Bakour II d'Ibérie
Bakour II d'IbĂ©rie (en gĂ©orgien : ááááŁá II, latinisĂ© en Bacurius ; mort en 528 ou 547) est un roi d'IbĂ©rie du VIe siĂšcle. Membre chrĂ©tien de la dynastie des Mihranides, il fait notamment partie des forces pro-byzantines de la GĂ©orgie de l'Ă©poque et sa politique anti-iranienne est Ă l'origine de l'invasion sassanide qui se produit sous le rĂšgne de son successeur. RĂ©gnant pendant 13 ans, Bakour II n'est pas parvenu Ă se faire remarquer dans l'histoire et est gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ© comme un monarque insignifiant dans l'histoire gĂ©orgienne.
Bakour II | |
Titre | |
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35e roi d'Ibérie | |
514/534 â 528/547 | |
Prédécesseur | Vatché II |
Successeur | Parasman V |
Biographie | |
Titre complet | Roi d'Ibérie |
Dynastie | Mihranides |
Date de décÚs | |
PÚre | Vatché II d'Ibérie |
Enfants | Parasman V |
Liste des rois d'Ibérie | |
Biographie
Le futur roi Bakour est probablement le fils unique de Vatché II d'Ibérie (r. 499/522-514/534)[1]. Les informations sur sa vie étant rares, on ne connaßt pas de détails sur sa biographie, non seulement avant son accession au trÎne mais aussi durant son rÚgne. Bakour II accÚde au trÎne probablement en 514 (d'aprÚs Vakhoucht Bagration)[2] ou 534 (selon Cyrille Toumanoff, qui ajoute vingt années de rÚgne à l'aïeul de Bakour, Vakhtang Ier)[3].
Sur le plan intérieur, il est probable que Bakour II continue à construire sa capitale Tbilissi, établie quelques décennies auparavant[4]. Il continue également la politique de son prédécesseur vis-à -vis de son oncle Mihrdat et de la famille de celui-ci : il cohabite pacifiquement avec ceux-ci alors que ces derniers ont en leur possession le Djavakheti[2]. De plus, les domaines de Bakour s'étendent de l'Albanie du Caucase à l'est jusqu'à la mer Noire à l'ouest. En politique étrangÚre, le roi Bakour II suit probablement la conduite de ses prédécesseurs et continue à s'allier avec l'Empire byzantin et à guerroyer contre l'Iran sassanide[4]. Cette situation lui garantit une stabilité extérieure et une paix intérieure, grùce notamment à la supériorité militaire de Byzance dans la région[5].
Le rĂšgne de Bakour II correspond en effet Ă la « guerre ibĂšre » entre Byzance et la Perse (526-532), conflit militaire opposant les deux empires en Transcaucasie. Ătrangement, la trace du monarque n'est pas visible lors de la rĂ©volte ibĂšre du prince Gourguen en 525-527, rĂ©volte dĂ©faite par les forces zoroastriennes[6]. Le royaume d'IbĂ©rie, tout comme le reste de la Transcaucasie (avec des fronts s'ouvrant en ArmĂ©nie et en Lazique), se retrouve alors le centre d'une guerre Ă©trangĂšre aux GĂ©orgiens. La guerre ibĂšre s'achĂšve en 532 et laisse la rĂ©gion dans un statu quo ante bellum[7].
Sous son rĂšgne se succĂšdent plusieurs Catholicos d'IbĂ©rie ; mais la liste de ceux-ci dĂ©pend de la chronologie royale utilisĂ©e. Ainsi, suivant la version de Vakhoucht Bagration, Bakour II participe Ă la nomination de Tchirmag et Saba Ier. D'aprĂšs la datation de Cyrille Toumanoff, ce sont Evlavios Ier et Macaire qui sont nommĂ©s primats de l'Ăglise orthodoxe gĂ©orgienne par Bakour II[8]. Enfin, et en contradiction avec ces deux derniers, l'ancien ouvrage anonyme nommĂ© Conversion de la Karthli parle de Samuel Ier comme le Catholicos d'IbĂ©rie sous le rĂšgne de Bakour, information probablement douteuse, la chronologie des primats gĂ©orgiens Ă©tant trĂšs vague et incertaine[9].
En fait, outre la guerre byzantino-perse, l'état des connaissances sur l'histoire de la région ne permet pas de connaßtre d'autres évÚnements marquants se rapportant au rÚgne de Bakour II d'Ibérie. Les Chroniques géorgiennes, source primaire de l'historiographie géorgienne, ne le mentionnent que sous ces termes :
« Bacour, fils de Datchi, lui succéda et mourut aprÚs un rÚgne de 13 ans[2]. »
Ce fait mĂšne la version armĂ©nienne des Chroniques gĂ©orgiennes Ă ne pas mĂȘme mentionner Bakour II et Ă faire du successeur de VatchĂ© II le fils de Bakour II, Pharasman V[10]. Bakour II d'IbĂ©rie meurt probablement en 528[2] ou, selon Toumanoff, en 547[3].
Famille et descendance
Bakour II d'Ibérie laisse à sa mort deux enfants, probablement mineurs[5] :
Notes et références
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 379.
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie de l'Antiquité au XIXe siÚcle, Saint-Pétersbourg, 1849, p. 201.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 524.
- (en) Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, History of Georgia, Publishing House Petite, Tbilissi, 2009, p. 44.
- (en) John Robert Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire, vol. II, Cambridge University Press, 1992, p. 169.
- (en) Geoffrey Geatrex et Samuel N. C. Lieu, The Roman Eastern Frontier and the Persian Wars, vol. II, Routledge, 2002 (ISBN 978-0203994542), « Justinian's First Persian War and the Eternal Peace », p. 82.
- (en) Geoffrey Geatrex et Samuel N. C. Lieu, op. cit., p. 96-97.
- (en) Patriarcat de Géorgie, « Leaders of Georgian Church » (consulté le ).
- (en) Stephen H. Rapp, Studies in Medieval Georgian Historiography: Early Texts and Eurasian Contexts, 2003, p. 307.
- Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 201 et note 6.
Bibliographie
- Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie depuis lâAntiquitĂ© jusquâau XIXe siĂšcle, vol. 1-7, Saint-PĂ©tersbourg, 1848-58 (lire ce livre avec Google Books : , ), p. 201.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 379 et 524.
- (en) Cyrille Toumanoff Chronology of the early Kings of Iberia Traditio, vol. 25 (1969), p. 1-33