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Artifices (sport hippique)

Les artifices (le mot est toujours employĂ© au pluriel) sont des dispositifs de contrĂŽle et de correction du cheval de course en sport hippique, plus ou moins lĂ©gaux, qui viennent se surajouter au matĂ©riel hippique classique, constituĂ© notamment de la bride, du mors et des rĂȘnes. La plupart sont employĂ©s en trot attelĂ©, en raison de la problĂ©matique qui consiste Ă  empĂȘcher le cheval de prendre le galop.

DiffĂ©rents artifices sur un trotteur français attelĂ© : enrĂȘnement supĂ©rieur, attache de langue, bouchons d'oreilles et rĂȘne Ă  piquants.

Ces artifices comprennent des moyens de contrĂŽle tels que l'attache de la langue, les mors et les rĂȘnes Ă  piquants ; des moyens de correction de l'attitude du cheval tels que l'enrĂȘnement supĂ©rieur, la barre de tĂȘte, l'anti-encapuchonneur et la martingale, et des moyens d'accĂ©lĂ©ration finale tels qu’ƓillĂšres et bouchons d'oreilles mobiles. Certains de ces dispositifs sont interdits, notamment en France, et font polĂ©mique pour des raisons Ă©thiques, en raison de leur inadĂ©quation avec la recherche du bien-ĂȘtre du cheval.

Histoire et contexte

D'aprĂšs HomĂ©ric, l'usage des artifices est Ă©troitement liĂ© Ă  la comparaison des chevaux de course Ă  un engin mĂ©canique par leurs entraĂźneurs, qui emploient un vocabulaire issu de la Formule 1[1]. D'aprĂšs lui, « le niveau de compĂ©tition est devenu si pointu que le commun des trotteurs a besoin d'un enrĂȘnement spĂ©cifique pour corriger sa morphologie et l'aider (ou le forcer, c'est selon le point de vue) Ă  allonger au maximum ses battues. Cet enrĂȘnement s'ajoute Ă  celui universel que sont la bride, le mors et les guides »[1].

De fait, la plupart des artifices sont spĂ©cifiques aux courses de trot (poids[2], enrĂȘnement supĂ©rieur...), et surtout utilisĂ©s Ă  l'entraĂźnement[3]. Les entraĂźneurs en course de galop n'ont pas l'usage d'artifices visant Ă  contrĂŽler les allures du cheval[3]. Depuis les annĂ©es 1970 et 1980 cependant, les artifices se rarĂ©fient en trot.

Liste des artifices

Attache de langue

Attache de langue d'un galopeur.

La langue du cheval peut ĂȘtre attachĂ©e avant une course, de maniĂšre Ă  Ă©viter qu'il puisse se soustraire Ă  l'action du mors[4].

Bouchons d'oreilles

Les chevaux de course peuvent porter des bouchons d'oreille, fixes ou mobiles. Ces bouchons, gĂ©nĂ©ralement en liĂšge, sont placĂ©s dans les oreilles du cheval et peuvent ĂȘtre reliĂ©s Ă  une cordelette : en tirant sur la cordelette, le driver peut les ĂŽter Ă  tout moment. Ces bouchons sont gĂ©nĂ©ralement ĂŽtĂ©s peu avant la ligne d'arrivĂ©e, le bruit soudain perçu par le cheval le faisant accĂ©lĂ©rer[5].

ƒillùres pivotantes

ƒillùres pivotantes et bouchons d'oreille mobiles sur une jument Trotteur français.

Les ƓillĂšres pivotantes, ou coulissantes, fonctionnent sur le mĂȘme principe que les bouchons d'oreille, et peuvent ĂȘtre particuliĂšrement efficaces sur des chevaux habituĂ©s aux ƓillĂšres fixes[1].

EnrĂȘnement supĂ©rieur et martingale

Martingale sur un trotteur français.

En France, les trotteurs attelĂ©s portent gĂ©nĂ©ralement un enrĂȘnement supĂ©rieur dans le but de leur garder la tĂȘte haute, d'allonger leur foulĂ©e, et d'Ă©viter qu'ils prennent le galop[5] - [1]. Si le cheval place la tĂȘte trop haut (« se pointe »), il est possible d'y ajouter une martingale[1]. La martingale est Ă©galement utilisĂ©e pour gĂ©rer les trotteurs qui « encensent » (laissent osciller leur encolure de haut en bas)[1].

Barre de tĂȘte

Barre de tĂȘte sur un trotteur allemand.

La barre de tĂȘte est une barre rigide reliant la sellette Ă  la bouche du cheval, tout au long de l'encolure[1]. Elle est utilisĂ©e pour canaliser les chevaux qui penchent dans l'effort ou tournent difficilement[1]. Mal utilisĂ©e, elle produit l'effet inverse Ă  celui recherchĂ©, si le cheval s'appuie dessus[1].

RĂȘnes et rondelles de mors Ă  piquants, picots ou pointes

Il arrive qu'une ou plusieurs rĂȘnes soient pourvues de piquants doux ou rigides au niveau du point de contact avec l'encolure du cheval[1]. Le mĂȘme dispositif existe au niveau de la rondelle de mors.

Anti-encapuchonneur

Pour les trotteurs qui rentrent la tĂȘte dans l'encolure (s'encapuchonnent), un anti-encapuchonneur Ă©cartant l'ouverture de la gorge est utilisĂ©. Il en existe diffĂ©rents modĂšles, en bois, en mĂ©tal ou en plastique. Celui en mĂ©tal est une barre posĂ©e entre la barbe et le poitrail[1].

  • Anti-encapuchonneur en bois
    Anti-encapuchonneur en bois
  • Trotteur allemand Ă©quipĂ© d'un anti-encapuchonneur en bois
    Trotteur allemand équipé d'un anti-encapuchonneur en bois
  • Trotteur allemand Ă©quipĂ© d'un anti-encapuchonneur en bois
    Trotteur allemand équipé d'un anti-encapuchonneur en bois

Gestion des trotteurs croupionneurs

Les chevaux trotteurs qui croupionnent serrent trÚs fort leur queue entre leurs cuisses, ce qui provoque des allures défectueuses[1]. Cela est corrigé par la pose d'une croupiÚre à tuyau sous la queue, ou par l'attache de la queue à l'un des brancards du sulky[1].

Harnachement d'amble

Pacing hobble sur des chevaux de course d'amble Standardbred américains.

Les trotteurs amĂ©ricains portent un artifice spĂ©cifique aux courses Ă  l'amble (pacing hobble), reliant les deux membres du mĂȘme cĂŽtĂ©, pour Ă©viter que ces chevaux prennent le trot ou le galop[5].

Autorisations légales

Depuis le , les artifices suivants sont interdits en course de trot en France, d'aprĂšs les nouvelles dispositions du code des courses[6] :

  • piquants de rĂȘnes Ă  pointes mĂ©talliques et/ou plastiques
  • tout type de piquants sur une barre de tĂȘte
  • tout type de piquants Ă  enrouler
  • brosse de bouche Ă  pointes
  • rondelle de mors Ă  picots
  • toute chaĂźne mĂ©tallique, non recouverte, en contact direct avec le chanfrein
  • anti-encapuchonneur en bois muni d'ergots

Notes et références

  1. Homéric, « Prix d'Amérique : comment chasser le galop naturel des trotteurs », Libération, .
  2. La France chevaline, 5 décembre 1919 sur Gallica
  3. d'Hauthuille 1982.
  4. (en) H. J. Chalmers, A. Farberman, A. Bermingham et W. Sears, « The use of a tongue tie alters laryngohyoid position in the standing horse », Equine Veterinary Journal, vol. 45, no 6,‎ , p. 711–714 (ISSN 2042-3306, DOI 10.1111/evj.12056, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Chevalmag - Les artifices du trot attelé », sur www.chevalmag.com (consulté le ).
  6. Le Trot, « Nouvelles dispositions au code des courses », sur www.letrot.com (consulté le ).

Bibliographie

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