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Bagrat II (prince de Moukhran)

Bagrat II (en gĂ©orgien : ბაგრაჱ II მუჼრან-ბაჱონი, Bagrat II Moukhran-Batoni ; nĂ© le et mort le Ă  Marabda), aussi appelĂ© TeĂŻmouraz Ier de Moukhran, est le 3e prince de Moukhran, une principautĂ© gĂ©orgienne dirigĂ©e par une branche de la famille royale gĂ©orgienne, entre la KakhĂ©tie et le Karthli (GĂ©orgie centrale), qui rĂšgne de 1580 Ă  sa mort, en 1625. Tout comme son pĂšre Vakhtang Ier, Bagrat est un puissant prince et un influent noble parmi les chrĂ©tiens de GĂ©orgie orientale, et dirige provisoirement un royaume « alternatif Â» et chrĂ©tien de Karthli entre 1623 et 1625, entitĂ© qui lutte contre l'influence persane de Tiflis et de la Basse Kartlie. Il appartient Ă  l'ancienne dynastie des Bagrations, qui prĂ©tendent descendre des rois bibliques David et Salomon.

Bagrat II
ბაგრაჱ II
Titre
Prince de Moukhran
–
Prédécesseur Vakhtang Ier
Successeur KaĂŻkhosro
RĂ©gent de Karthli
–
Monarque TeĂŻmouraz Ier
Biographie
Dynastie Bagrations de Moukhran
Nom de naissance TheĂŻmouraz Bagration de Moukhran
Date de naissance
Date de dĂ©cĂšs (Ă  52 ans)
Lieu de décÚs Marabda, Karthli
PĂšre Vakhtang Ier
MÚre X de Kakhétie
Conjoint Anne Sidamoni
Enfants Vakhtang
Constantin
Irakli
Nikoloz
Daredjan

Bagrat II (prince de Moukhran)
Monarques de Moukhran

Biographie

Prince de Moukhran

TeĂŻmouraz Bagration est nĂ© le . Il est le fils aĂźnĂ© du prince Vakhtang Ier de Moukhran (1539-1580) et de sa seconde Ă©pouse, une fille du roi LĂ©on Ier de KakhĂ©tie. C'est son grand-pĂšre, Bagrat Ier (1512-1539), qui a fondĂ© la dynastie des Moukhraneli lorsqu'il a reçu comme fief la zone tampon qui sĂ©pare la KakhĂ©tie et le Karthli[1]. Lui-mĂȘme, fils du dernier roi de la GĂ©orgie unifiĂ©e Constantin II, descend de la longue lignĂ©e de la dynastie des Bagrations, qui rĂšgne en GĂ©orgie depuis le Haut-Moyen Âge[2] et qui prĂ©tend descendre des rois bibliques David et Salomon[3].

Lors de sa naissance, son pĂšre est dĂ©jĂ  ĂągĂ© de prĂšs de soixante ans. Ainsi, quand il accĂšde au trĂŽne de Moukhran sous le nom de Bagrat II, aprĂšs la mort de Vakhtang Ier, il n'a que 6 ans. Ne pouvant pas assurer les pleins pouvoirs de sa fonction, la rĂ©gence est probablement exercĂ©e par un de ses proches, tel que son cousin Irakli. Durant cette pĂ©riode, la principautĂ© de Moukhran est dĂ©vastĂ©e par les incursions Ă©trangĂšres, notamment en 1581, quand les troupes de Karthli et du Turc Mohammed Pacha s'affrontent au sein mĂȘme de la ville de Moukhran. La victoire revient au roi Shah-Navaz Khan Ier et les Ottomans doivent rejoindre Tiflis[4]. Apparemment, il atteint l'Ăąge de maturitĂ© en 1590, alors que la guerre turco-persane pour la suprĂ©matie sur le Caucase s'achĂšve sur une victoire ottomane[5] et que le roi Shah-Navaz Khan de Karthli lance une insurrection contre le suzerain ottoman[6].

De plus, Gori est récupérée en 1598[7], mais l'année suivante, il est pris comme prisonnier à Istanbul[8]. Contre toute source contraire, le prince se réconcilie avec les autorités centrales du Karthli lorsque Louarsab II accÚde au trÎne en 1605. C'est ainsi qu'en 1609, il participe avec les nobles du nord du pays à la bataille de Tachiskari, durant laquelle les troupes de Djelal Pacha, général tatar de Crimée, sont exterminées[9].

En 1623, Bagrat II doit subir une nouvelle occupation des envahisseurs musulmans : cette fois-ci, il s'agit des Qizilbashs, dirigés par le gouverneur de Kakhétie Païkar-Khan (1616-1623). Celui-ci occupe la ville, avant de retourner dans ses domaines[10].

RĂ©gent de Karthli

Depuis la capture du roi Louarsab II de Karthli en 1615, une partie du royaume gĂ©orgien est gouvernĂ©e par des rois vassaux de la Perse sĂ©fĂ©vide. Toutefois, en 1623, une rĂ©volte est commencĂ©e par les nobles chrĂ©tiens de KakhĂ©tie et de Karthli. Ceux-ci nomment l'ancien roi Teimouraz Ier de KakhĂ©tie comme leur chef, tandis que le principal gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e rebelle est le duc d'Aragvi Zourab Sidamoni[11]. Les mĂȘmes nobles chrĂ©tiens dĂ©sirant voir un royaume gĂ©orgien unitaire choisissent le prince Bagrat II de Moukhran comme « rĂ©gent de Kartli Â», avec contrĂŽle sur le nord du pays.

Durant la courte pĂ©riode qui suit (1623-1625), le rĂ©gent Bagrat Moukhran-Batoni va de bataille en bataille. En effet, dans le but de mater la rĂ©volte, le Chah de Perse Abbas Ier envoie une armĂ©e de 35 000 hommes dirigĂ©s par Georges SaakadzĂ© et Kartchika Khan vers la GĂ©orgie orientale. Les deux armĂ©es se rencontrent une premiĂšre fois Ă  Martkopi, le . Toutefois, Georges SaakadzĂ© trahit l'armĂ©e perse, tue Kartchika Khan et se range du cĂŽtĂ© gĂ©orgien. Les troupes du roi Teimouraz Ier et de SaakadzĂ© anĂ©antissent les ennemis dans une fausse bataille, l'ennemi Ă©tant privĂ© de gĂ©nĂ©ral. Tiflis est reprise par les rebelles et le Chah Abbas se venge en exĂ©cutant le fils de SaakadzĂ©[12].

Mais les complications arrivent peu aprĂšs. Une nouvelle armĂ©e persane de 60 000 soldats est composĂ©e par le Chah Abbas sous le commandement de son gendre Isa Khan. Le , un nouveau choc entre les deux nations se produit. Les Perses sont avantagĂ©s par le nombre et par l'Ă©quipement dĂšs le dĂ©but : les GĂ©orgiens ne sont en effet que 20 000, et ils doivent se battre contre la plus rĂ©cente technologie des armes Ă  feu utilisĂ©es par les ennemis. Le rĂ©sultat est donc Ă©vident : les GĂ©orgiens sont dĂ©faits aprĂšs une journĂ©e entiĂšre de bataille. Ils ont perdu 9 000 hommes, contre 14 000 Qizilbashs. L'un des gĂ©nĂ©raux de l'armĂ©e, Bagrat II de Moukhran, est tuĂ©. Les autres commandants s'en sortent sains et saufs et rĂ©ussissent plus tard Ă  reprendre le contrĂŽle de leur pays[13]. Son frĂšre, KaĂŻkhosro lui succĂšde.

Mariage et descendance

Le prince Bagrat II de Moukhran a épousé Anne Sidamoni, une fille du duc Nougzar d'Aragvi (1600-1618). De cette union naissent sept enfants, dont six fils :

Source

Autres

Références

  1. Assatiani et Djambouria, p. 149
  2. Vardan Areveltsi, Histoire universelle
  3. Selon des sources géorgiennes du Xe siÚcle
  4. M. Brosset Jeune, p. 23
  5. (en) Peter N. Stearns, The Encyclopedia of World History, New York, 2001, p. 352
  6. Kalistrat Salia, Histoire de la nation géorgienne, Paris, 1980, p. 281
  7. Kalistrat Salia, op. cit., p. 282
  8. Kalistrat Salia, op. cit., p. 284
  9. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 36
  10. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 62
  11. Assatiani et Djambouria, p. 183
  12. Assatiani et Djambouria, p. 284
  13. Pour une histoire plus précise de la bataille de Marabda, voir la Chronique géorgienne de Brosset.

Liens internes

Liens externes

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