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Arabella Goddard

Arabella Goddard ( – ) est une pianiste anglaise du milieu et de la fin du XIXe siècle.

Arabella Goddard
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  86 ans)
Boulogne-sur-Mer
Nom de naissance
Arabella Goddard
Nationalité
Activités
Conjoint
James William Davison (en) (Ă  partir de )
Autres informations
A travaillé pour
Instrument
Maîtres
Friedrich Kalkbrenner (Ă  partir de ), Lucy Anderson (en) (Ă  partir de ), Sigismund Thalberg (Ă  partir de ), George Alexander Macfarren (Ă  partir de ), James William Davison (en) (Ă  partir de )
Distinction
Arabella Goddard, vers 1860.

Biographie

Elle est née en France. Ses parents, Thomas Goddard, un héritier d'une coutellerie de Salisbury, et Arabella née Ingles, font partie de la communauté anglophone des expatriés vivant à Saint-Servan, près de Saint-Malo en Bretagne. Elle reste très fière de ses racines françaises toute sa vie, et agrémente sa conversation avec des phrases en français[1].

Arabella a une sĹ“ur aĂ®nĂ©e, Anne (1827-1907) qui est la première professeure de piano française de la petite Arabella. Elle a un peu plus de quatre ans lorsqu'elle parait en public dans un concert de charitĂ©, oĂą elle exĂ©cute avec succès une fantaisie sur des motifs du Don Giovanni de Mozart[2]. Ă€ l'âge de six ans, elle est envoyĂ©e Ă  Paris pour Ă©tudier avec Friedrich Kalkbrenner. Après deux ou trois annĂ©es d'Ă©tudes, la jeune Arabella se fait entendre en public, dans un concerto de Hummel[3]. Elle est fĂŞtĂ©e comme une enfant prodige, et joue pour la famille royale française en 1845, pour FrĂ©dĂ©ric Chopin et George Sand[4]. En 1848, ses parents l’emmènent Ă  Londres, oĂą elle dĂ©veloppe son talent sous la direction de Lucy Anderson, pianiste de la reine, appelĂ©e Ă  jouer devant la Reine Victoria et le prince Albert, qui sont charmĂ©s par son talent prĂ©coce[1] - [3]. Sa famille connaĂ®t des problèmes financiers au cours de la rĂ©volution de 1848 et retourne en Angleterre oĂą Arabella prend d'autres leçons avec Lucy Anderson et Sigismund Thalberg qui s'en montre particulièrement lier, puis s'adonne Ă  l'Ă©tude de la grande musique classique et va faire un voyage en Allemagne pour se perfectionner. De retour en Angleterre, Arabella Goddard suit un cours d'harmonie et de composition avec George Alexander Macfarren[3], et commence sa brillante carrière de virtuose. Après avoir achevĂ© son Ă©ducation musicale sous la direction de Thalberg, elle se produit, d'une manière sĂ©rieuse, en public dans une matinĂ©e donnĂ©e par son père Ă  sa propre rĂ©sidence, le , et debute aux grands Concerts nationaux, en octobre suivant, exĂ©cutant une fantaisie intitulĂ©e L'Elisire, et La Tarentella de Thalberg avec un très vif succès[2]. Elle fait sa première apparition en public en 1850, sous la direction du chef d'orchestre Michael William Balfe, lors d'un grand concert au Her Majesty's Theatre.

Thalberg l'envoie pour être instruite par James William Davison (en), l'influent, mais farouchement conservateur, critique musical en chef duTimes[N 1], excellent pédagogue et connaisseur de Bach et de Beethoven. Elle fait ses débuts officiels le , avec la sonate pour piano nº 29 de Beethoven, pour sa première représentation en Angleterre. Elle obtient un grand succès en 1853 en jouant dans une séance de la nouvelle Société Philharmonique, un concerto inédit de Sterndale Bennett. Depuis lors, Arabella Goddard ne cesse de se faire entendre à Londres et dans tes grandes villes de l'Angleterre, prenant une part active à toutes les grandes solennités musicales, et prodiguant son talent en toutes circonstances. Elle n'obtient pas moins de succès dans les voyages qu'elle fait sur le continent, en se faisant entendre successivement à Paris, Leipzig, Berlin, Vienne, Florence et un grand nombre d'autres villes[3].

Elle passe l'année 1854 et 1855, en Allemagne et en Italie. Elle joue lors d'un concert à la Gewandhaus de Leipzig où elle est reçue très favorablement par la critique allemande. Le grand pianiste et compositeur tchèque Ignaz Moscheles l'entend à Leipzig en 1854 et déclare, « Arabella Goddard domine les énormes difficultés avec une grâce parfaite et le contentement, son ton est clair comme la cloche. »

Elle est l'une des premières pianistes à jouer les récitals de mémoire, bien que la partition de son concerto soit en face d'elle[4].

Arabella Goddard retourne en Angleterre et donne des concerts avec la Royal Philharmonic Society, au Crystal Palace, et au Monday Popular Concerts[5]. En 1857 et 1858, elle  joue toutes les dernières sonates de Beethoven Ă  Londres, dont la plupart sont encore des nouveautĂ©s pour son public, et aussi de nombreuses autres Ĺ“uvres dont un concert d'Ignaz Moscheles au Crystal Palace Ă  Londres.

En 1859, elle Ă©pousĂ© son mentor James William Davison. Elle a 23 ans, et lui 46[4]. Elle conserve en public son nom de jeune fille, dès lors cĂ©lèbre.

En 1871, elle est dans le premier groupe de récipiendaires de la Médaille d'Or de la Royal Philharmonic Society.

Miss Goddard a fait ses adieux au public anglais Ă  Saint-James Hall, le avant de s'embarquer pour une tournĂ©e artistique en Australie et en AmĂ©rique[2]. De 1873 Ă  1876, elle effectue une grande tournĂ©e, organisĂ©e par Robert Sparrow Smythe[6] aux Ă‰tats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-ZĂ©lande, en Inde, Ă  Shanghai, Ă  Hong Kong, Ă  Singapour et Ă  Java[1]. En AmĂ©rique, les critiques sont moins impressionnĂ©s par son jeu de la musique romantique, mais ont beaucoup aimĂ© son jeu classique. Cela est peut-ĂŞtre dĂ» Ă  l'influence de Davidson sur elle car il n'a pas approuvĂ© de compositeur après Mendelssohn[1]. En juin 1874, au cours du  voyage de Java Ă  Townsville, Queensland, Australie, son bateau fait naufrage, et elle doit passer une nuit dans un bateau ouvert sous une pluie torrentielle, avec Charles Blondin, qui arrive aussi pour une tournĂ©e en Australie[1]. En octobre 1875, elle apparaĂ®t Ă  New York avec ThĂ©rèse Tietjens. Elle est de retour en Angleterre en 1876[2].

De retour en Europe, Arabella Goddard se fait entendre de nouveau Ă  Paris, au mois d'avril 1877[3].

En Angleterre, George Bernard Shaw est frappé par sa capacité à jouer sans effort la plupart des pièces complexes[7]. Il a décrit Teresa Carreño comme « une deuxième Arabella Goddard »[8]. Elle prend sa retraite en 1880.

Elle est nommée professeur au Royal College of Music en 1883, lors de sa première année de fonctionnement[9].

Un certain nombre de compositeurs lui ont dĂ©diĂ© des morceaux, dont la sonate pour piano en la bĂ©mol, Op. 46, La Pucelle d'OrlĂ©ans, de William Sterndale Bennett[10]. Elle compose elle-mĂŞme un petit nombre de pièces pour piano, dont une suite de six valses[11].

Après la naissance de ses deux fils, Henry (1859-1947) et Charles, elle se sĂ©pare de son mari, qui meurt en 1885. Son fils Henry, poète, est le modèle de l'Ĺ“uvre Portrait de Henry Davison (1880) de la peintre Louise Catherine Breslau, tableau exposĂ©e au MusĂ©e d'Orsay[12]. Après son dernier triomphe Ă  Paris en 1900, elle quitte Londres et s'installe Ă  Boulogne-sur-Mer avec sa sĹ“ur Anne et son second fils Charles. Anne Goddard est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Boulogne-sur-Mer en 1907 Ă  l'âge de 80 ans. Pendant la Première Guerre mondiale, Arabella Goddard perd trois petits-enfants, les enfants de Henry et une petite-fille. Elle meurt Ă  Boulogne-sur-Mer, le , âgĂ©e de 86 ans[13]. Son fils Charles a Ă©tĂ© tuĂ© en 1940 Ă  Boulogne-sur-mer lorsque la maison a Ă©tĂ© bombardĂ©e par les AlliĂ©s en 1940.

Notes et références

Notes

  1. Fils aîné d'une célebre actrice Maria Duncan (Maria Rebecca Davison (en))

Références

  1. (en) Arabella Goddard in Australia sur Wayback Machine
  2. Adolphe Bitard, Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère, Paris, A. Lévy et compagnie, , 525 p. (lire en ligne), p. 256.
  3. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique : Supplément et complément, vol. 1, Paris, Firmin-Didot, 1878-1880, 498 p. (lire en ligne), p. 396.
  4. (en) Goddard Association sur Wayback Machine
  5. (en) Monday Popular Concerts sur Wikisource
  6. (en) Philip Mennell, Smythe, Robert Sparrow, Londres, Hutchinson & Co, coll. « The Dictionary of Australasian Biography », (lire en ligne) sur Wikisource.
  7. (en) Harold C. Schonberg, The Great Pianists
  8. (en) Simons and Shaw on Teresa Carreño
  9. Jeremy Dibble, C. Hubert H. Parry
  10. The Maid of Orleans, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
  11. (en) Woman's Work in Music by Arthur Elson sur www.gutenberg.org
  12. « Musée d'Orsay: Notice d'Oeuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )
  13. Arbre généalogique d'Arabella Goddard sur www.michaelfamily.ch

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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