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Al-Ikhlas

Al-Ikhlas (arabe : Ű§Ù„Ű„ŰźÙ„Ű§Ű”, français : La PuretĂ© de la Foi) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 112e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 4 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

112e sourate du Coran
La Pureté de la Foi
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„Ű„ŰźÙ„Ű§Ű”
Al-Ikhlas
Titre français La Pureté de la Foi
Ordre traditionnel 112e sourate
Ordre chronologique 22e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 4
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La Pureté de la Foi[1].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[2] - [3], cette sourate occupe la 22e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[4]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[5], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[6] - [7], pour qui cette sourate est la 44e.

Les sourates de la fin du Coran[Note 1] sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractĂ©risent par des particularitĂ©s propres. Elles sont brĂšves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[8]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalitĂ© des sourates 69 Ă  114 sont de la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposĂ©s ĂȘtre chronologiques. Bien que reconnaissant leur anciennetĂ©, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela prĂ©suppose un contexte et une version de la genĂšse du corpus coranique qui n’est pas tranchĂ©e. Cette approche est spĂ©culative[8].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription stĂ©nographique de proclamation mais sont des textes Ă©crits, souvent opaques, possĂ©dant des strates de composition et des rĂ©Ă©critures Cela n’empĂȘche pas ces sourates de fournir des Ă©lĂ©ments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marquĂ©s par une forme de piĂ©tĂ© tributaire du christianisme oriental[8].

Cette sourate a fait l’objet de datations contradictoires. Pour Nöldeke[Note 2] et Schwally, elle est de datation incertaine. Bell y voit, de par le fait qu’elle est une rĂ©ponse Ă  la doctrine chrĂ©tienne de la divinitĂ© du Fils, une sourate mĂ©dinoise. Si la majoritĂ© des exĂ©gĂ©tes y ont vu une sourate mecquoise, d’autres y ont reconnu une sourate mĂ©dinoise[9].

Au delĂ  de ces discussions d’un lien hypothĂ©tique entre certaines parties du Coran et la vie de Mahomet, il peut ĂȘtre remarquĂ© que cette sourate est l’un des plus anciens textes prĂ©-coraniques. Elle est attestĂ©e dans des inscriptions et de manuscrits plus anciens que les plus anciens Coran, avec des variantes plus ou moins importantes. On la trouve ainsi dans les inscriptions du DĂŽme du Rocher ou sur des monnaies d’Abd al-Malik. Cette sourate semble avoir eu une « vie prĂ©coce en tant que texte politico-religieux sous la premiĂšre dynastie de l’islam »[9].

Il n’est pas impossible que cette sourate ait clos le corpus coranique, avant l’ajout postĂ©rieur des deux derniĂšres sourates. Pour Neuwirth, les deux derniĂšres sourates sont moins des sourates que des textes prophylactiques visant Ă  protĂ©ger le Coran[9].

Interprétations

Cette sourate est un profession de foi[10], connue dans les graffitis et les inscriptions (parfois dans une « forme un peu diffĂ©rente » ou sous forme de glose, selon Imbert). Kropp la rapproche formellement de textes prĂ©islamiques[10]. Une hypothĂšse voit dans le verset 2 un ajout plus tardif. Le verset 3 est souvent perçu comme visant les chrĂ©tiens mais pourrait viser d’autres groupes[10].

Pour Pregill, ce texte renvoi aussi bien au Chema IsraĂ«l qu’au credo de NicĂ©e. Pour l’auteur, ce passage montre une « familiaritĂ© intime » avec les textes monothĂ©istes[10].

Tesei remarque la trĂšs forte prĂ©sence d’hapax dans les sourates finales, soulevant le question de la prĂ©sence de registres linguistiques diffĂ©rents[10].

  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 112", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2311 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 3].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L’auteur prĂ©cise que ces remarques, si elles sont dans une partie consacrĂ©e aux sourates 69 Ă  99, s’appliquent aussi aux sourates 100 Ă  114.
  2. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  3. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  2. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  3. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  4. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  5. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  6. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  7. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  8. G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  9. P. Neuenkirchen, "Sourate 112", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2311 et suiv.
  10. M. Azaiez (Ed.), G.S. Reynolds (Ed.), T. Tesei (Ed.), et al. (2016). The Qur'an Seminar Commentary / Le Qur'an Seminar. A Collaborative Study of 50 Qur'anic Passages / Commentaire collaboratif de 50 passages coraniques. Berlin, Boston: De Gruyter. partie. QS 50 Q112
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