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Antoine Vermeil

Antoine Vermeil, né le à Nîmes et mort le à Paris, est un pasteur protestant français, qui s'est distingué par son charisme au sein du protestantisme français du XIXe siècle. Il est le cofondateur de la communauté des Diaconesses de Reuilly.

Antoine Vermeil
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
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Distinction
signature d'Antoine Vermeil
Signature de Vermeil.

Biographie

Jeunesse

Antoine Vermeil est né à Nîmes le [1] - [2], où son père Antoine Vermeil est tailleur et commerçant. Sa mère, née Catherine Rocheblave, a été membre fervente d'un cercle quaker[3]. Les deux époux sont protestants et ont fait leur confirmation au Désert, à l'époque où le protestantisme était encore illégal. Leurs deux enfants, Antoine et Jules, seront pasteurs.

AnimĂ© par une vocation pastorale prĂ©coce, Antoine Vermeil part Ă©tudier Ă  la thĂ©ologie protestante Ă  Genève oĂą il reste de 1816 Ă  1823. Ce sont les annĂ©es pendant lesquelles se dĂ©veloppe le RĂ©veil genevois, qui influence fortement le jeune Ă©tudiant. Sa thèse de fin d'Ă©tude a pour thème « le prosĂ©lytisme religieux Â», ce qui tĂ©moigne de son souci d'Ă©vangĂ©lisation. En , il prononce un sermon restĂ© cĂ©lèbre sur « l'amour des ennemis Â», qui provoque la rĂ©conciliation entre plusieurs familles genevoises. La citoyennetĂ© genevoise lui est alors accordĂ©e.

En 1823-1824, il part desservir la paroisse protestante française de Hambourg. De là il est appelé à desservir la paroisse protestante de Bordeaux. En 1826, il épouse Louise Paschoud, fille d'un important libraire et éditeur genevois.

Pastorat Ă  Bordeaux

Homme du Réveil plein de convictions et d'énergie, mais aussi homme de paix veillant à l'unité de l’Église, Antoine Vermeil conduit à Bordeaux, de 1824 à 1840, un fort développement de l’Église protestante. Il institue notamment :

  • en 1829, un « bureau de charitĂ© protestante Â»
  • en 1829 Ă©galement, une « sociĂ©tĂ© de bienfaisance Â» comportant 36 dames protestantes rĂ©partie dans les diffĂ©rents quartiers de la ville, sociĂ©tĂ© destinĂ©e Ă  soutenir le « bureau de charitĂ© Â»,
  • en 1830, une « Ă©cole du dimanche Â»,
  • en 1832, une Ă©cole primaire protestante, l'Ă©cole des Chartrons,
  • en 1832 encore, une salle d'asile,
  • en 1835 un deuxième temple bordelais, le temple des Chartrons,
  • en 1826 le cimetière protestant de Bordeaux

Son activité s'étend au-delà du souci de sa paroisse :

  • en 1829, il crĂ©e une « sociĂ©tĂ© de prĂ©voyance et de secours pour les veuves et les orphelins de pasteurs Â» ;
  • en 1834, avec deux autres pasteurs, il crĂ©e la « sociĂ©tĂ© chrĂ©tienne protestante de France Â», une Ĺ“uvre destinĂ©e Ă  assister et Ă  regrouper les protestants dissĂ©minĂ©s et Ă  dĂ©velopper l'Ă©vangĂ©lisation ; treize ans plus tard, elle se transformera en « SociĂ©tĂ© centrale d'Ă©vangĂ©lisation Â» dont l'influence sera nationale;
  • prĂ©occupĂ© par la formation des pasteurs, il siège au « jury des candidatures aux chaires Â» (aujourd'hui : la commission des ministères) de la facultĂ© de thĂ©ologie de Montauban;
  • il s'attelle en outre Ă  la rĂ©vision du Psautier (de 1833 Ă  1836);
  • enfin, bien qu'il n'ait encore que 35 ans, il est appelĂ© par le ministre François Guizot Ă  faire partie de la « commission d'Ă©tude Â» chargĂ©e d'organiser et de dĂ©fendre les intĂ©rĂŞts protestants.

Pastorat Ă  Paris

Vermeil quitte Bordeaux le , pour prendre un poste dans l’Église réformée à Paris, où il est installé comme pasteur le . Il démissionne de ce poste en 1850, mais y est réélu en 1855, restant en poste jusqu'à sa mort, suggérée par Douen de dater de l'an 1865 et non pas 1864[4]. Il prêche au temple protestant de l'Oratoire du Louvre[5].

Fondation de la communauté des diaconesses

Dès son arrivĂ©e Ă  Paris en , Antoine Vermeil s'attache Ă  ce qu'il appelle « la restauration des ordres religieux de femmes Â» dans le protestantisme ; il s'agit pour lui d'un Ă©lĂ©ment vital qui manquait au rayonnement du protestantisme. Il fut mis en rapport avec le comitĂ© Saint-Lazare, qui regroupait plusieurs dames de la haute sociĂ©tĂ© protestante et qui se prĂ©occupait du relèvement moral, spirituel et matĂ©riel des dĂ©tenues Ă  la prison Saint-Lazare. Leur projet Ă©tait notamment de crĂ©er un refuge pouvant accueillir ces femmes Ă  leur sortie de prison. Il fallait une personne de qualitĂ© et de caractère pour mener une telle entreprise. Le pasteur Vermeil pensa alors Ă  l'institutrice bordelaise Caroline Malvesin, qui dirigeait un pensionnat de jeunes filles Ă  Bordeaux. Elle accepta, après la demande pressante qui lui fut faite par lettre en , de rejoindre le pasteur Vermeil Ă  Paris afin de l'aider, lui et son Ă©pouse, dans l'organisation d'Ĺ“uvres charitables et dans la mise en place d'un ordre religieux fĂ©minin protestant. Plusieurs Ĺ“uvres sociales furent organisĂ©es par cet ordre des diaconesses : infirmerie pour jeunes tuberculeux, refuge pour prostituĂ©es, visites et rĂ©insertion de prisonnières. C'est Caroline Malvesin qui va diriger l'institution au nom d'un conseil d’administration prĂ©sidĂ© par Antoine Vermeil et oĂą siègent certaines des dames du ComitĂ© Saint-Lazare. Antoine Vermeil reste l'aumĂ´nier de la communautĂ©.

En , l’œuvre s'installe dans les locaux du 95, rue de Reuilly qui lui donneront leur nom. Les sœurs sont très sollicitées par les besoins d’assistance, mais les controverses et les critiques sont nombreuses de la part de certains protestants qui voient dans cet ordre religieux protestant un début de retour au catholicisme. Antoine Vermeil défend avec passion cette œuvre qui trouve graduellement sa place dans le monde protestant français.

Antoine Vermeil meurt le dans sa maison du 9 de la rue des Quatre-Chemins.

Famille

Antoine Vermeil épouse le Louise Paschoud dont il a plusieurs enfants. Après la mort de celle-ci, le [6], il se remarie avec Emilie von Lengerke le [7] - [8].

Notes et références

  1. Gustave Lagny donne, dans l'ouvrage cité comme source, le 17 mars 1799 comme date de naissance mais les registres de naissance de Nîmes indiquent clairement la date du 29 Ventôse an VII, soit le 19 mars 1799. Il est très probable qu'il y ait eu une erreur de calcul dans la transcription de la date du calendrier révolutionnaire dans le calendrier grégorien.
  2. La date du 19 mars 1799 est bien celle indiquée par Henri Heyer, archiviste de la Compagnie des pasteurs de Genève, dans son L’Église de Genève, esquisse historique de son organisation, suivie de ses diverses constitutions, de la liste de ses pasteurs et professeurs et d’une table biographique, paru en 1909 chez Librairie A. Jullien, Genève
  3. Catherine Rocheblave et Antoine Vermeil se sont mariés à Nîmes le 8 Nivôse an III (28 décembre 1794), source archives d'Etat-civil de la ville de Nîmes.
  4. Emmanuel-Orentin Douen, Histoire de la Société biblique protestante de Paris : 1818 à 1868, Paris, Société biblique protestante, (lire en ligne), p. 361-2.
  5. André Encrevé, « Le cadre institutionnel », sur Oratoire du Louvre, (consulté le )
  6. État-civil reconstitué de Paris
  7. Henri Heyer, L’Église de Genève, esquisse historique de son organisation, suivie de ses diverses constitutions, de la liste de ses pasteurs et professeurs et d’une table biographique, Editeur Librairie A. Jullien, Genève, 1909, accessible en ligne : partie 2
  8. D'origine allemande, Emilie Friederike Margarethe von Lengerke est née le 8 septembre 1826 à PhiladelphieTableaux généalogiques von Lengerkerke

Annexes

Bibliographie

  • Gustave Lagny (prĂ©f. pasteur Marc Boegner), Le RĂ©veil de 1830 Ă  Paris et les origines des diaconesses de Reuilly : une page d'histoire protestante, Paris, Olivetan, (1re Ă©d. 1958), 207 p. (ISBN 978-2-915245-92-9, lire en ligne), p. 45-55.
  • Henri Heyer, L’Église de Genève, esquisse historique de son organisation, suivie de ses diverses constitutions, de la liste de ses pasteurs et professeurs et d’une table biographique, Genève, Librairie A. Jullien, 1909, accessible en ligne : partie 1 , partie 2

Articles connexes

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