Augustine Cochet de Saint-Omer
Augustine Cochet, dite aussi Mademoiselle Saint-Omer, est une peintre française née à Saint-Omer le et morte à Paris en .
Naissance | |
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Décès |
(Ă 41 ans) Paris |
Nom de naissance |
Augustine Joseph Cochet |
Pseudonymes |
Mme Saint-Omer, Mlle Saint-Omer |
Nationalité | |
Activité |
Maître | |
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Genres artistiques |
Biographie
Augustine Joseph (sic) Cochet, née à Saint-Omer le , est la fille de Marguerite-Thérèse-Joseph Dehenne et de François-Norbert-Daniel Cochet[1] - [2].
Elle étudie la peinture à Paris auprès de Philippe Chéry[3].
Alors qu'elle expose au Salon de 1812 à 1819 sous son patronyme de naissance, elle adopte progressivement dans les années 1820 le pseudonyme de Saint-Omer, d'après sa ville natale. Au Salon de 1824, elle est listée dans le livret de l'exposition comme « Mlle Cochet de Saint-Omer »[4], puis « Mlle C… de Saint-Omer » en 1827, « Mlle Saint-Omer » en 1831, enfin « Mme Saint-Omer » en 1833 et 1835[5]. La signature qu'elle appose sur ses tableaux suit la même progression : elle signe ses œuvres « St Omer », souvent suivi de la date, depuis au moins 1826[note 1].
Elle tient aussi un atelier d'élèves[6]. Elle compte parmi eux sa compatriote Henriette-Louise Defrance (1797-1868), épouse de Charles-Joseph Pagart d'Hermensart, qui avait étudié auparavant avec Alexandre Lebour à Saint-Omer et qui a exposé au Salon de 1849[7].
Elle meurt de façon soudaine à Paris en février 1833 — probablement le 13[note 2] — emportée en deux jours par une « affection cérébrale », dans son nouveau logement et atelier du 8 bis, rue de Furstemberg, où elle venait d'emménager[8] - [9].
Ĺ’uvre
- Portrait de Mme Vandame, Salon de 1812 (no 213)[10].
- Portrait de Mlle Sophie, artiste du théâtre de l’Impératrice, Salon de 1812 (no 214)[10].
- Saint Jean prêchant dans le désert, Salon de 1814 (supplément, no 1410)[11].
- Portrait de femme en pied, Salon de 1814 (supplément, no 1411)[11].
- Mort de Camille, reine des Volsques[note 3], Salon de 1817 (no 160)[10].
- Portrait de Mme D. h. t., Salon de 1817 (no 161)[10].
- Cérès — Elle allume ses flambeaux sur le mont Etna pour chercher sa fille Proserpine ravie par Pluton, Salon de 1819 (no 231)[10].
- Portrait d'homme, Salon de 1824 (1er supplément, no 2188)[4].
- Portrait du docteur Broussais, vers 1825[12], refusé au Salon de 1827[13] - [14]; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830 (no 227)[15].
- Portrait des fils du général Foy, 1826, huile sur toile, 200 × 153 cm. Exposition au profit des Grecs (galerie Lebrun, 2e présentation, 1826, hors livret)[16] - [17]; refusé au Salon de 1827[18] - [19].
- Portrait de M. le chevalier Lemaire, Salon de 1827 (no 170)[10].
- Portrait de Mme la comtesse d'H…, Salon de 1827 (no 171)[10].
- Portrait de la comtesse Foy[note 4]; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no 337)[20]; Salon de 1831 (no 1874)[10].
- Le Dépit d'un écolier, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no 228)[15].
- Le Frère, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no 229)[15].
- La Sœur, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no 230)[15].
- Portrait du colonel Beauvais Poque, blessé à Rambouillet, le [note 5], 1830, huile sur toile, 154 × 205 cm; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (2e présentation, janvier 1831, hors livret)[21]; Salon de 1831 (no 1876), Rouen, musée des beaux-arts, 890.30[10] - [22].
- Portrait de Don Antonio Quiroga, général en chef de la première armée nationale d'Espagne, Salon de 1831 (no 1875)[10].
- Portrait de M. B***, Salon de 1831 (no 1877)[23].
- Portrait du docteur Pierre-Marcel Gaubert[note 6], Salon de 1831 (no 1878)[23]; gravé par Charles-Victor Normand et publié en 1843 dans Les Classiques de la table[24].
- Portrait du docteur Fournier Pescay, vers 1831, huile sur toile, 99 × 80 cm, Salon de 1831 (no 1879); Paris, musée du Service de santé des armées (Val-de-Grâce)[25] - [26].
- Mlle F…, artiste du théâtre de …, effrayée d'une balle entrée chez elle, Salon de 1831 (supplément, no 2608)[23].
- Portrait d'Élisa-Suzanne Riverin[note 7], 1832, huile sur toile, 100,5 × 81 cm, collection privée[27].
- Le Docteur Clot-Bey faisant une démonstration d'anatomie dans l'hôpital d'Abouzabel, au Caire. Il est entouré de quelques-uns de ses principaux élèves, Salon de 1833 (no 2124)[23].
- Un officier Ă©gyptien sous sa tente; Salon de 1833 (no 2125)[23].
- Portrait de M. Eusèbe Salverte, député, Salon de 1833 (no 2126)[23].
- Portrait de Mme L…, artiste, Salon de 1833 (no 2127)[23].
- Portrait du docteur Louis Jacques Bégin, 1832, huile sur toile, 99 × 80 cm, Salon de 1833 (no 2128). Paris, musée du Service de santé des armées (Val-de-Grâce)[28] - [26].
- Portrait de Mme B…, Salon de 1833 (no 2129)[23].
- Portrait de Mme … et de sa fille, Salon de 1833 (no 2130)[23].
- Portrait de Mme B…, artiste dramatique, Salon de 1833 (no 2131)[23].
- Portrait de Mlle …, Salon de 1833 (no 2132)[23].
- Portrait de femme au bonnet rouge et blanc, 1833, huile sur toile, 71,9 Ă— 58,4 cm, Barnard Castle, Bowes Museum, B.M.506[29].
- Portrait de M. Riverin[note 8], vers 1833, Salon de 1835 (no 1922) (exposition Ă titre posthume)[23].
- Le Retour du soldat, non daté[6].
- L'Écolier, non daté[6].
- La Madeleine pénitente, non daté[6].
- La Petite plumeuse, non daté[6].
- La Mendiante, non daté[6].
- La Fille séduite, non daté[6].
- Un an de ménage, non daté[6].
- Portrait des trois fils du général Foy, 1826, localisation inconnue.
- Le Colonel Beauvais Pocque blessé au siège de Rambouillet, 1830, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Portrait du docteur Fournier Pescay (détail), vers 1831, Paris, musée du Service de santé des armées.
- Portrait d'Elisa Boizard, née Riverin, 1832, localisation inconnue.
- Portrait de femme au bonnet rouge et blanc, 1833, Barnard Castle, Bowes Museum.
RĂ©ception critique
- Maximilien Sébastien Foy, à propos du Portrait du docteur Broussais, dans ses Notes journalières du : « Le portrait du docteur Broussais par Mlle de Saint-Omer est beau d'inspiration et de génie. Sauvée par la doctrine physiologique, elle a travaillé sous l'influence de l'enthousiasme reconnaissant. Il y a à redire sur la lumière pour le coloris, peut-être sur la perspective. Ce qui est l'homme, l'homme lui-même, est excellent. Nous avons visité ce portrait dans une maison, rue Carême-Prenant, au bord du nouveau canal, qui fut bâtie et habitée à la fin du règne de Louis XV par le banquier Kornmann. C'était alors dans la campagne. »[30]
- Ambroise Tardieu, à propos des oeuvres exposées au Salon de 1831 : « Mlle Saint-Omer, que son portrait de Mme la comtesse Foy, touché avec grâce et naturel, et ceux du général Quiroga, du docteur Fournier-Pescay et du dentiste Lemaire, d'un faire vigoureux, ont placé au premier rang parmi les dames artistes, a fait grand bruit au commencement de l'exposition, par l'étrange composition d'un portrait d'actrice présentée dans une posture tout-à -fait neuve. Mlle Saint-Omer s'est rendu justice en retirant du Salon cette monstrueuse production, dont une réputation moins bien établie que la sienne eût pu recevoir un grave échec. »[31].
Bibliographie
- Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, « Cochet (Mlle Augustine) », dans Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, t. 1, Paris, Librairie Renouard, (lire en ligne), p. 267.
- Charles Gabet, « Cochet de Saint-Omer (Mlle Augustine) », dans Dictionnaire des artistes de l'École française au XIXe siècle, Paris, Madame Vergne, (lire en ligne), p. 152-153.
- Charles Revillion, Recherches sur les peintres de la ville de Saint-Omer, Saint-Omer, Imprimerie et lithographie H. d'Homont, (lire en ligne), p. 63-65; 74.
Notes et références
Notes
- Son Portrait des trois fils du général Foy est signé « St Omer 1826 ».
- Bellier Auvray date sa mort du . Cette année est impossible, puisque l'artiste signe encore des toiles datées de 1833 et qu'elle soumet au Salon de 1833 neuf tableaux. En outre, le Journal des artistes annonce sa mort récente dans son édition du . Cette mort, survenue peu avant l'ouverture du Salon le 1er mars 1833, a dû empêcher l'indication de son décès dans les livrets de l'exposition. Au Salon de 1835, une dernière toile est présentée à titre posthume.
- Description du livret du Salon : « Diane, prévoyant la fin de Camille, que lui avait consacrée son père, ordonne à Opis, l’une de ses nymphes, de venger sa mort. Les compagnes de Camille accourent et la soutiennent ; sa main ne peut retirer le trait qui l’a blessée ; elle meurt en adressant à Acca, celle de ses compagnes qui seule avait sa confiance, un dernier avis pour Turnus. (Virg. En. Liv. XI) »
- Elisabeth Daniels, veuve du général Maximilien Sébastien Foy.
- Description du livret du Salon : « Le malade reçoit de sa sœur les soins qu'exige son état. Dans le fond du tableau, sont groupés le drapeau tricolore, le buste du général Lafayette et l'épée d'honneur décernée au colonel par les Béarnais, ses compatriotes, en mémoire de la conduite glorieuse qu'il tint en cette circonstance. »
- Pierre-Marcel Gaubert (1796-1839), médecin de Frédéric Chopin et de George Sand
- Elisa-Suzanne Riverin (ou Riverain) (Paris, 15 novembre 1814 - Nouvion-en-Ponthieu, 14 novembre 1895), fille de Sylvain Riverin, marchand de boutons à Paris et de Marie-Suzanne Rose; future épouse (Paris, 10 novembre 1836) d'Eustache-Napoléon Boizard (1806-1868). Veuve, elle s'est rendue seule à l’âge de 66 ans en Égypte et en Turquie en 1881. Elle a financé un des piliers de marbre du Sacré Cœur de Montmartre, et a fondé et financé le pavillon Riverain dans un hôpital parisien à destination des enfants pauvres et/ou orphelins.
- Probablement apparenté à Elisa-Suzanne Riverin (1814-1895), fille de Sylvain Riverin, fabricant de boutons à Paris, dont l'artiste réalise le portrait en 1832.
Références
- Revillion 1904, p. 63.
- Acte de baptême d'Augustine Joseph [sic] Cochet du 22 janvier 1792 (naissance survenue la veille) : Archives départementales du Pas-de-Calais, état civil, Saint-Omer (Saint-Bertin) 5 MIR 765/18, vue 830/939, page consultée le 24 février 2022.
- Gabet 1831, p. 152.
- « Portrait d'homme [Salon de 1824, 1er supplément, no 2188] », notice d'œuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
- Revillion 1904, p. 63-65.
- Gabet 1831.
- Revillion 1904, p. 74.
- « Nouvelles », Journal des artistes,‎ , p. 109 (lire en ligne).
- Bellier et Auvray 1882.
- Revillion 1904, p. 64.
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des Artistes vivans, exposés au Musée Royal des Arts, le 1er novembre 1814, Paris, Dubray, (lire en ligne), p. 138
- Théodoridès 1980, p. 8.
- (en) « KK 24 & 25 - 1827/00013 - 3329 », sur Database of Salon Artists (consulté le ).
- Salon de 1827, Registres des ouvrages, vol. 2, p. 10/14, no 3330 [lire en ligne] (Archives nationales de France, cote 20150431/26, anc. réf. Archives des Musées nationaux: *KK25).
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessins et lithographies exposés dans la galerie de la Chambre des pairs, au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830 (catalogue de l'exposition au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris, musée du Luxembourg, galerie de la Chambre des pairs, 1830), Paris, impr. Vinchon fils et successeur de Me Ve Ballard, (lire en ligne), p. 34-35.
- Le Constitutionnel, 16 novembre 1826, p. 3 [lire en ligne]
- L. V., « Exposition de tableaux au profit des Grecs », Le Globe : journal littéraire, vol. 4, no 44,‎ , p. 232 (lire en ligne).
- (en) « KK 24 & 25 - 1827/00013 - 3330 », sur Database of Salon Artists (consulté le ).
- Salon de 1827, Registres des ouvrages, vol. 2, p. 10/14, no 3329 [lire en ligne] (Archives nationales de France, cote 20150431/26, anc. réf. Archives des Musées nationaux: *KK25).
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessins et lithographies exposés dans la galerie de la Chambre des pairs, au profit des blessés des 27, 28 et (catalogue de l'exposition au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris, musée du Luxembourg, galerie de la Chambre des pairs, 1830), Paris, impr. Vinchon fils et successeur de Me Ve Ballard, (lire en ligne), p. 57.
- « Exposition à la galerie du Luxembourg au profit des blessés - Réouverture (1er article) », Journal des artistes,‎ , p. 50-51 (ici p. 51) (lire en ligne).
- « Le Colonel Beauvais Pocque blessé au siège de Rambouillet », notice no 00000057952, base Joconde, ministère français de la Culture, page consultée le 4 janvier 2021.
- Revillion 1904, p. 65.
- Charles-Frédéric-Alfred Fayot (éditeur) et Justin Améro (éditeur), Les Classiques de la table à l'usage des praticiens et des gens du monde, Paris, Dentu, (lire en ligne). La planche est insérée avant la section « Quelques explications préliminaires ».
- « Portrait de Fournier Pescay », notice no PM75001661, base Palissy, ministère français de la Culture, page consultée le 29 décembre 2021.
- Gaston Brière, « Notes sur des tableaux conservés au Musée du Val-de-Grâce par Latinville, Ch. Meynier, H. Vernet, Mlle de Saint-Omer, J. Rigo, etc. », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français,‎ 1918-1919, p. 42-43 (lire en ligne).
- Caroline Stil, « Elisa Riverain par Mlle de St Omer, 1832 » [archive du ], sur L'Atelier du Regard, (consulté le ).
- « Portrait de Louis-Jacques Bégin », notice no PM75001662, base Palissy, ministère français de la Culture, page consultée le 29 décembre 2021.
- (en) « Portrait of a Lady with Red and White Bonnet », sur VADS (consulté le ).
- Jean Théodoridès, « La médecine et les sciences dans les "Notes journalières" du général Foy », Histoire des sciences médicales, vol. XIV, no 3,‎ , p. 305-315, ici p. 308 (lire en ligne).
- Ambroise Tardieu, Annales du Musée et de l'école moderne des beaux-arts : Salon de 1831, Paris, Pillet aîné, (lire en ligne), p. 219.
Annexes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- (en) Art UK
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit