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Argentavis

Argentavis magnificens • Argentin, Argentin magnifique

Argentavis magnificens
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution graphique.

Genre

† Argentavis
(Campbell & Tonni, 1980)

Espèce

† Argentavis magnificens
(Campbell & Tonni, 1980)

Argentavis est un genre éteint d'oiseaux, qui n'est connu que par l'espèce Argentavis magnificens (l'Argentin magnifique).

Tous les fossiles d'Argentavis magnificens ont été découverts en Argentine par Kenneth E. Campbell et Eduardo P. Tonni. Ils datent d'environ six millions d'années. Le nom Argentavis a été construit à partir du gentilé Argentin et du latin avis (« oiseau »), et magnificens est un adjectif latin signifiant « magnifique, magnificent ».

Avec une envergure de m pour un poids moyen de 72 kg, il s'agit d'un des plus grands oiseaux volants de tous les temps connus Ă  ce jour, seulement dĂ©passĂ© sans doute en envergure par Pelagornis sandersi. Il ressemblait Ă  un condor gigantesque, se dĂ©plaçant comme ce dernier essentiellement en planant car incapable de battre des ailes durant une longue pĂ©riode du fait d'une musculature de poitrine relativement peu dĂ©veloppĂ©e, choisissant des points Ă©levĂ©s pour faciliter son envol. Il vivait en AmĂ©rique du Sud au Miocène, il y a environ six Ă  huit millions d'annĂ©es[1].

Caractéristiques

Argentavis avait une envergure estimĂ©e pouvant atteindre les sept mètres. Cela en a fait le plus grand oiseau connu jusqu'Ă  ce qu'une autre espèce Ă©teinte, Pelagornis sandersi, ait Ă©tĂ© dĂ©crite en 2014 comme ayant des ailes de plus grande envergure (bien que ne pesant que 22 Ă  40 kilogrammes selon les estimations)[2] - [3]. Ă€ titre de comparaison, l'oiseau vivant ayant la plus grande envergure est l'albatros hurleur, avec une envergure de 3,60 mètres (12 pieds). Étant donnĂ© qu'Argentavis magnificens est connu pour ĂŞtre un oiseau terrestre, un autre point de comparaison est le condor des Andes, l'un des plus grands oiseaux terrestres existants, avec une envergure pouvant aller jusqu'Ă  3,2 mètres (10 pieds) et un poids jusqu'Ă  15 kg, qui est aussi un parent relativement proche d'Argentavis. Les estimations actuelles concernant l'Argentavis sont :

  • Longueur : 3,5 mètres ;
  • Envergure : 5,8 Ă  7 mètres ;
  • Taille : 1,7 Ă  2 mètres ;
  • Poids : 60 Ă  110 kg ;
  • Habitat : pampas de l'AmĂ©rique du Sud.

Paléontologie - fossiles

L'holotype a été décrit en 1980 par Kenneth E. Campbell et Eduardo P. Tonni sur la base d'un spécimen fossile découvert à Salinas Grandes de Hidalgo, dans la province de La Pampa en Argentine. Les restes comprennent un morceau de crâne, des fragments d'humérus et d'autres petits os. D'autres fossiles ont été répertoriés par les mêmes auteurs sur trois sites différents en 1995[4].

Paléobiologie

Vie

Reconstitution d'un Argentavis volant au-dessus de mammifères du Pléistocène : glyptodons et paresseux terrestre (Megatherium).

La comparaison avec les oiseaux existants suggère qu'il pondait un ou deux œufs d'une masse d'un peu plus d'un kilo chacun (plus petit qu'un œuf d'autruche) tous les deux ans. Les considérations climatiques rendent possible l'incubation des œufs pendant l'hiver, les parents partageant les tâches de couvade et d'approvisionnement en nourriture tous les quelques jours. Il est aussi probable que les jeunes aient été indépendants après seize mois bien que pas complètement mûrs, n'arrivant à maturité qu'à douze ans environ.

La mortalité devait aussi être très faible. En effet, pour maintenir une population viable, il faut que moins de 2 % des oiseaux meurent chaque année. Bien sûr, Argentavis n'a subi pratiquement aucune prédation, et la mortalité provient principalement de la vieillesse, des accidents et des maladies[5].

Vol

Du fait de la taille et de la structure de ses ailes, on a dĂ©duit qu'Argentavis magnificens volait principalement en planant, n'utilisant le vol Ă  battement d'ailes que pour de très courtes pĂ©riodes. Il est probable qu'il ait Ă©galement utilisĂ© les courants thermiques. On a estimĂ© que la vitesse minimale pour l'aile de Argentavis magnificens Ă©tait d'environ 11 mètres par seconde ou 40 kilomètres par heure (25 miles/h)[6] Cela est particulièrement vrai au dĂ©collage, qui aurait dĂ©pendu du vent. Bien que ses jambes aient Ă©tĂ© assez fortes pour lui donner un dĂ©but de course ou de saut, les ailes Ă©taient tout simplement trop longues pour battre efficacement jusqu'Ă  ce que l'oiseau soit assez haut du sol[7]. Cependant, les donnĂ©es sur le squelette suggèrent que les muscles de sa poitrine n'Ă©taient pas assez puissants pour permettre les battements des ailes pendant de longues pĂ©riodes[8]. Argentavis a peut-ĂŞtre utilisĂ© des pentes de montagne et les vents pour dĂ©coller, et pouvait probablement le faire Ă  partir d'un terrain mĂŞme en pente douce avec peu d'effort. Il a peut-ĂŞtre volĂ© et a vĂ©cu comme le condor andin moderne, en balayant de vastes Ă©tendues de terre en planant. Le climat des contreforts andins en Argentine au cours de la fin du Miocène Ă©tait plus chaud et plus sec qu'aujourd'hui, ce qui aurait d'autant plus aidĂ© l'oiseau Ă  rester au-dessus des accĂ©lĂ©rations thermiques.

Alimentation

Le territoire d'Argentavis faisait probablement plus de 500 km2, territoire qui Ă©tait passĂ© au crible pour trouver de la nourriture. Il est possible que cet oiseau ait utilisĂ© une direction gĂ©nĂ©ralement nord-sud pour ses vols afin d'Ă©viter d'ĂŞtre ralenti par les vents dĂ©favorables. D'un point de vue aĂ©rodynamique, cette espèce semble moins bien adaptĂ©e Ă  la prĂ©dation que ses proches. Il Ă©tait probablement nĂ©crophage et avait donc peut-ĂŞtre l'habitude de dĂ©rober leurs proies aux carnivores mĂ©tathĂ©riens comme Thylacosmilidae, comme le font parfois les lions. Contrairement aux condors existants et aux vautours, les autres espèces de Teratornithidae avaient gĂ©nĂ©ralement de longs becs d'aigle, ce qui laisse Ă  penser qu'ils Ă©taient des prĂ©dateurs actifs, moins pesants qu'Argentavis. Lors d'une chasse active, Argentavis magnificens fondait probablement de très haut sur sa proie, qu'il aurait gĂ©nĂ©ralement pu attraper, tuer et avaler sans atterrir. La structure du crâne suggère d'ailleurs qu'il a mangĂ© la plupart de ses proies entières plutĂ´t que de dĂ©chirer des morceaux de chair[7].

Dans la culture populaire

Il a également été popularisé par son apparition dans le jeu Ark: Survival Evolved.

Annexes

Liens externes

Bibliographie

  • Revue La Hulotte du mois de novembre 2009 (no 93).

Notes et références

  1. (en) Sankar Chatterjee, R. Jack Templin et Kenneth E. Campbell, Jr., « The aerodynamics of Argentavis, the world's largest flying bird from the Miocene of Argentina », 2007, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 104, no 30, p. 12398-12403. DOI Résumé Article
  2. Daniel T. Ksepka, « Flight performance of the largest volant bird », 2004, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 111, no 29, p. 10624–10629. Bibcode : 2014PNAS..11110624K. DOI 10.1073/pnas.1320297111. PMC 4115518. PMID 25002475.
  3. Dan Vergano, « Biggest Flying Seabird Had 21-Foot Wingspan, Scientists Say », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Vizcino S et Farina R, « On the flight capabilities and distribution of the giant Miocene bird Argentavis magnificens (Teratornithidae) », Letheia 32,‎ , p. 271-278. (ISSN 0024-1164, DOI 10.1111/j.1502-3931.1999.tb00546.x)
  5. Paul Palmqvist et Sergio F. Vizcaíno, « Ecological and reproductive constraints of body size in the gigantic Argentavis magnificens (Aves, Theratornithidae) from the Miocene of Argentina ». Ameghiniana, vol. 40, no 3, 2003, p. 379–385.
  6. Sergio F. Vizcaíno, Paul Palmqvist et Richard A. Fariña, « ¿Hay un límite para el tamaño corporal en las aves voladoras? » [Y a-t-il une limite à la taille des oiseaux volants ?]. Encuentros en la Biología, 2000, p. 64.
  7. Kenneth E. Campbell, Jr. et Eduardo P. Tonni, « Size and Locomotion in Teratorns (Aves: Teratornithidae) », The Auk, vol. 100, avril-juin 1983, p. 390–403.
  8. Ed Yong, « Argentavis, the largest flying bird, was a master glider », 2007, sur notexactlyrocketscience.wordpress.com.
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