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Al-Qamar

Al-Qamar (arabe : Ű§Ù„Ù‚Ù…Ű±, français : La Lune) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 54e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 55 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

54e sourate du Coran
La Lune
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„Ù‚Ù…Ű±, Al-Qamar
Titre français La Lune
Ordre traditionnel 54e sourate
Ordre chronologique 37e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 55
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate La Lune, en rĂ©fĂ©rence au contenu du premier verset : « L’Heure approche et la Lune s’est fendue. ».

Cette sourate porte soit le nom de « La lune », soit, moins souvent, celui de « L’Heure s’est approchĂ©e »[2].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 37e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 49e.

Pour Nöldeke[Note 1] et Schwally, cette sourate n’est pas composite et aurait Ă©tĂ© composĂ©e Ă  une mĂȘme Ă©poque. Cette vision est contredite par Bell qui voit des interpolations plus tardives[2].

Interprétations

Verset 1 : fendre la lune ?

Le premier verset a fait couler beaucoup d’encre tant chez les exĂ©gĂštes musulmans que chez les chercheurs. Ce passage est fortement apocalyptique et trouve des parallĂšles dans le Livre d’ÉzĂ©chiel ou l’ÉpĂźtre aux hĂ©breux. La division de la Lune est un phĂ©nomĂšne dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© dans diffĂ©rents Ă©crits comme l’Ascension de MoĂŻse. Si les verbes de ce passage sont Ă  l’accompli, BlachĂšre considĂšre que cela n’évoque pas obligatoirement une action achevĂ©e mais une « action dont on tient la rĂ©alisation future comme certaine ». Chez les exĂ©gĂštes musulmans eux-mĂȘmes se retrouve ce dĂ©saccord entre une traduction au passĂ©, ce qui serait soit une Ă©vocation d’une Ă©clipse, soit celle d’un miracle, ou d’une traduction au futur[2].

Ce verset a souvent Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme la description d'un miracle de Mahomet ; il aurait fendu la Lune en deux afin de prouver sa ProphĂ©tie. Or, cette interprĂ©tation ne repose que sur l'interprĂ©tation du verbe « fendre » qui signifie aussi « prendre au lacet ». Pour Hanne, ce verset signifiait originellement que la Lune Ă©tait attrapĂ©e, comme « toute la crĂ©ation », en vue du Jugement dernier. Ce verset avait donc la fonction d’ĂȘtre un avertissement du Jugement dernier, avant d'avoir Ă©tĂ© rĂ©interprĂ©tĂ© en miracle[9]. Pour Hanne, « L’étude de la langue coranique et de sa logique propre a soulignĂ© combien le texte sacrĂ© avait parfois des sens diffĂ©rents de ceux retenus par l’exĂ©gĂšse des VIIIe – Xe siĂšcles »[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 54", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1617 et suiv
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes


Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. P. Neuenkirchen, "Sourate 54", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1617 et suiv
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. Hanne O., « Mahomet, une biographie Ă  plusieurs lectures », Moyen-Orient, 2014, p. 86-91.
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