Accueil🇫🇷Chercher

Attentat du 25 juillet 1995 Ă  la gare de Saint-Michel du RER B

L'attentat du RER B Ă  Saint-Michel est un attentat meurtrier qui s'est dĂ©roulĂ© le [2], vers 17 h, dans la gare de Saint-Michel - Notre-Dame de la ligne B du RER d'ĂŽle-de-France, situĂ©e Ă  Paris (France). RevendiquĂ© par le Groupe islamique armĂ© (GIA) algĂ©rien, l'attentat a coĂ»tĂ© la vie Ă  huit personnes et a fait 117 blessĂ©s[1].

Attentat du RER B Ă  Saint-Michel
Image illustrative de l’article Attentat du 25 juillet 1995 à la gare de Saint-Michel du RER B
Plaque commémorative des victimes de l’attentat (photo prise en juillet 2015).

Localisation Paris (France)
Cible Gare de Saint-Michel - Notre-Dame
CoordonnĂ©es 48° 51′ 13″ nord, 2° 20′ 39″ est
Date
17 h (UTC)
Type Attentat Ă  la bombe
Armes Engin explosif improvisé
Morts 8[1]
Blessés 117[1]
Auteurs Khaled Kelkal
Boualem BensaĂŻd
Organisations Groupe islamique armé (GIA)
Mouvance Terrorisme islamiste
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Attentat du 25 juillet 1995 Ă  la gare de Saint-Michel du RER B

L'attaque s'inscrit dans le cadre de la vague d'attentats commis en France en 1995.

L'attentat

Le à 17 h, une bombe placée dans la sixième voiture d'un train de la ligne du RER B explose alors qu'il se trouve au deuxième sous-sol de la station, aux abords des quais de la gare de Saint-Michel - Notre-Dame. L'État-Major des sapeurs-pompiers décrète le plan rouge. Une journaliste de France 2 relate que l'évacuation des blessés graves débute à 17 h 40. La place Saint-Michel, les ponts et les rues alentour sont emplis de véhicules de secours. Le parvis de Notre-Dame fait office de piste d'hélicoptère tandis que des brasseries sont réquisitionnées comme postes de secours avancé[3].

Le bilan dĂ©finitif est portĂ© Ă  8 morts, 25 blessĂ©s graves et plus de 150 blessĂ©s lĂ©gers[3].

EnquĂŞte

Faute de revendication, le ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré lance un appel à témoins et promet un million de francs à qui permettra d'identifier les terroristes[4].

La bombe improvisée est une bonbonne de gaz de camping remplie de poudre noire, de désherbant et de mitraille (clous, boulons) avec un réveil pour retardateur, le type même de matériel qu'utilise le Groupe islamique armé. Cette « bombe du pauvre » était enfouie sous un siège de la sixième voiture du train[5].

Six jours plus tard, le , le DĂ©partement du renseignement et de la sĂ©curitĂ© (DRS), le service de renseignements algĂ©rien indique Ă  son homologue français, la direction de la Surveillance du territoire (DST), que des groupes du GIA sont prĂ©sents en France et ont l'intention de commettre des attentats. Un temps, les services français soupçonnent que ces groupes soient tĂ©lĂ©guidĂ©s par le DRS pour provoquer une rĂ©action antiislamiste. Le , une bombe semblable placĂ©e dans une poubelle parisienne Ă  la hauteur du 44 avenue Friedland, explose et blesse 17 personnes, dont trois dans un Ă©tat grave[3]. Le , un texte est transmis au prĂ©sident de la RĂ©publique Jacques Chirac par l'intermĂ©diaire de l'ambassadeur de France Ă  Alger qui a reçu une lettre signĂ©e Abu Abderahmane Amine, alias Djamel Zitouni, l'Ă©mir du GIA. Elle demande Ă  Chirac de « se convertir Ă  l'Islam et de reconsidĂ©rer ses positions sur le dossier algĂ©rien Â»[6].

Deux des poseurs de bombes sont identifiés grâce aux empreintes digitales laissées sur une bonbonne de gaz qui n'a pas explosé le en bordure d'une voie ferrée du TGV Lyon-Paris, près de Cailloux-sur-Fontaines : Khaled Kelkal (petit voyou de la banlieue lyonnaise fiché au banditisme depuis 1990 et qui a connu la « réislamisation » en prison) et Boualem Bensaïd[7]. Malgré la traque intensive dont Khaled Kelkal fait l'objet, une tentative d'attentat (Paris 11e) et deux attentats[3] à la bombe sont encore commis à Paris 15e et à Villeurbanne au début du mois de septembre.

Meurtriers

Environ 170 000 photos de Khaled Kelkal sont placardĂ©es. Après de nombreuses fausses pistes, il est repĂ©rĂ© dans la rĂ©gion lyonnaise oĂą il est abattu par les gendarmes de l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) le [5]. Grâce Ă  un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone rĂ©cupĂ©rĂ© dans une des poches de Kelkal, la police arrĂŞte Karim Koussa, Boualem BensaĂŻd et SmaĂŻn AĂŻt Ali Belkacem qui sont jugĂ©s et condamnĂ©s, pour leur implication dans les attentats, Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© le 30 octobre 2002. Ali Touchent, le « cerveau », est tuĂ© en AlgĂ©rie en 1997 ; Rachid Ramda, le « financier », est arrĂŞtĂ© en Grande-Bretagne en novembre 1995 mais la justice française attend pendant dix ans son extradition qui est finalement dĂ©cidĂ©e le après que tous ses recours ont Ă©tĂ© Ă©puisĂ©s[8] - [9]. Il est extradĂ© le . JugĂ© pour son implication dans trois attentats commis en 1995 Ă  Paris, dont celui du RER B, Ramda est condamnĂ© pour complicitĂ© Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©, le 26 octobre 2007, jugement confirmĂ© le 13 octobre 2009, en appel, par la cour d'assises spĂ©ciale de Paris. Sa condamnation est assortie d'une peine de 22 ans de sĂ»retĂ©[10].

La situation des trois terroristes survivants, emprisonnés en France, est la suivante :

  • Boualem BensaĂŻd : sa pĂ©riode de sĂ»retĂ© se termine en 2020 ; il a une première fois demandĂ© en vain sa libĂ©ration conditionnelle et son expulsion vers l'AlgĂ©rie ;
  • SmaĂŻn AĂŻt Ali Belkacem : sa pĂ©riode de sĂ»retĂ© s'est terminĂ©e en 2013 mais s'y ajoutent deux autres pĂ©riodes de huit ans de sĂ»retĂ© pour tentatives d'Ă©vasion ;
  • Rachid Ramda : il est incarcĂ©rĂ© depuis 2005 et condamnĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ© avec 22 ans de sĂ»retĂ© ; s'il venait Ă  ĂŞtre libĂ©rĂ©, une expulsion vers son pays d'origine lui ferait risquer la peine de mort, Ă  laquelle il a Ă©tĂ© condamnĂ© par contumace pour sa participation Ă  l'attentat de l'aĂ©roport Houari-BoumĂ©diène d'Alger en 1992[11].

Hommages

DĂ©tail de la plaque.

La plaque commémorative sur le quai du RER B est fleurie tous les ans aux anniversaires de l’attentat.

Le , dix ans après les faits, un bref hommage a été rendu par Françoise Rudetzki, déléguée générale de l'association SOS Attentats devant la plaque commémorative. Une minute de silence a été observée, et une gerbe de fleurs a été déposée au nom de la régie autonome des transports parisiens (RATP), en présence de sa présidente, Anne-Marie Idrac[1].

Le , vingt ans après les faits, un bref hommage a été rendu par une cinquantaine de personnes, les proches des victimes et les rescapés, en compagnie notamment d'Élisabeth Borne, alors PDG de la RATP, et de Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS Attentats et déléguée au terrorisme de à à la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac)[12] - [13].

Dans la culture

L'attentat est l'objet d'une scène dans le film L'Affaire SK1 de Frédéric Tellier, sorti en 2014. L'explosion surprend les enquêteurs du 36 quai des Orfèvres, situé à proximité, qui se rendent au secours des victimes. La Police judiciaire doit ensuite se consacrer à la traque des terroristes, ce qui retarde l'enquête sur le mystérieux tueur de l'Est parisien.

Notes et références

  1. « RER Saint-Michel : dix ans après, des séquelles et des attentes », sur TF1, 25 juillet 2005 à 22h11 (consulté le )
  2. Jacques Girardon, « La France pour cible », sur L'Express,
  3. Julien Lariège, Islamistes algériens au cœur de l'Europe, Ellipses, , p. 113.
  4. Patricia Tourancheau, « Ce 25 juillet-là, huit morts à la station Saint-Michel », sur liberation.fr,
  5. « Il y a 10 ans, l’attentat de la station Saint-Michel », sur RFI, (consulté le )
  6. Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffe, Histoire politique des services secrets français, La Découverte, , p. 227
  7. Claude Moniquet, La guerre sans visage, Lafon, , p. 308
  8. Ramda, R (on the application of) v Secretary of State for the Home Department [2002] EWHC 1278 (Admin) (27 June 2002)
  9. Jugement de la Haute cour d'Angleterre et du Pays de Galles du 17 novembre 2005, Ramda v Secretary of State for the Home Department & Anor [2005] EWHC 2526 (Admin), Case No: CO/4513/2005
  10. « Rachid Ramda condamné à perpétuité en appel », sur liberation.fr, .
  11. « Rachid Ramda perd un ultime appel et risque d'être extradé vers la France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  12. Sandy Dauphin, « Hommage et recueillement 20 ans après l'attentat du RER B », sur www.franceinfo.fr,
  13. « Attentats du RER B: Vingt ans plus tard, une plaque en hommage aux victimes », sur www.francesoir.fr.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.