Amparo Poch y GascĂłn
Amparo Poch y Gascón, née en 1902 à Saragosse et morte en exil à Toulouse en 1968, est une médecin, femme politique et écrivaine espagnole, militante féministe libertaire, pacifiste et anarchiste.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 65 ans) Toulouse |
Nom de naissance |
Amparo Poch y GascĂłn |
Pseudonyme |
Doctora de educaciĂłn sanatario |
Nationalité | |
Domiciles | |
Activités | |
Père |
José Poch Segura (d) |
A travaillé pour |
Ministère de la Santé (d) Hôpital Joseph-Ducuing |
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Parti politique | |
Idéologie |
Biographie
Elle naît le 15 octobre 1902 à Saragosse de Simona Gascón Cuartero et de José Poch Segura, qui est militaire[1]. Elle est l'aînée de deux frères et deux sœurs[1].
En 1922, elle commence des études de médecine à l'université de Saragosse, en étant alors l'unique femme parmi 436 élèves[1]. Pendant ses études, elle commence à écrire en faveur des études universitaires pour les femmes et contre leur assignation à un rôle familial et maternel traditionnel[1]. En 1923, elle publie également son unique roman, Amor, portant sur une peintre anarchiste et pacifiste[1]. Elle est diplômée médecin le 3 octobre 1929 et commence à exercer à Saragosse, en ouvrant deux cabinets pour les femmes, notamment les ouvrières, et les enfants[1].
Docteure en médecine et militante féministe, elle est une propagandiste de la liberté sexuelle : elle publie de nombreux articles sur l'éducation et des brochures plaidant pour une plus grande liberté sexuelle pour les femmes et contestant la monogamie et la double norme sexuelle[2].
Dans La Vie sexuelle de la femme (1932), elle incite les femmes à s'épanouir par l'amour libre et la pratique de la bisexualité[3].
Elle se fait appeler « Doctora Salud Alegre[4] » (en français : « Docteure de la Santé heureuse »).
En 1936, Poch y GascĂłn est, avec la journaliste LucĂa Sánchez Saornil et l'avocate Mercedes Comaposada GuillĂ©n, l'une des fondatrices de l’organisation fĂ©minine libertaire[5] Mujeres Libres[6] - [7] - [2].
Les Mujeres Libres soulignent que la maternité n'est pas quelque chose qui « vient naturellement — excepté par le fait de porter les enfants. Le processus de socialisation des femmes, qui la pousse à [...] se consacrer à se rendre séduisante, est nuisible à de bons soins maternels »[2].
Elle se fait Ă©galement remarquer pour ses positions Ă©cologistes[8].
Pendant la guerre civile espagnole (1936-1939), elle devient directrice de l'assistance sociale au Ministère de la santé et de l'assistance sociale de la ministre anarchiste Federica Montseny[9].
Elle est responsable, en 1936, des Liberatorios de prostitución, maisons destinées aux prostituées, où elles peuvent recevoir des soins de santé, de la psychothérapie et une formation professionnelle pour leur permettre d'acquérir une indépendance économique par des moyens socialement acceptables.
En , elle est responsable d'un lieu d'échange et d'éducation pour les femmes nommé Casal de la Dona Treballadora.
En 1939, la défaite des républicains espagnols la contraint à l'exil en France, d'abord à Nîmes puis, à l'issue de la Seconde guerre mondiale, à Toulouse[10], où elle travaille à l'hôpital de Varsovie, secourant des centaines de combattants républicains espagnols.
Elle a surtout écrit sur la maternité, faisant la promotion d'une approche anarchiste de la co-éducation (partage parental).
Postérité
- Son parcours, oublié sous la dictature franquiste, est désormais remis en lumière[12] par des autrices comme Antonina Rodrigo[13].
- Une rue de Saragosse porte son nom[14], ainsi qu'une salle de l'Université de Saragosse depuis 2002[15].
- En 2021, une rue de Toulouse est nommée en sa mémoire[16] - [17].
Bibliographie
- (en) Martha A. Ackelsberg, Free Women of Spain: Anarchism and the Struggle for the Emancipation of Women. Bloomington, IN: Indiana University Press, 1991.
- (es) Concepción Gómez Cadenas, Ética, anarquismo y sexualidad en Amparo Poch y Gascón (thèse de doctorat), Madrid, , 654 p. (lire en ligne)
- (en) Mary Nash, Defying Male Civilization: Women in the Spanish Civil War. Denver, CO.: Arden Press, 1995.
- (es) Una Mujer Libre: Amparo Poch y GascĂłn: MĂ©dica Anarquista, Flor del Viento Ediciones, 2002, 300 pages.
- Hélène Finet, Libertarias : femmes anarchistes espagnoles, Paris, nada édition, (ISBN 979-10-92457-45-2, lire en ligne)
Notices
- L'Éphéméride anarchiste : notice.
- (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, page 487.
Notes et références
- (es) Concepción Gómez Cadenas, Ética, anarquismo y sexualidad en Amparo Poch y Gascón (thèse de doctorat), Madrid, , 654 p. (lire en ligne), chap. V.1.1. (« Zaragoza (octubre de 1902- mayo de 1934) »), p. 204-206
- Martha A. Ackelsberg (trad. Marianne Enckell et Alain Thévenet), "La vie sera mille fois plus belle" Les Mujeres libres, les anarchistes espagnols et l'émancipation des femmes, Lyon, Atelier de création libertaire, , 251 p. (ISBN 978-2-35104-037-9, lire en ligne)
- (es) Golfxs con principios et moscacojonera, « Anarcofeminismo y amor libre en Zaragoza: Amparo Poch »
- (es) « M y S - 10 - Nuestro linaje », sur matriz.net
- Mary Nash, Femmes Libres : Espagne, 1936-1939, La pensée sauvage, 1977, lire en ligne.
- (es) Ediciones El PaĂs, « Reportaje | La voz de las mujeres silenciadas », El PaĂs,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )
- Hélène Finet, Libertarias : femmes anarchistes espagnoles, Paris, nada éditions, (ISBN 979-10-92457-45-2, lire en ligne)
- (es) « AMPARO POCH Y GASCÓN (VIDA Y OBRA) – CGT Murcia »
- « Amparo Poch, l’engagement d’une femme libre », sur Union Communiste Libertaire Toulouse & Alentours,
- « Amparo POCH Y GASCÓN - Dictionnaire créatrices », sur www.dictionnaire-creatrices.com
- « Amparo Poch y Gascón (1902-1968) », sur data.bnf.fr
- « Libertarias ! Femmes, militantes et anarchistes », sur calenda.org
- « Activités culturelles de l'Institut Cevantès », sur cultura.cervantes.es
- (es) « Calle de Amparo Poch Gascón - Callejero de Zaragoza - Callejero.net », sur zaragoza.callejero.net (consulté le )
- (es) Gran Enciclopedia Aragonesa, « Poch y Gascón, Amparo », sur www.enciclopedia-aragonesa.com (consulté le )
- « Toulouse. De nouvelles rues toulousaines baptisées », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Ville de Toulouse »