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Analyse de minéraux lourds

Les minĂ©raux lourds (minĂ©raux avec une masse volumique de plus de 2,8 g/cm3) ont des stabilitĂ©s fortement variable au cours des processus de transport/altĂ©ration, mais les effets combinĂ©s de l'altĂ©ration chimiques, des Ă©pisodes de transport et de recyclage, et de la diagenèse ont tendance Ă  diminuer leurs pourcentages relatif par rapport Ă  l'ensemble de la roche. Par consĂ©quent, les minĂ©raux lourds ne reprĂ©sentent en moyenne dans les grès qu'environ 1 %[1], mais ce taux peut ĂŞtre beaucoup plus bas dans des formations anciennes ou recyclĂ©es. Les propriĂ©tĂ©s individuelles très hĂ©tĂ©rogènes des diffĂ©rents minĂ©raux lourds font de leur abondance relative un bon proxy direct de la nature de la source de sĂ©diment et des processus de recyclage et de transport. Les minĂ©raux lourds ont Ă©tĂ© utilisĂ©s depuis le XIXe siècle comme outil de provenance dans les analyses de source to sink.

Histoire

La première publication scientifique effectuant une analyse de provenance grâce aux minĂ©raux lourds, est l'Ă©tude des dunes de sable du littoral nĂ©erlandais par J. W. Retgers[2], qui a combinĂ© pĂ©trographie, la signature chimique des minĂ©raux opaques et analyse chimique d'aliquots afin d'Ă©tablir des modèles de provenance dans son bassin. Cette Ă©tude a Ă©tĂ© suivie un an plus tard par des investigations complĂ©mentaires de J. L. C Schroeder Van Der Kolk qui a utilisĂ© des minĂ©raux lourds pour l'Ă©tude de la provenance des grès Quaternaire d’origine alluviales ou diluvial[3].

Séparation par densité

Les minéraux lourds sont en général extraits à partir des échantillons de grande taille (2 à kg), car ils représentent une fraction infime des roches anciennes ou altérées.

  • Concassage avec un concasseur ou broyeur. Pour limiter la quantitĂ© de grains brisĂ©s, l'Ă©crasement est habituellement effectuĂ© Ă©tape par Ă©tape (en rapprochant les mâchoires du concasseur de plus en plus), et en ne remettant dans le concasseur que les morceaux les plus larges (>mm).
  • Le broyage du produit est alors gĂ©nĂ©ralement tamisĂ© Ă  500, 250 ou 125 Âµm (selon la mĂ©thode utilisĂ©e). Dans la plupart des analyses de minĂ©raux lourds, la fraction 125-64 Âµm est retenue pour les travaux de sĂ©paration car elle donne un Ă©chantillon supposĂ© reprĂ©sentatif, rend le montage plus facile et permet une identification pĂ©trographique plus dĂ©taillĂ©e[4].
  • Les Ă©chantillons sont ensuite lavĂ©s Ă  plusieurs reprises avec de l'eau et dĂ©cantatĂ©s pour Ă©liminer la fraction argileuse.
  • Une attaque acide peut ĂŞtre utilisĂ©e pour Ă©liminer de potentiels ciments carbonatĂ©s. La prĂ©paration utilisĂ©e doit avoir une faible concentration d'acide acĂ©tique (0,000 016 M, le pH ne doit pas ĂŞtre infĂ©rieur Ă  5), car des acides plus concentrĂ©s ou l'utilisation d'acide chlorhydrique pourrait introduire un biais dans les ratios de minĂ©raux lourds en induisant la dissolution des phases les plus fragiles telles que l'apatite ou les amphiboles calciques[5] - [4] - [6]. Si cette technique est utilisĂ©e, l'Ă©chantillon est ensuite bouilli avec de l'eau distillĂ©e et sĂ©chĂ© dans un four Ă  basse tempĂ©rature pour ne pas amener l'Ă©chantillon Ă  la tempĂ©rature de fermeture de certains de ses minĂ©raux.
  • La fraction nettoyĂ©e et sĂ©chĂ©e est ensuite versĂ©e et mĂ©langĂ©e dans une ampoule Ă  dĂ©cantation avec un liquide lourd (HL) (en gĂ©nĂ©ral bromoforme, tĂ©trabromoĂ©thane ou polytungstate de sodium).
  • Plusieurs autres outils de sĂ©paration sont possibles pour sĂ©parer les minĂ©raux lourds (sĂ©parateurs magnĂ©tiques et Wifley tables).

Principaux ratios utilisés

Les ratios de minéraux lourds les plus utilisés sont[7] :

  • ZTR (Zircon-Tourmaline-Rutile index) ;
  • GZi (Grenat-Zircon index) ;
  • ATi (Apatite-Tourmaline index) ;
  • RuZi (Rutile-Zircon index) ;
  • MZi (Monazite-Zircons index) ;
  • CZi (Chrome-spinelle-Zircon index).

Références

  1. Boggs, S., 2009, Petrology of sedimentary rocks, 2e Ă©d.
  2. Retgers, J. W., Petrography of the Dune Sands of Scheveningen, Holland. . f, Min., I, 1895, 16. Neues Jahob, 1, p. 16.
  3. Schroeder Van Der Kolk, J.L.C., 1896, Beiträge zur Kartirung der quartären Sande. Zeitschrift der Deutschen Geologischen Gesellschaft, p. 773–807.
  4. Morton, A.C., 2012, Value of heavy minerals in sediments and sedimentary rocks for provenance, transport history and stratigraphic correlation. In Quantitative Mineralogy and Microanalysis of Sediments and Sedimentary Rocks: Mineralogical Association of Canada Short Course, p. 133–165.
  5. Morton, A.C. et Hallsworth, C., 1994, Identifying provenance-specific features of detrital heavy mineral assemblages in sandstones, Sedimentary Geology, 90(3-4), p. 241–256.
  6. Singh, M., 2012, Heavy Mineral Assemblage of the Pinjor Formation of the Northwestern Himalaya and its Significance in Deciphering the Provenance of the Sediments, Geosciences, 2(6), p. 157–163.
  7. Morton, A.C., 1985, Heavy minerals in provenance studies. In Provenance of Arenites, p. 249–250.
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