Basilique Notre-Dame de Pontmain
La basilique Notre-Dame de Pontmain aussi appelée basilique Notre-Dame de l’Espérance de Pontmain est édifiée à la fin du XIXe siècle à Pontmain, à proximité du site de l'apparition mariale de Pontmain le . Consacrée en 1900, elle est élevée au rang de basilique mineure en 1905.
Basilique Notre-Dame d'Espérance de Pontmain | |
Présentation | |
---|---|
Culte | catholique romain |
DĂ©dicataire | Notre-Dame |
Type | basilique |
Rattachement | Diocèse de Laval |
Architecte | Eugène Hawke |
Style dominant | NĂ©o-gothique |
Site web | Sanctuaire de Pontmain |
GĂ©ographie | |
Pays | France |
RĂ©gion | Pays de la Loire |
DĂ©partement | Mayenne |
Ville | Pontmain |
Coordonnées | 48° 26′ 22″ nord, 1° 03′ 26″ ouest |
Construite en granit dans le style néo-gothique, elle comporte de grandes verrières colorées, réalisées au cours des décennies (les dernières datent de la fin du XXe siècle). Deux tours abritent un carillon de 39 cloches.
Historique
L'apparition mariale
L'Apparition mariale de Pontmain est survenue le dans le petit village de Pontmain, en Mayenne. Sept enfants au total déclarèrent avoir vu « une belle dame », mais seuls les quatre plus âgés furent agréés officiellement par l’Église lors de la reconnaissance officielle de l'apparition: Eugène et Joseph Barbedette, âgés respectivement de 12 et 10 ans, et Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé, âgées de 11 et 9 ans. L'apparition débute vers 18 h, et va durer environ trois heures. Elle attire progressivement les habitants du village, qui ne voient rien, sauf quelques enfants qui décrivent les évolutions de la vision au cours du temps, au rythme des prières de l'assemblée. Dès le lendemain, le curé du village interroge les enfants et note un premier récit avant d'en informer l'évêque. Très vite une enquête canonique est ouverte, et un an plus tard, le , l'évêque de Laval, Casimir Wicart, reconnaît officiellement l'apparition de la Vierge de Pontmain, et autorise sa dévotion[1].
La construction
À la suite de l'apparition et de sa reconnaissance canonique, l'Abbé Guérin, curé de Pontmain, assure l'accueil des pèlerins avec les religieuses de l'école. Mais après sa mort en 1872, l'évêque appelle les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée pour animer les premiers pèlerinages et prêcher dans la région. L'affluence des pèlerins à Pontmain augmente rapidement, d'où la nécessité de construire un sanctuaire. L'évêque Casimir Wicart demande aux architectes une église qui puisse accueillir 1 000 personnes (aujourd'hui le site peut en accueillir 1 280)[2].
- Casimir Wicart, évêque de Laval, pose la première pierre de la basilique de Pontmain le , mais meurt peu après.
- L'église est achevée en 1890[3], mais elle n'est consacrée que[4] le par Pierre Geay[5].
- Le , le pape Pie X élève le sanctuaire de Pontmain au rang de basilique mineure et la rattache à Sainte-Marie-Majeure[6].
- 22, 23 et : l’église est proclamée solennellement « basilique Notre-Dame de l’Espérance de Pontmain », en présence de deux archevêques, quatre évêques, 600 prêtres et 15 000 pèlerins[5].
- 1946 : Cérémonies du 75e anniversaire de l'apparition, présidées par le nonce apostolique Roncalli, futur pape Jean XXIII[5].
Cette basilique participe au renouveau du culte marial, attesté par le processus de « recharge sacrale »[7] des sanctuaires de pèlerinage ébranlés par la contestation du siècle des Lumières[8].
Les pèlerinages
Dès les premiers jours qui suivent l'apparition, avant même l'avis de l’Église sur l'authenticité ou non de l'apparition, des pèlerins se rendent sur le lieu pour y prier[9] car ils voient dans le départ rapide des troupes allemandes du département (dans les jours qui suivent l'apparition), le signe de la protection de la Vierge. C'est pourquoi, immédiatement des pèlerinages spontanés s'organisent à Pontmain[10]. L'abbé Richard dénombrera le (soit un peu plus d'un mois après l'apparition), environ 400 pèlerins dans le village. Au printemps, on compte déjà entre 3 000 et 4 000 personnes par jour[11].
À la suite de l'apparition et de sa reconnaissance canonique, l'abbé Guérin, curé de Pontmain, assure l'accueil des pèlerins avec les religieuses de l'école. Mais après sa mort en 1872, l'évêque appelle les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée pour animer les premiers pèlerinages et prêcher dans la région. L'affluence des pèlerins à Pontmain a été rapide.
Pour le premier anniversaire des apparitions, le , on comptait déjà 8 000 personnes. Venant d'abord du département, les pèlerins viennent progressivement de la France entière, puis de l'étranger[12].
En 1903, les oblats sont expulsés de France, à la suite de la politique de séparation de l'Église et de l'État. Ils ne reviendront qu'après la Première Guerre mondiale. Pendant cet intervalle, c'est le curé du village qui s'occupe des pèlerins.
Les oblats sont toujours présents aujourd'hui et accueillent les pèlerins à la maison des Oblats de Pontmain, ancien juniorat et noviciat de la congrégation. On compte aujourd'hui environ 300 000 pèlerins par an et 4 000 (par jour) lors des grandes fêtes (comme l'Assomption)[13] - [14].
Le , le sanctuaire a célébré les 150 ans de l'apparition par des festivités particulières[15].
Description
L'Ă©glise
L'église a été construite sur un marécage. Pour éviter un affaissement du bâtiment, les constructeurs ont cherché à alléger sa structure. C'est pourquoi les pierres s'arrêtent au premier étage, et sont suivies ensuite de larges vitraux[2]. L'église permet d'accueillir aujourd'hui 1 280 personnes, et l'esplanade située devant le bâtiment permet de rassembler plusieurs milliers de pèlerins lors des grandes célébrations[2] - [14].
L'édifice, de style néo-gothique, est construit entièrement en granit. Il n'est pas orienté est-ouest mais tourné vers la maison de l'apparition. Sa nef est séparée des bas-côtés par de forts piliers, et elle se termine par un chœur à pans coupés[2] - [5].
Les deux flèches de la basilique, qui abritent 39 cloches, sont visibles à plus de 10 km de Pontmain[5].
- Façade de la basilique
- DĂ©tail d'un clocher
- Façade Est
- Plafonds de la nef
- Piliers[16] séparant la nef des bas-côtés
Les vitraux
À l'intérieur, dix grandes verrières représentant les apparitions mariales en France (à La Salette, à Lourdes et à Pontmain) et des scènes de la vie de Jésus-Christ.
Les vitraux ont été réalisés en cinq périodes successives[17] - [5] :
- de 1874 à 1887 par le maître-verrier Édouard Rathouis, aux ateliers du carmel du Mans : vitraux du chœur (art figuratif) et vitraux du fond des chapelles des transepts (art figuratif, style naïf).
- de 1897 à 1898 par le maître-verrier Alleaume, de Laval : vitraux des chapelles latérales (art figuratif), sauf pour ceux d’une chapelle qui sont du maître-verrier Fournier de Tours. On y voit notamment les croix rouges de l'apparition[2].
- en 1955 par les maîtres-verriers rennais Paul et André Rault, Les Maîtres verriers rennais : les grandes verrières des transepts de style Art déco.
- de 1966 à 1978 par le maître-verrier Maurice Rocher, de Paris, par les ateliers Degusseau d’Orléans : verrières de la nef (style non figuratif influencé par le cubisme). Elle joue sur les différents bleus (37 au total), car « le bleu de la Vierge [lors de l'apparition] n'était pas identifiable par les voyants »[2].
- en 1998 par le maître-verrier Bernard Renonce : la rosace (style non figuratif). Cette création est épousée par les formes du buffet d'orgue[2].
- Vitrail dans le chœur, le plus ancien
- Vitrail représentant la basilique elle-même
- Représentation du début de l'apparition
- Les différentes scènes de l'apparition
- Vitraux de la nef.
- Vitrail d'une chapelle latérale
- La rosace et l'orgue.
- Vitraux vus de l'extérieur
- Façade Est, baie du transept
L'orgue
Le grand-orgue de tribune a été construit en 1931 par le facteur Gloton-Debierre et a bénéficié de travaux de réfection en 1960 par Beuchet-Debierre.
Il possède 34 jeux, avec transmissions électro-pneumatiques. Le buffet, de style néo-gothique, occupe toute la largeur de la nef ; il a été conçu pour dégager complètement la vue de la grande rosace de façade devant laquelle est placé l'instrument.
Une restauration est prévue à partir de 2020, avec appel aux dons pour la financer.
Composition
|
|
|
Le carillon
Les tours de la basilique de Pontmain abritent un carillon de 39 cloches dont les 5 plus grosses de volées. Originellement doté de 25 cloches coulées en 1896 par la fonderie Paccard d'Annecy-le-Vieux, le carillon a été porté successivement à 32, 37 puis 39 cloches[18]. Les 32 premières cloches se répartissent comme suit :
Nom | Masse | Note | Année | Fondeur |
---|---|---|---|---|
La France (bourdon) | 3 500 kg | La2 | 1896 | Paccard |
Le Maine | 1 500 kg | RĂ©3 | 1896 | Paccard |
La Romaine | 1 000 kg | Mi3 | 1896 | Paccard |
L'Immaculée | 840 kg | Fa3 | 1896 | Paccard |
La Normandie | 750 kg | Fa#3 | 1896 | Paccard |
La Religieuse | 600 kg | Sol3 | 1896 | Paccard |
L'Apostolique | 500 kg | Sol#3 | 1896 | Paccard |
La Bretagne | 425 kg | La3 | 1896 | Paccard |
La Militaire | 350 kg | La#3 | 1896 | Paccard |
La Paroissienne | 300 kg | Si3 | 1896 | Paccard |
La Messine | 250 kg | Do4 | 1896 | Paccard |
La Parisienne | 210 kg | Do#4 | 1896 | Paccard |
La Maternelle | 175 kg | RĂ©4 | 1896 | Paccard |
L'Angevine | 150 kg | RĂ©#4 | 1896 | Paccard |
La Tourangelle | 125 kg | Mi4 | 1896 | Paccard |
La Grenobloise | 110 kg | Fa4 | 1896 | Paccard |
La Bordelaise | 90 kg | Fa#4 | 1896 | Paccard |
La Marie | 75 kg | Sol4 | 1896 | Paccard |
La Briançonnaise | 65 kg | Sol#4 | 1896 | Paccard |
La Toulousaine | 55 kg | La4 | 1896 | Paccard |
La Rouennaise | 45 kg | La#4 | 1896 | Paccard |
La Lorraine | 35 kg | Si4 | 1896 | Paccard |
La Marseillaise | 30 kg | Do5 | 1896 | Paccard |
La Savoisienne | 26 kg | Do#5 | 1896 | Paccard |
La Fraternelle | 22 kg | RĂ©5 | 1896 | Paccard |
RĂ©#5 | ||||
Mi5 | ||||
Fa5 | ||||
Fa#5 | ||||
Sol5 | ||||
Sol#5 | ||||
La5 | ||||
Notes et références
- Yves Chiron, EnquĂŞte sur les apparitions de la Vierge, Perrin, , 427 p. (ISBN 978-2-262-02832-9), p. 208-216.
- Thibault Quartier, « Au cœur du sanctuaire de Pontmain, la basilique », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- D'autres sources donnent la date de 1894.
- Certaines sources indiquent comme cause du retard de consécration « la vacance du siège épiscopal à Laval ». Cependant Jules Cléret était évêque à cette période. L'explication du retard de consécration (après les travaux) semble peu claire.
- « Parfum de basiliques », sur diocesedelaval.fr, (consulté le ).
- René Laurenin et Albert Durand, Pontmain, histoire authentique, Apostolat des éditions, , p. 284
- Concept manié par Alphonse Dupront dans son anthropologie du pèlerinage.
- Philippe Boutry, Pierre Antoine Fabre et Dominique Julia, Reliques modernes : cultes et usages chrétiens des corps saints des Réformes aux révolutions, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, coll. « En temps et lieux », , 429 p. (ISBN 978-2-7132-2174-3), p. 146.
- Yves Chiron 2007, p. 213.
- Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Paris, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 159.
- Joachim Bouflet et Philippe Boutry 1997, p. 161.
- René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 978-2-213-67132-1), p. 750.
- « Pontmain », Pèlerin, no 6976,‎ , p. 24.
- Olivier BOTTIN, « Pontmain. Cinq choses à savoir sur le pèlerinage de l’Assomption », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Domitille Blanc Tavernier, « La basilique Notre-Dame de Pontmain », Le Bulletin-Le jour du Seigneur, no 219,‎ , p. 5.
- Les « forts piliers » sont visibles en amont et aval des colonnettes.
- « Prier avec les vitraux de la basilique », sur sanctuaire-pontmain.com (consulté le ).
- Association diocésaine de Laval, Pélerin de Pontmain, Laval, Ateliers Carmella, 1995, 171p., p. 27-28
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 978-2-213-67132-1), p. 750.
- Yves Chiron, EnquĂŞte sur les apparitions de la Vierge, Perrin, , 427 p. (ISBN 978-2-262-02832-9), p. 208-216.
- Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Paris, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 161.