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BN-600

BN-600 est le nom d'un prototype de réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium liquide, construit à la centrale nucléaire de Beloïarsk (Russie).

Bâtiment principal de la centrale nucléaire de Beloyarsk (vu ici en 2005 à partir du lac-réservoir de Beloyarskoye) près Zarechny
Maquette du réacteur BN-600 refroidi au sodium liquide

La puissance thermique de l'installation s'élève à 1470 MW, ce qui lui permet de générer une puissance électrique de 600 MW brut et 560 MW net. Le réacteur est composé de 369 éléments de combustible nucléaire à base d'oxyde d'uranium enrichi de 17 à 26 % en uranium-235[1]. A titre de comparaison, le combustible de Superphénix était un mélange d'uranium de du plutonium (combustible MOX).

L'opérateur est Rosatom[2].

Histoire

Le réacteur BN 600 a été raccordé au réseau en 1980[2].

Sa « pĂ©riode de rodage Â» et de mise au point a Ă©tĂ© difficile. Elle a durĂ© une dizaine d’annĂ©es, durant laquelle le rĂ©acteur a connu 23 arrĂŞts d’urgence[2]. En 1998, une fuite de sodium a eu lieu dans le circuit secondaire, lors d'une opĂ©ration de maintenance du gĂ©nĂ©rateur de vapeur. Une canalisation a Ă©tĂ© coupĂ©e lĂ  oĂą l'opĂ©rateur avait cru prĂ©sent un bloc de sodium gelĂ©. Le sodium n'Ă©tait pas gelĂ©, et environ 1 m3 de sodium s'est Ă©chappĂ©[2]. Il a fallu remplacer le bloc correspondant du gĂ©nĂ©rateur de vapeur[2].

Il est entré en phase d’exploitation commerciale : le taux de disponibilité moyen pour toute la durée d'exploitation est de 75.6 %, d'après les données de l'AIEA (2019)(il était l'une des 31 tranches en service en Russie)[2].

Le générateur de vapeur (élément qui a été à l’origine de plusieurs incidents dans Superphénix) est dans le BN 600 cloisonné en plusieurs compartiments parallèles (6 échangeurs), ce qui est supposé en augmenter la sécurité[2].

La production du réacteur est d'environ 600 MW dont 40 consommés par la ville voisine de Karetchny et ses 27 000 habitants[2]. Les arrêts de maintenance sont programmés en été, mais lors des pannes hivernales, un générateur au fioul est prévu en secours[2].

Le successeur du BN-600 est le réacteur, BN-800, entamé en 2010 et visant une fin de construction en 2014, pour une mise en service vers 2020-2022, selon M. Michaël Bakanov cité par l'OPECST[2]. Après la connexion du BN-800 au réseau en , le BN-600 continue cependant à être exploité.
Au sein de la centrale, une tranche dite BN 1200 est destinĂ©e Ă  produire un prototype industriel de futur rĂ©acteurs Ă  neutrons rapides au sodium[2]. Cette filière est en concurrence en Russie avec deux autres types et filière de rĂ©acteurs rapides, le premier Ă  refroidissement au plomb liquide (projet BREST) et le second, Ă  refroidissement au plomb-bismuth (comme dans certains rĂ©acteurs de sous-marins nuclĂ©aires (APL-705), qui devrait aboutir Ă  la construction d’un rĂ©acteur (projet russe) SVBR de 100 MW). L'opĂ©rateur russe ROSATOM Ă©tudie les trois filières, et espère pouvoir ainsi doubler le taux de combustion (burn-up) du combustible dans les rĂ©acteurs rapides du futur (il s'agit de passer d'un rendement de 9 Ă  11 % dans le BN 600 Ă  16 (voire 18 %) dans les futurs rĂ©acteurs dits de « quatrième gĂ©nĂ©ration Â» vers l’horizon 2020).

La transmutation des actinides mineurs souvent citée comme possible solution pour le futur ne semble pas encore envisagée dans cette centrale, mais le BN-800 pourra irradier des matériaux disposés en couverture[2]. Du combustible MOX est prévu expérimentalement dans le BN-600, mais en usage normal pour les réacteurs suivants (BN-800 et BN-1200)[2].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Références

  1. (en)[PDF]IAEA – BN-600 Power Unit 15-Year Operating Experience
  2. Assemblée nationale & Sénat, OPECST, Rapport sur l'évaluation du Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs 2010-2012 (19 janvier 2011), rapporteurs : Christian Bataille et Claude Birraux, PDF, 347 pages ; Voir chap. A. La centrale de Beloyarsk, page 87-88/347 de la version PDF du rapport

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