Aroffe
Aroffe (/a.ʁɔf/) est une commune française située dans le département des Vosges en région Grand Est.
Aroffe | |
L'église Saint-Sulpice à Aroffe. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Neufchâteau |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Ouest Vosgien |
Maire Mandat |
Agnès Foray 2020-2026 |
Code postal | 88170 |
Code commune | 88013 |
Démographie | |
Gentilé | Aruffiens, Aruffiennes |
Population municipale |
89 hab. (2020 ) |
Densité | 10 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 24′ 06″ nord, 5° 54′ 00″ est |
Altitude | 370 m Min. 347 m Max. 460 m |
Superficie | 8,51 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Mirecourt |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Localisation
Située à la frontière des Vosges, Aroffe est facilement repérable sur une carte car son territoire dessine une hache (voir carte ci-dessus).
Avec un climat semi-continental, les étés sont très chauds et les hivers très froids. Le village d'Aroffe se situe entre trois collines qui sont recouvertes de forêts et il est traversé par la rivière Aroffe. Celle-ci prend sa source à Trames fontaine sur le territoire de Beuvezin, en limite de Tramont-Lassus.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Aroffe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (67,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (47,2 %), forêts (31,7 %), zones agricoles hétérogènes (16,4 %), terres arables (3,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom du village viendrait d'un énorme rocher situé a l'est du village en direction de Soncourt
Arupea
Aruffiam(735)
Arufie
Histoire
L'histoire du village d'Aroffe se conjuge avec celle de la rivière éponyme au bord de laquelle il se situe[8] - [9]. Les incertitudes sont nombreuses quant à l'époque de création du village mais des vestiges découverts à proximité, sur le territoire de la commune de Gémonville, indique que cette région a bien été habitée par les Gaulois. L'âge des premières habitations remonterait ainsi aux alentours du Ier ou IIe siècle av. J.-C.. La Gaule belgique passe sous domination romaine au cours du Ier siècle av. J.-C. et cette longue époque gallo-romaine ne laissera aucun vestige à Aroffe, la plupart des pierres étant récupérées au cours des siècles comme matériaux de construction des maisons médiévales.
- Le Moyen Âge, siècle de légendes à Aroffe
En 476 apr. J.-C., les hordes de barbares pillant tout envahissent la Gaule. Les Mérovingiens fondent une dynastie. Leur conversion au christianisme aura une conséquence sur la population et sur les légendes d'Aroffe. Très tôt commence dans le village d'Aouze la chasse aux sorcières. Et une légende en sortira, légende qui a sa part de vérité. Elle commence en pleine chasse de sorcières à Aouze. Un habitant d'Aroffe, paysan comme la plupart, après avoir assisté à un procès de sorcières, repartit dans son village. Mais au même moment, un sorcier qui avait échappé au massacre jeta un sort à l'habitant d'Aroffe. Celui-ci se retrouva suspendu dans les airs. À ce moment, il pria la sainte Vierge de le faire descendre en contrepartie de quoi il construirait une chapelle. Son vœu fut exaucé et il construisit la chapelle à l'endroit où il retomba, entre Aroffe et Soncourt, sur l'une des trois collines d'Aroffe : la colline de Chaplemont.
Une autre légende se racontait dans le village sous forme de leçon religieuse. Celle-ci se déroule un dimanche, jour de repos. Un paysan amenait du foin en haut de l'une des collines quand tout à coup la sainte Vierge lui apparut. Elle lui demanda de rentrer chez lui car le dimanche était jour de repos. Le paysan continua à monter alors la sainte vierge lui prophétisa qu’il ne pourrait pas monter cette colline avec ses deux ânes. Il fallut tous les chevaux et les ânes du village pour qu'il puisse monter la colline.
La période du Moyen Âge ne fut pas qu'une période de légende. Dans la seconde partie du XVIe siècle, une église fut édifiée alors que le vilalge comptait déjà la présence d'une chapelle. Cette église fut achevée en 1528 avec la pose d'une verrière remarquable.
À l'instar des villages environnant, Aroffe relevait du diocèse de Toul et dépendait de Vicherey qui disposait d'un château autrefois visité par le roi Dagobert qui aimait s'y reposer.
- La Révolution et le XIXe siècle
En 1793 : pendant la période de la Révolution, la chapelle est détruite et pillée ; les pierres serviront à construire le reste de l'église et les terres sont vendues. Au XIXe siècle commence la révolution industrielle. Une tuilerie est construite ; elle marchera à plein régime jusqu'au XXe siècle. Un moulin pour faire la farine est construit, il fonctionnera jusqu'à la mort du boulanger pendant la guerre 1939-1945.
- XXe et XXIe siècles
Au début du siècle est construit un cinéma animé par un curé. La guerre 1914-1918 marque beaucoup Aroffe. Mais ce n'est rien comparé à la Seconde Guerre mondiale ; le village est occupé. L'abbé Mathis curé d'Hennezel sera torturé et ne survivra pas à son supplice. Le boulanger est déporté et ne reviendra pas. Des Polonais se réfugient dans les forêts. Maurice Gérard, un habitant, après avoir sauvé un parachutiste anglais et ayant manqué le couvre-feu, sera lui aussi déporté en camp de concentration ; il sera délivré par les Russes. Après la guerre, Le village subit un exode rural prononcé : le cinéma et le bar ferment et ne subsiste que le garage.
Politique et administration
Population et société
Démographie
Les habitants sont nommés les Aruffiens et les Aruffiennes [11].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].
En 2020, la commune comptait 89 habitants[Note 2], en diminution de 1,11 % par rapport à 2014 (Vosges : −2,99 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Dans les forêts et sur les trois collines entourant le village, il est possible de trouver de petites étoiles minérales à l'instar de celles qui affleurent le sol de la colline de Sion.
- Grotte du Haut-du-Mont : cette grotte, appelée Trou de la Graiotte ; d'une profondeur de 16 m, elle se situe à une altitude de 400 m et à une distance de 1 200 m de l'église[16].
- Vieux moulin en bordure de village.
- Lavoirs dont l'un demeure en état d'usage.
- Église Saint-Sulpice[17].
- Croix et symboles religieux fréquents dans le village :
- maison au Retable dont la façade est ornée d'une scène sculptée dans laquelle les douze apôtres entourent Jésus crucifié[18] ;
- nombre de façades de maisons disposent également de niches abritant chacune une statue mariale ;
- croix-calvaire de l'église[19] ;
- croix de chemin en pierre du XVIe siècle qui a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [20] - [21].
- Maison au retable.
- L'église Saint-Sulpice.
- Lavoir dans la rue principale.
- Lavoir dans la rue de l'église.
- Croix de chemin, classée Monument historique.
Héraldique
Blasonnement :
D'or à la bande ondée d'azur chargée d'un poisson d'argent entre deux feuilles de chêne du même, accompagnée en chef par un calvaire de gueules et en pointe par une roue de moulin du même.
Commentaires : La bande ondée et le poisson symbolisent l'Aroffe, rivière qui a donné son nom au village. Le calvaire et la roue de moulin indiquent des édifices de la localité. Les feuilles de chêne évoquent les forêts entourant Aroffe[22]. |
Pour approfondir
Articles connexes
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Le ruisseau d'Aroffe et le village d'Aroffe.
- Les caprices de l'Aroffe.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- https://www.habitants.fr/vosges-88
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- La grotte du Haut-du-Mont.
- Église Saint Sulpice (XVIe – XIXe siècles)
- Maison au Retable.
- Croix-calvaire de l'église.
- « Croix de chemin », notice no PA00107081, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- La Croix de chemin.
- Site de généalogie.
Liens externes
- INSEE, « Aroffe : chiffres clés publiés par l'INSEE. Dossier complet », sur Insee.fr (consulté le ).
- IGN, « Aroffe sur le site de l'Institut géographique national », sur IGN (consulté le ).
- INPN, « Inventaire du patrimoine naturel de la commune », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du Ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la Région Lorraine.
- Site de la Direction régionale de l’environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) et Carte globale Lorraine CARMEN - DREAL Grand Est.
- Archives paroissiales d’Aroffe (1730-1980).