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Art interactif

L’art interactif est une forme d'art dynamique qui réagit à son public et/ou à son environnement.

Chambre Ă  musique de Jean-Robert Sedano et Solveig de Ory Ă  Montpellier en 1983[1]

Contrairement aux formes d'art traditionnelles où l'interaction du spectateur est surtout un événement mental – de l'ordre de la réception – l'art interactif permet différents types de navigation, d'assemblage, ou de participation à l'œuvre d'art, qui va bien au-delà de l'activité purement psychologique. Les installations artistiques interactives sont généralement informatiques et utilisent des capteurs, qui mesurent des événements tels que la température, le mouvement, la proximité, les phénomènes météorologiques que l'auteur a programmé de manière à obtenir des réponses ou réactions particulières.

Dans les œuvres d'art interactives, le public et la machine travaillent ou jouent ensemble dans un dialogue qui produit en temps réel une œuvre d'art unique.

DĂ©finitions de l'art interactif

  • Pour Maurice Benayoun l'interactivitĂ© est la nature mĂŞme de la relation du vivant en gĂ©nĂ©ral et de l'humain en particulier, au monde. TransposĂ©e au champ de l'art, elle constitue un medium que l'artiste peut moduler et travailler dans la construction du sens. L'Ĺ“uvre numĂ©rique constitue une forme spĂ©cifique d'Ĺ“uvre interactive. Le Temps rĂ©el autorisĂ© par le numĂ©rique, permettant la production de l'effet au moment mĂŞme de sa perception, facilite l'Ă©mergence de formes complexes d'interaction susceptibles d'ĂŞtre appliquĂ©es Ă  des constructions mĂ©taphoriques jusque-lĂ  limitĂ©es aux mĂ©dias traditionnels.
  • Pour Jean-Louis Boissier « les arts interactifs impliquent une relation particulière Ă  l'Ĺ“uvre » et « si l’on en est venu Ă  parler d’arts interactifs, c’est Ă  partir de la notion d’interactivitĂ© qui est elle-mĂŞme attachĂ©e au fonctionnement et Ă  l’usage des ordinateurs »[2].
  • Pour Annick Bureaud « L'interactivitĂ© dĂ©signe la (les) relation(s) des systèmes informatico-Ă©lectroniques, avec leur environnement extĂ©rieur. L'Ĺ“uvre interactive est un objet informationnel, manipulable. On peut distinguer deux registres de l'interactivitĂ© : celle avec un agent humain et celle sans agent humain. Dans ce deuxième cas, l'agent peut ĂŞtre des Ă©lĂ©ments de la nature ou de l'environnement. Avec l'art interactif, le spectateur et/ou l'environnement deviennent des Ă©lĂ©ments de l'Ĺ“uvre, au mĂŞme titre que les autres Ă©lĂ©ments qui la composent. »[3]
  • Pour JĂ©rĂ´me Glicenstein « Le monde de l'art des annĂ©es soixante a vu naĂ®tre un certain nombre d'idĂ©es visant Ă  contester les frontières posĂ©es par la tradition entre artistes et spectateurs. Le sujet-participant se constitue au sein mĂŞme de cette contestation. De nombreuses initiatives artistiques ont ainsi soit dĂ©veloppĂ© des stratĂ©gies de « crĂ©ation collective » qualifiĂ©es de « participatives », soit, lors d'actions publiques, ont engagĂ© le public Ă  participer – ne serait-ce que par sa prĂ©sence – Ă  la mise en Ĺ“uvre de projets de tous ordres. Il y a ainsi, Ă  l'origine de l'idĂ©e de participation, une ambition politique assez gĂ©nĂ©rale visant Ă  faire sortir l'art des musĂ©es, Ă  le faire aller dans la rue afin de s'adresser directement au plus grand nombre. L'art Ă©tant alors implicitement entendu comme ayant un certain pouvoir de dĂ©saliĂ©nation »[4].

Origines

Arts en interaction ontologique

Pour Marcel Duchamp « c'est le regardeur qui fait le tableau »[5].

En littérature l'interaction est mentale/spirituelle entre l'auteur et son lecteur.

Dans les arts plastiques et dans l'architecture, le point de vue, les variations de la lumière, les illusions d'optique, les divers niveaux de lecture interagissent entre le regardeur et l'œuvre.

En musique l'interprétation, la nature du groupe de musiciens, l'acoustique du lieu interagissent entre l'œuvre et l'auditeur.

Ĺ’uvres en interaction avec le public

  • Ĺ’uvres utilisant des procĂ©dĂ©s optiques comme les effets de perspective, les anamorphoses, l'holographie ou les images doubles. Une des premières Ĺ“uvres visuelles interactives datant de 1920, est Rotary Glass Plates (Precision Optics) de Marcel Duchamp : il fallait que le spectateur tourne la manivelle de la machine et se place Ă  une distance d'un mètre pour observer les effets de moirĂ©s. Georges Rousse et Felice Varini ont travaillĂ© sur la position du spectateur et son « point de vue » dans des effets de perspective. Salvador DalĂ­ a explorĂ© dans certains tableaux les images doubles ou multiples.
  • Ĺ’uvres utilisant des moyens mĂ©caniques comme dans les boites Ă  musique, l'art cinĂ©tique, les mobiles ou les sculptures Ă©lectro-mĂ©caniques. Les mobiles en suspension de Calder se balancent au moindre souffle d'air. Les sculptures motorisĂ©es de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle peuvent ĂŞtre actionnĂ©es par le visiteur, parfois au moyen d'un interrupteur. Nicolas Schöffer rĂ©alise dès 1950 ses premières « Sculptures spatiodynamiques ».
  • Ĺ’uvres utilisant l'Ă©criture comme en LittĂ©rature combinatoire, dans les travaux de l'Oulipo. Dans Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau le lecteur manipulant les bandes de papier contenant chacune un alexandrin peut crĂ©er une infinitĂ© de poèmes. Ă€ l'inverse le Poème Pi-anotĂ© de Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Sylvain Soussan permet de crĂ©er un poème unique avec une infinitĂ© d'auteurs[6].
Le Tunnel sous l'Atlantique (1995), Maurice Benayoun, installation interactive de réalité virtuelle reliant les villes de Paris et de Montréal
  • Ĺ’uvres utilisant l'Ă©lectronique et l'informatique comme dans les arts numĂ©riques et l'art de la programmation ou art logiciel. Nicolas Schöffer rĂ©alise en 1956 la première sculpture cybernĂ©tique autonome « CYSP 1. » (avec la collaboration de la sociĂ©tĂ© Philips) Ă  la Nuit de la PoĂ©sie, au théâtre Sarah-Bernhardt Ă  Paris. Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Pierre Leloup prĂ©sentent en 1980 Sonopticon, un espace sonore et visuel en interaction avec les mouvements des visiteurs Ă  la TĂŞte Galerie de ChambĂ©ry. Maurice Benayoun prĂ©sente en 1995 Le Tunnel sous l'Atlantique", installation interactive de rĂ©alitĂ© virtuelle entre le Centre Georges-Pompidou de Paris et le musĂ©e d'Art contemporain de MontrĂ©al.

Ĺ’uvres en interaction avec l'environnement

  • Ĺ’uvres d'art changeant avec les phĂ©nomènes naturels (mĂ©tĂ©o, lumière solaire) ou artificiels (bruit, pollution). La harpe Ă©olienne peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme le plus ancien des instruments de musique en interaction avec le vent. En 1983, Erik Samakh propose un "Lieu d'Ă©coute", sur l'Ă®le de Vassivière.
  • Architecture interactive pour certains bâtiments ou façades. La façade Sud de l'Institut du monde arabe Ă  Paris, inaugurĂ© le , est composĂ©e de 240 moucharabiehs munis de diaphragmes photoĂ©lectriques qui pouvaient s'ouvrir et se fermer en fonction de l'ensoleillement.

Distinctions entre art interactif et art numérique

L'art interactif utilise souvent des moyens numériques, mais, ne faisant pas de la dimension numérique un caractère nécessaire, il ne peut être totalement confondu avec l'art numérique qui englobe l'art génératif et les productions faisant appel à la numérisation du signal sans interaction.

Distinctions entre art interactif collectif et individuel

La dimension sociale est différente pour le participant à une œuvre collective dans un lieu public et pour l'utilisateur individuel d'une œuvre sur ordinateur.

Articles connexes

Outils

  • Tous les langages de programmation (C, C++, BASIC…) permettent de crĂ©er des applications interactives.
  • Director programme destinĂ© Ă  la crĂ©ation de cĂ©dĂ©rom.
  • Flash programme vectoriel, inspirĂ© de Director, adaptĂ© aux applications en ligne.
  • Arduino physique et informatique / boĂ®te Ă  outils Ă©lectronique pour les objets interactifs et les installations.
  • PĂ©riphĂ©riques analogiques numĂ©riques permettant l'acquisition de donnĂ©es du monde rĂ©el (capteurs de mouvement, de pression, de lumière, camĂ©ra vidĂ©o, instruments de mĂ©tĂ©o, etc.).
  • I-CubeX actionneurs et interfaces pour les mĂ©dias interactifs.
  • Max / MSP langage de programmation pour les mĂ©dias interactifs.
  • Processing langage de programmation utilisĂ© pour de nombreux projets d'art interactif.
  • Pure Data langage open source de programmation informatique musicale interactive et multimĂ©dia

Lieux, festivals

  • Ars Electronica est une organisation basĂ©e Ă  Linz, en Autriche, consacrĂ©e Ă  la promotion des arts Ă©lectroniques et numĂ©riques depuis 1979.
  • Le Zentrum fĂĽr Kunst und Medientechnologie (ZKM) (Centre pour l'art et les mĂ©dias) Ă  Karlsruhe en Allemagne, dirigĂ© depuis 1991 par Jeffrey Shaw, est un institut de recherche interdisciplinaire et un musĂ©e, orientĂ© vers l'art numĂ©rique.
  • ISEA (Inter Society for the Electronics Arts), Festival d'art Ă©lectronique et numĂ©rique[7].
  • La Biennale Chroniques, Ă©vènement en rĂ©gion Sud - Provence Alpes-CĂ´te d’Azur promouvant la crĂ©ation numĂ©rique.

Histoire de l'art interactif

Le Cube, odyssée sonore, sculpture sonore interactive de Jean-Robert Sedano et Solveig de Ory à Montbéliard, 2006.

Dans la chronologie suivante sont volontairement réunis artistes, écrivains et inventeurs. Dans le domaine des arts et des sciences, les recherches sont souvent étroitement liées. Parfois il s'écoule bien des années entre une découverte scientifique et son utilisation artistique ou, à l'inverse, entre une œuvre littéraire fantastique, prospective ou poétique et d'éventuelles réalisations concrètes et techniques qui en seraient inspirées.

  • PrĂ©histoire :
    • L'art pariĂ©tal multiplie les exemples de peintures qui jouent du relief de la caverne pour permettre des variations formelles et narrative par dĂ©placement d'une source lumineuse (torche, feu…). L'animal reprĂ©sentĂ© change d'expression ou de position selon l'angle de la lumière.
  • AntiquitĂ© :
    • Le voile peint par Parrhasios. Selon Maurice Benayoun — qui s'inspire du rĂ©cit de Pline l'ancien dĂ©crivant le concours de peinture qui l'opposa Ă  un autre grand maĂ®tre de l'Ă©poque, Zeuxis — la peinture de Parrhasios n'a de sens que par le geste de Zeuxis qui tente de la « dĂ©voiler ». Cette Ĺ“uvre serait, selon Benayoun, la première Ĺ“uvre dĂ©libĂ©rĂ©ment interactive qui se distingue de l'Ĺ“uvre de Zeuxis, qui s'appuie sur le niveau de rĂ©alisme pictural, l'Ĺ“uvre de Parrhasios n'a de sens que par le geste qui rĂ©vèle et dĂ©nonce l'artifice. Le sens latent nait de l'action du spectateur.
    • Harpe Ă©olienne : elle peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme le plus ancien des instruments de musique en interaction avec le vent[8].
    • Les nombreux mĂ©canismes de HĂ©ron d'Alexandrie, hydrauliques et pneumatiques, rĂ©agissent en fonction du remplissage ou vidage de rĂ©servoirs, de pression de vapeur due au feu. Il est Ă©galement l'inventeur de la programmation, avec des rĂ©servoirs agissant sur une succession de mouvements ou de sifflets en fonction de leur remplissage.
  • 1533 : Les Ambassadeurs peinture de Hans Holbein le Jeune, qui offre au spectateur deux images qui s'excluent mutuellement, l'une frontale avec le double portrait des Ambassadeurs et l'autre visible uniquement d'un point de vue oblique grâce Ă  une anamorphose.
  • 1796 : BoĂ®te Ă  musique mĂ©canique qui produit des sons en faisant tourner un cylindre. InventĂ©e en 1796 Ă  Genève par Antoine Favre.
  • 1820 : Le Thaumatrope. Animation d'images utilisant la persistance rĂ©tinienne. AttribuĂ© la plupart du temps au docteur John Ayrton Paris. Parfois, le nom de William Henry Fitton lui est associĂ©. DĂ©but du cinĂ©ma (phĂ©nakistiscope de Joseph Plateau, zootrope de William George Horner, le praxinoscope d'Émile Reynaud)
  • 1881 : DĂ©buts de la TĂ©lĂ©vision. Un notaire d'Ardres (Pas-de-Calais), Constantin Senlecq Ă©met l'idĂ©e qu'on pourrait transmettre une image de tĂ©lĂ©vision en projetant celle-ci sur une surface photo-sensible composĂ©e de points de sĂ©lĂ©nium, matĂ©riau photo-Ă©lectrique ; le rĂ©sultat de chaque point est transmis sĂ©quentiellement Ă  un rĂ©cepteur synchronisĂ© avec l'Ă©metteur. On a lĂ , le grand principe de l'analyse sĂ©quentielle qui est la base de tout système de transmission d'images animĂ©es.
  • 1906 : William Marston, puis John A. Larson (en 1920), inventeurs du dĂ©tecteur de mensonges « Polygraph » utilisant la rĂ©sistance de la peau GSR (Galvanic Skin Reponse).
    • D'autre versions suivirent : 1924 : Leonard Keeler « Emotograph », « Psychograph ». 1932 : Chester W. Darrow (Polygraph avec galvanomètre).
  • 1909 : Futurisme. Le Manifeste du futurisme a Ă©tĂ© Ă©crit par Filippo Tommaso Marinetti, l'un des acteurs les plus importants du courant futuriste, et a Ă©tĂ© publiĂ© le dans Le Figaro.
  • 1919 : ThĂ©rĂ©min. Le thĂ©rĂ©mine, theremine, theremin ou thereminvox est un des plus anciens instruments de musique Ă©lectronique, inventĂ© par le russe Lev SergeĂŻevitch Termen (connu sous le nom de LĂ©on Theremin). ComposĂ© d’un boĂ®tier Ă©lectronique Ă©quipĂ© de deux antennes, le thĂ©rĂ©mine a la particularitĂ© de produire de la musique sans aucun contact physique de l’instrumentiste. LĂ©on Theremin dĂ©veloppa Ă©galement un système de tĂ©lĂ©vision animĂ©e Ă  miroir tournants, d’abord de 16 lignes en 1925.
  • 1920 : Marcel Duchamp, Rotary Glass Plates (Precision. Optics), Marcel Duchamp rĂ©alise l'une des premières Ĺ“uvres visuelles interactives.
  • 1927 : Théâtre magique. Dans Le Loup des steppes, considĂ©rĂ© comme le premier roman existentialiste, Herman Hesse prĂ©sente vers la fin du livre un « Théâtre magique », espace onirique dont les multiples pièces rĂ©agissent aux actions mais aussi aux dĂ©sirs du hĂ©ros, Harry Haller.
  • 1947 :
    • CybernĂ©tique. Le terme cybernĂ©tique, formalisĂ© par le mathĂ©maticien Norbert Wiener, sera plus tard dĂ©signĂ© comme « la science des analogies maĂ®trisĂ©es entre organismes et machines ».
    • Le transistor. L’effet transistor a Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1947 par les amĂ©ricains John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain, chercheurs de la compagnie Bell TĂ©lĂ©phone. Ils ont reçu le prix Nobel de physique en 1956. Évolution du nombre de transistors dans les microprocesseurs : 1971 : 4004 : 2 300 transistors ; 2008 : Sandisk 12 GB microSDHC : 50 milliards de transistors.
  • 1950 : Nicolas Schöffer : Exposition des premières « Sculptures spatiodynamiques ».
  • 1954 : Art cinĂ©tique. L'expression « art cinĂ©tique » est adoptĂ©e vers 1954 pour dĂ©signer les Ĺ“uvres d'art mises en mouvement par le vent, les spectateurs et/ou un mĂ©canisme motorisĂ©. Artistes cinĂ©tiques: Pol Bury, Julio Le Parc, Frank Malina, François Morellet, Abraham Palatnik, Nicolas Schöffer, JesĂşs Rafael Soto, Jean Tinguely, Wen-Ying Tsai…
  • 1955 :
    • Nicolas Schöffer. Tour Spatiodynamique CybernĂ©tique. Avec les sons de Pierre Henry. Cette installation de 50 m de haut, dans le parc de Saint Cloud Ă  Paris, rĂ©agit Ă  diffĂ©rents paramètres sociologiques et environnementaux grâce Ă  un rĂ©seau de capteurs et un cerveau Ă©lectronique. Elle est considĂ©rĂ©e comme la première sculpture de l'histoire de l'art dotĂ©e d'un système d'interaction temps rĂ©el. Elle a Ă©tĂ© vue par une dizaine de milliers de personnes et a suscitĂ© d'Ă©normes polĂ©miques dans les mĂ©dias de l'Ă©poque, non seulement pour son caractère plastique abstrait et gĂ©omĂ©trique, ou son aspect sonore, mais aussi pour son caractère interactif[9].
    • Takis. InfluencĂ© par l'invention du radar et par l'environnement technologique de la station de Calais, il construit ses premiers « Signaux ».
  • 1956 :
    • CrĂ©ation et prĂ©sentation de la Première Sculpture CybernĂ©tique Autonome « CYSP 1. » (avec la collaboration de la sociĂ©tĂ© Philips) Ă  la Nuit de la PoĂ©sie, au théâtre Sarah Bernhardt Ă  Paris[10]. Grâce Ă  plusieurs capteurs envoyant leurs informations Ă  un cerveau Ă©lectronique, la sculpture se dĂ©place de façon autonome dans l'espace, et ses disques colorĂ©s tournent avec diffĂ©rentes animations. Cette Ĺ“uvre dansera sur scène avec le Ballet de Maurice BĂ©jart.
    • IA, intelligence artificielle. C'est au congrès de Dartmouth en 1956 que l'expression intelligence artificielle a Ă©tĂ© proposĂ©e pour dĂ©signer le domaine de recherche qui s'ouvrait alors. John McCarthy (nĂ© le , Ă  Boston, Massachusetts) est le principal pionnier de l'intelligence artificielle avec Marvin Minsky ; il incarne le courant mettant l'accent sur la logique symbolique. Il est Ă©galement l'inventeur en 1958 du langage Lisp. Ă€ la fin des annĂ©es 1950, il a crĂ©Ă© avec Fernando Cobarto la technique du temps partagĂ©, qui permet Ă  plusieurs utilisateurs d'employer simultanĂ©ment un mĂŞme ordinateur[11].
  • 1961 : Raymond Queneau publie Cent mille milliards de poèmes, Ĺ“uvre de poĂ©sie combinatoire.
  • 1963 :

« Nous voulons intéresser le spectateur, le sortir des inhibitions, le décontracter.
Nous voulons le faire participer.
Nous voulons le placer dans une situation qu'il déclenche et qu'il transforme.
Nous voulons qu'il s'oriente vers une interaction avec d'autres spectateurs.
Nous voulons développer chez le spectateur une forte capacité de perception et d'action[12]. »

    • Ivan Sutherland prĂ©sente le Sketchpad (Ă©cran cathodique et crayon optique)[13].
    • Douglas Engelbart invente la souris, son nom « indicateur de position X-Y pour système d’affichage ». Elle est en bois et se dĂ©place par un système de courroies, tout le mĂ©canisme est placĂ© Ă  l’intĂ©rieur.
  • 1964 :
    • Roy Ascott. At the Molton Gallery, London (Annely Juda) il prĂ©sente Analogue Structures et Diagram Boxes, travaux en bois, perspex et verre[14].
    • Robert Moog. Il rĂ©pare avec son père des Thereminvox. En 1964 l’un de ses clients, Herbert Deutsch, un professeur de solfège et compositeur, lui en commande un modèle Ă  monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-lĂ  les modèles pouvaient occuper une pièce entière), et ajoute la commande par tension de l'oscillateur, du filtre et de l'amplification. Le son jouĂ© n'Ă©tait plus linĂ©aire mais Ă©volutif. Il est l'inventeur du fameux Moog SynthĂ©tiseur.
  • 1965 : Edmond Couchot. Entre 1965 et 1973, Edmond Couchot imagine les « mobiles musicaux », dispositifs cybernĂ©tiques rĂ©agissant aux stimulations sonores. SEMAPHORA I, sa première machine rĂ©agit aux ondes hertziennes, la seconde, SEMAPHORA II, perçoit la musique et la troisième, SEMAPHORA III, participe directement au processus du spectacle-concert.
  • 1967 :
    • Max Mathews. Sa recherche porte sur la synthèse du son et de la musique par ordinateur et sur l'application de l'informatique aux domaines dans lesquels les interactions homme-machine sont critiques. Il a mis au point en 1967 un programme (music V) pour la synthèse digitale directe des sons.
    • Piotr Kowalski. Cube no 8, comprenait un système de capteurs de type theremin. Time machine 1980, prĂ©sentĂ©e au centre Pompidou en 1980, ce dispositif permettait au spectateur filmĂ© en vidĂ©o d'interrompre Ă  sa guise les courtes sĂ©quences et de les visionner sur deux Ă©crans simultanĂ©ment[15].
    • Kinoautomat, film interactif tchĂ©coslovaque de RadĂşz ÄŚinÄŤera.
  • 1968 : Les Ă©vènements de mai 1968, outre leur aspect social et politique ont eu un fort impact sur les modes de pensĂ©e dans la crĂ©ation artistique. « Les murs ont la parole », un des fameux slogans de l'Ă©poque, a imprĂ©gnĂ© tous les arts, le théâtre qui remettait en cause la fonction et la place du spectateur, la musique dĂ©couvrait l'Ă©lectro-acoustique, le paysage sonore et les dĂ©buts de l'interactivitĂ©, les arts plastiques, le happening… « ĂŠtre libre en 1968 c'est participer. »
  • 1969 :
    • Peter Vogel rĂ©alise ses premiers objets cybernĂ©tiques, modèles imaginaires de systèmes Ă©lectroniques en forme de sculptures, qui rĂ©agissent Ă  l'environnement et rĂ©pondent Ă  la lumière. Il rĂ©alise dès 1979 une sĂ©rie de grandes installations musicales interactives : Die Klangwand (les Murs Sonores) devant lesquels danseurs et participants projetant leur ombre dĂ©clenchent un processus de lumière et son qui se rĂ©percute et s'intensifie Ă  l'infini[16].
    • Myron Krueger crĂ©e les premiers espaces interactifs Glowflow, 1970 Videoplace[17].
    • Fred Forest : Interrogation. Installation interactive vidĂ©o et informatique. Messe Ă©lectronique dans une chapelle gothique. Mise en relation du « savoir » du PassĂ© avec le « savoir » du PrĂ©sent… Conception/rĂ©alisation : Fred Forest. CrĂ©ation musicale: Luc Ferrari. Textes : Georges Elgozy. Chapelle gothique Sainte-Croix, Tours. Cofondateur du Collectif d'art sociologique en 1974[18] - [19].
  • 1970 :
    • Erkki Kurenniemi : the DIMI-A ou Digital Music Instrument - Associative memory, puis en 1971 the DIMI-O, premier dispositif musical numĂ©rique, pilotĂ© par camĂ©ra vidĂ©o[20].
    • Edward Ihnatowicz: The Senster, une sculpture Ă©lectromĂ©canique et cybernĂ©tique, ressemblant Ă  une girafe qui s'approche ou s'Ă©loigne du public en fonction des bruits captĂ©s par des microphones et du mouvement dĂ©tectĂ© autour d'elle. La commande des vĂ©rins hydrauliques Ă©tait assurĂ©e par un programme informatique[21].
  • 1971 :
    • Vermilion Sands roman de J. G. Ballard. « Vermilion Sands, a Ă©crit Ballard, c'est la banlieue exotique de mon esprit. DĂ©sert, mer de sable, lacs fossiles, rĂ©cifs de quartz. Paysage abstrait semblable Ă  ceux peints par Dali ou Max Ernst. Vermilion Sands est une bizarre station balnĂ©aire auprès d'un ocĂ©an de sable, oĂą l'on Ă©coute la musique des fleurs et le chant des sculptures soniques, oĂą les poètes se servent de machines Ă  poĂ©sie, oĂą l'on sculpte les nuages, oĂą l'on habite des maisons façonnĂ©es par l'inconscient, oĂą l'on porte des vĂŞtements vivants… »
    • Roger Lafosse et Pierre Henry : CorticalArt Pierre Henry : Mise en musique du corticalart de Roger Lafosse. Mise en musique des ondes cĂ©rĂ©brales[22].
  • 1972 : Jacques Dudon. La synthèse photosonique a Ă©tĂ© inventĂ©e par Jacques Dudon en 1972, puis brevetĂ©e en 1985, annĂ©e Ă©galement du premier concert photosonique en public, Ă  l'Ă©glise des Angles, près d’Avignon[23].
  • 1973 : Jean-Pierre Balpe. A participĂ© Ă  la crĂ©ation de l’ALAMO (Atelier de LittĂ©rature AssistĂ©e par la MathĂ©matique et les Ordinateurs) LittĂ©rature gĂ©nĂ©rative[24].
  • 1975 : Michel Waisvisz. instrument musical tactile miniature: Crackle Box[25].
  • 1976 : David Rosenboom (Biofeedback) Brainwave Music. Mise en musique des ondes cĂ©rĂ©brales[26].
  • 1980 : Louis Dandrel. « Jardins Musicaux », « Clepsydre », bassin de la GĂ©ode du parc de la Villette. Espaces Nouveaux, Diasonic, Ircam design sonore[29].
  • 1980 : Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Pierre Leloup. « Sonopticon » prĂ©sentĂ© Ă  la TĂŞte Galerie de ChambĂ©ry en . Espace sonore et visuel en interaction avec les mouvements des visiteurs[30].
  • 1982 : Jean-Robert Sedano et Solveig de Ory. « Musique de Corps » Ă  Amiens en juin 1982 dans une structure gonflable de Hans Walter MĂĽller. Dispositif utilisant une camĂ©ra vidĂ©o produisant de la musique grâce aux mouvements du public[31].
  • 1982 : Tom De Witt : « Pantomation system » prĂ©sente un dispositif d'analyse des mouvements en temps rĂ©el, assez proche de celui de videoplace. Un mime manipule des objets virtuels simples qui apparaissent sur un Ă©cran[32].
  • 1982 : CrĂ©ation de la norme MIDI. CrĂ©Ă©e en 1982 par des constructeurs d'instruments de musique Ă©lectronique, la norme MIDI ( Musical Instrument Digital Interface) grâce Ă  une interface standard rend possible l'interconnexion et la communication des synthĂ©tiseurs, des sampleurs (Ă©chantillonneurs), des ordinateurs, des sĂ©quenceurs, des boites Ă  rythmes, des effets, des magnĂ©tos, etc. entre eux.
  • 1983 : David Rokeby. « Reflexions » at Open House, Ontario College of Art, Toronto, Canada. Espace musical utilisant une chambre noire[33].
  • 1983 : Jeffrey Shaw : « Point de vue » 1983, « Paysage narratif » 1985. Dans « La citĂ© lisible » 1989, le visiteur « parcourt » sur une bicyclette fixĂ©e au sol les rues d 'une ville virtuelle[34].
  • 1983 : Naissance d'Internet. Le concept d'Internet (rĂ©seau des rĂ©seaux) date de 1973 et la date officielle de naissance souvent retenue est le , jour oĂą l'ARPANET (Advanced Research Projects Agency NETwork) de 1969 est passĂ© du protocole NCP au TCP/IP. Dès le dĂ©but des annĂ©es 1980, Arpanet explose en deux rĂ©seaux distincts : NSFnet (National Science Foundation Network), qui donnera naissance Ă  l'Internet actuel et MILNET (le rĂ©seau militaire).
  • 1983 : Erik Samakh, 1983 Lieu d'Ă©coute, Symposium de sculptures en granit du Limousin, Ile de Vassivière
  • 1984 : Jean-Louis Boissier : Dans « Le bus », 1984, le visiteur prend place dans un tronçon de vrai autobus parisien. Par la fenĂŞtre, dĂ©file un paysage vidĂ©o. Si le passager appuie sur le bouton de demande d'arrĂŞt le dĂ©filement s'interrompt et il lui est alors possible de dĂ©couvrir les rues adjacentes, les immeubles et mĂŞme leur intĂ©rieur[35].
  • 1984 : Jacques Serrano « l'interactif spatio-musical » pour le mĂ©tro de Marseille[36]. En 1988, Jacques Serrano rĂ©alise aussi Cigale, installation musicale interactive, avec Antoine Schmitt comme programmeur.
  • 1986 : «SOUND=SPACE » rĂ©alisĂ© par LIMCA, studio de recherche en informatique musicale Ă  Auch (Gers) par Philippe Prevot et Daniel Bisbau[38].
  • 1986 : Miller Puckette RĂ©alise le « patcher » Logiciel de traitement du son pour la 4X de l'Ircam, puis en 1990, toujours pour l'Ircam : Max-MSP (En rĂ©fĂ©rence Ă  Max Mathews), logiciel de programmation sonore modulaire, et en 1995: Pure Data, clone de Max-MSP, logiciel libre de programmation sonore modulaire[39].
  • 1986 : Adobe Director: Logiciel de crĂ©ation multimĂ©dia permettant de rĂ©aliser des programmes et des jeux interactifs sur l'Ă©cran de l'ordinateur. C'est sous Director qu'ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s la plupart des classiques du CD-ROM.
  • 1990 : Alain de Filippis: Artiste sonore indĂ©pendant et compositeur qui a rĂ©alisĂ© de nombreuses expĂ©riences et bricolages musicaux. Ses installations proposent souvent au public une participation active : l'exposition « Petites Musiques de Bruits » prĂ©sente un instrumentarium insolite qui revisite avec humour l'histoire des musiques sĂ©rieuses.
  • 1992 : Christian Möller : Kinetic Light Sculpture Reactive facade at the Zeilgallery in Frankfurt. Installation lumineuse et sonore interactive[40].
  • 1992 : Jacques RĂ©mus (« Manorine », DĂ©veloppĂ©e depuis 1992, la « CamĂ©ra Musicale » est un instrument « immatĂ©riel », issu d'une interface conçue par Sylvain Aubin)[41].
  • 1992 : Jean-NoĂ«l MontagnĂ©, « Ultra pas connus», CEP Decorati, Milano (Italie), sept. / oct. 1992. Premières Ĺ“uvres interactives et sensitives. PrĂ©sentation du projet d'Ĺ“uvre sensitive monumentale « Horla » « Voie rapide», , Interaction sensitive avec les voitures d'une autoroute urbaine, Nice[42].
  • 1993 : Bill Spinhoven : « I/Eye », Sur un Ă©cran surmontĂ© d'un dispositif visuel, l'image immobile d'une paupière close. Le spectateur s'approche, la paupière se lève, l'Ĺ“il fixe le « regardeur ». Si ce dernier se dĂ©place latĂ©ralement, l'iris de l'Ĺ“il suit le mouvement, c'est la machine qui observe l'humain[44].
  • 1993 : Karl Sims : « Genetic Images ». L'auteur de Particle dreams rĂ©alise ici un dispositif interactif entre le spectateur-acteur et le dĂ©veloppement de formes de synthèse en mutation sur une sĂ©rie d'Ă©crans[45].
La série des « Grandes Questions » : Le Diable est-il courbe, 1995, Maurice Benayoun, installation interactive de réalité virtuelle
  • 1994 :
    • Philippe MoĂ«nne-Loccoz, le système IRISIS, vidĂ©o-musical, a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par Christian Helfenstein et Adrien Lefèvre et l'ESIA (École SupĂ©rieure d'IngĂ©nieurs d'Annecy crĂ©Ă©e en 1993).
    • Fondation du collectif Incident.net
  • 1995 :
    • Grâce Ă  la version Multicast du GĂ©nĂ©rateur PoĂŻĂ©tique, Olivier Auber rĂ©alise la première expĂ©rience mondiale d'interaction collective temps rĂ©el sans l'intermĂ©diaire d'un centre quel qu'il soit (aucun serveur central).
    • Laurie Anderson, « Puppet Motel », CD-Rom Voyager[47]
    • Agnès Poisson et Daniel Bisbau. « Plancher Musical » crĂ©Ă© Ă  Die (DrĂ´me) par l'association PrĂ©ludes[48].
    • Maurice Benayoun : Le Tunnel sous l'Atlantique. Installation de tĂ©lĂ©virtualitĂ© reliant le Centre Pompidou au musĂ©e d'art contemporain de MontrĂ©al. GĂ©nĂ©ration dynamique de l'espace 3D, Image vidĂ©o incrustĂ©e en temps rĂ©el dans l'espace virtuel partagĂ©e, gestion dynamique de la base de donnĂ©es images par analyse du comportement, musique spatialisĂ©e interactive Martin Matalon[46]
    • Sophie Lavaud : « Centre-lumière bleue », 1995. Dans cette installation de rĂ©alitĂ© virtuelle l'auteur propose au spectateur de plonger dans l'Ă©paisseur de la matière picturale et de se dĂ©placer Ă  travers ses diffĂ©rentes strates[49].
    • Alberto Sorbelli : « Just From Cynthia », CD-Rom interactif, Collection Centre Georges Pompidou. RĂ©alisĂ© en collaboration avec de nombreux artistes sous la direction d'Alberto Sorbelli[50]
  • 1997 :
    • Jean-Jacques BirgĂ©, « Carton », CD-Rom GRRR[51]
    • Maurice Benayoun, « World Skin, un safari photo au pays de la guerre », installation immersive de rĂ©alitĂ© virtuelle (CAVE) avec appareils photographiques et imprimante[46],
    • Tom Demeyer. Big Eye (Steim) « At Digital Dancing 1997 ». Installations interactives[52].
    • Antoine Schmitt : « avec tact », site web tactile très interactif[53].
    • JosĂ© Le Piez : Arbrassons. Sculptures sonores de JosĂ© Le Piez. Elles utilisent un procĂ©dĂ© acoustique unique qu’il a dĂ©couvert et dĂ©veloppĂ©. Elles rĂ©agissent au simple glissement d’une main Ă  la surface d’une partie cylindrique entaillĂ©e de lames sonores vibrantes, Ă©mettant des sons d’oiseaux ou de flĂ»te. Ce procĂ©dĂ© est classĂ© parmi les idiophones, il est similaire Ă  celui de l’orgue de cristal[54].
  • 1998 : Jean-Jacques BirgĂ© et Antoine Schmitt, Machiavel, scratch vidĂ©o interactif de 111 boucles vidĂ©o et objet comportemental rĂ©agissant au plaisir et Ă  l'ennui[55]
  • 1999 :
    • EyesWeb, Logiciel libre et gratuit, permettant l'interaction au moyen de la vidĂ©o, Laboratoire d'Informatique Musicale, universitĂ© de Genova, Italie. AssociĂ© Ă  Pure Data (Ă©galement libre et gratuit), il permet de crĂ©er relativement facilement des environnements sonores interactifs[56].
    • Antoine Denize, « Machines Ă  Ă©crire », CD-Rom Gallimard[57].
    • Jean-Jacques BirgĂ©, FrĂ©dĂ©ric Durieu, Murielle Lefèvre : Alphabet, CD-Rom NHK-Educational d'après Kveta Pacovska[58]
  • 2000 : Nicolas Clauss, peintre autodidacte, pose les pinceaux en 2000 pour se consacrer exclusivement Ă  la toile du net et aux projets multimĂ©dia. Cofondateur du site lecielestbleu.org, il crĂ©e son propre espace de crĂ©ation, le site flyingpuppet.com en 2001[59].
  • 2002 : Music2eye NOEMI (2002), une sculpture musicale interactive. Sur-natures (2003-2007) un travail de collaboration avec Miguel Chevalier[61].
  • 2002 : Le Petit Chaperon Rouge (2002), utilisation par l'artiste numĂ©rique Florent Aziosmanoff de trois robots autonomes (Aibo ERS 210 - Sony) en interaction libre avec le public sur les trottoirs des villes et dans les jardins publics. Il inaugure un champ d'expression spĂ©cifique qu'il nomme le "living art".
  • 2003 : Sophie Lavaud commence son projet « Matrice Active » qu'elle dĂ©veloppe avec des scientifiques comme Yves Demazeau, directeur de recherche au CNRS en informatique et qui vise Ă  transformer des peintures existantes en ce qu'elle appelle des « Tableaux-Systèmes-Dynamiques ». Ces travaux interrogent le medium « peinture » et la notion de « champ pictural » dans des perspectives renouvelĂ©es, grâce, notamment Ă  l’utilisation de la RĂ©alitĂ© Virtuelle[62].
  • 2005 :
    • Reactable. SynthĂ©tiseur modulaire contrĂ´lĂ© de manière optique Ă  la surface translucide d'une table, crĂ©Ă© par Sergi JordĂ , Martin Kaltenbrunner, GĂĽnter Geiger et Marcos Alonso. Le prototype final de la Reactable est prĂ©sentĂ© pour la première fois Ă  la Foire AES de Barcelone (Espagne)[63]
    • Maurice Benayoun : « Cosmopolis ». Installation interactive de 25 m de diamètre sur le dĂ©veloppement urbain comprenant 12 tĂ©lescopes de rĂ©alitĂ© virtuelle et un panorama gĂ©ant de 12 Ă©crans. Le dispositif fait appel au concept de « mĂ©moire rĂ©tinienne collective » qui permet de peindre collectivement avec son regard[46].
  • 2009 : Derrick Giscloux : Digital Washboard. Cette installation Ă©tonnante, bien que reposant sur un dispositif Ă  priori banal (Ă©cran, vidĂ©o-projecteur, sonorisation) renouvelle fortement la relation entre son et image. FondĂ©e sur des procĂ©dĂ©s de vision par ordinateur, l'Ĺ“uvre, qui se situe entre instrument sonore Ă  retour visuel et jeu esthĂ©tique, place le visiteur comme le sujet/objet central du discours esthĂ©tique[64].
  • 2011:
    • SavageStreetGaming: Utilisation du dispositif Kinect couplĂ© Ă  un vidĂ©oprojecteur permet aux passants de la Rue Sainte-Catherine (Bordeaux) de plonger et d’interagir dans un monde virtuel[65].
    • Une sculpture interactive de l’artiste Milène Guermont est intĂ©grĂ©e aux murs extĂ©rieurs du nouveau gymnase de Sainte Marie de Neuilly. Elle s’intitule M.D.R. (Mur De Rires). Elle est formĂ©e de cinq modules en BĂ©ton Cratères (invention de Milène Guermont bĂ©nĂ©ficiant d’un brevet) et en BĂ©ton Polysensoriel. Ce dernier Ă©met des sons de rires en fonction du champ magnĂ©tique de la personne qui le touche. Cette Ĺ“uvre est rapidement surnommĂ©e le « mur qui rigole » par les Ă©lèves. Ă€ l’occasion du centenaire de l’école, des nouveaux sons sont intĂ©grĂ©s Ă  l’œuvre.
  • 2012 : Jean-Jacques BirgĂ© et Nicolas Clauss crĂ©ent La machine Ă  rĂŞves de Leonardo da Vinci pour iPad[66].
  • 2015 : le couple d'artistes Scenocosme reçoit le « Human Interface Award » : prix dĂ©cernĂ© par le musĂ©e Phaeno en Allemagne, pour leur sculpture « matières sensibles » qui utilise leur processus de « marqueterie interactive » permettant de dĂ©finir des zones sonores et interactives invisibles sur de fines feuilles de bois[67].

Bibliographie

  • (fr) Jean-Robert SĂ©dano, L'art interactif en jeu , Un livre interactif avec QR codes et anaglyphes, (), Éditions Ludicart, (ISBN 978-2-9555803-0-1)
  • (fr) Lavaud Sophie, De la peinture aux scĂ©nographies interactives , rĂ©Ă©dition de la thèse de doctorat de l'universitĂ© paris 1 (), Editions Akademikerverlag GmbH & Co. KG, , (ISBN 978-3-8417-8119-2)
  • (fr) Dominique Moulon, Art Contemporain, Nouveaux MĂ©dias, Nouvelles Ă©ditions Scala, Paris 2011, (ISBN 978-2359880380)
  • (fr) Dominique Moulon, Tim Murray, Jean-Baptiste Barrière, Jean-Pierre Balpe, Derrick de Kerckhove, Oliver Grau, Maurice Benayoun, Open Art, Nouvelles Ă©ditions Scala, 2011, (ISBN 978-235-988046-5)
  • (fr) (en) Maurice Benayoun, The Dump, 207 hypothèses pour un passage Ă  l'acte, Fyp Ă©ditions, , (ISBN 978-2916571645)
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  • (fr) Sandrine Baranski, La musique en rĂ©seau, une musique de la complexitĂ© ?, Editions universitaires europĂ©ennes, La musique en rĂ©seau
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  • (fr) Florent Aziosmanoff Living art, fondations - Au cĹ“ur de la nouvelle Ă©conomie Éditions du CNRS, Paris, 2015. PrĂ©face d'Edmond Couchot, cofondateur de l'ATI UniversitĂ© Paris-8 (ISBN 978-2-271-08323-4)
  • (fr)Florent Aziosmanoff Living art, l'art numĂ©rique Éditions du CNRS, Paris, 2010. PrĂ©face de Glorianne Davenport, cofondatrice du MIT Media Lab, Boston. (ISBN 978-2-271-06916-0)
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Notes

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  2. Jean-Louis Boissier ICHIM 05 - Digital Culture & Heritage / Patrimoine & Culture Numérique, BNF 21-23 septembre 2005, http://www.archimuse.com/publishing/ichim05/Boissier.pdf
  3. « olats.org », sur www.olats.org (consulté le )
  4. « Artifices 4 - Jérôme Glicenstein, La place du sujet dans l'oeuvre interactive », sur www.ciren.org (consulté le )
  5. Marcel Duchamp, discours d'avril 1957:http://fr.encarta.msn.com/media_102623922_761591701_-1_1/Marcel_Duchamp_(discours_avril_1957).html/
  6. "Poème Pi-anoté" présenté à la Cité des sciences et de l'industrie -La Villette- Paris, expos Arts et Maths de 1986 à 1989: http://www.ludicart.com/historique/Pi-anot%E9/Pi-anot%E9.html
  7. ISEA: http://www.isea-web.org/
  8. Médiathèque de l'IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique Musique.
  9. Tour Spatiodynamique Cybernétique de 1955.
  10. Biographie de Nicolas Schöffer.
  11. IA sur le site de l'université Lille-3.
  12. Le GRAV sur le site d'Artmag.
  13. Sur Ivan Sutherland.
  14. Source.
  15. Biographie de Piotr Kowalski sur le site de la commune de Montrouge.
  16. Ĺ’uvres de Peter Vogel.
  17. Ĺ’uvres de Myron Krueger.
  18. Biographie de Fred Forest.
  19. Ĺ’uvres de Fred Forest.
  20. Ĺ’uvres de Erkki Kurenniemi.
  21. Ĺ’uvres de Edward Ihnatowicz.
  22. Corticalart.
  23. Synthèse photosonique sur le site de Jacques Dudon: http://aeh.free.fr/
  24. Biographie de Jean Pierre Balpe: http://www.manuscrit.com/Edito/invites/Pages/MarsMulti_TrajectoiresBalpe.asp
  25. Crackle Box de Michel Waisvisz: http://www.crackle.org/CrackleBox.htm
  26. Biographie de David Rosenboom : http://music.calarts.edu/~david/bio/longer.htm
  27. Biographie de Iannis Xenakis : http://www.musicologie.org/Biographies/xenakis_iannis.html
  28. L'UPIC : http://membres.lycos.fr/musicand/INSTRUMENT/DIGITAL/UPIC/UPIC.htm
  29. Biographie de Louis Dandrel: http://resonances2002.ircam.fr/bio.php3?id_article=182
  30. Ĺ’uvres de Jean-Robert SĂ©dano et Solveig de Ory : http://www.ludicart.com/historique/Sonopticon/Sonopticon.html
  31. Ĺ’uvres de Jean-Robert SĂ©dano et Solveig de Ory : http://www.ludicart.com/historique/Musique%20de%20Corps/Musique_de_Corps.html
  32. Ĺ’uvres de Tom De Witt: http://www.comm.uqam.ca/~GRAM/A/comm/050.html#target_02
  33. Ĺ’uvres de David Rokeby :http://homepage.mac.com/davidrokeby/reflex.html
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  36. Source in L'espace, musique-philosophie Par Jean-Marc Chouvel, Makis Solomos, Centre de documentation de la musique contemporaine, Groupe de recherches en poïétique musicale Collaborateur Jean-Marc Chouvel. Publié par L'Harmattan, 1998. (ISBN 2-7384-6593-5), 9782738465931, Jean-Yves Bosseur p. 348.
  37. Vidéo INA Pavillon Chromatique :http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CAB86025641/montsouris-kiosque-a-musique.fr.html
  38. Studio LIMCA :http://easyweb.easynet.co.uk/nour-rolf/prgm4.html#MAEDCHEN
  39. Programmes de Miller Puckett : http://freesoftware.ircam.fr/article.php3?id_article=7
  40. Œuvres de Christian Möller: http://www.christian-moeller.com/display.php?project_id=14
  41. Ĺ’uvres de Jacques RĂ©mus: http://www.mecamusique.com/
  42. Œuvres de Jean-Noël Montagné : http://www.artsens.org/bio.html
  43. Ĺ’uvres de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau : http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/sommerer_mignoneau.html
  44. Ĺ’uvres de Bill Spinhoven: http://www.spinhoven.nl/
  45. Ĺ’uvres de Karl Sims : http://www.genarts.com/karl/
  46. Ĺ’uvres de Maurice Benayoun: http://www.benayoun.com/
  47. Puppet Motel de Laurie Anderson: http://www.olats.org/reperes/offline/aout2003/puppetMotel.shtml
  48. Œuvres de Agnès Poisson et Daniel Bisbau : http://dbludes.club.fr/index.html
  49. Ĺ’uvres de Sophie Lavaud : http://ww3.ac-poitiers.fr/arts_p/b@lise16/pageshtm/interact.htm
  50. « Just From Cynthia » d'Alberto Sorbelli : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Edition.nsf/Docs/IDEB2B061592F080C3C125689A0051A81F?OpenDocument
  51. Œuvres de Jean-Jacques Birgé : http://www.drame.org/BirgeBio/birgeaccueil.html
  52. Ĺ’uvres de Tom Demeyer : http://art.net/~dtz/scott2.html
  53. « avec tact » de Antoine Schmitt : http://www.gratin.org/avectact/
  54. Œuvres de José Le Piez : http://www.creathlon.com/l_sits/arbrasson/
  55. Machiavel de Jean-Jacques Birgé et Antoine Schmitt : http://www.machiavel.net
  56. Logiciel EyesWeb : http://www.infomus.dist.unige.it/
  57. Ĺ’uvres de Antoine Denize: http://a.denize.free.fr/mezig/page-multimedia.html
  58. Œuvres de Frédéric Durieu : http://www.lecielestbleu.org
  59. Biographie de Nicolas Clauss : http://www.somnambules.net/bios.htm
  60. Le Trésor des Nibelungen, communiqué : http://km2.net/aplush/nibelungenmuseum/communique/sommaire.htm
  61. Ĺ’uvres de Miguel Chevalier : http://www.music2eye.com/noemi/indexfr.htm
  62. Documentation de l'Ĺ“uvre : http://www.sophielavaud.org/?p=62
  63. Reactable sur le site de l'université Pompeu Fabra de Barcelone.
  64. Digital Washboard, 1re installation de la série A/V @ ARTS.
  65. SavageStreetGaming https://www.youtube.com/watch?v=Or0tu8L--Qk
  66. La machine à rêves de Leonardo da Vinci, Cité des sciences et de l'industrie.
  67. Human Interface Award - Phaenomenale 2015, musée Phaeno.
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