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Altaussee

Altaussee est une commune autrichienne du district de Liezen, en Styrie. Située sur les bords du lac d'Altaussee, au pied du massif de Loser, elle est bien connue pour son centre de villégiature et sa station thermale. Le pays d'Altaussee fait partie du Salzkammergut, région classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997.

Altaussee
Blason de Altaussee
Héraldique
Altaussee
Administration
Pays Drapeau de l'Autriche Autriche
Land Drapeau du Land de Styrie Styrie
District
(Bezirk)
Liezen
Conseillers municipaux 15
Maire Gerald Loitzl (ÖVP)
Code postal A-8992
Immatriculation LI
Indicatif +43 (0) 3622
Code Commune 6 12 04
Démographie
Population 1 888 hab. ()
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 36′ 36″ nord, 13° 46′ 58″ est
Altitude 712 m
Superficie 9 211 ha = 92,11 km2
Localisation
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Altaussee
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Altaussee
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Altaussee
Liens
Site web www.altaussee.at

    Histoire

    À l'époque romaine (200-400 après JC) une mine de sel était déjà exploitée dans le périmètre[1] mais elle fut abandonnée dans l'antiquité tardive et ne réapparaît dans les sources qu'en 1147, dans un acte de donation délivré par le margrave Ottokar III de Styrie en faveur de l'abbaye de Rein ; le village lui-même étant cité en 1265[2].

    Après la mort de Frédéric II de Babenberg, duc d'Autriche et de Styrie, en 1246, les forces de l'archevêché de Salzbourg occupent le pays et l'archevêque Philipp de Spanheim fit construire un petit château sur la colline de Pflindsberg à l'est d'Altaussee[3]. Entre-temps, toutefois, le roi Ottokar II de Bohême a fait son entrée dans la région, et en 1254 l'archevêque dut renoncer à Altaussee qui revint à la Styrie. Au cours des siècles suivants, le château de Pflindsberg fut une seigneurie ayant droit de haute justice sur la région environnante[4].

    Après la révolution autrichienne de 1848, les privilèges de Pflindsberg furent abolis et Altaussee devint une municipalité autonome et une station balnéaire populaire. Écrivains et intellectuels, comme Hugo von Hofmannsthal, Jakob Wassermann, Theodor Herzl et Friedrich Torberg, fréquentèrent le petit village alpin[5].

    Après l'Anschluss, Altaussee est incluse dans la division administrative nazie de Reichsgau Oberdonau. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que les bombardements alliés s'intensifient sur les villes allemandes, Hitler et Göring ordonnent qu'une partie de leurs collections d'œuvres d'art pillées dans toute l'Europe soient cachées dans la mine de sel d'Altaussee, qui relève de l'autorité du Gauleiter August Eigruber. Celui-ci est un nazi fanatique prêt à mettre à exécution l'« ordre Néron » de Hitler du qui vise à priver les vainqueurs, ainsi que les Allemands survivants de la guerre ayant démérité du nazisme puisque vaincus[6], de toutes les infrastructures allemandes ainsi que de tout patrimoine architectural, culturel et artistique. August Eigruber fait distribuer 500 kg de bombes dans les galeries souterraines mais Albert Speer, ministre des Armements de la production de guerre chargé de la mise en œuvre de l'« ordre Néron », décide de l'ignorer[7].

    Les hommes de la 3e division blindée américaine parviennent à la mine le . Une semaine plus tard, deux membres de la section Monuments Men, le capitaine Robert Posey et le soldat de première classe Lincoln Kirstein, sont les premiers à s’infiltrer par un petit passage à travers l'éboulis qui obstrue la galerie d'entrée à la suite de l'explosion ordonnée par le directeur des mines Emmerich Pöchmüller. L'inventaire supervisé par Stout montre que les galeries de cette mine conservaient le plus important dépôt d'œuvre d'art pillées par les nazis : 6 577 tableaux, 230 dessins ou aquarelles, 954 estampes, 137 sculptures, 129 pièces d'armes et d'armures, 79 paniers d'objets divers, 484 caisses d'archives, 78 meubles, 122 tapisseries, 181 caisses de livres, 1 200 à 1 700 caisses de livres et assimilés, 283 caisses dont on ignore le contenu[8]. Parmi les principales œuvres retrouvées là, on compte des œuvres appartenant à la Belgique, telles que la Madone de Bruges de Michel Ange, volée à l'Église Notre-Dame de Bruges, L'Agneau mystique de Gand, de Jan van Eyck. On y trouve encore L'Astronome et L'Art de la peinture de Vermeer, qui devaient constituer les pièces maîtresses du Führermuseum de Hitler à Linz, en Autriche. C'est aussi dans l'entrepôt d'Altaussee qu'on découvre des tableaux provenant du Musée Capodimonte de Naples, en Italie, qui avaient été volées par la 1re division Fallschirm-Panzer Hermann Göring.

    À la fin de la guerre, Altaussee sert de refuge temporaire à plusieurs hauts dignitaires nazis : Ernst Kaltenbrunner (chef de la Gestapo), Franz Stangl (commandant des camps de Sobibor et de Treblinka), Wilhelm Höttl (chef du renseignement pour l'Europe de l'Est), Adolf Eichmann (l'un des responsables de la « Solution finale »).

    Le film 1945 - Un village se rebelle (2019) revient sur ces évènements et raconte les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale à Altaussee.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    1. Gerald Grabherr, (de) « Michlhallberg. Die Ausgrabungen in der römischen Siedlung 1997-1999 » et « Die Untersuchung an der zugehörigen Straßentrasse », in : Schriftenreihe des Kammerhofmuseums Bad Aussee, n° 22, Bad Aussee 2001, (ISBN 3-901370-226), p. 103.
    2. Karl Vocelka, (de) « Die Haus- und Hofnamen der Katastralgemeinden Altaussee, Grundlsee, Lupitsch, Obertressen, Reitern und Straßen im steirischen Salzkammergut », in : Dissertationen der Universität Wien n° 102, t. 2, Verband der wissenschaftlichen Gesellschaften Österreichs, Vienne 1974, p. 500.
    3. Reinhard Lamer, (de) « Das Ausseer Land », in : Geschichte und Kultur einer Landschaft, Graz 1998, p. 31, (ISBN 3-222-12613-5).
    4. Karl Vocelka, (de) « Die Haus- und Hofnamen der Katastralgemeinden Altaussee, Grundlsee, Lupitsch, Obertressen, Reitern und Strassen im Steirischen Salzkammergut », in : Dissertationen der Universität Wien n° 102, Verband der wissenschaftlichen Gesellschaften Österreichs, Vienne 1974, p. 19.
    5. « {{{1}}} ».
    6. Christian Baechler, Guerre et extermination à l'Est : Hitler et la conquête de l'espace vital 1933-1945, Paris, Tallandier, coll. « Histoires d'aujourd'hui », , 524 p. (ISBN 978-2-84734-906-1)
    7. (de) Anders Rydell, Hitlers Bilder, Campus Verlag, , p. 303.
    8. Robert Edsel, Monuments men, JC Lattès, , p. 231

    Articles connexes

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