Annie colĂšre
Annie colÚre est une comédie dramatique française réalisée par Blandine Lenoir et sortie en 2022.
RĂ©alisation | Blandine Lenoir |
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Scénario |
Blandine Lenoir Axelle Ropert |
Musique | Bertrand Belin |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Aurora Films France 3 Cinéma Local Films |
Pays de production | France |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 120 min |
Sortie | 2022 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
MĂ©dias externes | |
Images | |
Affiche du film sur le site Allociné | |
Vidéos | |
Bande-annonce sur le compte YouTube de Diaphana Production |
L'histoire se dĂ©roule en France, en 1974, environ un an avant la loi Veil. Annie est ouvriĂšre, elle travaille dans une usine qui fabrique des matelas. Elle a deux enfants, mais ne souhaite pas en avoir plus. Lorsqu'elle se retrouve involontairement enceinte, elle fait appel au Mouvement pour la libertĂ© de l'avortement et de la contraception (MLAC) qui milite pour la lĂ©galisation de l'avortement en aidant des femmes Ă avorter ostensiblement. Le MLAC utilise la mĂ©thode de Karman, par aspiration, avec l'aide de mĂ©decins et de bĂ©nĂ©voles. Les femmes n'ont rien Ă payer (elles peuvent faire un don si elles le souhaitent), et si elles ont dĂ©passĂ© huit semaines de grossesse, le mouvement organise des voyages aux Pays-Bas oĂč elles pourront avorter.
L'avortement d'Annie se passe bien, elle est touchĂ©e par la bienveillance de l'accueil d'HĂ©lĂšne, infirmiĂšre, et de Monique, qui chante pour la soulager. Dans un premier temps, elle estime ne pas avoir le temps de s'engager dans l'association car elle est dĂ©jĂ trĂšs occupĂ©e avec son travail et sa famille. Mais lorsque sa voisine Christiane meurt des suites d'un avortement clandestin, elle dĂ©cide de s'engager dans le mouvement. Elle y dĂ©couvre une grande solidaritĂ©, apprend progressivement Ă pratiquer elle-mĂȘme des avortements.
Le mouvement a du mal à répondre à une demande croissante de la part des femmes. Des tensions apparaissent entre de jeunes médecins qui souhaitent que l'avortement reste un acte contrÎlé par les médecins et s'effectue à terme dans les hÎpitaux, et HélÚne, Annie et d'autres bénévoles qui y voient une opportunité de rendre aux femmes le contrÎle de leur corps et remettent en cause une médecine qui traite davantage les femmes en objets qu'en sujets.
Lorsque la loi Veil est adoptée et que l'avortement est dépénalisé, la question de la dissolution ou de la survie de l'association se pose. L'avortement ne sera pas gratuit, certaines militantes craignent que la clause de conscience pour les médecins limite de facto l'accÚs à l'avortement. Annie a trouvé dans le mouvement une solidarité dont elle a déjà la nostalgie, et s'est découvert une vocation : elle décide de commencer des études pour devenir infirmiÚre.
GenÚse du scénario
Blandine Lenoir a rencontré Lucile Ruault qui venait de finir une thÚse de 800 pages sur le MLAC[1] : pendant cinq ans, la chercheuse a rencontré les médecins et les militant·e·s. Ce texte a été leur premier matériau avec leur co-scénariste, Axelle Ropert. Il leur a permis d'embrasser les problématiques de l'époque, de comprendre à quel point la méthode Karman était révolutionnaire[2]. Ce qui les a captivées, c'était tous ces récits de femmes qui racontaient combien leur militantisme au MLAC les avait transformées, comment elles se sentaient capables de tout puisqu'elles avaient pu pratiquer des avortements[3].
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par les bases de donnĂ©es AllocinĂ© et IMDb.
- Titre original : Annie colĂšre
- RĂ©alisation : Blandine Lenoir
- Scénario : Blandine Lenoir et Axelle Ropert
- Musique : Bertrand Belin
- Direction artistique : Marie Le Garrec
- Costumes : Anne Blanchard
- Photographie : CĂ©line Bozon
- Son : Jean-Luc Audy
- Montage : Stéphanie Araud
- Production : Nicolas BreviĂšre et Charlotte Vincent
- Sociétés de production : Aurora Films et Local Films
- Coproduction : France 3 Cinéma, France Télévisions et Canal +, Ciné +
- Société de distribution : Diaphana Distribution (France)
- Budget : 3 500 000 âŹ[4]
- Pays de production : France
- Langue originale : français
- Format : couleur â 2,35:1
- Genre : comédie dramatique
- Durée : 120 minutes
- Dates de sortie :
- Suisse : (Festival de Locarno)
- France : (Festival d'AngoulĂȘme) ; (sortie nationale)
- Belgique : (Festival de Namur)
- Canada :
Distribution
Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par les bases de donnĂ©es AllocinĂ© et IMDb.
- Laure Calamy : Annie
- Zita Hanrot : HĂ©lĂšne
- India Hair : Claudine
- Rosemary Standley : Monique
- Damien Chapelle : Jean
- Yannick Choirat : Philippe, le mari d'Annie
- Florence Muller : Viviane
- CĂ©dric Appietto : Richard
- Lucia Sanchez : DolorĂšs
- Pauline Serieys : Marie-Pierre
- Louise LabĂšque : Caroline, la fille d'Annie
- Leny Morand : Paul, le fils d'Annie
- Jeanne Ferron : Jacqueline
- Ăric Caravaca : le Dr Chevals
- Iris Bry : Christiane
- Caroline Piette : MichĂšle, la collĂšgue
- Pascale Arbillot : CĂ©line
- Elisa Lifshitz : Chantal
- Clément Bresson : Serge, l'ami syndicaliste de Philippe
- Géraldine Martineau : la femme avortée par Annie
- Natalie Beder : la femme qui renonce Ă avorter
- Suzanne De Baecque : la femme qui culpabilise
- LĂ©o Dussollier : Denis
- Jade Labeste : la femme soulagée
- Juliette Lamboley : Lorette
- Oscar Lesage : un interne
- Ădouard Sulpice : l'interne en slip
- Images d'archives :
Musique
La musique originale est composée par Bertrand Belin. Dans le film, lors de scÚnes d'avortement, Rosemary Standley interprÚte Les Enfants du Pirée. Le générique de fin utilise l'Hymne du MLF.
Accueil
Accueil critique
Site | Note |
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Allociné |
PĂ©riodique | Note |
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L'Obs | |
Le Journal du dimanche | |
La Voix du Nord | |
PremiĂšre |
En France, le site AllocinĂ© donne une note de 3,8â5, aprĂšs avoir recensĂ© 31 critiques de presse[5].
Globalement, la presse française fait bon accueil au film au moment de sa sortie. Dans les plus positives, on peut citer celle de Charlotte Marsal pour CNews qui y voit un film somptueux « sur la sororitĂ© incarnĂ© par une belle brochette de comĂ©diennes (India Hair, Zita Hanrot, Rosemary Standley, Pascale ArbillotâŠ), Annie ColĂšre se prĂ©sente comme un rĂ©cit dâĂ©mancipation oĂč lâĂ©ducation Ă la sexualitĂ© nâest pas un tabou, alors que le droit Ă lâavortement est aujourdâhui encore bafouĂ© dans de nombreux pays »[6].
François Forestier, dans L'Obs, effectue un parallĂšle avec l'actualitĂ© du moment : « Ă lâheure oĂč les droits sont menacĂ©s, oĂč lâextrĂȘme droite met en pĂ©ril les conquĂȘtes sociales et oĂč lâavortement est contestĂ© (Hongrie, Ătats-Unis) voici un film nĂ©cessaire et juste »[7].
Pour Olivier Delcroix, dans Le Figaro : « La cinĂ©aste Blandine Lenoir signe un troisiĂšme film joyeusement fĂ©ministe qui retrace avec bienveillance le combat des femmes pour lâavortement dans la France des annĂ©es 1970, Ă quelques mois du passage de la Loi Veil. Laure Calamy y est formidable. »[8]
Dans les critiques positives, on trouve Ă©galement celle du Journal du dimanche, Ă©crite par Barabra ThĂ©ate, qui rĂ©sume son propos ainsi : « Lâactrice dâAntoinette dans les CĂ©vennes donne toute son authenticitĂ© et sa gĂ©nĂ©rositĂ© Ă cette mĂšre de famille qui, grĂące Ă un groupe de fĂ©ministes solidaires, prend le contrĂŽle de ses dĂ©sirs et sâengage dans la lutte collective »[9].
Pour Les Ăchos, Olivier de Bruyn Ă©crit : « Dans Annie ColĂšre, Blandine Lenoir met en scĂšne le(s) combat(s) de son personnage avec une dĂ©licatesse constante et, en parallĂšle, radiographie une Ă©poque pas si lointaine oĂč les femmes et les hommes engagĂ©s dans la lutte pour la lĂ©galisation de l'IVG Ă©taient Ă©troitement surveillĂ©s et menacĂ©s par la police et la justice. Un film Ă la fois intime et politique rappelle l'actualitĂ© et la nĂ©cessitĂ© de ce combat. »[10]
Du cĂŽtĂ© du site spĂ©cialisĂ© aVoir-aLire, Claudine Levanneur Ă©crit elle : « Chacun, suivant sa sensibilitĂ©, pourra adhĂ©rer Ă lâun ou lâautre de ces points de vue qui ont nĂ©anmoins en commun de rappeler que les batailles sociales ne se gagnent que grĂące Ă lâunitĂ© et Ă la solidaritĂ©, et surtout que rien jamais nâest acquis »[11].
Pour CĂ©line Rouden, dans La Croix : « La rĂ©alisatrice sâest inspirĂ©e dâune thĂšse de 800 pages quâune jeune chercheuse a consacrĂ©e au Mlac. Le film sâen ressent dans sa volontĂ© pĂ©dagogique et militante de raconter lâhistoire de ce mouvement aussi efficace quâĂ©phĂ©mĂšre (...). Il se rĂ©vĂšle plus convaincant, grĂące notamment Ă la sensibilitĂ© de son actrice, dans le rĂ©cit du parcours dâĂ©mancipation dâAnnie. »[12]
Dans la presse rĂ©gionale, Christophe Caron, pour La Voix du Nord, parle d'un film « fort en Ă©motions et en informations, sur une pĂ©riode mĂ©connue. Un film qui dit que rien nâest jamais dĂ©finitivement gagnĂ© non plus. »[13]
Thierry ChĂšze, dans PremiĂšre, se montre plutĂŽt enthousiaste sur le rendu final du film : « Ce qui pourrait nâĂȘtre quâun film Ă sujet [l'IVG, ndrl] va bien au- delĂ . GrĂące Ă la qualitĂ© de ses interprĂštes (Laure Calamy en tĂȘte). Mais surtout grĂące Ă la qualitĂ© du scĂ©nario co- Ă©crit avec Axelle Ropert qui va au- delĂ des archĂ©types, soigne tout autant les personnages masculins que fĂ©minins et surtout raconte les « petites » histoires derriĂšre lâhistoire officielle. Le tout avec une sororitĂ© joyeuse et contagieuse qui rend Annie ColĂšre si attachant. »[14]
Box-office
Pays ou rĂ©gion | Box-office | Date d'arrĂȘt du box-office | Nombre de semaines |
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France | 171 503 entrées[4] | 12 | |
Total mondial | 1 044 536 $[15] | - | - |
Pour son premier jour d'exploitation en France, Annie ColÚre cumule 15 140 entrées dont 7 838 en avant-premiÚre, pour un total de 925 séances proposées. Ce score permet au film de se glisser à la quatriÚme place du box-office des nouveautés du jour en termes de places vendues, derriÚre Fumer fait tousser (15 617) et devant Violent Night (11 289)[16].
Pour sa premiÚre semaine d'exploitation, le long-métrage totalise 68 373 entrées pour la derniÚre place du top 10 du box-office de la semaine, derriÚre Couleurs de l'incendie (70 833)[17].
Le film arrĂȘte son exploitation en France le , cependant, Ă l'occasion du 8 mars, journĂ©e internationale des femmes, le film ressort dans quelques salles lui permettant d'engranger sur la semaine 4 265 entrĂ©es supplĂ©mentaires[18].
Notes et références
- « Le spĂ©culum, la canule et le miroir. Les MLAC et mobilisations de santĂ© des femmes, entre appropriation fĂ©ministe et propriĂ©tĂ© mĂ©dicale de lâavortement (France, 1972-1984), soutenue le 4 dĂ©cembre 2017 Ă Lille 2, dans le cadre de Ăcole doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille) », sur theses.fr
- « Blandine Lenoir : « Je voulais mettre en scĂšne les images manquantes de lâhistoire des femmes » (1er dĂ©c. 2022) », sur cnc.fr
- « Dossier de presse » », sur www.cdad-hautegaronne.justice.fr
- « Annie ColÚre (2022) », sur jpbox-office.com (consulté le )
- « Annie ColÚre (2022) - critique presse », sur Allociné (consulté le )
- Charlotte Marsal, « Cinéma : pour Laure Calamy, à l'affiche d' Annie ColÚre, « La femme doit pouvoir disposer de son corps librement » », sur cnews.fr, (consulté le )
- François Forestier, « « Le Lycéen », « Fumer fait tousser », « Annie colÚre »⊠Les films à voir (ou pas) cette semaine », sur L'Obs, (consulté le )
- Olivier Delcroix, « Notre critique dâAnnie ColĂšre: la douce dĂ©termination » , sur Le Figaro, (consultĂ© le )
- Barbara Théate, « « Annie ColÚre », « Violent Night », « Fumer fait tousser »⊠Les critiques des films en salles cette semaine », sur Le Journal du dimanche, (consulté le )
- Olivier de Bruyn, « « Annie ColÚre », son corps, sa bataille », sur lesechos.fr, (consulté le )
- Claudine Levanneur, « Annie ColÚre - Blandine Lenoir - critique », sur avoir-alire.com, (consulté le )
- Céline Rouden, « « Annie ColÚre », aux prémices de la loi Veil » , sur La Croix, (consulté le )
- Christophe Caron, « « Annie colÚre »***: un film sur ces images manquantes qui ont précédé la loi Veil », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- Thierry ChÚze, « Critique de PremiÚre - Annie ColÚre », sur PremiÚre (consulté le )
- (en) « Annie colÚre », sur Boxofficemojo.com (consulté le )
- Slim Mrad, « Box-office 1er jour : Le Torrent déverse (mais sans inondation) », sur boxofficepro.fr, (consulté le )
- Brigitte Baronnet, « Box-office France : Black Panther 2 dépasse les 3 millions d'entrées et... The Batman ! », sur Allociné, (consulté le )
- « Annie ColÚre - box-office Allociné », sur Allociné (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :