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Banne d'Ordanche

La Banne d'Ordanche est un sommet d'origine volcanique situé dans les monts Dore, dans le département du Puy-de-Dôme.

Banne d'Ordanche
La Banne d'Ordanche vue de l'ouest.
La Banne d'Ordanche vue de l'ouest.
GĂ©ographie
Altitude 1 512 m[1]
Massif Monts Dore
(Massif central)
CoordonnĂ©es 45° 36′ 39″ nord, 2° 46′ 22″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Puy-de-DĂ´me
GĂ©ologie
Âge 2 millions d'années
Roches Trachyandésite
Type Volcan de rift
Activité Éteint
Dernière éruption Inconnue
Code GVP Aucun
Observatoire Aucun
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Banne d'Ordanche
GĂ©olocalisation sur la carte : Puy-de-DĂ´me
(Voir situation sur carte : Puy-de-DĂ´me)
Banne d'Ordanche
La Banne d'Ordanche vue du flanc nord du puy Gros.
Table d'orientation au sommet de la Banne d'Ordanche.
La Banne d'Ordanche vue du col de la Croix-Morand.

Culminant Ă  une altitude de 1 512 m, elle surplombe la ville de La Bourboule. Facile d'accès depuis le col de GuĂ©ry, on y trouve une superbe vue panoramique Ă  360° (table d'orientation au sommet) sur la chaĂ®ne des Puys, le puy de Sancy mais aussi les monts du Cantal.

Sur la fin de la montée, un escalier en bois facilite la progression des randonneurs et des promeneurs.

Étymologie

Banne, Banà en auvergnat, signifie « corne » par l'aspect de la montagne[2].

GĂ©ologie

La Banne d'Ordanche est un sommet d'origine volcanique appartenant à l'ensemble Monts Dore - Sancy et issu d'une éruption de trachyandésite[3]. C'est un volcan de type strombolien apparu il y a environ 2 millions d'années et, depuis sa formation, il subit une intense érosion causée par le ruissellement, le vent et surtout la gélifraction. Les talus d'éboulis sur le flanc sud datent de la fin de la glaciation de Würm[4].

La Banne d'Ordanche a aussi donné son nom à une roche magmatique volcanique, l'ordanchite, qui fait partie des téphrites[5].

Aviation

La crête allant du puy Loup à la Banne d'Ordanche (sur un axe nord-est au sud-ouest) constituait un aérodrome historique du vol à voile français.

Ses coordonnĂ©es sont 45° 37′ 00″ N, 2° 47′ 00″ E Ă  mi-piste et son altitude 1 460 m[6].

Historique

  • Campagnes de prospection par l'aĂ©ro-club d'Auvergne et par l'Avia en 1931 et 1932. Le premier vol en planeur eut lieu le , lancĂ© au sandow (Ă©lastique). Ă€ cette Ă©poque le vol Ă  voile, appelĂ© alors vol sans moteur, ne se concevait qu'avec une pente et du vent soufflant perpendiculairement Ă  icelle : c'Ă©tait du vol dit dynamique ;
  • premiers records de planeurs en 1934 et 1935 ;
  • Centre de vol sans moteur (VSM) en 1936 ;
  • devenu le seul Centre national de vol sans moteur en 1937 ;
  • en 1940, absence d'activitĂ© par fait de guerre ;
  • en 1941 et 1942, devenu simple centre sportif aĂ©rien ;
  • novembre 1942, fermeture et arrĂŞt dĂ©finitif des activitĂ©s, l'occupant ayant dĂ©cidĂ© l'arrĂŞt complet de tout vol avec ou sans moteur.

Les bâtiments (hangar, logements) se trouvent en contrebas (sur la commune de Mont-Dore), près de la ferme du Puy May dĂ©sormais en ruines (45° 37′ 00″ N, 2° 47′ 19″ E, Ă  l'altitude de 1 398 m). L'accès routier s'effectue par le lac de GuĂ©ry.

Les planeurs étaient de fabrication française AVIA, copiés sur les modèles allemands. L'AVIA était l'Association pour la valorisation de l’industrie aéronautique, créée en 1930, et dont le bureau d'études ne comprit jamais plus de 4 personnes jusqu'en 1936, émanation du Club aéronautique universitaire (CAU) de Paris créé fin 1927 sous l'impulsion de Pierre Massenet, pilote et ingénieur Sup'Aéro et de Raymond Jarlaud. Son épouse, Edmée Jarlaud, pilote et membre du CAU, titulaire de records vélivoles, se sera tuée en planeur à Beynes le à l'âge de 28 ans.

Ces monoplaces sortis du hangar le matin et ceux qui se sont posĂ©s en contrebas au cours de la journĂ©e Ă©taient hissĂ©s sur le plateau 60 mètres plus haut, tirĂ©s soit Ă  l'origine par un âne ou par un cheval, soit tractĂ©s par une petite camionnette, ou par un tracteur Ă  chenilles, ou par un treuil Ă  moteur installĂ© Ă  demeure sur la crĂŞte. Ils Ă©taient lancĂ©s au sandow sur le rebord de la pente. Le lancement par sandow demandait deux Ă©quipes de 4 Ă  5 personnes par Ă©quipe qui, chacune tenant une extrĂ©mitĂ© du sandow, se mettaient Ă  un instant donnĂ© Ă  dĂ©valer la pente, alors que 1 ou 2 personnes retenaient par une corde l'arrière du planeur. Lorsque le câble Ă©lastique Ă©tait bien tendu, ceux Ă  l'arrière libĂ©raient le planeur qui s'Ă©lançait par catapultage en prenant son envol face au Sud-Est en direction des hangars. Le crochet Ă  l'avant du planeur Ă©tait ouvert ce qui permettait la libĂ©ration du sandow. Ainsi la crĂŞte servait de lieu de dĂ©collage et les terrains, 60 mètres plus bas, proches des hangars, de lieu d'atterrissage.

Ă€ cette Ă©poque, et jusqu'en 1945, il n'existait pas de planeur de type biplace, l'apprentissage se faisait seul Ă  bord avec les conseils transmis au prĂ©alable par les pilotes chevronnĂ©s. L'Ă©lève, quasi-autodidacte, s'entraĂ®nait d'abord Ă  maintenir le planeur au sol, ailes horizontales, face au vent, en agissant correctement sur les commandes de gauchissement. Puis il effectuait ensuite de petites lignes droites après avoir Ă©tĂ© lancĂ© (ou « giclĂ© ») en vol Ă  faible hauteur par le sandow. Puis il s'enhardissait en tentant quelques virages en utilisant l'ascendance de pente.

L'Ă©lève pilote volait, seul Ă  bord, sur un monoplace de type Avia XI-A (prononcez onze a) ou Avia XV-A (prononcez quinze a), robustes et très faciles Ă  rĂ©parer, qui Ă©taient stables et peu maniables, car l'Ă©lève, gĂ©nĂ©ralement nerveux, faisait des mouvements trop rapides et de trop grandes amplitudes. L'appareil XI-A Ă©tait dĂ©muni de tout instrument, la vitesse du planeur se dĂ©terminant par le niveau du bruit de l'air circulant dans les haubans. C'est ultĂ©rieurement que le pilote, plus aguerri, utilisait des planeurs, toujours monoplaces, plus fins comme l'Avia 32E ou l'Avia 40P. Ce dernier avait une envergure de 14,9 m et une finesse maximum de 23.

Dans les années d'avant-guerre, des insignes (internationaux, de création allemande) étaient décernés aux pilotes de vol sans moteur :

  • insigne A (reprĂ©sentĂ© par une seule mouette) : avoir effectuĂ© un vol minimum de 30 secondes en ligne droite ;
  • insigne B (2 mouettes) : avoir effectuĂ© un vol minimum de 105 secondes dont 45 secondes en ligne droite et de 60 secondes d'Ă©volutions en S ou en cercles ;
  • insigne C (3 mouettes) : avoir effectuĂ© un vol de 5 minutes sans perdre d'altitude.

Il allait de soi que les vols qualifiant à l'attribution des insignes devaient être suivis d'atterrissages corrects, c'est-à-dire sans dégâts. Ces insignes en tant que tels ne sont désormais plus décernés. Cependant, la Soaring Society of America décerne à nouveau des insignes A, B et C qui sont adaptés aux planeurs plus modernes.

Le type de vol est donc dynamique (ascendances de pente) et les vols de distance pour les meilleurs se résument à sauter de pente à pente en direction de la vallée de l'Allier, le juge de paix étant le franchissement du col de Diane appelé aussi col de la Croix-Morand.

On croyait alors que le vol de pente était la seule formule du vol sans moteur, et que le vol de distance ne pouvait être exécuté que par ce moyen. Ce qui était délicat et nécessitait un certain courage, puisqu'il fallait renoncer à la sécurité d'une pente, en l'occurrence celle de la Banne, pour s'aventurer à basse hauteur dans des zones montagneuses incertaines, souvent peu accueillantes à un éventuel atterrissage. En 1935 à la Banne, le célèbre pilote Éric Nessler porta le record de France à une durée de 16 heures par vent de sud-ouest qui est le vent dominant. Éric Nessler fut le chef-pilote à la Banne jusqu'en automne 1937, remplacé ensuite par Max Gasnier. Le chef-pilote adjoint fut Jean Malterre. Tous les ans en juillet ou en août avait lieu un concours national de vol sans moteur ouvert à tous.

Le vol thermique, inconnu en France au début des années 1930, venait de se révéler en Allemagne le par un vol de Robert Kronfeld (1904-1948) de 3 heures en ascendances thermiques en utilisant pour la première fois un instrument, bien utile pour le vol à voile, appelé variomètre.

Les inconvĂ©nients inhĂ©rents Ă  la Banne ont entrainĂ© la non rĂ©ouverture en 1945 et la disparition du centre et de l'aĂ©rodrome, car il Ă©tait trop souvent noyĂ© dans les nuages ou avait un plafond trop bas, pour permettre des vols sĂ©curisĂ©s ; de plus la mise en piste Ă©tait laborieuse et Ă©reintante avant de pouvoir dĂ©coller puisqu'il fallait hisser les planeurs 60 mètres au-dessus des hangars. La succession de la Banne sera assurĂ©e par les centres nationaux de la montagne Noire (centre national de 1941 Ă  sa fermeture en 1979) et de Pont-Saint-Vincent (centre rĂ©gional Ă  partir de 1938, centre national de 1945 Ă  sa fermeture en 1958), eux aussi situĂ©s sur le rebord de montagne ou de plateau avec toujours des pentes, mais avec des hangars au niveau des pistes. Sans oublier au lendemain de la guerre trois autres centres nationaux de vol Ă  voile : Beynes, Challes-les-Eaux et Saint-Auban). En 1980 il n'en reste plus qu'un seul : St-Auban.

Aéromodélisme

Sur tout le site de la Banne, il existe une importante zone d'aĂ©romodĂ©lisme. De ce fait la zone est classĂ©e « R » au sens aĂ©ronautique, comme « restreinte » (donc Ă  contournement obligatoire), interdisant la pratique du vol libre pilotĂ©, comme le planeur, le deltaplane, ou le parapente, donc, aux descendants des pionniers du vol Ă  voile, sur ce site historique. Plus gĂ©nĂ©ralement, toute aviation grandeur nature (civile et militaire) est interdite sur ce site, dont les limites sont dĂ©crites par dĂ©cret comme un cylindre de rayon 1 mille nautique et de hauteur 1 000 mètres Ă  partir du sol.

Scoutisme

La Banne d'Ordanche a accueilli le 2e rallye des troupes raiders en juillet 1956. Près de 5 000 raiders en 723 patrouilles se rassemblèrent derrière leur chef : Michel Menu. Selon d'autres sources, 150 des 350 troupes raiders Ă©taient lĂ . Ă€ cette occasion fut proclamĂ©e l'opĂ©ration « Soleil levant ». Avant la Seconde Guerre mondiale, les scouts de l'air (ou scouts volants) utilisaient la Banne d'Ordanche pour les vols de planeurs. Ils y disposaient d'une base avec tracteur de lancement.

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Manufacture française des pneus Michelin, Guide de Tourisme Michelin Auvergne, Aulnay-sous-Bois, Michelin et Cie, Propriétaires Éditeurs, , 190 p. (ISBN 2-06-003032-3)
  3. « Ensemble Monts Dore - Sancy », sur www.yakinfo.com (consulté le )
  4. La Banne d'Ordanche, fiche géologique de Pierre Lavina, Géologue-volcanologue, auteur de Volcans d'Auvergne et du Massif Central, Paris, Artis Éd., , 62 p.
  5. « Classification des roches volcaniques », sur www2.brgm.fr (consulté le )
  6. « Institut géographique national », sur www.geoportail.fr

Liens externes

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