Angèle Delasalle
Mathilde Angèle Delasalle, née le à Paris et morte le à Saint-Martin-de-Ré[2], est une artiste peintre et aquafortiste française.
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(Ă 72 ans) Saint-Martin-de-RĂ© |
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Le retour de la chasse (d) |
Biographie
Enfance et Ă©ducation
Née de parents parisiens[3], Angèle Delasalle montre un goût pour les dessins et enluminures[3]. Ses parents la mettent au couvent des Dames Augustines anglaises[3] - [4] qu'elle abandonne pour étudier à l'Académie Julian à Paris[5] où elle suit les cours de Jean-Paul Laurens, Benjamin-Constant et Jules Lefebvre[6].
Carrière artistique
Angèle Delasalle commence à exposer d'abord des peintures au Salon des artistes français dont elle devient membre à partir de 1894[6]. L'année suivante, elle obtient une mention honorable[6] pour Portrait de Mlle de J[4]... et son tableau Caïn et les Filles d'Enoch est également présenté et attire l'attention[7]. Diane au repos est présenté en 1897[8]. En 1898, Le Retour de la chasse, remarqué par Benjamin Constant dans Le Figaro[9], lui vaut une deuxième médaille et le tableau est acquis par l'État au profit du musée du Luxembourg[3]. Elle obtient une médaille de bronze en 1897 puis une médaille d'argent en 1898 et enfin l'or en 1900[6]. C'est cette dernière année qu'elle présente La Forge, un tableau plutôt en marge de ses thèmes habituels[10]. Elle reçoit le prix Piot de l'Institut français en 1899[4] - [11].
En 1900, son tableau Un soir Ă Saint-Cloud lui permet d'obtenir une bourse de voyage[6].
Elle va peindre à Rome puis à Bruxelles où elle remarque la galerie du jardin zoologique[12]. À Amsterdam elle découvre l'art de Rembrandt[7], surtout ses gravures, qui produisent sur elle une forte impression. Elle complète son voyage par un séjour en Angleterre en 1902 impressionnée par Turner, Phidias et les dessins de Raphaël pour la chapelle Sixtine[12]. Elle expose à Londres, aux Grafton Galleries, des vues de la capitale anglaise, jugées « plus anglaise que l'Angleterre » par la critique[7]. Elle conclut de son voyage que « rien ne développe comme les comparaisons »[13].
Entre-temps, elle reçoit la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1900, rejoint la galerie Georges Petit et la Société internationale de peinture et de sculpture (1901)[11] et est nommée associée à la Société nationale des beaux-arts (1902).
Devant son admiration pour la philosophe Clémence Royer, Benjamin-Constant arrange pour que cette dernière pose pour son portrait à la maison Galignani peu de temps avant sa mort en février 1902[3].
En 1903, ses œuvres sont présentées au Salon de la Société nationale des beaux-arts et elle devient membre du premier Salon d'automne[6].
Elle est signalée en 1930 comme ayant été nommée chevalier de la Légion d'honneur[14] qu'elle aurait obtenu en 1926[6].
Tous ses travaux sont signés « A. Delasalle » et son atelier parisien se situait au 3, rue Jean-Baptiste-Dumas[4].
Importance de son Ĺ“uvre
Angèle Delasalle est réputée pour ses nus, ses paysages de banlieue, ses félidés, ses scènes de travailleurs et ses eaux-fortes. Elle est l'une des premières femmes de son époque à peindre des nus[7]'[10]. Elle est la première et unique femme à faire partie de la Société internationale de peinture et de sculpture[11] en raison d'un style décrit comme « viril » par la critique et de sa signature neutre (A. delasalle) conduisant à son invitation par erreur[8]. Elle s'attaque également aux thèmes habituellement réservés aux hommes peintre de l’époque tels La Forge[15]. Elle est également la seule femme de son époque à obtenir une bourse pour voyager en Europe en 1900[13].
De son temps, son art est loué par la Gazette des beaux-arts qui publie d'elle plusieurs gravures en hors-texte en 1909 et 1912. Ainsi, Raymond Escholier y décrit ses peintures de nus en ces termes : « tout d'abord nacrées de reflets, puis, bientôt, maçonnées en pleine chair. Ce qui caractérise ces nus, c'est qu'ils sont bien modernes. Sans que l'artiste y ait songé, ils sont autant des déshabillés que des nus. C'est que Mlle Delasalle n'obéit à aucun souci d'idéalisation académique et qu'elle peint simplement la femme qu'elle a sous les yeux. »[16].
Galerie
Peintures
- Athènes, Pinacothèque nationale : Tamise, 1900[17].
- Laon, musée d'Art et d'Archéologie : Diane au repos, 1896.
- Nantes, musée des Beaux-Arts : Portrait de Mlle Clémence Royer, 1902[18].
- Paris :
- musée national d'Art moderne : Femme endormie, 1920[19].
- musée d'Orsay :
- Pau, musée des Beaux-Arts : Matinée brumeuse à Paris, 1904[21].
- Poitiers, musées de Poitiers : Le Retour de la chasse, 1898.
- Rouen, musée des Beaux-Arts : La Forge, 1900[22].
- Diane au repos (1896), musée d'Art et d'Archéologie de Laon.
- Le Pont-Neuf et l'île de la Cité, vus du quai Conti (1902), Paris, musée Carnavalet.
- Tamise (1900), Athènes, Pinacothèque nationale
- Le Retour de la chasse (1898), Poitiers, musée Sainte-Croix.
- La Forge (1900), musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Baigneuse (vers 1900), localisation inconnue.
- Benjamin-Constant (1845-1902), peintre (1902), musée d'Orsay.
- Portrait de Mlle Clémence Royer (1902), musée d'Arts de Nantes.
Dessins et estampes
- Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques :
- Troyes, musée des Beaux-Arts : Étude de nu, 1909, eau forte[26].
- Washington, Smithsonian American Art Museum : Paysage,1913-1914, fusain sur papier.
- Le Couvreur (1906).
- Portrait de jeune homme (1908).
- Étude de nu (1909).
- Coin de fonderie (avant 1913).
- À Montigny-Beauchamp (1912).
- Paysage (1913-1914), Washington, Smithsonian American Art Museum
- Les fortifications (1900), Petit Palais
Numismatique
- MĂ©daille, Benjamin Constant (1908), Petit Palais
Expositions
En 2003, une sélection de ses œuvres sont présentées par le Musée d'Aquitaine lors de l'exposition Vénus et Caïn. Figures de la Préhistoire 1830-1930), qui étudie la préhistoire comme source d'inspiration[6] - [27].
Références
- parismuseescollections.paris.fr.
- Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine.
- Marie-Louise Néron, « Chez Mlle Delasalle » , sur Gallica, La Fronde, (consulté le )
- Robert Burnand et al., Qui ĂŞtes-vous? Annuaire des contemporains: notices biographiques. 1908-1908/10, 1924, Paris, C. Delagrave, (lire en ligne), p. 226
- Notice sur le site de l'Académie Julian.
- Delasalle, Angèle, Oxford University Press, coll. « Benezit Dictionary of Artists », (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00048542, lire en ligne)
- « Graves International Art - Angele Delasalle », sur gravesinternationalart.com (consulté le )
- Morgane Reck, INHA, « Diane au repos, par Angèle Delasalle », sur collections.rothschild.inha.fr, (consulté le )
- Benjamin Constant, « Promenade de peintre au Salon de 1898 », Le Figaro,‎ (lire en ligne ).
- Neil, « Neglected women artists I: Angèle Delasalle », sur Adventures in the Print Trade, (consulté le )
- Clara Erskine Clement Waters et National American Woman Suffrage Association Collection (Library of Congress) DLC [from old catalog] (University of Wisconsin - Madison), Women in the fine arts, from the seventh century B.C. to the twentieth century A.D., Boston and New York, Houghton, Mifflin and company, , 105–107 p. (lire en ligne)
- Pierre Serié, « Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français : prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 130, no 9,‎ , p. 42 (lire en ligne, consulté le )
- Pierre Serié, « Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français : prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 130, no 9,‎ , p. 45 (lire en ligne, consulté le )
- Journal officiel de la République française, , p. 865 (en ligne sur Gallica).
- (en) Julie Wosk, Women and the Machine: Representations from the Spinning Wheel to the Electronic Age, Johns Hopkins University Press+ORM, (ISBN 978-0-8018-7781-0, lire en ligne)
- (de) « Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912) », sur digi.ub.uni-heidelberg.de (consulté le )
- (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Thames », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
- Notice no 07430000647, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 000PE018419, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 000PE018420, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 00980001181, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 07290021879, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 50350229467, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 50350229468, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 50350229469, base Joconde, ministère français de la Culture.
- Notice no 00000096637, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Vénus et Caïn à Bordeaux, entre science et mythe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Le Livre d'or des peintres exposants, Paris, Bureau du livre d'or des peintres, 1906, pp. 105-106.
- Madeleine Bunoust, Quelques femmes peintres, Paris, Stock, 1936.
- (en) « Delasalle, Angèle », notice du Dictionnaire Bénézit (ISBN 9780199899913). — Avec mention décès « après 1938 ». (en ligne sur oxfordindex.oup.com).
- Pierre Sanchez, Le Salon d'Hiver, répertoire des exposants et liste de leurs œuvres, Dijon, L'échelle de Jacob, 2013, p. 511 (ISBN 9782359680416).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Musée d'Orsay
- (en) Bénézit
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names