Accueil🇫🇷Chercher

Auguste Bigand

Auguste Bigand né à Champlan le [1] et mort à Versailles le [2] est un peintre français.

Auguste Bigand
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
Versailles
Nationalité
Activité

Il fut très lié à la ville d'Avignon et fit de nombreux dons au musée Calvet de cette ville.

Biographie

Auguste Bigand est nĂ© en 1803 dans l'ancien dĂ©partement de Seine-et-Oise Ă  Champlan (commune de l'actuelle Essonne, sise Ă  21 km de Versailles entre Massy et Longjumeau). Il est le fils de Pierre-Louis Bigand et de Marie-Sophie d'Alban. Il entre aux Beaux-Arts de Paris en 1822, oĂą il est Ă©lève de Pierre-Narcisse GuĂ©rin puis de Louis Hersent.

En 1827, sous la direction de Merry-Joseph Blondel, il participe à l'exécution d'un grand plafond du palais du Louvre. L'année suivante, désireux de se parfaire dans l'art, il se rend en Italie comme de nombreux artistes avant lui. Dans la ville éternelle, il retrouve Pierre-Narcisse Guérin, qui était alors directeur de l'Académie de France à Rome. Une lettre de recommandation d'Hersent est assez flatteuse à son égard.

À partir de 1834, il expose aux Salons des tableaux religieux et des portraits. Très lié à Esprit Requien, célèbre botaniste avignonnais, il s'intégre à la vie locale de la cité des papes, est admis au sein de la Société savante l'Athénée de Vaucluse et reçoit de nombreuses commandes de portraits des célébrités provençales du conseil général de Vaucluse. Cependant, il réside le plus souvent à Versailles au 93, avenue de Saint-Cloud. Élu conseiller municipal en 1843, réélu par la suite, il démissionne de ce mandat en 1855. Capitaine de la Garde nationale, il fait preuve d'un certain courage sous les ordres de son confrère et ami Horace Vernet. D'autre part, il est un des maîtres du peintre Émile Lambinet[3].

Il fait de nombreux dons au musée Calvet d'Avignon, dont une miniature des traits de sa mère réalisée par Jean-Jacques Karpff, dit Casimir, ainsi qu'un buste en plâtre de lui-même réalisé par Dantan le jeune en 1831.

Son Ĺ“uvre

Auguste Bigand, sans avoir révolutionné la peinture, est un habile praticien, dans les limites de ses talents. S'il a abordé le portrait mondain et le portrait historique, la nature morte et les sujets de genre ; il semble cependant avoir eu un certain succès auprès d'une clientèle ecclésiastique. En effet, nombre de ses sujets religieux exposés aux Salons y sont signalés comme vendus. Ceci prouve que plusieurs institutions religieuses, églises, chapelles ou couvents doivent encore s'orner de tableaux de Bigand. Où donc est Le tableau du Salon de 1844 Saint Théodore et Saint Didyme n'est pas localisé. Cette politique d'acquisition d'œuvres sacrées est à mettre en rapport avec l'attitude bienveillante des autorités civiles de l'époque où Bigand exposa de 1834 à 1868, en somme de la Monarchie de Juillet au Second Empire.

Envois aux Salons

  • 1834, no 133, Étude de vieillard.
  • 1837, (comme Gustave Bigand), no 125 Job sur son fumier, no 126 *Michel-Ange de Caravage, no 127, Portrait de M. Mathieu, maĂ®tre de chapelle, no 128, Portrait d'homme.
  • 1838 (pas de prĂ©nom), no 100, Saint Polycarpe, Ă©vĂŞque de Smyrne, no 103, Portraits d'enfants.
  • 1839, no 175, Saint Germain, no 176, Saint Symphorien, no 177, David vainqueur de Goliath (musĂ©e d'Avignon), no 178, TĂŞte de Silène, no 179, TĂŞte de saint Paul, no 180, TĂŞte de Lazare, no 181, Portrait de Mme la marquise de C..., no 183 Portrait de M. B....
  • 1840, no 100, Saint François de Sales, Ă©vĂŞque et prince de Genève, no 101, *Judith. no 102, *TĂŞte d'Ă©tude de vieillard, no 103, Portrait d'enfant.
  • 1841, no 152, Saint Paul l'hermite refuse la visite de saint Antoine le solitaire, no 153, Un capucin lisant, no 154, Trois tĂŞte d'Ă©tude.
  • 1842, no 142, *Mort de saint JĂ©rĂ´me, no 143 *Mort de saint Paul l'hermite, no 144, * TĂŞte de vieillard, no 145, *TĂŞte de jeune homme.
  • 1843, no 9 Saint Antoine, no 9 Faust, no 9 Un Aveugle (musĂ©e d'Avignon).
  • 1844, no 130, Saint ThĂ©odore et Saint Didyme.
  • 1845, no 140, Les derniers instants de NĂ©ron, localisation inconnue. Tableau citĂ© par Charles Baudelaire dans CuriositĂ©s EsthĂ©tiques, Salon de 1845 : « Eh quoi ! c'est lĂ  un tableau de M. Bigand ! Nous l'avons bien longtemps cherchĂ©. - M. Bigand le coloriste a fait un tableau tout brun- qui a l'air d'un conciliabule de gros sauvages. » Ce commentaire un peu caustique nous apprend que Baudelaire semble connaĂ®tre Bigand puisque d'une part il aurait longtemps cherchĂ© son tableau et d'autre part qu'il le cite comme M. Bigand le coloriste. Baudelaire Ă  l'air ainsi de regretter ce camaĂŻeu de brun, alors qu'il paraĂ®t se souvenir qu'il utilise Ă  bon escient la couleur. Il est exact que le tableau est bien brun, mais on apprĂ©ciera la trouvaille des personnages au premier plan creusant la tombe Ă  moitiĂ© dedans, ces figures forment ainsi repoussoir pour la scène principale ou le tyran apprĂ©cie le tranchant d'un poignard. La lumière provient d'une lampe placĂ©e juste derrière l'un des fossoyeurs, les dĂ©tails : casques, tissus, coupe de fruits, sont bien rendus et les attitudes sont assez souples pour une composition Ă  neuf figures, certaines un peu difficiles Ă  discerner cependant.
  • 1846, no 152, *La dernière nuit de NĂ©ron, no 153, Portrait de M. ***.
  • 1847, no 143, Saint Martin donnant la moitiĂ© de son manteau Ă  un pauvre.
  • 1848, no 367, Études, no 368, Jeunes filles revenant de la ville, no 369, Trois tableaux de nature morte, no 370, Portrait.
  • 1851, La CharitĂ© (musĂ©e d'Avignon).
  • 1865, Saint Vincent diacre et martyr, Fuite de NĂ©ron.
  • 1866, no 165, Saint Antoine dans le dĂ©sert, no 166, BĂ©lisaire et son guide.
  • 1867, no 143, Saint Symphorien.
  • 1868, no 244, Le transi de Saint-Martial (la statue qui porte ce nom lĂ©gendaire recouvrait le tombeau du cardinal Jean de La Grange, dans l'Ă©glise des BĂ©nĂ©dictins d'Avignon).

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Le Caravage dans son atelier (1835), Avignon, musée Calvet.
Tête de vieille femme, Paris, musée du Louvre.
  • Avignon, musĂ©e Calvet :
    • Jeune Romaine, 1829, huile sur toile, 0,42 Ă— 0,32, legs Requien ;
    • Le Caravage dans son atelier, 1835, huile sur toile, 0,65 Ă— 0,55, signĂ©e et datĂ©e, legs Requien. Bigand se serait reprĂ©sentĂ© sous les traits du cĂ©lèbre peintre italien du XVIIe siècle Michelangelo Merisi da Caravaggio dit Le Caravage. Cette comparaison flatteuse est typique de la peinture du XIXe siècle qui vĂ©nère le passĂ© et aime Ă  s'imaginer les grands crĂ©ateurs dans la solitude de leur atelier, Bigand montre ici une lĂ©gèretĂ© dans l'iconographie qui peut faire sourire, en effet il montre Le Caravage un porte-crayon Ă  la main. Or selon l'esthĂ©tique caravagesque le dessin est proscrit comme instrument de travail. Il faut d'un seul jet composer sans aide prĂ©alable. NĂ©anmoins nous apprĂ©cions de dĂ©couvrir ses traits dans le fatras d'un atelier d'artiste. VĂŞtu d'une sorte d'habit monastique les manches et les mollets nus un pied chaussĂ©, l'autre non, Le Caravage nous dĂ©visage de façon peu amène, fidèle Ă  son caractère rude. Une tĂŞte de mort forme une compagnie bien sĂ©rieuse Ă  cet artiste, tandis qu'un ange, près d'un rapière, tient une croix. Au sol une cruche de terre contient des pinceaux ;
    • Faust et MĂ©phistophĂ©lès, huile sur toile, 1,19 Ă— 0,90, legs Requien ;
    • Faust et MĂ©phistophĂ©lès, huile sur toile, 113,5 Ă— 1,46, legs Requien ;
    • BĂ©lisaire demandant l’aumĂ´ne, huile sur toile, 1,17 Ă— 0,99, don de l’auteur en 1843 ;
    • La CharitĂ©, Salon de 1843, huile sur toile, 2,50 Ă— 3,90, don de l’auteur en 1851 ;
    • Judith venant de dĂ©capiter Holopherne, huile sur toile, 0,26 Ă— 0,95, legs Requien ;
    • Halte de BohĂ©miens, huile sur toile, 1,84 Ă— 2,94, don de l’auteur en 1861 ;
    • Portrait de Louis de Perussis, huile sur toile, 0,79 Ă— 0,67, don de l’auteur en 1837 ;
    • Boudin sous les traits de David vainqueur de Goliath, huile sur toile, 0,91 Ă— 0,74, don de l’auteur en ;
    • Jean de l’Hostel, Ă©vĂŞque de Viviers, huile sur toile, 0,73 Ă— 0,59, legs Requien ;
    • Castil Balze, huile sur toile, 0,73 Ă— 0,59, legs Requien ;
    • Le Cardinal Philippe de Cabassole, 1839, huile sur toile, 1,34 Ă— 1,00, don du conseil gĂ©nĂ©ral du Vaucluse ;
    • Étienne Antoine de Boulogne, 1839, huile sur toile, 1,33 Ă— 1,01, don de M. de Boulogne, neveu du modèle en 1841 ;
    • Madame Requien, mère d’Esprit Requien, huile sur toile, 0,65 Ă— 0,54, legs Requien ;
    • TĂŞte de Silène couronnĂ© de lierre, huile sur toile, 0,65 Ă— 0,54, legs Requien ;
    • Autoportrait, huile sur toile, 0,74 Ă— 0,63 ;
    • Portrait d’Esprit Requien (1788-1851), 1832, huile sur toile, dĂ©dicacĂ©e « Pro Amico suofaciebat Auguste Bigand avenione ». Ce Portrait d'Esprit Requien, sans condescendance pour l'aspect physique du modèle, est sans doute l'Ĺ“uvre qui maintiendra Bigand dans la mĂ©moire des Ă©rudits : il est toujours plaisant de connaĂ®tre les traits d'une personnalitĂ©, et la renommĂ©e de Requien dans un autre domaine que l'art pictural rejaillit sur Bigand. CĂ©lèbre naturaliste du XIXe siècle, Esprit Requien est le plus illustre scientifique avignonnais. Issu d'une vieille famille de la bourgeoisie, il se consacre Ă  la botanique. Il rĂ©alise le premier relevĂ© de l'Ă©tagement du mont Ventoux, et le premier inventaire botanique de la Corse, il s'occupe très activement du Jardin Botanique d'Avignon et constitue un herbier qui lĂ©guĂ© Ă  la ville d'Avignon demeure aujourd'hui une rĂ©fĂ©rence (il est considĂ©rĂ© comme le cinquième de France). Comme sa table Ă©tait excellente, ses dĂ®ners du dimanche avaient un succès mondain, y participaient, entre autres, les peintres Horace Vernet, Paul Delaroche, le compositeur Litz et Prosper MĂ©rimĂ©e. La correspondance entretenue entre Requien et MĂ©rimĂ©e, tous deux inspecteurs des Travaux historiques est restĂ©e cĂ©lèbre, publiĂ©e dans la Revue de Paris, on y apprend que ses deux amis se rĂ©voltèrent contre le projet d'un ingĂ©nieur : il s'agissait de faire passer une voie de chemin de fer sur les remparts d'Avignon. C'est probablement grâce au peintre Horace Vernet, dont la famille Ă©tait installĂ©e Ă  Avignon depuis fort longtemps, que Bigand et Requien entrèrent en relation. Les collections d'histoire naturelle lĂ©guĂ©es par Requien Ă  la ville d'Avignon constituent la plus grande part de l'actuel musĂ©e Requien qui, fort actif, sont une des nombreuses richesses culturelles de cette citĂ© ;
    • La CharitĂ© de saint Laurent d’après SĂ©rodine, huile sur toile, 0,56 Ă— 0,43, legs Raynolt ;
    • Les Noces de Cana d’après Strozzi, huile sur toile, 0,43 Ă— 0,56, legs Raynolt ;
    • Saint François d’Assise et la Vierge d’après Pierre Parrocel, huile sur toile, 0,55 Ă— 0,41, legs Raynolt ;
    • Petit Chevrier et son troupeau (Ă©tude), huile sur toile, 0,51 Ă— 0,70, legs Raynolt ;
    • Troupeau (Ă©tude), huile sur toile, 0,51 Ă— 0,70, legs Raynolt ;
    • Berger buvant Ă  une source et troupeau de brebis (Ă©tude), huile sur toile, 0,51 Ă— 0,70, legs Raynolt ;
    • Berger Ă  cheval conduisant son troupeau (Ă©tude), huile sur toile, 0,51 Ă— 0,70, legs Raynolt ;
    • Crucifixion de saint Pierre, huile sur toile, 0,56 Ă— 0,43, legs Raynolt.
  • Paris, musĂ©e du Louvre : TĂŞte de vieille femme, crayon noir, aquarelle, rehaut de blanc sur papier.

Gravures d'après Auguste Bigand

  • Augustin Burdet (1798-1970) a gravĂ© Le sacre de Charles X Ă  Reims d'après le tableau Ă©ponyme d'Auguste Bigand.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Bellier et Auvray, Dictionnaire GĂ©nĂ©ral des Artistes de l'Ă©cole française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'Ă  nos jours, 1882.
  • Philippe Nusbaumer, « Le Saint-Germain d'Auguste Bigand (1803-1875) », Les Annales du Chesnay, no 15, 2001, p. 61–70.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.