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Appariement Ă  3 dimensions

En mathématiques, et notamment en théorie des graphes, un appariement à 3 dimensions (en anglais : 3-dimensional matching) est une généralisation du couplage (aussi appelé appariement en dimension 2 ) à une situation ternaire qui, techniquement, est celle des hypergraphes dits 3-uniformes. Trouver un appariement à 3 dimensions de taille maximum est un problÚme NP-difficile bien connu en théorie de la complexité informatique.

Appariement Ă  3 dimensions. (a) DonnĂ©e T. (b)–(c) Deux solutions. (c) est de taille maximum.

DĂ©finition

Soient et trois ensembles finis disjoints, et soit un sous-ensemble de . Ainsi, est composé de triplets , avec et . Une partie est un appariement à 3 dimensions si la propriété suivante est vérifiée : pour toute paire de triplets et distincts de , on a , et . En d'autres termes, si deux triplets diffÚrent sur une composante, ils doivent différer sur toutes leurs composantes.

Exemple

La figure à droite illustre un appariement à 3 dimensions. L'ensemble est représenté par des points rouges, par des points bleus et par des points verts. La figure (a) montre l'ensemble donné ; chaque triplet est dessiné dans une zone grisée. La figure (b) montre un appariement à 3 dimensions composé de deux éléments, et la figure (c) montre un appariement composé de trois éléments.

L'appariement de la figure (c) est de taille maximum : il n'en existe pas de taille plus grande, alors que l'appariement de la figure (b), tout en n'Ă©tant pas de taille maximum, est maximal : il ne peut pas ĂȘtre agrandi en un appariement plus grand.

Comparaison avec le couplage

Un couplage, ou appariement Ă  2 dimensions, peut ĂȘtre dĂ©fini de maniĂšre tout Ă  fait analogue : soient et deux ensembles finis disjoints, et soit une partie de . Une partie est un couplage si, pour toute paire de couples distincts et de , on a et .

Dans le cas de l’appariement en dimension 2, l'ensemble peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme l'ensemble des arĂȘtes d'un graphe biparti , chaque arĂȘte de reliant un sommet de Ă  un sommet de . Un appariement Ă  2 dimensions est alors couplage dans le graphe , c'est-Ă -dire un ensemble d'arĂȘtes deux-Ă -deux non adjacentes.

De mĂȘme, un appariement Ă  3 dimensions peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une gĂ©nĂ©ralisation des couplages aux hypergraphes : les ensembles et contiennent les sommets, chaque triple de est une hyper-arĂȘte, et l'ensemble est formĂ© d'hyper-arĂȘtes deux-Ă -deux disjointes, c'est-Ă -dire sans sommet commun.

Comparaison avec le set packing

Un appariement à 3 dimensions est un cas particulier du set packing: on peut interpréter chaque triplet de comme un sous-ensemble de ; un appariement à 3 dimensions consiste alors en des sous-ensembles deux-à-deux disjoints.

ProblÚme de décision

En théorie de la complexité informatique, le problÚme de l'appariement à 3 dimensions est le nom du problÚme de décision suivant : étant donné un ensemble et un entier k; décider s'il existe un appariement à 3 dimensions avec au moins k éléments.

Ce problĂšme de dĂ©cision est connu pour ĂȘtre NP-complet : c'est l'un des fameux 21 problĂšmes NP-complets de Karp[1]. Il existe toutefois des algorithmes polynomiaux pour ce problĂšme dans des cas particuliers, comme celui des hypergraphes « denses »[2] - [3].

Le problĂšme est NP-complet mĂȘme dans le cas particulier oĂč [1] - [4] - [5]. Dans ce cas, un appariement Ă  3 dimensions n'est pas seulement un set packing mais aussi un problĂšme de la couverture exacte : l'ensemble couvre chaque Ă©lĂ©ment de et une fois exactement[6].

ProblĂšme d'optimisation

Un appariement à 3 dimensions maximum est un appariement à 3 dimensions de taille maximum. En théorie de la complexité, c'est aussi le nom du problÚme d'optimisation combinatoire suivant : étant donné , trouver un appariement à 3 dimensions de taille maximum.

Comme le problÚme de décision est NP-complet, le problÚme d'optimisation est NP-difficile, et il n'existe donc vraisemblablement pas d'algorithme polynomial pour trouver un appariement à 3 dimensions maximum, alors qu'il existe des algorithmes efficaces en temps polynomial pour la dimension 2, comme l'algorithme de Hopcroft et Karp.

Algorithmes d'approximation

Le problĂšme est APX-complet ; en d'autres termes, il est difficile de l'approximer avec un facteur constant[7] - [8] - [9]. En revanche, pour toute constante , il existe un algorithme d'approximation en temps polynomial de facteur [7] - [8].

Il existe un algorithme polynomial trĂšs simple pour calculer une appariement Ă  3 dimensions avec un facteur d'approximation 3 : il suffit de trouver un appariement Ă  3 dimensions quelconque qui ne peut ĂȘtre augmentĂ© (un appariement maximal)[9]. Il n'est pas forcĂ©ment maximum, mais tout comme une couplage maximal est un couplage maximum Ă  un facteur 1/2 prĂšs, un appariement Ă  3 dimensions maximal est maximum Ă  un facteur 1/3 prĂšs.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « 3-dimensional matching » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Giorgio Ausiello, Pierluigi Crescenzi, Giorgio Gambosi, Viggo Kann, Alberto Marchetti-Spaccamela et Marco Protasi, Complexity and Approximation : Combinatorial Optimization Problems and Their Approximability Properties, Springer, .
  • Pierluigi Crescenzi, Viggo Kann, MagnĂșs HalldĂłrsson, Marek Karpinski et Gerhard Woeginger, « Maximum 3-dimensional matching », dans A Compendium of NP Optimization Problems, (lire en ligne).
  • (en) Michael Garey et David S. Johnson, Computers and Intractability : A Guide to the Theory of NP-Completeness, W.H. Freeman, (ISBN 0-7167-1045-5).
  • Viggo Kann, « Maximum bounded 3-dimensional matching is MAX SNP-complete », Information Processing Letters, vol. 37, no 1,‎ , p. 27–35 (DOI 10.1016/0020-0190(91)90246-E).
  • (en) Richard M. Karp, « Reducibility Among Combinatorial Problems », dans Raymond E. Miller et James W. Thatcher, Complexity of Computer Computations, Plenum, (ISBN 978-1-4684-2003-6, DOI 10.1007/978-1-4684-2001-2_9, lire en ligne), p. 85-103
  • Marek Karpinski, Andrzej Rucinski et Edyta Szymanska, « The Complexity of Perfect Matching Problems on Dense Hypergraphs », ISAAC '09 Proceedings of the 20th International Symposium on Algorithms,‎ , p. 626-636 (DOI 10.1007/978-3-642-10631-6_64).
  • Peter Keevash, Fiachra Knox et Richard Mycroft, « Polynomial-Time perfect matchings in dense hypergraphs », STOC '13 Proceedings of the forty-fifth annual ACM symposium,‎ , p. 311-320 (DOI 10.1145/2488608.2488647).
  • Bernhard Korte et Jens Vygen, Combinatorial Optimization : Theory and Algorithms, Springer, , 3e Ă©d..
  • Christos H. Papadimitriou et Kenneth Steiglitz, Combinatorial Optimization : Algorithms and Complexity, Dover Publications, .
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