Ateliers et chantiers de Bretagne
Les Ateliers et chantiers de Bretagne (ACB) sont un ancien chantier naval situé à Nantes sur le site de l'actuel parc des Chantiers sur l'île de Nantes, issu en 1909 de l'Établissement de la Brosse et Fouché, créé en 1895.
Ateliers et chantiers de Bretagne | |
Création | 1909 |
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Fondateurs | Eugène Guillet de la Brosse et Henri-Edmond Fouché |
Forme juridique | Société à capitaux privés |
Siège social | Nantes |
Activité | Chantier naval |
Société précédente | Établissement de la Brosse et Fouché |
Société suivante | Ateliers et Chantiers de Nantes |
Les Établissements de la Brosse et Fouché, du nom de leurs fondateurs, correspondaient à d'anciennes d'entreprises tombées en faillite. Notamment le chantier naval Oriolle, les ateliers Voruz ou encore le chantier Satre de la Compagnie française de navigation et de constructions navales[1].
En 1940, ce chantier dispose de trois cales de construction, la no 1 de 180 m et les no 2 et no 3 de 150 m de long chacune ainsi que d'un dock flottant de 150 m de 9 000 tonnes. Les Ateliers et Chantiers de la Loire sont mitoyens. Ils fusionnent au sein des Ateliers et chantiers de Nantes qui ferment en 1987.
Historique
Création de la société entre 1906 et 1909
L'Établissement de la Brosse et Fouché est le nom d'une société en nom collectif. Basée à Nantes, la société est en pleine croissance constante depuis ses débuts. Elle se classe dans la catégorie des entreprises moyennes. Ses fondateurs, Eugène Guillet de la Brosse et Henri-Edmond Fouché sont deux ingénieurs, dont les familles sont liées[2]. Ils sont issus de l'école polytechnique. Ce dernier y noue une amitié avec un autre élève, Auguste Rateau[3]. Auguste Rateau est l'un des plus grands scientifiques français de l'époque. Il développe une importante activité scientifique dans la thermodynamique notamment. Très vite, il conçoit un nouveau modèle de turbine à vapeur dont les débouchés sont nombreux. De même, Fouché collabore à partir de 1895 avec l'ingénieur du génie maritime Maxime Laubeuf lors des essais d'un contre-torpilleur, le Lansquenet[4]. Ce navire de guerre est l’œuvre du chantier Oriolle qui emploie Fouché jusqu'au rachat de l'entreprise par ce dernier et Eugène Guillet de La Brosse. Maxime Laubeuf est un homme important dans le domaine naval au début du XXe siècle. Il réalise principalement des engins sous-marins.
Une fois le chantier Oriolle devenu les Établissements de La Brosse et Fouché, les entrepreneurs attendent d'atteindre un rythme de croisière pour développer vraiment leurs capacités industrielles. Ils sont alors aidés par un troisième homme, Jules Tessier qui exerce la fonction d'ingénieur en chef dans la conception des machines aux EB&F avant de progressivement monter en grade à partir de 1909 (il est directeur du chantier des ACB en 1914)[5]. Vers 1905, selon Henri Le Masson, c'est Maxime Laubeuf, qui, ayant côtoyé Fouché lors des essais du Lansquenet, a l'idée de proposer à Auguste Rateau de confier le développement de ses turbines à vapeur pour le secteur naval aux EB&F[6]. Rateau et Fouché se connaissant et s'appréciant, l'idée est vite développée. Le , deux conventions voient le jour entre les EB&F et Auguste Rateau[7]. Elles concernent des productions sous licences de turbines à vapeur et autres engins conçus par Auguste Rateau par une société anonyme prenant la suite des EB&F dans laquelle Rateau disposerait d'actions.
Un projet de société voit donc le jour et le sont signés les statuts de la nouvelle société anonyme des Ateliers et Chantiers de Bretagne[8]. L'annonce est postée au journal officiel le de la même année[9]. La répartition des actions s'effectuent de sorte que les collaborateurs que sont d'une part les nantais Eugène Guillet de La Brosse et Henri-Edmond Fouché et d'autre part leurs associés, Auguste Rateau et Maxime Laubeuf disposent d'au moins 51 % des actions. Ce groupe d'actionnaires collabore avec deux autres groupes. Un pool bancaire parisien et un industriel métallurgique, la société des Aciéries du Nord et de l'Est[10]. La répartition est la suivante, 51 % pour les industriels nantais, 41 % pour le pool bancaire et 8 % pour les Aciéries du Nord et de l'Est et les souscripteurs indépendants[11].
Activités
De 1909 à 1969, date de l'abandon de l'activité navale, la société anonyme des Ateliers et Chantiers de Bretagne, anciens Établissements de la Brosse et Fouché, aussi connus sous leur diminutif d'ACB, est l'une des grandes entreprises de construction navale nantaise avec les Ateliers et Chantiers de la Loire et les Chantiers Dubigeon.
La société réalise aussi bien des navires civils, comme des cargos, des petits bateaux à passagers ou des navires de servitudes, que des navires militaires. Il s'agit principalement de bâtiments de combat léger et rapide. Parmi ces vaisseaux de guerre, on retrouve le contre-torpilleur Tigre de classe Jaguar, le contre-torpilleur Volta de classe Mogador et après guerre, l'escorteur d'escadre Cassard de classe T47.
Unités construites
Nom du Bateau | Type | Propriétaire | Mise sur cale | Lancement | Baptême | Mise en service | Autres noms | Fin | |
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Dioné 2 | Vapeur charbonnier. | SNC | Aucun | Vendu pour démolition le 23/10/1969 à JOE BOEL ET FILS à Anvers | |||||
Nabeul | Navire à marchandises diverses. | ARMEMENT DAHERE, Acquis par la SNC en copropriété avec ODON DE LUBERSAC et baptisé Normand en 1955. Renommé Thisbé 5 en à la suite de l'achat par la SNC des parts d'ODON DE LUBERSAC | 1951 | Normand et Thisbé 5 | Vendu en Grèce le 20/07/1964 à COLOCOTRONIS | ||||
Chloé | Navire Charbonnier | SNC | Orosei après 1962 | Vendu le 09/08/1962 à CASTELSARDO SARDAIGNE | |||||
Aristée 1 | Navire vraquier minéralier | SNC | ? | Vendu en au Havre à la SOCIETE GENERALE DES CIMENTS à Athènes | |||||
Nérée 2 | Navire vraquier minéralier. | SNC | Aucun | Coule le 11/10/1965 au large de Cherbourg, 6 victimes | |||||
Astrée 4 | Navire vraquier grumier avec citernes et chambres réfrigérées | SNC | Aucun | Vendu pour démolition le 11/09/1979 | |||||
Borée 3 | Navire fruitier et à marchandises diverses | SNC | ? | Vendu à la Marine fédérale allemande à Hambourg le 08/07/1959 | |||||
Hébé 4 | Navire fruitier et à marchandises diverses. | SNC | ? | Vendu à la Marine fédérale allemande le 06/06/1959 | |||||
Phébé 2 | Navire vraquier minéralier | SNC et Cie Le Brise | Alexia | Vendu le 09/02/1970 à ALECTOR SHIPPING & CY à Famagouste | |||||
Protée 2 | Navire vraquier exploité en grumier. | SNC | Ariana | Vendu le 12/01/1973 à LUXOR MARITIME CIE à Chypre | |||||
François le Brise 2 | Vraquier minéralier | SNC et Cie Le Brise | ? | Part SNC vendue à l'Armement Le Brise le 01/03/1966. Navire vendu le 24/10/1968 à O.H Mehling à Stavanger | |||||
Typhée | Navire vraquier minéralier. | SNC et SOCIETE LE BRISE | ? | Vendu le 21/02/1969 à Bordeaux à MARPENDIA CIE NAVIERA Panama | |||||
Thésée 3 | Navire vraquier exploité en grumier | SNC | Jakarta | Vendu le 13/11/1976 à UNITED MARITIME CORP SA à Singapour | |||||
Hébé 5 | Navire bananier polytherme avec cuverie à vin. | SNC | ? | Vendu le 10/09/1982 à LATAM SHIPPING CO SA Panama | |||||
Amalthée 2 | Navire fruitier avec cuverie vin et frigo | SNC | février 1961 | ? | Vendu le 09/05/1978 à un armateur irlandais Rederis Pinkster Groningen | ||||
Calymèné | Navire minéralier vraquier | Copropriétaire : SNC, UNION NAVALE, SOMARCO, LE BRISE | ? | Vendu le 26/10/1973 à PATRAI SHIPPING CORP Monrovia | |||||
Borée 4 | Navire fruitier avec cuverie à vin et chambres frigo | SNC | Fontsy après 1975 | Vendu le 03/12/1975 à la SOMATRAM Tamatave | |||||
Prométhée 2 | Navire minéralier grumier. | SNC | ? | Détruit par un incendie au large des Canaries le 28/02/1978. 4 victimes. Épave rachetée par FLEX SERVICE en 1978 | |||||
Aristée 2 | Navire minéralier grumier. | SNC | Maristesa après 1986 | Vendu le 04/07/1986 à JACKSON & TYLER CORP Panama |
Références
- Michel Kerezeon, Les Ateliers et Chantiers de Bretagne, éditions Hérault, Cholet, 1995
- Michel Kerézéon, Op. Cit., p. 183
- Matthias Espérandieu, Des Établissements de La Brosse et Fouché aux Ateliers et Chantiers de Bretagne: Une aventure industrielle dans la navale nantaise de 1893 à 1943, Nantes, mémoire de master 2 de Recherche en Histoire contemporaine à l'Université de Nantes, 2015, p. 45
- Ltv Duchatel, « Le Lansquenet, torpilleur de haute mer » dans Revue Maritime no 129, Paris, Librairie militaire de L. Baudouin, 1896, p. 24.
- Matthias Espérandieu, Op. Cit., p. 32-33
- Henri Le Masson, Histoire du Torpilleur en France, 1872-1940, publié par l’Académie de Marine, 1966, p. 153.
- Association Histoire de la Construction Navale à Nantes, fonds d'archives 1-ACB-2-a/1, no 8, Convention entre Mr Rateau et MM. De La Brosse et Fouché leur permettant l’exploitation des turbines à vapeur, pompes et ventilateurs à haute pression, 1906.
- AHCNN, 1-ACB-2-a/1, no 8, Convention entre Mr Rateau et MM. De La Brosse et Fouché leur permettant l’exploitation des turbines à vapeur, pompes et ventilateurs à haute pression, 1906.
- Michel Kerézéon, Op. Cit., p. 54.
- Jacques Fiérain, "Continuités familiales et ruptures dans la construction navale nantaise" dans Économie et Société de l'Ouest, Enquêtes et documents, Nantes, CRHIA, 1990, p. 156.
- Matthias Espérandieu, Op. Cit., p. 66.