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André Bernard (réfractaire)

André Bernard, né le à Chevrier (Haute-Savoie), est un électricien puis correcteur de presse, insoumis, réfractaire au service militaire pendant la guerre d'Algérie et anarchiste non violent.

Il est l’un des créateurs de la revue Anarchisme et non-violence (1965-1973).

Biographie

Très jeune, il rencontre à Bordeaux le milieu libertaire par l’intermédiaire du milieu anticlérical. Il lit La Calotte et assiste aux conférences de André Lorulot et de Georges Las Vergnas. Il fréquente le groupe Sébastien Faure de la Fédération anarchiste où il rencontre les frères Paul et Aristide Lapeyre, Joaquim Salamero, Jean Barrué.

Réfractaire à la guerre d'Algérie

Logo de l'Internationale des résistants à la guerre : le fusil brisé.

Le , il refuse la conscription et de participer à la Guerre d'Algérie, et se déclare insoumis. Il s'exile en Suisse[1]André Bösiger s’active comme maître d’œuvre d’un réseau de soutien aux réfractaires avec l’aide de Pietro Ferrua, insoumis italien.

Il est parmi les fondateurs du Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne)) et contribue à la publication Ravachol[2].

Il participe au groupe Jeune Résistance (JR), lié au Réseau Jeanson d’aide aux indépendantistes algériens, qu’il quitte pour désaccords : il est autant antimilitariste et non violent qu’anticolonialiste.

En 1959, il rencontre sa compagne, Anita Ljungqvist, née le en Suède, dans une famille ouvrière peu politisée. À cette occasion, elle découvre l’anarchisme, la non-violence, les luttes sociales.

Ils quittent la Suisse pour la Belgique, où ils rencontrent le belge Hem Day. C'est de Bruxelles qu’ils prennent contact avec l’Action civique non-violente (ACNV)[3].

Décidés à rentrer en France pour lutter avec l'ACNV contre la guerre d’Algérie, ils passent clandestinement la frontière fin . Le , André, qui a prévenu le ministre des Armées de son retour, s’enchaîne devant l’Arc-de-triomphe de la Porte d’Aix avec six autres militants « solidaires » qui ont adopté son identité. Le Canard enchaîné rapporte l'événement : « Nous sommes tous André Bernard ». Après avoir été identifié le , il est incarcéré à la prison des Baumettes, puis transféré au fort du Hâ de Bordeaux.

Le , à Bordeaux, devant le tribunal militaire, qui l'avait déjà jugé par contumace, il est condamné à un an de prison avec sursis pour « insoumission en temps de paix »[4]. Sorti libre du tribunal, mais attendu par des militaires, il est arrêté et amené directement à la caserne. Lors d’un deuxième procès, le , il est condamné à dix-huit mois de prison avec confusion des peines[5] - [6].

Libéré après 21 mois d’incarcération, il rencontre Louis Lecoin qui lui manifeste sa solidarité. Il devient correcteur d’imprimerie, parrainé par May Picqueray.

Anarchiste et non violent

En , avec notamment Marianne Enckell, il lance la revue Anarchisme et Non-Violence[7] qui adhère, en tant que publication, à l’Internationale des résistants à la guerre (IRG) en 1968[8].

Entre 1975 et 1977, il participe activement, en tant que correcteur, au conflit du Parisien libéré.

En pré-retraite depuis 1992, il participe à la confection et à la maquette de plusieurs publications du mouvement libertaire : Les Temps maudits, Le Combat syndicaliste (Confédération nationale du travail) et Le Monde libertaire, l’hebdomadaire de la Fédération anarchiste.

Depuis 1997, il est membre du collectif de Réfractions, « revue de recherches et d’expressions anarchistes ».

Depuis 2003, il participe à un collectif d’anciens de l’ACNV, destiné à mieux faire connaître le trajet des réfractaires et leurs actions pendant la guerre d’Algérie. En 2005, ce groupe publie, sous le pseudonyme collectif de Erica Fraters, le livre Réfractaires à la guerre d’Algérie : 1959-1963.

Œuvres

Articles

Sources

Vidéo

  • François Chouquet, Comme un seul homme, Association Réfractaires non violents à la guerre d'Algérie, 55 minutes, 2005.
  • Villi Hermann, Choisir à vingt ans[9], 2017

Notices

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Carole Reynaud Paligot, Parcours politique des surréalistes, 1919-1969, CNRS, 1995, page 198.
  2. Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier, Contestations et mouvements, 1960-1980, Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, n°21, Éditions d'en bas, 2005, "André Bernard" page 154.
  3. André Bernard, dossier diffusé par l’ACNV, Réfractaires non-violents à la guerre d'Algérie, lire en ligne.
  4. Premier procès d’André Bernard, le 24 mai 1961, Réfractaires non violents à la guerre d'Algérie, lire en ligne.
  5. Deuxième procès d’André Bernard, le 25 octobre 1961, Réfractaires non violents à la guerre d'Algérie, lire en ligne.
  6. André Bernard, papiers militaires, Réfractaires non violents à la guerre d'Algérie, lire en ligne.
  7. « La revue Anarchisme et Non-Violence, créée par l'anarchiste André Bernard en 1965 », Jacques Weber, Les relations entre la France et l'Inde de 1673 à nos jours, Les Indes savantes, 2002, page 267.
  8. L'Éphéméride anarchiste : Anarchisme et Non-Violence.
  9. (en) « CHoisir à vingt ans », sur imdb.com (consulté le )
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