Amina Cadelli
Amina Cadelli, née le , aussi connue sous le nom de Flèche Love, est une compositrice-interprète[1] suisso-algérienne.
Naissance | |
---|---|
Formation | |
Activités |
Membre de |
Kadebostany (- |
---|
Biographie
Amina Cadelli est née à Genève, deuxième de trois filles. Sa mère est une économiste en informatique[2] d'origine berbère[3]. Son père, également informaticien, est adopté et Suisse[3]. Sa petite sœur, Anissa, est la chanteuse du groupe Bandit Voyage[2]. Amina Cadelli revendique une identité queer, refuse de se laisser définir par le genre féminin et « préfère être une créature » non genrée[3] - [4]. Elle parle le français, l'anglais, l'espagnol et l'arabe[5].
Pendant sa scolarité à l'école Moser à Genève, elle découvre le clavecin et la musique baroque et prend des cours au conservatoire[3]. Elle commence à chanter des airs de jazz dans des bars où elle s'initie à l'improvisation[6].
Elle commence des études en ethnologie et sciences des religions à l'Université de Neuchâtel où elle s'intéresse notamment aux études de genre et à la pensée post-coloniale, mais abandonne les études avant son diplôme pour rejoindre le groupe Kadebostany en 2011[3] après avoir rencontré ce groupe au bar Le Chat noir, à Genève[6].
Entre fin 2011 et fin 2015, Amina Cadelli est chanteuse et parolière du groupe Kadebostany, chantant et rappant ses propres textes[7]. Elle écrit notamment les paroles des chansons Castle in the snow, Mind if I stay et Jolan. Pendant ces années, elle est confrontée aux préjugés sexistes dans le milieu musical. Après son départ du groupe, elle raconte sa lutte sur le site Barbieturix[4]. Elle explique lors d'une interview que Guillaume Bozonnet, le leader, « a une vision très carriériste et machiste des choses », loin de ses valeurs à elle[3]. Celui-ci nie en bloc les accusations de l'ancienne chanteuse du groupe[8] - [9], et en 2017 le groupe attaque Amina Cadelli en justice en réclamant 100 000 CHF au titre des dommages d'image[10].
En 2015, elle quitte le groupe Kadebostany et monte son propre projet solo nommé Flèche Love l'année suivante[3]. Elle sort son premier clip en , avec la chanson Umusuna[11] pour laquelle elle collabore avec le musicien français Rone. Féministe intersectionnelle, elle s'engage à travers ses chansons pour la défense des minorités et des personnes victimes de discriminations comme dans son titre Sisters, sorti en , composé sur un texte de la poétesse africaine-américaine Audre Lorde[1] - [12]. Le clip de la chanson est décrit par le magazine chEEk comme une ode à la sororité[13]. Sa musique mélange de nombreuses influences musicales (jazz, musique baroque, musique orientale, rap), mais aussi diverses influences culturelles comme la spiritualité soufie[12] et la culture japonaise[3] - [2]. Pour l'écriture de ses textes, elle utilise l'écriture automatique[2]. Elle cherche à mêler les spiritualités et les cultures d'une façon qui ne soit pas purement décorative, mais conscientisée et pédagogique[12]. Elle vise à évoquer la spiritualité, l'universel[6] à travers la diversité des expériences et la potentialité[12].
En , elle se produit en concert au Montreux Jazz Festival[2] et en et 2019 au Printemps de Bourges[14].
En , elle prononce une conférence dans le cadre de TEDxPlaceDesNationsWomen au Palais des Nations à Genève[15].
Son premier album sous le nom de Flèche Love, Naga, Pt. 1, est sorti en [5] sous le label Musique Sauvage. Elle y évoque notamment Camille Claudel, Kurt Gödel, Reyhaneh Jabbari ou la déesse indienne Kali[12] - [5].
Engagements
Début 2018, elle réagit pour Le Temps à la tribune sur la « liberté d'importuner » de Catherine Deneuve, regrettant que des femmes aient intégré aussi profondément « l'intrusion intempestive, la violence quotidienne »[16].
Au mois de , elle participe avec le groupe Brigitte et 38 autres chanteuses à une reprise de la chanson Debout les femmes pour récolter des fonds pour La Maison des Femmes à Saint-Denis qui accueille et vient en aide aux femmes victimes de violences[17].
Discographie
- Pop Collection avec Kadebostany (2013, Mental Groove Records)
- Naga, Pt.1 (2019, Musique Sauvage)
- Naga, Pt.2 (2021, Horizon / Reflet)
Participations
- Wahdi sur Je suis africain (2019) de Rachid Taha
Références
- « «Flèche Love»: droit au cœur - Portrait | Migros Magazine », sur Migros Medien (consulté le )
- « Flèche Love, de la colle d’or sur ses éclats », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Les multiples visages d’Amina Cadelli », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Amina :”Je veux faire de mon expérience un exemple pour toutes les femmes qui se lancent dans la musique” », Barbi(e)turix !!,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Flèche Love, le renouveau d'une voix libre, envoûtante et mystique », sur rts.ch, (consulté le )
- « Fascinante et brillante, Amina lance sa Flèche Love », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
- « Le monde fantasmé de Kadebostany », tdg.ch/,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Kadebostany, pop sous tension - Le Courrier », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Kadebostany: «Le moment est venu de tomber le masque...» », sur www.illustre.ch, (consulté le )
- « Rupture à 100'000 francs entre musiciens romands », sur m.20min.ch, 20 minutes, (consulté le )
- « Le charme puissant de Fleche Love - Modzik », Modzik,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Apolline Bazin, « Flèche Love. L’héroïne féministe qu’on attendait », sur Manifesto XXI, (consulté le )
- Cheek Magazine, « Avec le clip de “Sisters”, Flèche Love célèbre la sororité », ChEEk Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Rendez-vous culture - Flèche Love, chanteuse surdouée et féministe », sur RFI, (consulté le )
- « Flèche Love | TEDx Place des Nations », sur tedxplacedesnationswomen.ch (consulté le )
- Femina.ch, « Liberté d’importuner: les réactions de 5 Romandes », Femina,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « « Debout les femmes » : 39 femmes artistes soutiennent l'association La Maison des Femmes », aficia,‎ (lire en ligne, consulté le )