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Al-Falaq

Al-Falaq (arabe : Ű§Ù„ÙÙ„Ù‚, français : L’Aube naissante) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 113e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 5 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

113e sourate du Coran
L’Aube naissante
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„ÙÙ„Ù‚, Al-Falaq
Titre français L’Aube naissante
Ordre traditionnel 113e sourate
Ordre chronologique 20e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 5
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate L’Aube naissante[1], en rĂ©fĂ©rence au contenu de son premier verset : « 1. Dis : « Je cherche protection auprĂšs du Seigneur de l'aube naissante ».

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[2] - [3], cette sourate occupe la 20e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[4]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[5], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[6] - [7], pour qui cette sourate est la 46e.

Les sourates de la fin du Coran[Note 1] sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractĂ©risent par des particularitĂ©s propres. Elles sont brĂšves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[8]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalitĂ© des sourates 69 Ă  114 sont de la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposĂ©s ĂȘtre chronologiques. Bien que reconnaissant leur anciennetĂ©, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela prĂ©suppose un contexte et une version de la genĂšse du corpus coranique qui n’est pas tranchĂ©e. Cette approche est spĂ©culative[8].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription stĂ©nographique de proclamation mais sont des textes Ă©crits, souvent opaques, possĂ©dant des strates de composition et des rĂ©Ă©critures Cela n’empĂȘche pas ces sourates de fournir des Ă©lĂ©ments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marquĂ©s par une forme de piĂ©tĂ© tributaire du christianisme oriental[8].

Nöldeke[Note 2] et Schwally remarquait dĂ©jĂ  au dĂ©but du XXe siĂšcle que cette sourate Ă©tait difficilement classable. La majoritĂ© des chercheurs ont estimĂ© que cette sourate Ă©tait mecquoise. Ces rĂ©flexions qui reposent sur les donnĂ©es traditionnelles ne relevant pas de la rĂ©alitĂ© historique invitent Ă  s’interroger sur l’insertion de cette sourate et de la suivante dans le corpus coranique[9].

Pour Neuwirth, les deux derniĂšres sourates sont moins des sourates que des textes prophylactiques visant Ă  protĂ©ger le Coran. Elles se distinguent des sourates tant par le genre de la priĂšre que l’on retrouve avec la Fatiha que dans le non-respect du classement par taille des sourates. Pour Bell, ces deux sourates auraient Ă©tĂ© rajoutĂ©es par les Ă©diteurs de la version finale du Coran. Les sources musulmanes anciennes semblent montrer dĂ©jĂ  un dĂ©saccord quant Ă  l’insertion de ces sourates dans le corpus coranique[9].

Interprétations

Versets 2-5 : Ă©nonciation de maux

Ces versets listent les maux contre lesquelles ces sourates prĂ©munissent. Ainsi, le verset 2 Ă©voque le « mal qu’il [Allah] a crĂ©Ă© ». Cette traduction a posĂ© des problĂšmes thĂ©ologiques quant Ă  la question de demander une protection contre un mal crĂ©Ă© par Dieu. Une variante met ce verbe au passif, « constituant de fait une correction thĂ©ologique qui perturbe cependant la rime ». Les islamologues ont prĂ©fĂ©rĂ© des traductions allant dans ce sens[9].

D’autres termes dont l’objet de dĂ©bat dans ces versets. Ainsi, celles qui soufflent sur les cordes ont Ă©tĂ© rĂ©interprĂ©tĂ©es a posteriori par les exĂ©gĂštes pour les intĂ©grer  Ă  la vie de Mahomet. Cette interprĂ©tation est « dĂ©pourvue de tout fondement historique ». Il s’agit d’une incantation contre les sorciĂšres en gĂ©nĂ©ral[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 113", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2329 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L’auteur prĂ©cise que ces remarques, si elles sont dans une partie consacrĂ©e aux sourates 69 Ă  99, s’appliquent aussi aux sourates 100 Ă  114.
  2. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  2. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  3. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  4. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  5. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  6. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  7. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  8. G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  9. P. Neuenkirchen, "Sourate 113", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2329 et suiv.
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