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Autographa gamma

Le Gamma ou Lambda, Autographa gamma, est une espÚce de lépidoptÚres (papillons) de la famille des Noctuidae.

Autographa gamma
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Gamma ou Noctuelle gamma

EspĂšce

Autographa gamma
(Linnaeus, 1758)

Synonymes

  • Phytometra gamma
  • Plusia gamma
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Chenille d’Autographa gamma
Chrysalide d’Autographa gamma - MusĂ©um de Toulouse

Description

L'imago mesure 40 Ă  45 mm d'envergure, jusqu'Ă  25 mm de longueur. Ses ailes antĂ©rieures sont jaune brunĂątre avec, au centre, une tache blanche rappelant la forme de la lettre grecque Îł gamma (ou λ lambda selon l'angle de vue d'oĂč le nom vernaculaire lambda parfois attribuĂ©). Les ailes postĂ©rieures sont brun clair, enfumĂ©es sur leur pourtour. Ces papillons sont capables de voler trĂšs rapidement.

La chenille atteint la mĂȘme taille que l'adulte, sa tĂȘte est petite et jaunĂątre. Son corps est de couleurs variables : souvent vert clair avec 6 lignes blanchĂątres longitudinales. Elle est munie seulement de 2 paires de fausses pattes abdominales et d'une paire de fausses pattes anales[1]. Elle se dĂ©place comme les arpenteuses. La nymphe, verte Ă  l'origine, devient noire et l'imago en sort au bout de 10 Ă  15 jours.

Les Ɠufs aplatis et verdĂątres, sont dissimulĂ©s sous les feuilles de plantes gĂ©nĂ©ralement adventices ou cultivĂ©es.

Noms vernaculaires

  • en français : le Gamma, le Lambda, la Noctuelle gamma ou la Plusie gamma.
  • en anglais : Silver Y
  • en allemand : Gammaeule

Alimentation

La chenille peut consommer plus de 200 espĂšces de plantes diffĂ©rentes dont un certain nombre de plantes cultivĂ©es. Elles sont particuliĂšrement une menace pour les betteraves, les pommes de terre, les cĂ©rĂ©ales, le lin, les plantes lĂ©gumiĂšres et mĂȘme les plants de pĂ©piniĂšre.

Une Ă©tude a cherchĂ© Ă  savoir si la chenille Ă©tait particuliĂšrement attirĂ©e par les plantes qui Ă©mettent plus de certaines molĂ©cules quand elles sont exposĂ©es ou surexposĂ©es aux UV, rĂ©putĂ©s ĂȘtre des produits de rĂ©action au stress qui Ă©loignerait les animaux phytophages. Ce ne semble pas ĂȘtre le cas. La chenille mange moins, mais la plante exposĂ©e aux UV est plus riche en azote ce qui la rend plus nourrissante[2].

Activité de nuit

Cette espÚce, comme d'autres papillons perçoit divers composés organiques volatils émis par les fleurs[3].

Dans l'environnement nocturne et en laboratoire des individus autochtones se montrent en particulier fortement attirĂ©s par le parfum de l'orchidĂ©e Platanthera bifolia (attraction confirmĂ©e expĂ©rimentalement en « tunnel de vol Â»[4]).
Il se montre Ă©galement trĂšs attirĂ© par Cirsium arvense, Saponaria officinalis (Caryophyllaceae) et par les rhododendrons (Rhododendron sp.) ; on peut parfois trouver plusieurs dizaines d'adultes sur le mĂȘme plant. Il est Ă©galement attirĂ© par les valĂ©rianes, des asters, Centaurea scabiosa, Trifolium pratense (Fabaceae), les Buddleja, lilas, arbres aux faisans, ou encore Nepeta faassenii (Lamiaceae). Un plant de coton exposĂ© Ă  titre de tĂ©moin parmi des plantes autochtones dans un tunnel de vol n'a par contre attirĂ© aucun individu.

On sait cependant aussi que certains papillons (et d'autres insectes) sont plus attirĂ©s toute leur vie par les fleurs de la premiĂšre espĂšce qu'ils ont rencontrĂ©e et qui leur a fourni du pollen et/ou nectar (phĂ©nomĂšne d'apprentissage puis de « constance florale Â», important pour le succĂšs de la pollinisation qui nĂ©cessite que le pollen circule d'une plante Ă  l'autre au sein de la mĂȘme espĂšce), mĂȘme si d'autres espĂšces dans le mĂȘme environnement fournissent ensuite une nourriture qui aurait pu leur convenir.

Comportement

La chenille comme le papillon sont nocturnes ; toutefois, le papillon butine souvent le jour, se pose sur les fleurs (des jardins en particulier), sans cesser de battre rapidement des ailes[5].

Les Autographa gamma adultes migrent isolément ou en petits groupes ou encore en essaims comprenant parfois plusieurs millions d'individus et parcourent des centaines de kilomÚtres. Lors des années au climat favorable, ils produisent deux à trois générations et en conséquence pullulent.

Des Autographa gamma ont envahi le Stade de France lors de la Finale du championnat d'Europe de football 2016. Un Gamma s'est mĂȘme abreuvĂ© des larmes et de la sueur de Cristiano Ronaldo[6].

RĂ©partition

Ils vivent en Europe jusqu'Ă  la Finlande et l'Islande, en Asie et en Afrique du Nord.

Notes et références

  1. D.J. Carter et B. Hargreaves, Guide des chenilles d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 311 p. (ISBN 978-2-603-00639-9), p. 246
  2. Hatcher, P. E., & Paul, N. D. (1994). The effect of elevated UV‐B radiation on herbivory of pea by Autographa gamma. Entomologia Experimentalis et Applicata, 71(3), 227-233 (rĂ©sumĂ©).
  3. Plepys, D., Ibarra, F., Francke, W., & Löfstedt, C. (2002). Odour‐mediated nectar foraging in the silver Y moth, Autographa gamma (Lepidoptera: Noctuidae): behavioural and electrophysiological responses to floral volatiles. Oikos, 99(1), 75-82.
  4. Plepys D, Ibarra F & Löfstedt C (2002) Volatiles from flowers of Platanthera bifolia (Orchidaceae) attractive to the silver Y moth, Autographa gamma (Lepidoptera: Noctuidae). Oikos, 99(1), 69-74.
  5. Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-128823-2), p. 166-167
  6. Audrey Garric, « Pourquoi le Stade de France Ă©tait-il envahi de papillons lors de la finale de l’Euro ? », sur Eco(lo) (consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Dunkelblum, E., & Gothilf, S. (1983). Sex pheromone components of the gamma moth, Autographa gamma (L.)(Lepidoptera: Noctuidae). Zeitschrift fĂŒr Naturforschung C, 38(11-12), 1011-1014.
  • Hatcher, P. E., & Paul, N. D. (1994). The effect of elevated UV‐B radiation on herbivory of pea by Autographa gamma. Entomologia Experimentalis et Applicata, 71(3), 227-233. (rĂ©sumĂ©)
  • Hill J.L & Gatehouse A.G (1993). Phenotypic plasticity and geographical variation in the pre‐reproductive period of Autographa gamma (Lepidoptera: Noctuidae) and its implications for migration in this species. Ecological Entomology, 18(1), 39-46 (rĂ©sumĂ©).
  • HonĂ«k A, Jarosik, V., Martinkiova Z & Novak I (2002) Food induced variation of thermal constants of development and growth of Autographa gamma (Lepidoptera: Noctuidae) larvae. European Journal of Entomology, 99(2), 241-252.
  • Mazor, M., & Dunkelblum, E. (2005). Circadian Rhythms of Sexual Behavior and Pheromone Titers of Two Closely Related Moth Species Autographa gamma and Cornutiplusia circumflexa 1. Journal of chemical ecology, 31(9), 2153-2168 (rĂ©sumĂ©).
  • Plepys, D. (2001). Odour-mediated nectar foraging in the silver Y moth, Autographa gamma. Lund University.
  • Skals, N., Plepys, D., & Löfstedt, C. (2003). Foraging and mate‐finding in the silver Y moth, Autographa gamma (Lepidoptera: Noctuidae) under the risk of predation. Oikos, 102(2), 351-357.
  • Szocs, G., & TĂłth, M. (1979). Daily rhythm and age dependence of female calling behaviour and male responsiveness to sex pheromone in the gamma moth, Autographa gamma (L.)(Lepidoptera: Noctuidae). Acta phytopathologica.
  • TĂłth, M., SzƑcs, G., Majoros, B., Bellas, T. E., & Novak, L. (1983). Experiments with a two-component sex attractant of the silver Y moth (Autographa gamma L.), and some evidence for the presence of both components in natural female sex pheromone. Journal of chemical ecology, 9(9), 1317-1325 (rĂ©sumĂ©).
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