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An-Najm

An-Najm (arabe : Ű§Ù„Ù†ŰŹÙ…, français : L’Étoile) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 53e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 62 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

53e sourate du Coran
L’Etoile
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„Ù†ŰŹÙ…, An-Najm
Titre français L’Etoile
Ordre traditionnel 53e sourate
Ordre chronologique 23e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 62
Nombre de prosternations 1 (verset 62) ou 1 Ruku (si le verset est récité lors d'une priÚre)
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate L’Étoile[2]. Le titre et ses variantes comme « Par l’étoile » proviennent du verset 1[3].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[4] - [5], cette sourate occupe la 23e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[6]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[7], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[8] - [9], pour qui cette sourate est la 28e.

Selon plusieurs chercheurs du XIXe et du XXe siÚcle, cette sourate est trÚs composite et est formée de strates de périodes variées. Plusieurs subdivisions différentes ont été proposées par Nöldeke[Note 1], BlachÚre et Bell (en)[3].

Interprétations

Cette sourate est en prose rimée[10].

Les 18 premiers versets sont, pour Azaiez, construits de maniĂšre circulaire[10]. Pour Crone, les verset 18-23 sont Ă  inclure dans cette premiĂšre partie. Elle pose plusieurs problĂšmes de comprĂ©hension en raison de la question de l’identitĂ© du narrateur mais aussi celle de « Son Serviteur » (v. 10). Pour plusieurs raisons, il ne peut s’agir d’Allah, celui-ci ne parlant pas directement aux ĂȘtres humains. L’hypothĂšse que ce soit Mahomet est spĂ©culative[10]. Pour Rippin, il pourrait s’agir de MoĂŻse (appelĂ©e Moussa dans la tradition islamique). Pour Van Ess et Sirry, le texte pourrait Ă©voquer une vision divine mais aurait Ă©tĂ© rĂ©interprĂ©tĂ© tardivement pour des raisons thĂ©ologiques. Pour Crone, ce passage est fortement influencĂ© par une conception judĂ©o-chrĂ©tienne des relations entre les anges (malāʟika) et Allah[10].

Pour Crone, la partie v.23-v.32 est « gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme un ajout tardif ». La seconde partie est polĂ©mique et tente de prouver que les polythĂ©istes n’ont pas de preuve de leur religion, Ă  l’inverse, selon le Coran, des musulmans. Dye relĂšve la circularitĂ© de l’argumentaire, l’origine divine de la rĂ©vĂ©lation Ă©tant argumentĂ©e au moyen de visions[10].

Dye, Ă  propos de la vision Ă©voquĂ©e au verset 18, reprend l’hypothĂšse de Tesei de reconnaĂźtre comme sous-texte la troisiĂšme Hymne sur le Paradis d’Éphrem le Syriaque. L’auteur reconnait aussi une influence du Pasteur d’Hermas[10]. Pour Tesei, la mention de l’arbre est du paradis trouve des parallĂšles dans l’Hymne sur le Paradis. S’inspirant des travaux de Luxenberg, celui-ci propose une autre vocalisation et explication du verset 16[10]. Pour Khalfallah, ce texte illustre les modes de transmission aux humains de la parole d’Allah[10].

Versets sataniques

C’est dans cette sourate que prend place la problĂ©matique des « versets sataniques ». Cet Ă©pisode racontant comment Satan aurait soufflĂ© Ă  Mahomet de rajouter un verset coranique comme concession au polythĂ©isme[10].

Pour Crone, la majoritĂ© des auteurs occidentaux, Ă  l’inverse d’Ernst et d’al-Badawy, considĂšre ce rĂ©cit comme vĂ©ridique, celui-ci Ă©tant trop peu flatteur pour avoir Ă©tĂ© inventĂ© par des musulmans.[10] NĂ©anmoins, l’auteur rappelle que ce rĂ©cit n’est devenu gĂȘnant que lors de la mise en place de la doctrine de l’impeccabilitĂ© de Mahomet et qu’un tel verset n’aurait pas sa place dans ce contexte coranique[10].

  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 53", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1597 et suiv
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell (en) publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. (en) « Le Coran - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
  2. (en) « Le Coran/Sourate 53 : L’étoile (An-Najm) - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consultĂ© le )
  3. P. Neuenkirchen, "Sourate 53", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1597 et suiv
  4. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  5. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  6. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  7. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  8. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  9. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  10. M. Azaiez (Ed.), G.S. Reynolds (Ed.), T. Tesei (Ed.), et al. (2016). The Qur'an Seminar Commentary / Le Qur'an Seminar. A Collaborative Study of 50 Qur'anic Passages / Commentaire collaboratif de 50 passages coraniques. Berlin, Boston: De Gruyter. partie. QS 39 Q 53
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