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Arazi

Arazi, né le aux États-Unis en 1989 et mort dans l'état de Victoria, en Australie, le [1] - [2] est un cheval de course pur-sang anglais. Fils de Blushing Groom et de Danseur Fabuleux, par Northern Dancer, il fut l'un des meilleurs 2 ans de l'histoire des courses.

Arazi
Image illustrative de l’article Arazi
Casaque d'Allen Paulson

Père Blushing Groom
Mère Danseur Fabuleux
Père de mère Northern Dancer
Sexe Étalon
Naissance 4 mars 1989
Pays de naissance Drapeau des États-Unis États-Unis
Mort
Pays d'entraînement Drapeau de la France France
Éleveur R.Wilson Jr.
Propriétaire Allen E. Paulson
Cheikh Mohammed
Entraîneur François Boutin
Jockey Freddy Head
Gérald Mossé
Pat Valenzuela
Steve Cauthen
Rating Timeform 135
FIAH 130
Nombre de courses 14
Nombre de victoires 9
Gains en courses 1 008 726 â‚¬
Distinction Cheval de l'année en Europe (1991)
2 ans de l'année aux États-Unis (1991)
Meilleur 2 ans européen (1991)
Principales victoires Prix Morny
Prix de la Salamandre
Grand Critérium
Breeders' Cup Juvenile

Carrière de courses

Le phénomène Arazi

En 1989, l'homme d'affaires amĂ©ricain Allen E. Paulson, propriĂ©taire de nombreux champions (parmi lesquels le grand Cigar), se porte acquĂ©reur d'un foal de petite taille pour 350 000 dollars[3] dont la mère, une fille du chef de race Northern Dancer, fait dĂ©bourser Ă  Cheikh Mohammed Al Maktoum 1,4 million de dollars lors de cette mĂŞme vente[4]. Un an plus tard, il repasse sous le feu des enchères mais celles-ci ne grimpent que jusqu'Ă  300 000 dollars, ce qui pousse son propriĂ©taire Ă  le retirer[3]. BaptisĂ© Arazi, le poulain est envoyĂ© en France pour y ĂŞtre entraĂ®nĂ© par le maĂ®tre François Boutin, qui va façonner ce phĂ©nomène, l'un des plus stupĂ©fiants 2 ans de l'après-guerre.

1991 : l'année Arazi

Précoce, Arazi démarre son année de 2 ans très tôt et, après avoir été devancé par un autre futur très bon poulain de l'écurie Al Maktoum, Steinbeck, lors de ses débuts en mai, s'impose très rapidement comme le leader de sa génération. Mieux, un phénomène. Sous la monte de Freddy Head puis, à partir de sa troisième course, de Gérald Mossé, il remporte six des sept premières courses auxquelles il prend part dont le Prix Morny, le Prix de la Salamandre et le Grand Critérium, soit les classiques français pour les poulains de son âge. Non seulement il n'a pas d'adversaires à sa taille, mais surtout il gagne à chaque fois avec un style éblouissant : venant de l'arrière du peloton, il le transperce à la manière d'un projectile rougeoyant, faisant luire sa robe alezane et la clarté de la traine blanche qui orne son chanfrein. Arazi est sans conteste le meilleur poulain d'Europe, et son propriétaire rêve naturellement de porter son hégémonie sur le sol américain. L'objectif est arrêté, ce sera la Breeders' Cup Juvenile, qui se déroule cette année-là sur l'hippodrome de Churchill Downs, dans le Kentucky. Allen Paulson n'est pas le seul à rêver d'une victoire dans le grand rendez-vous de novembre. Le Cheikh Mohammed, qui n'est pas resté insensible aux exploits du phénomène, lui offre 9 millions de dollars pour acquérir 50 % du cheval. Marché conclu[5].

La Breeders' Cup Juvenile : "The Arazi moment"

Le , après la victoire d'Arazi dans la Breeders' Cup Juvenile, "Cheikh Mo" ne devait pas regretter d'avoir sorti le carnet de chèques. Ce que le protégé de François Boutin a fait ce jour-là est encore dans toutes les mémoires. Non seulement il avait prouvé qu'il était le meilleur cheval au monde, mais sa course reste la plus stupéfiante de l'histoire de la Breeders' Cup, et l'impression qu'y laissa le poulain sur le dirt de Chruchill Downs ne peut se comparer qu'à celle que fit Secretariat, dans les années 1970. C'est dire.

Arazi, qui n'a connu que l'herbe taillĂ©e au millimètre des hippodromes français, doit composer avec une double inconnue. D'une part, la Breeders' Cup Juvenile, longue de 1 700 m, se dispute corde Ă  gauche. D'autre part, mĂŞme si des essais concluants sont rĂ©alisĂ©s Ă  l'entraĂ®nement sur une piste en sable, il doit dĂ©buter sur le dirt, cette surface Ă©trange dont les projections de sable ont dĂ©routĂ© plus d'un cheval europĂ©en - d'ailleurs, la plupart des reprĂ©sentants du vieux continents qui ont jusqu'alors tentĂ© leur chance sur cette surface typiquement amĂ©ricaine s'y sont cassĂ©s les dents. Ajoutez Ă  cela qu'un long dĂ©placement transatlantique peut laisser des traces, et on mesure quels obstacles l'Ă©lève de François Boutin doit surmonter. Et puis Arazi se prĂ©sente devant la crème des poulains amĂ©ricains nĂ©s en 1989, une gĂ©nĂ©ration brillante, avec notamment le Californien Bertrando, futur cheval d'âge de l'annĂ©e 1993, qui vient de remporter facilement les Norfolk Stakes, ultime prĂ©paratoire Ă  la Breeders’ Cup Juvenile. Au dĂ©part se trouve Ă©galement le futur laurĂ©at des Preakness Stakes, Pine Bluff. En cas de victoire, Arazi serait le premier non-AmĂ©ricain Ă  remporter l'Ă©preuve.

Monté Pat Valenzuela, l'un des grands jockeys américains de sa génération qui a pour l'occasion délaissé son partenaire habituel Bertrando, Arazi se rend au départ de la course face à treize adversaires. Très vite, comme à son habitude, Bertrando prend les devants. Imprimant un rythme d'enfer, le poulain, reconnaissable entre tous avec son bonnet blanc, n'a pas l'intention d'attendre ses concurrents : trois ou quatre longueurs devant tout le monde, il file, il mange la piste. Et Arazi ? Il est en queue de peloton, loin, très loin du leader, à une douzaine de longueurs. C'est mal embarqué. Mais tout à coup le poulain semble se réveiller, comme si la course, jusqu'à ce moment, ne l'avait pas vraiment intéressé. Il s'étend, sa foulée s'allonge, les sabots cognent plus dur sur le dirt - il accélère. Très vite, les jockeys voient passer une flèche au cœur du peloton : c'est "The Arazi moment", qui restera dans les mémoires. Arazi dévore la piste au milieu du tournant, à chaque foulée il dépasse un concurrent, façon Maradona contre l'Angleterre 86, et s'approche de Bertrando, qui semblait filer vers une victoire aisée. À l'entrée de la ligne droite, on s'imagine assister à un mano à mano entre les deux stars. Même pas : Bertrando donne tout, Arazi fait du jogging, et lui passe sous le nez en quelques foulées. Pat Valenzuela ne s'efforce même pas de lui faire prendre la corde, il dépasse son adversaire à trois ou quatre épaisseurs de la lice, puis rabat tranquillement sa monture un peu plus loin, pour mieux goûter une ligne droite triomphale. Arazi ne cesse d'augmenter son avance et passe le poteau 5 franches longueurs devant Bertrando, lui-même détaché du peloton. C'est le plus gros écart jamais enregistré dans cette course.

Timeform ne s'y trompe pas, qui, sur la foi de cette performance, lui attribue le rating, exceptionnel pour un 2 ans, de 135. Le score hors normes de 139 octroyé cette année-là à Generous, auteur d'un formidable triplé Derby d'Epsom / Derby d'Irlande / King George, certes, mais qui a sombré dans l'Arc de Suave Dancer, semble presque anecdotique. Les handicapeurs de la FIAH, eux, lui décerne un 130, là aussi un score inédit pour un 2 ans. Malgré Generous, malgré Suave Dancer, Arazi est élu cheval de l'année en Europe en 1991, une première pour un 2 ans. Et il aurait dû, de l'avis général, réaliser le même exploit dans les Eclipse Awards, mais le titre de Cheval de l'année échoit finalement à Black Tie Affair pour son succès dans la Breeders' Cup Classic. Il se console avec un évident titre de 2 ans de l'année.

Les lendemains qui déchantent

Naturellement, la démonstration d'Arazi à Churchill Downs lui vaut les superlatifs les plus enthousiastes. Time le compare à Secretariat[6], une comparaison à laquelle souscrit Lucien Laurin, l'entraîneur du légendaire « Big Red »[7]. Le New York Times parle d'un cheval « mythique, presque mystique ». Il est illico installé grand favori de la 118e édition du Kentucky Derby, qui doit se dérouler sept mois plus tard. L'hiver sera long. Mais, premier accroc dans la carrière du crack, il doit subir à son retour des États-Unis une intervention chirurgicale pour retirer des petits fragments d'os qui se baladent au-dessus de son genou. L'opération est un succès, mais la convalescence d'Arazi, qui se passe à Lamorlaye, est plus longue que prévu[5].

Le Kentucky Derby

L'objectif est clair : après avoir Ă©tĂ© le premier cheval entraĂ®nĂ© en Europe Ă  remporter la Breeders’ Cup Juvenile, Arazi sera le premier Ă  gagner la plus mythique des classiques amĂ©ricaines : le Kentucky Derby. GĂ©rald MossĂ© Ă©tant parti faire carrière Ă  Hong Kong, François Boutin et les propriĂ©taires du poulain dĂ©cident de le confier dĂ©sormais au jockey Steve Cauthen, dernier laurĂ©at de la triple couronne amĂ©ricaine, en selle sur Affirmed, en 1978. Avant de s'envoler vers le Kentucky et de retrouver le théâtre de ses exploits, Churchill Downs, Arazi doit faire sa rentrĂ©e Ă  Paris. Son mentor choisit une course aisĂ©e, le Prix Omnium II, sur 1 600 m. Arazi s'impose facilement devant la poignĂ©e de tĂ©mĂ©raires qui a osĂ© s'aligner devant lui.

Depuis Silky Sullivan en 1958, aucun cheval n'avait été autant attendu pour le « Run for the roses » (surnom du Kentucky Derby). À l'aéroport de Louisville (Kentucky) où le crack débarque, les journalistes se pressent. Steve Cauthen pense qu'il est aussi bon qu'Affirmed, et Valenzuela, qui le montera à nouveau dans le Derby, affirme qu'il fera mieux que Sunday Silence, avec lequel il avait gagné le Derby en 1989. Pour tous les observateurs, la course est jouée d'avance. Et les interrogations portent davantage sur l'avenir d'Arazi que sur le derby lui-même. Après sa victoire à Churchill Downs, va-t-il tenter la triple couronne américaine, ou bien devenir le premier cheval à remporter le derby du Kentucky et celui d'Epsom ?

Poser la question ainsi, c’est toutefois faire l’impasse sur une interrogation dont les 2 000 m du Kentucky Derby, mĂŞme s’ils devaient ĂŞtre le théâtre d’une nouvelle envolĂ©e d'Arazi, ne garantissent en rien la rĂ©solution certaine : nul ne sait si le crack possède la tenue suffisante pour s'imposer sur 2 000 m et au-delĂ . Les 2 400 m des Belmont Stakes (troisième manche de la triple couronne), et a fortiori ceux du très compliquĂ© parcours d'Epsom demandent des aptitudes particulières, et rien ne dit qu'Arazi les possède, sinon que ses limites sont inconnues.

Avant de se demander si la classe pourra primer sur les aptitudes, il y a tout de même une course à gagner, et pas n'importe laquelle : malgré la présence de l'épouvantail français, les meilleurs 3 ans américains se sont donné rendez-vous dans le derby. Ils sont 18, c'est beaucoup, et cela signifie que le tirage au sort des numéros à la corde aura une grande importance. Pas de chance pour Arazi, qui hérite d'une épouvantable place au départ : le 17, complètement à l'extérieur. Malgré ce sévère handicap, Arazi part « écrasé d'argent » : le montant des paris sur les 17 autres candidats réunis n'atteint même pas la somme investie sur lui. Du jamais vu.

La course est lancĂ©e. Arazi musarde Ă  l'arrière du peloton – comme d'habitude. Peu après la mi-parcours, le moment tant attendu arrive : Arazi accĂ©lère, prend son envol. Comme en novembre, dans la Breeders' Cup Juvenile, il mange un Ă  un ses adversaires, et se rapproche irrĂ©sistiblement des leaders. Au moment de l'emballage final, il se tient en troisième position. Les 170 000 spectateurs de Churchill Downs hurlent et l'encouragent Ă  les faire revivre les mĂŞmes sensations que sept mois plus tĂ´t. Mais l'inimaginable se produit : Arazi ne progresse plus, il cale, il s'Ă©teint, et se laisse avaler par le peloton. Au passage du poteau, il est loin : huitième. Devant, Lil E.Tee remporte facilement l'Ă©preuve, mais on l'a Ă  peine remarquĂ©.

Que s'est-il passĂ© ? Chacun y va de son hypothèse pour justifier l'une des plus grandes surprises de l'histoire des courses. Cette opĂ©ration du genou subie pendant l'hiver (Ă  laquelle François Boutin ne semblait pas favorable) a-t-elle laissĂ© des traces sur l'organisme d'Arazi ? Sa prĂ©paration perturbĂ©e et l'unique course de rentrĂ©e – trop facile – qu'il a pu effectuer peuvent-elles expliquer cette dĂ©route ? Arazi n'a-t-il pas la tenue nĂ©cessaire pour s'imposer sur 2 000 m ? N'est-il tout simplement plus le mĂŞme cheval ?

Derniers feux

Après l'Ă©norme dĂ©sillusion du Kentucky Derby, il n'est plus question ni de Triple couronne, ni de Derby d'Epsom. Arazi est de retour en Europe. HĂ©las, il ne sera plus jamais le mĂŞme. Une tentative sur le mile d'Ascot dans les St. James's Palace Stakes en juin se solde par une modeste 5e place, indigne de lui. Mis au repos durant l'Ă©tĂ©, il rĂ©apparaĂ®t en septembre et se classe seulement 3e d'Arcangues dans le Prix du Prince d'Orange sur 2 000 m, preuve que cette distance n'est dĂ©finitivement pas la sienne. L'espoir renaĂ®t quand il retrouve le goĂ»t de la victoire dans le Prix du Rond-Point sur 1 600 m.

Une nouvelle expédition américaine est annoncée, et les foules se réveillent : Arazi va briguer une nouvelle victoire dans la Breeders' Cup, cette fois dans l'épreuve du mile, sur gazon. Malgré ses revers de fortune, le prestige du crack n'est pas atteint si l'on en croit la cote délirante que les turfistes lui octroient, en signe de dévotion. Arazi part grand favori, mais pas de miracle toutefois, là non plus : il termine à une piteuse 11e place, loin derrière le champion de la distance, Lure.

Cette fois, c'est terminé : Arazi se retire sur cette nouvelle déconvenue, les propriétaires décidant naturellement d'arrêter les frais et de ne pas entamer davantage son prestige. Que faut-il retenir de sa singulière carrière ? La fulgurante série de victoires conquises par le petit alezan, ou le goût amer des promesses les plus folles que des lendemains qui déchantent n'ont pas su tenir ? De ce mythique crack, peut-être faut-il ne se souvenir, tout simplement, que de ces deux minutes d'euphorie dont un jour de novembre il nous fit le cadeau : "The Arazi Moment".

Résumé de carrière

Date Hippodrome Pays Course Statut Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième Temps
1991, 2 ans
30 mai Chantilly Drapeau de la France France Prix d'Orgemont Maiden 1 000 m F. Head 2e / 6 2 ½ Steinbeck 0'59"10
12 juin Evry Drapeau de la France France Prix La Flèche Listed 1 200 m F. Head 1er / 4 3 Tabac 1'14"30
3 juillet Longchamp Drapeau de la France France Prix du Bois Gr. 3 1 000 m G. Mossé 1er / 4 3/4 Steinbeck 0'58"70
21 juillet Maisons-Laffitte Drapeau de la France France Prix Robert Papin Gr. 2 1 100 m G. Mossé 1er / 6 1 ½ Showbrook 1'05"50
18 août Deauville Drapeau de la France France Prix Morny Gr. 1 1 200 m G. Mossé 1er / 4 3 Kenbu 1'13"30
8 septembre Longchamp Drapeau de la France France Prix de la Salamandre Gr. 1 1 400 m G. Mossé 1er / 8 5 Made of Gold 1'20"90
5 octobre Longchamp Drapeau de la France France Grand CritĂ©rium Gr. 1 1 600 m G. MossĂ© 1er / 6 3 Rainbow Corner 1'41"40
2 novembre Churchill Downs Drapeau des États-Unis États-Unis Breeders' Cup Juvenile Gr. 1 1 700 m P. Valenzuela 1er / 14 5 Bertrando 1'44"60
1992, 3 ans
7 avril Saint-Cloud Drapeau de la France France Prix Omnium II Listed 1 600 m S. Cauthen 1er / 6 5 Supermec 1'48"00
2 mai Churchill Downs Drapeau des États-Unis États-Unis Kentucky Derby Gr. 1 2 000 m P. Valenzuela 8e / 18 2 ½ Lil E. Tee 2'03"00
16 juin Ascot Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni St. James's Palace Stakes Gr. 1 1 600 m S. Cauthen 5e / 8 2 ½ Brief Truce 1'39"32
20 septembre Longchamp Drapeau de la France France Prix du Prince d'Orange Gr. 3 2 000 m S. Cauthen 3e / 5 6 ÂĽ Arcangues 2'07"50
4 octobre Longchamp Drapeau de la France France Prix du Rond-Point Gr. 1 1 600 m S. Cauthen 1er / 11 4 Calling Collect 1'44"00
31 octobre Gulfstream Park Drapeau des États-Unis États-Unis Breeders' Cup Mile Gr. 1 1 600 m P. Valenzuela 11e / 14 8 Lure 1'32"80

Au haras

Fin 1992, Cheikh Mohammed achète à Allen Paulson l'autre moitié d'Arazi et l'envoie faire la monte à Dalham Stud, en Angleterre. Toutefois, il déçoit au haras de la même façon qu'il a déçu au cours de l'année 1992.

BaladĂ© de l'Angleterre aux États-Unis (Ă  Three Chimneys Farm dans le Kentucky), puis au Japon en 1997 et mĂŞme en Suisse avant de s'installer en Australie Ă  Stockwell Thoroughbreds, dans l'Ă©tat de Victoria, oĂą il officie en 2007 pour un tarif modique (5 500 dollars australiens), Arazi a toutefois engendrĂ© le champion amĂ©ricain Congaree (multiple laurĂ©at de groupe 1, dont la Hollywood Gold Cup et les Wood Memorial Stakes, et placĂ© du Kentucky Derby et des Preakness Stakes), et les bons America, First Magnitude et Prairie Runner. Il a peut-ĂŞtre davantage brillĂ© comme père de mères, via la championne Electrocutionist, Lahudood (Breeders' Cup Filly & Mare Turf) ou Spinning Queen (Sun Chariot Stakes). On pouvait nĂ©anmoins attendre plus d'un tel phĂ©nomène, a fortiori pourvu d'un très sĂ©duisant pedigree.

Arazi est aussi présent dans le pedigree maternel de Baaeed, avec sa fille Rahayeb, mère de la mère de la mère de Baaeed.

En proie à des problèmes de fertilité, Arazi est finalement retiré de la monte en 2011 et passe sa retraite dans son haras australien où il retrouve, en voisin de pré, son compère Brief Truce, qui l'avait battu dans les St. James's Palace Stakes[8]. Il s'y éteint paisiblement à 32 ans, le 1er juillet 2021.

Origines

Arazi est remarquablement nĂ©, ce qui explique son prix de vente relativement Ă©levĂ© pour un foal (350 000 dollars) - qui l'eut Ă©tĂ© plus encore si le poulain n'avait pas Ă©tĂ© si petit. Il est issu d'un croisement assez rare entre le champion et grand Ă©talon Blushing Groom (père notamment des cracks Nashwan et Rainbow Quest) et une fille du chef de race Northern Dancer, lequel a essentiellement tracĂ© en lignĂ©e mâle. Croisement qui allait se rĂ©vĂ©ler particulièrement judicieux, puisque prĂ©sentĂ©e Ă  l'Ă©talon Rahy, un fils de Blushing Groom, Danseur Fabuleux allait donner par la suite l'excellent Noverre, au palmarès plus que fourni, et qui sut, lui, durer de 2 Ă  4 ans : laurĂ©at des Sussex Stakes (+2ème) ; deuxième des Dewhurst Stakes, des St. James's Palace Stakes, des Queen Elizabeth II Stakes, du DubaĂŻ Duty Free et des Lockinge Stakes ; troisième des Morny et Jacques Le Marois, des International Stakes et des Champion Stakes, en prĂ©lude Ă  une honorable carrière d'Ă©talon. Des 8 autres produits de la poulinière, issus de grands Ă©talons comme Mr. Prospector ou Irish River, seule Fortrose (par Forty Niner) montra un peu de qualitĂ© en se plaçant dans une listed.

Danseur Fabuleux quant à elle se distingua sur les pistes, obtenant le grade de semi-classique en s'octroyant la seconde place du Prix Minerve (groupe 3). Sa mère, Fabuleux Jane, fit mieux encore : l'une des vedettes de sa promotion, elle gagna le Prix de Pomone (groupe 3) et surtout prit des accessits dans deux classiques, troisième du Prix de Diane puis du Prix Vermeille. Elle se recommande par ailleurs de trois de ses frères et sœurs lauréats de groupe 1 : le sprinter Ajdal (par Northern Dancer, vainqueur des Dewhurst Stakes et des Nunthorpe Stakes), le miler Formidable (par Forli), vainqueur des Middle Park Stakes, 3e des Sussex Stakes) la propre sœur de ce dernier, Flying Partner (lauréate des Fantasy Stakes et 3e des Kentucky Oaks). Au haras, outre Danseur Fabuleux, Fabuleux Jane donna un lauréat du Turf Classic, Joyeux Danseur (par Nureyev), ainsi que quelques honorables compétiteurs.

On notera enfin, dans le papier d'Arazi, le triple inbreeding sur Wild Risk (3x4), Nearco (4x4) et Native Dancer (4x5).

Pedigree

Origines de Arazi (USA), mâle alezan né en 1989
Père
Blushing Groom
Red God Nasrullah Nearco
Mumtaz Begum
Spring Run Menow
Boola Brook
Runaway Bride Wild Risk Rialto
Wild Violet
Aimee Tudor Minstrel
Email
Mère
Danseur Fabuleux
Northern Dancer Nearctic Nearco
Lady Angela
Natalma Native Dancer
Almahmoud
Fabuleux Jane Le Fabuleux Wild Risk
Anguar
Native Partner Raise a Native
Dinner Partner (famille 7)[9]

Notes et références

  1. « Disparition du crack Arazi », sur Equidia, (consulté le )
  2. (en) « Arazi Dies Age 32 », sur TDN | Thoroughbred Daily News | Horse Racing News, Results and Video | Thoroughbred Breeding and Auctions, (consulté le )
  3. Joseph Durso, « The Man at the Controls of Arazi's International Team », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. Franco Raimondi, « Adieu Arazi, le 2ans hors de commun », sur Jour de Galop, (consulté le )
  5. Ian Thomsen, « Arazi Masters His '92 Debut, Cruising to 5-Length victory », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  6. Adam Zagorin, « Cadillac Colt The favorite to win the Kentucky Derby, Arazi races like the Second Coming of Secretariat », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  7. « Another Secretariat? Laurin Likes Arazi » (consulté le )
  8. « He’s 28 now, but they still love him the world over for a performance that had to be seen to be believed », sur Thoroughbred Racing Commentary, (consulté le )
  9. « Arazi Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )

Annexes

Liens externes

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