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Anthocoridae

Les Anthocoridés (Anthocoridae) constituent une famille d'insectes hétéroptÚres (punaises) principalement prédateurs, de la super-famille des Cimicoidea (ou Cimicoïdés), et de l'infra-ordre des Cimicimorpha.

Description

L'adulte mesure entre 1.5 et 4.5 mm de long. La forme du corps varie selon les espĂšces, allant d'ovale Ă  triangulaire. Ils ont gĂ©nĂ©ralement une tĂȘte de couleur foncĂ©e et leur corps prĂ©sente des couleurs contrastantes[1], et le corps, ni les ailes ne sont rĂ©ticulĂ©s ou arĂ©olĂ©s. Les antennes ont 4 articles, des ocelles sont prĂ©sentes en arriĂšre des yeux composĂ©s (ce qui permet de les distinguer des Miridae, entre autres). Le scutellum est relativement petit. Les tarses mĂ©dians et postĂ©rieurs comptent 3 articles. L'hĂ©mĂ©lytre prĂ©sente un cunĂ©us (pointe de la partie coriacĂ©e de l'aile en contact avec la partie membraneuse, souvent nettement dĂ©limitĂ©e du reste de la corie). La sĂ©paration d'avec les Lyctocoridae, qui prĂ©sentent les mĂȘmes caractĂ©ristiques, nĂ©cessite la dissection des organes gĂ©nitaux, diffĂ©rents entre les deux familles. L'aire Ă©vaporatoire de la glande odorante placĂ©es en avant de la gouttiĂšre de la glande, ce qui les distingue des Lasiochilidae ou Lasiochilinae[2].

Le dimorphisme sexuel est peu marquĂ©, les mĂąles sont souvent un peu plus petits et plus fins que les femelles. La plupart des espĂšces n'ont qu'une forme alaire macroptĂšre, mais les genres Brachysteles, Elatophilus, Temnostethus, et Xylocoris ont deux formes, macroptĂšre et brachyptĂšre. Chez Orius retamae, les mĂąles peuvent prĂ©senter deux formes et les femelles, trois[3]. Cette atrophie alaire a lieu Ă  cause d’inhibitions hormonales, ayant d’autres consĂ©quences : dĂ©veloppement incomplet des segments thoraciques, des yeux et des ocelles. C’est liĂ© Ă  des facteurs thermiques, nutritionnels mais Ă©galement hĂ©rĂ©ditaires car il existe des lignĂ©es entiĂšres qui sont brachyptĂšres[4]. Quelques rares espĂšces d'habitats abritĂ©s n'ont qu'une forme aptĂšres[3].

RĂ©partition et habitat

Les Anthocoridae sont présents sur tous les continents (excepté l'Antarctique), avec comme centre de diversité les zones tropicales et holarctiques. Ils occupent de nombreux types d'habitats aussi bien naturels que modifiés[5]. On les retrouve sur la partie aérienne des plantes, mais dans d'autres habitats également, comme des gales, dans des nids de fourmis, ou sous l'écorce[6].

Aux États-Unis, les deux genres les plus souvent rencontrĂ©s dans les jardins sont Orius et Anthocoris[7].

Ce sont des punaises terrestres, vivant dans les strates herbacĂ©s et arborĂ©s, parfois sous les Ă©corces. Certaines espĂšces peuvent Ă©galement ĂȘtre trouvĂ©es dans des nids d'oiseaux, des fourmiliĂšres ou des dĂ©tritus divers qu'il faut tamiser. De nombreuses espĂšces ont une nette prĂ©fĂ©rence sur leurs vĂ©gĂ©taux supports qu’elles utilisent[4].

Écologie

Alimentation

La quasi-totalitĂ© des espĂšces sont carnivores. Mais des tendances phytophages ou hĂ©matophages existent chez certaines espĂšces. Cette famille s’attaque Ă  de nombreux insectes et autres arthropodes. Les proies prĂ©fĂ©rentielles sont les pucerons, les psylles et les cochenilles, les Ɠufs et juvĂ©niles de punaises ou papillons peuvent aussi servir de proies, ainsi que les thrips, les psoques, les collemboles, les larves de colĂ©optĂšres et les acariens[8] - [4]. Les espĂšces polyphages ont plus de chance de pouvoir faire des gĂ©nĂ©rations successives. En effet, si une espĂšce ne peut pas s’adapter aux proies disponibles selon la saison, elle mourra de faim ou entrera en quiescence reproductive, d’oĂč une diminution du nombre de gĂ©nĂ©rations. Anthocoris nemorum se nourrit des psylles au printemps, des pucerons en Ă©tĂ© et des psoques et collemboles en automne. La plupart des espĂšces sont polyphages (jusqu’à 35 espĂšces recenser pour Anthocoris nemorum) mais certaines se sont spĂ©cialisĂ©es dans la chasse de certaines proies, pouvant aller jusqu’à la monophagie, en passant Ă  l’oligophagie spĂ©cialisĂ©e sur un unique ordre (psoque, thrips, oribates). NĂ©anmoins, si un type de proies vient Ă  manquer, ils peuvent s’adapter Ă  d’autres proies. En cas de disette, le cannibalisme est un comportement rĂ©gulier, juvĂ©niles somme adultes se nourrissent alors de stades juvĂ©niles ou mĂȘme d’autres adultes (deux juvĂ©niles ont Ă©tĂ© observĂ©s s’attaquant Ă  un mĂȘme adulte). Les femelles peuvent Ă©galement vider leurs Ɠufs s' ils n’ont pas Ă©tĂ© insĂ©rĂ©s dans un support satisfaisant. Anthocoris gallarum-ulmi se nourrit parfois des exsudats de pucerons, ses futures proies[4].

Lors de la piqĂ»re, les stylets font de rapides va-et-vient pour dilacĂ©rer les tissus de la victime et accĂ©lĂ©rer l’effet de la salive. Celle-ci a un effet paralysant en plus de la digestion externe, les proies sont ensuite aspirĂ©es et vidĂ©es. Lorsqu’Anthocoris nemorum attaque, il Ă©tend son rostre horizontalement devant lui en redressant la partie avant de son corps et pique sa proie rapidement. Si celle-ci s’enfuit, il la suit en maintenant son rostre en place. Rapidement, la proie ralentie et le repas peut s’effectuer. Si la proie est plus grosse que le prĂ©dateur, les Scoloposcelis piquent une Ă  deux fois leur proie et se retirent rapidement, en attendant que leur salive face effet et l’immobilise. Un repas dure en moyenne 5 Ă  20 min[4].

La nourriture des juvĂ©niles diffĂšre trĂšs peu de celle des adultes, ils s’attaquent aux mĂȘmes proies mais de tailles plus petites (Ɠufs, jeunes larves). Chaque individu d’Anthocoris et d’Orius peut se nourrir de plusieurs centaines d’acariens ou d’une centaine de pucerons durant sa phase de dĂ©veloppement larvaire. C’est lors du stade 5 que les juvĂ©niles sont les plus voraces. Il semble qu’au moins un repas soit nĂ©cessaire entre deux mues et que le repas le plus copieux s’effectue juste aprĂšs la mue. Certaines espĂšces ont pu ĂȘtre Ă©levĂ©es avec des aliments de substitution comme le pollen (Orius)[4].

Certaines espĂšces sont Ă©troitement liĂ©es aux plantes-hĂŽtes de leurs proies : prĂ©fĂ©rences pour une famille, un genre, voire une espĂšce de plante. D’autres sont plus liĂ©s Ă  la prĂ©sence de mousses et lichens que sur les espĂšces d'arbres sur lesquels ils se trouvent. La plupart du temps, cette spĂ©cialisation est due Ă  la prĂ©fĂ©rence de la proie elle-mĂȘme pour une plante[4]. Ainsi, Anthocoris sarothamni vit presque exclusivement sur Cytisus scoparius (L.) Link, le GenĂȘt Ă  balais[3], et A. gallarum-ulmi De Geer vit lĂ  oĂč se trouvent des pucerons gĂ©nĂ©rant les galles des ormes[9].Toutefois, plusieurs espĂšces peuvent absorber le suc ou pollen des plantes. Certaines espĂšces sont occasionnellement ou partiellement phytophages, comme Orius insidiosus[6]. Il est possible que ces comportements soient un moyen de se rĂ©hydrater, de servir d'aliment d’appoint ou d’élĂ©ment stimulant, mais rien de ceci n’a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©. Orius pallidicornis est la seule espĂšce française presque exclusivement phytophage et se nourrissant de pollen durant toute sa croissance[4]. On pense que quelques rares espĂšces, comme Paratriphleps laeviusculus, sont exclusivement phytophages[6].

Auxiliaire de l'agriculture

Vu leur rĂ©gime alimentaire, ils sont considĂ©rĂ©s comme des auxiliaires de l'agriculture, aussi bien dans les vergers, les cultures en ligne, les forĂȘts, pour les plantes ornementales, dans les serres et les greniers[5]. Ils peuvent venir spontanĂ©ment dans les cultures lorsque aucun pesticide Ă  large spectre n'est rĂ©pandu[10]. La plus grande utilitĂ© de cette famille est le maintien de l’équilibre des populations de petits arthropodes. Le nombre d’acariens et psylles mangĂ©s par un seul individu est loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable. Anthocoris nemorum peut se nourrir au cours de sa vie de plusieurs centaines de pucerons ou 10 fois plus d’acariens. La plupart des espĂšces Ă©tant polyphages, leur action de rĂ©gulation se fait sur de nombreux arthropodes, mais du coup en moindre mesure que s’ils se spĂ©cialisaient sur une unique espĂšce. De plus, la fĂ©conditĂ© des Anthocoridae face aux pucerons est trop faible. De plus, le cannibalisme limite le nombre d'individus au sein d’une population. Ce sont donc des rĂ©gulateurs secondaires, pouvant limiter les pullulements accidentels mais pas rĂ©duire sĂ©rieusement et durablement l’action d’un ravageur de culture[4]. Dans certains pays, ils sont produits commercialement pour ĂȘtre relĂąchĂ©s dans des serres ou des champs[11]. Anthocoris nemoralis, originaire d'Europe, a ainsi Ă©tĂ© lĂąchĂ© en 1963 dans des vergers de poiriers en Colombie britannique, pour lutter contre la psylle du poirier, Cacopsylla pyri et s'est ensuite rĂ©pandu plus largement au Canada et aux États-Unis[12]. On recensait dĂ©jĂ  en 1999 une trentaine d'espĂšces introduites, la plupart volontairement, aux États-Unis[6]. Il y a aussi Montandoniola moraguesi contre les thrips des figuiers ou encore Elatophilus nigricornis contre les cochenilles du pin du sud de la France[4].

Une Ă©tude a montrĂ© qu’Anthocoris nemorum transporte le pollen de 17 espĂšces de plantes[4].

Cycle de vie

Plus on s'approche des pĂŽles, plus le nombre de gĂ©nĂ©rations annuelles, qui peut aller jusqu'Ă  quatre (voire huit chez Orius niger au Tadjikistan), diminue, jusqu'Ă  se rĂ©duire Ă  une seule. Le dĂ©veloppement saisonnier est dĂ©terminĂ© principalement par la longueur du jour et la tempĂ©rature. Les facteurs dĂ©clenchant la sortie de la diapause ne sont pas encore bien connu. Chez certaines espĂšces, une pĂ©riode de froid est nĂ©cessaire pour dĂ©clencher la ponte[3]. En Europe, la plupart des espĂšces sont univoltines ou bivoltines, avec dans ce cas une seconde gĂ©nĂ©ration durant l’étĂ©. Exceptionnellement il peut y avoir une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration avec moins d’individus en aoĂ»t septembre. Une mĂȘme espĂšce peut avoir un nombre de gĂ©nĂ©rations variable selon les conditions climatiques des rĂ©gions et mĂȘme d’une annĂ©e sur l’autre dans un mĂȘme lieu donnĂ©[4].

Le passage de l’hiver Ă  lieu au stade adulte avec un ralentissement ou un arrĂȘt complet de l'activitĂ© : la quiescence hivernale[4]. Avec quelques exceptions (diapause embryonnaire chez Tetraphleps abdulghanii, Temnostethus pusillus et T. gracilis, Anthocorini)[3]. Pour les espĂšces hĂŽtes de vĂ©gĂ©taux vivants, la quiescence coĂŻncide avec la disparition des feuillages et des proies. Ils se rĂ©fugient alors sous les Ă©corces, les pierres ou les feuilles mortes[4] - [3]. Chez les Orius, ce sont en majoritĂ© des femelles qui hibernent. La durĂ©e d’hibernation varie selon les espĂšces mais aussi le climat. En Europe, elle dure de 4 Ă  8 mois. Des rĂ©serves dans le tissu adipeux ont Ă©tĂ© constituĂ©es avant cette pĂ©riode. Les individus perdent progressivement du poids pendant l’hiver, Ă  la fois par diminution des rĂ©serves graisseuses, et par dĂ©shydratation. Des reprises d'activitĂ©s sont possibles durant les pĂ©riodes de rĂ©chauffement temporaire. Dans ces cas de figures, les punaises se nourrissent alors de quelques proies sans sortir du gĂźte d’hivernage[4].

En France, les adultes sortent de diapause en avril-mai, s’accouplent et pondent rapidement. Les juvĂ©niles grandissent entre avril et juin[4]. Chez Anthocoris nemorum, les femelles ayant passĂ© l'hiver Ă©mergent au printemps (mi-mars dans des vergers des environs de Paris, au moment de la floraison des poiriers, avec le commencement de la ponte de leur proie Cacopsylla pyri) commencent par se nourrir, puis cherchent des endroits adaptĂ©s Ă  la ponte, qui intervient quelques semaines plus tard , jusqu'Ă  mi-juin en Pologne et dans le Sud de l'Angleterre, et dĂ©but juillet en Écosse. L'Ă©closion a lieu aprĂšs 7,5 Ă  22 jours selon la tempĂ©rature. Dans le Sud de l'Angleterre, les larves naissent en mai, et leur dĂ©veloppement prend entre 30 et 40 jours selon l'abondance de nourriture et la tempĂ©rature. Les adultes de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration estivale apparaissent vers mi-juin, et ceux de la seconde en aoĂ»t. Les stades et gĂ©nĂ©rations peuvent se superposer. On ne constate pas de polymorphisme d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l'autre (coloration, ailes)[3].

La durĂ©e d’oviposition s’étend sur un Ă  deux mois. Le nombre d'Ɠufs varie entre 50 Ă  200 selon les espĂšces. Les espĂšces Ă  ovipositeur dĂ©veloppĂ© insĂšrent leurs Ɠufs - avec seul l’opercule Ă  l’air libre - dans les tissus vĂ©gĂ©taux (tige, pĂ©tiole, nervure des feuilles, aiguilles de conifĂšres, pĂ©dicelles, organes floraux) ou dans le bois en dĂ©composition, celles Ă  ovipositeurs atrophiĂ©s les dĂ©posent juste sous les Ă©corces ou dans d’autres milieux. Certaines espĂšces pondent leurs Ɠufs en petits nombres, tandis que d’autres les isolent un Ă  un. Chaque Ɠuf met quelques minutes Ă  ĂȘtre pondu entre le temps d'inspection du lieu de ponte et la ponte en elle-mĂȘme. Les Ɠufs sont allongĂ©s, fermĂ©s par un opercule[4]. Chez Orius tristicolor et Orius insidiosus, les Ɠufs mettent 3 Ă  5 jours pour Ă©clore[13].

Ces punaises grandissent en 5 stades juvĂ©niles dont le dernier est le plus long mais le premier n’est pas le plus court (c’est le deuxiĂšme, puis la durĂ©e augmente Ă  chaque stade). Proportionnellement, les pattes sont d’autant plus trapues que le stade est juvĂ©nile. La durĂ©e de chaque stade dĂ©pend de plusieurs paramĂštres : tempĂ©rature, humiditĂ©, rĂ©gime alimentaire. Chez Anthocoris confusus, la durĂ©e de croissance est divisĂ©e par 3 ou 4 entre une tempĂ©rature de 10 ou 25°C. Pour Orius vicinus, c’est un ratio de 5 ou 6 entre 13 et 30°C. La rĂ©sistance au froid est d’autant plus faible que le stade est jeune. Plus un individu mange, plus sa croissance sera rapide. La durĂ©e totale des 5 stades juvĂ©niles peut durer entre 10 et 130 jours selon les espĂšces ainsi que les conditions climatiques et Ă©daphiques. En France la durĂ©e est d’en moyenne 3 Ă  5 semaines[4].

Les adultes apparaissent au dĂ©but de l’étĂ©, ils sont assez mobiles et peuvent se disperser. Leur durĂ©e de vie dĂ©pend de leur activitĂ© reproductive : quelques mois pour les indiviuds pouvant pondre avant l’hiver, 8-12 mois pour ceux Ă©clos en Ă©tĂ©, subissant une quiescence reproductive puis une hibernation. La durĂ©e de vie des mĂąles est en moyenne plus courte[4].Chez de nombreuses espĂšces, l'accouplement a lieu Ă  la fin de l'Ă©tĂ© ou en automne, et seules les femelles fertilisĂ©es passent l'hiver, un trait inhabituel chez les HĂ©tĂ©roptĂšres, et les Insectes en gĂ©nĂ©ral. Chez Anthocoris nemorum, le mĂąle survit uniquement dans des conditions climatiques clĂ©mentes[3].

Les migrations saisonniÚres ou les comportements de rassemblement n'ont pas été rapportés pour les Anthocoridae[3].

Reproduction

La maturitĂ© sexuelle a souvent lieu dĂšs la mue imaginale et les accouplements peuvent commencer trĂšs rapidement aprĂšs la derniĂšre mue. Si la femelle n’est pas fĂ©condĂ©e, elle accepte assez facilement le mĂąle, mais si ce n’est pas le cas, elle refuse ou se dĂ©bat violemment. Un seul accouplement semble suffire. Les structures gĂ©nitales et paragĂ©nitales Ă©tant trĂšs variables, les positions sont trĂšs diverses : chevauchement, sur le mĂȘme plan avec un angle aigu comme les aiguilles d’une montre, etc. La durĂ©e moyenne d’un accouplement est de 7-8 min, il est parfois prĂ©cĂ©dĂ© par une danse nuptiale (Cardiastethus pygmeus pas en France). Les mĂąles insĂ©minant aussi souvent d’autres mĂąles que des femelles, il arrive aussi que des mĂąles chevauchent des femelles mortes. L’apparition de ces comportements est probablement corrĂ©lĂ©e avec celle de l’insĂ©mination traumatique[4].

La quasi-totalitĂ© des espĂšces pratiquent l’insĂ©mination traumatique. Un seul paramĂšre, prĂ©sent Ă  gauche et en forme de faux ou de hache avec une pointe souvent trĂšs aiguĂ« (forme diffĂ©rente chez Orinii). La reproduction ne se fait pas par dĂ©pĂŽt du sperme dans les voies gĂ©nitales de la femelle mais selon les espĂšces, de diffĂ©rentes maniĂšres :

  • le mĂąle transperce l’abdomen de la femelle avec son paramĂšre et le sperme est injectĂ© dans l’hĂ©mocoele. Les spermatozoĂŻdes migrent ensuite vers les parties gĂ©nitales de la femelle
  • le mĂąle transperce la femelle a un endroit prĂ©cis de l’abdomen contenant un organe secondaire spĂ©cialisĂ© : le spermalĂšge. Les spermatozoĂŻdes migrent ensuite vers les parties gĂ©nitales de la femelle
  • prĂ©sence d’un tube copulateur prĂšs de la vulve, le mĂąle introduit son pĂ©nis dedans pour fĂ©conder la femelle. Cette technique ne nĂ©cessite plus de dĂ©chirure de la cuticule[4].

Galerie

  • Anthocorini: Anthocoris gallarumulmi
    Anthocorini: Anthocoris gallarumulmi
  • Anthocorini: Dufouriellus ater, Allemagne
    Anthocorini: Dufouriellus ater, Allemagne
  • Anthocorini: Macrotrachelia nigronitens
    Anthocorini: Macrotrachelia nigronitens
  • Cardiastethini: Amphiareus obscuriceps, Lettonie
    Cardiastethini: Amphiareus obscuriceps, Lettonie
  • Cardiastethini: Cardiastethus fasciiventris, Pays-Bas
    Cardiastethini: Cardiastethus fasciiventris, Pays-Bas
  • Scolopini: Scoloposcelis pulchella, Lettonie
    Scolopini: Scoloposcelis pulchella, Lettonie
  • Scolopini: Maoricoris benefactor, Nouvelle-ZĂ©lande
    Scolopini: Maoricoris benefactor, Nouvelle-ZĂ©lande
  • Oriini: Orius niger
    Oriini: Orius niger
  • Xylocorini: Xylocoris cursitans
    Xylocorini: Xylocoris cursitans
  • Lasiochilinae: Dilasia fuscula
    Lasiochilinae: Dilasia fuscula
  • Larve, stade 1 ou 2 (Xylocoris cursitans)
    Larve, stade 1 ou 2 (Xylocoris cursitans)
  • Larve, stade 4 ou 5 (Xylocoris cursitans)
    Larve, stade 4 ou 5 (Xylocoris cursitans)
  • On voit les deux rostres pompant dans la proie
    Anthocoridae sp. se partageant une proie, Écosse

Systématique

Cette famille fait partie de la super-famille des Cimicoidea. Toutefois, sa phylogénie reste débattue, à la fois dans la super-famille et quant à ses sous-familles[14] - [15]. Deux des sous-familles, les Lasiochilinae et les Lyctocorinae, se sont vus élevées par certains auteurs au rang de famille, un statut généralement accepté pour les Lyctocoridae[16], mais pas pour les Lasiochilidae, qui garderaient donc le rang de sous-famille[17]. Il est ainsi difficile de préciser le nombre d'espÚces. Avec les Lasiochilinae, ce nombre est estimé à autour de 500 pour 60-70 genres (selon BioLib (21 avril 2022)[18]). En France métropolitaine la famille est représenté par 16 genre et 48 espÚces[4].

Étymologie

Leur nom vient de antho-, du grec ancien áŒ„ÎœÎžÎżÏ‚, ĂĄnthos, « fleur », et coris, du grec ancien ÎșόρÎčς, kĂłris, « punaise », autrement dit les « punaises des fleurs ». « Flower bugs » est d'ailleurs l'un de leur nom en anglais, l'autre Ă©tant « Minute pirate bugs », ou « punaises-pirates minuscules », en raison de leur rĂ©gime prĂ©dateur et de leur taille.

Liste des sous-familles, tribus et genres

Selon BioLib (21 avril 2022)[18] :

  • sous-famille Anthocorinae Fieber, 1837
    • tribu Almeidini Carayon, 1972
      • genre Almeida Distant, 1910
      • genre Australmeida Woodward, 1977
      • genre Lippomanus Distant, 1904
    • tribu Anthocorini Fieber, 1837
      • genre Acompocoris Reuter, 1875
      • genre Anthocoris FallĂ©n, 1814
      • genre Coccivora McAtee & Malloch, 1925
      • genre Dufouriellus Kirkaldy, 1906
      • genre Elatophilus Reuter, 1884
      • genre Galchana Distant, 1910
      • genre Macrotrachelia Reuter, 1871
      • genre Melanocoris Champion, 1900
      • genre Temnostethus Fieber, 1860
      • genre Tetraphleps Fieber, 1860
    • tribu Blaptopstethini Carayon, 1972
      • genre Blaptostethoides Carayon, 1972
      • genre Blaptostethus Fieber, 1860
    • tribu Cardiastethini Carayon, 1972
      • genre Alofa Herring, 1976
      • genre Amphiareus Distant, 1904
      • genre Brachysteles Mulsant & Rey, 1852
      • genre Buchananiella Reuter, 1884
      • genre Cardiastethus Fieber, 1860
      • genre Dasypterus Reuter, 1871
      • genre Dolostethus Henry & Herring, 1978
      • genre Dysepicritus Reuter, 1884
      • genre Indocoris Muraleedharan & Ananthakrishnan, 1978
      • genre Orthosoleniopsis Poppius, 1909
      • genre Pehuencoris Carpintero & DellapĂ©, 2006
      • genre Physopleurella Reuter, 1884
      • genre Rajburicoris Carpintero & DellapĂ©, 2008
      • genre Xylocoridea Reuter, 1876
      • genre Xyloecocoris Reuter, 1879
    • tribu Oriini Carayon, 1955
      • genre Bilia Distant, 1904
      • genre Carayonocoris Muraleedharan, 1977
      • genre Dokkiocoris Miller, 1951
      • genre Kitocoris Herring, 1967
      • genre Macrothacheliella Champion, 1900
      • genre Macrotracheliella Champion, 1900
      • genre Montandoniola Poppius, 1909
      • genre Odontobrachys Fieber, 1860
      • genre Orius Wolff, 1811
      • genre Pachytarsus Fieber, 1860
      • genre Paratriphleps Champion, 1900
      • genre Turnebiella Poppius, 1915
      • genre Wollastoniella Reuter, 1884
    • tribu Scolopini Carayon, 1954
      • sous-tribu Calliodina Carayon
        • genre Calliodis Reuter, 1871
        • genre Eulasiocolpus Champion, 1900
        • genre Lasiocolpoides Champion, 1900
        • genre Lepidonannella Poppius, 1913
        • genre Zopherocoris Reuter, 1871
      • sous-tribu Scolopina Carayon, 1954
        • genre Lasiochiloides Champion, 1900
        • genre Scolopa Carayon, 1954
        • genre Scolopella Carayon, 1954
        • genre Scolopocoris Carayon, 1972
        • genre Scoloposcelis Fieber, 1864
      • genre Maoricoris China, 1933
      • genre Nidicola Harris & Drake, 1941
      • genre Solenonotus Reuter, 1871
    • tribu Xylocorini Carayon, 1972
      • genre Xylocoris Dufour, 1831
    • genre Crytosternum Fieber, 1860
  • sous-famille Lasiochilinae Carayon, 1972
    • tribu Lasiochilini Carayon, 1972
      • genre Lasiochilus Reuter, 1871
      • genre Plochiocoris Champion, 1900
    • genre Eusolenophora Poppius, 1909
    • genre Lasiellidea Reuter, 1895
    • genre Lasiocolpus Reuter, 1884
    • genre Oplobates Reuter, 1895
    • genre Plochiocorella Poppius, 1909
  • genre Lilia White, 1879
  • genre Opisthypselus Reuter, 1908

Genres fossiles

  • sous-famille Anthocorinae Fieber, 1837
    • tribu Anthocorini Fieber, 1837
      • genre †Xyloesteles Popov & Herczek, 2011
    • tribu Cardiastethini Carayon, 1972
      • genre †Brachypicritus Popov & Herczek, 2011
  • tribu †Lyctoferini Popov, 2003
    • genre †Lyctoferus Popov, 2003
  • genre †Eoanthocoris Popov, 1990
  • genre †Mesanthocoris Hong & Wang, 1990
  • genre †Persephonocoris Popov & Herczek, 2001

Liens externes

Références

  1. « Minute Pirate Bugs | Iowa Insect Information Notes », sur www.ipm.iastate.edu (consulté le )
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversitĂ©, classification, clĂ©s de dĂ©termination des familles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 513, tome 2 pp. 210 et 245
  3. (en) A. Kh. Saulich et D. L. Musolin, « Seasonal development and ecology of anthocorids (Heteroptera, Anthocoridae) », Entomological Review, vol. 89, no 5,‎ , p. 501–528 (ISSN 0013-8738 et 1555-6689, DOI 10.1134/S0013873809050017, lire en ligne, consultĂ© le )
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