis XIV et la ville devient définitivement française. Quelques jours après, Bergues et Furnes tombent aux mains des Français.

Le , le traité des Pyrénées scelle la paix et met fin à trente ans de guerre entre la France et l'Espagne. Turenne est récompensé en 1660 par Louis XIV et reçoit le titre de maréchal général des armées du roi.

Le marquis de Lede, gouverneur militaire espagnol, ne survit pas aux blessures reçues au cours du combat.

Notes et références

  1. Cf. (en) Jon Guttman, « Duel of French Chessmasters », Military History,‎ , p. 57.
  2. Les Français y auraient perdu 4 000 hommes : cf. Cornette, p. 49-50.
  3. Stéphane Thion, Revue Histoires de France no 7 d'août-septembre 2013.
  4. Timur Le Lent, « La Bataille des Dunes (1658) », sur www.tercios.fr, (consulté le ).
  5. Cf. Cornette, p. 58.

Annexes

Bibliographie

  • Roger de Bussy-Rabutin, MĂ©moires, Paris : J. Anisson, 1696. Édition moderne prĂ©sentĂ©e, Ă©tablie et annotĂ©e par Daniel-Henri Vincent, Le Temps retrouvĂ©, Mercure de France, 2010 (ISBN 978-2-7152-2949-5).
  • Anne Blanchard, Vauban, Paris, Fayard, , 682 p., 14Ă—22 cm (ISBN 2-213-59684-0, prĂ©sentation en ligne), partie II, chap. IV (« Dans l'orgueil de sa jeunesse »), p. 95.
  • Voltaire, Le siècle de Louis XIV, Paris, Le Livre de Poche classique, (rĂ©impr. 2005), 1213 p., 11Ă—17,52 cm (ISBN 2-253-08696-7).
  • JoĂ«l Cornette, Chronique du règne de Louis XIV, Paris, SEDES, , 579 p., 16,5Ă—24,5 cm (ISBN 2-7181-9011-6), « AnnĂ©e 1655 ».

Sources

  • Galeries historiques du palais de Versailles - musĂ©e national de Versailles - 1842 [lire en ligne].

Articles connexes

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