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Attentat de l’école n° 20 de Gîsca

L'attentat de l’école no 20 de Gîsca est une tuerie en milieu scolaire qui s'est déroulée le dans le village moldave de Gîsca près de Bender. Ce jour-là, Vladimir Georguievitch Tatarnikov, un enseignant âgé de 29 ans au moment des faits se rend à l'école où il travaille, une fois à l'intérieur, il fait exploser une bombe artisanale, causant la mort de 24 personnes au total, dont 21 écoliers, une enseignante, le directeur de l'établissement et l'auteur lui-même[1].

Attentat de l’école no 20 de Gîsca
Localisation Gîsca, Bendery, Drapeau de la RSS de Moldavie RSS de Moldavie
Cible Natalia Donich
Coordonnées 46° 47′ nord, 29° 26′ est
Date (UTC+2) 73 ans, 2 mois et 26 jours
Type Attentat-suicide, attentat à la bombe
Armes Explosif
Morts 24 (y compris l’auteur)
Blessés Non précisé
Auteurs Vladimir Georguievitch Tatarnikov
Partie de Terrorisme en URSS et en Russie

Malgré la gravité de l'incident, les autorités soviétiques ont décidé que la tragédie ne pouvait être révélée, notamment car les explosifs avaient été obtenus par les militaires de la DOSARM, ce qui aurait pu faire l’objet de publicité politique négative[2] - [3].

Auteur

Biographie

Vladimir Georgievich Tatarnikov est né le à Touloun, dans l'Oblast d'Irkoutsk. Il grandit dans un orphelinat pendant une majorité de son enfance et de son adolescence, à l'âge de 20 ans, en avril 1940, il est enrôlé dans l’Armée rouge et sert à Kyzyl où il atteindra le grade d’officier. Également, il combattra sur le front de la Seconde Guerre mondiale en tant que sous-lieutenant de la 3e division de fusiliers motorisés de la Garde.

À l’automne 1949, Tatarnikov arrive en RSS de Moldavie à la recherche de travail, en septembre 1949, il fait son arrivée dans la ville transnistrienne de Bender, où le 15 septembre, il fait la rencontre du chef de la Société volontaire pour la promotion de l’armée (DOSARM). Ainsi il obtient un emploi de professeur de formation militaire initiale à l'école no 20 de Gîsca, située à cinq kilomètres de Bender. En faisant connaissance avec l’équipe éducative de l'école, le regard de Tatarnikov est attiré par la professeure de russe, de français et de littérature, une jolie femme du nom de Natalia Donich, qui vivait dans le village avec sa mère et son fils de neuf ans, Misha. Natalia était divorcée, après s’être séparée de son mari de Kazan, elle a d’abord déménagé à Tiraspol, puis s’est installée à Gîsca.

Vladimir a commencé à courtiser Natalia, puis le couple a emménagé ensemble. Cependant, au fil du temps, l’enseignante a commencé à remarquer des comportements violents de la part de Tatarnikov, en effet, en raison de sa nature insociable et de sa profonde jalousie, l'homme a commencé à menacer Natalia de violence physique. Mais la femme a finalement décidé de rompre ses relations après s'être réveillée au milieu de la nuit et avoir vu Vladimir avec une hache dans les mains, debout près de son lit[4]. Le lendemain matin après cela, mort de peur, Donich, avec sa mère et son fils, ont décidé de quitté la maison de Tatarnikov. Ainsi, Donich a décidé de rompre les relations avec lui.

Préparatifs

En tant qu'instructeur DOSARM, Tatarnikov participe au déminage de nombreuses bombes laissées à l'abandon au cours de la Seconde Guerre mondiale, dans les environs de Bender.

Les bombes désamorcées ont été transportées au siège du DOSARM, puis stockées dans des entrepôt. Il a également laissé un lettre dans l'entrepôt, où il demande aux représentants de l'administration locale de ne blâmer personne pour ce qui allait se passer, il admet aussi avoir volé 12 kg d'explosifs au siège de la DOSARM.

« Ne blâmez personne pour ce qui s'est passé, j'ai pris 12 kilogrammes d'explosif dans l'entrepôt. »

Deux jours avant la tragédie, le dimanche , l'instructeur a organisé une fête à son domicile et, il a invité plusieurs collègues, connaissances et voisins, ainsi que Donich. Beaucoup pensent qu'il avait l'intention de tuer l'enseignante ce jour-là, mais elle ne s'est pas présentée. Tard dans la nuit, alors que de nombreux invités étaient déjà partis, Tatarnikov, accompagné de plusieurs amis, est venu à la maison où vivait Donich, a frappé à sa porte, a fait du bruit, mais elle n'a jamais ouvert.

Le 3 avril, la fête s'est répétée, bien que dans un cercle plus restreint, l'instructeur militaire, avec un collègue et une autre personne, a bu en compagnie de deux filles et, le soir, a également tenté en vain de rencontrer son ancienne amante[5].

Déroulement

Le , tôt le matin, Vladimir Georguievitch Tatarnikov, un enseignant de l'école est aperçu près de l’école, emportant avec lui un sac contenant quelque chose de lourd. Avant cela, il s'était rendu a l'appartement d'une enseignante nommée Natalia Donich, pensant qu'elle était chez elle, seulement la mère de Donich et ses trois enfants étaient présents dans l'appartement. En chemin vers l'école, il est allé au bureau de poste et a jeté quelques lettres dans la boîte aux lettres, leur contenus ont été saisis. À sa femme, restée à Kazan, il écrivit :

« Adieu, chère Anya. Je me suicide. Vous en connaissez la raison. Dites bonjour à votre fils Tola. »

Arrivé à l'école, Tatarnikov est remarqué par un concierge de l'école, ce dernier lui demande ce qu’il y avait à l’intérieur de son sac, l'enseignant explique qu'il s'agit d'un : « Cadeau pour Natalia » et, sans délai, a marché le long du couloir de l’école jusqu’à la classe de Donich. Pendant une leçon de russe, lorsque l'enseignante était assise sur le rebord de la fenêtre, l’ancien militaire est rapidement entré dans la salle de classe avec la mèche des dynamite déjà allumée, attrapant les explosifs[6].

Il a crié aux enfants de partir, il s’est ensuite approché de l’enseignante stupéfaite, l'a embrassé et l’a attrapée pour qu’elle ne puisse pas s’échapper. Selon les souvenirs des enfants survivants, elle n’a réussi qu’à crier : « Maman ! » Malgré l'ordre de Tatarnikov, les dynamites ont explosé quelques secondes seulement après son appel à fuir, certains des élèves de cinquième année n’ont tout simplement pas eu le temps de réaliser ce qui se passait et de quitter l’école. Le reste des élèves ne savait même pas ce qui se passait derrière le mur, alors ils sont restés dans leurs salles de classe. Les autorités soviétiques de Gîsca ont donc déduit que la seule cible de Tatarnikov était Natalia Donich, et qu’il ne cherchait pas à tuer quelqu’un d’autre[7].

Les habitants du village ont organisé l’analyse des décombres et ont commencé à extraire les morts et les vivants des décombres. Les corps ont été empilés aux portes de l’école, et les victimes ont été chargées dans des voitures et emmenées à Tiraspol et Bender dans des hôpitaux et des hôpitaux militaires. À la suite de l'attentat-suicide de Tatarnikov, 24 personnes sont mortes, lui-même, l’enseignante Natalia Donich, le directeur Nikolai Danilov et 21 enfants[4].

Conséquences

Enquête et couverture médiatique

Pour enquêter sur l'attaque terroriste de Gîsca, une commission spéciale a été créée, qui comprenait Nikolai Shchelokov et Konstantin Chernenko, le futur chef du ministère de l'Intérieur de l'URSS et secrétaire général du Comité central du PCUS. Au cours de l'enquête assez détaillée des investigateur soviétique, qui a duré environ une semaine, les principaux coupables de l'incident ont été reconnus comme des employés du DOSARM. Ils ont été accusés d'avoir pris une décision indépendante, contournant l'ordre de neutraliser les explosifs trouvés.

Comme il était strictement interdit de faire connaître cet événement, les informations sur le nom des victimes et du coupable étaient classifiées, ainsi les renseignements concernant la tragédie n'ont pratiquement pas dépassé le village de Gîsca. Pas un mot n'a été dit sur l'explosion dans les journaux ou à la radio. L'école détruite a été rapidement démantelée et une nouvelle a été construite sur une autre parcelle, la nouvelle école fonctionne jusqu'en 1992, date à laquelle elle est détruite pendant la guerre de Transnistrie[8].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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