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Hugo von Hofmannsthal

Hugo von Hofmannsthal, né le à Vienne et mort le à Rodaun (Autriche), est un écrivain autrichien, poète, essayiste, dramaturge et librettiste. Il est considéré comme l'un des plus importants représentants du « modernisme viennois » (Die Wiener Moderne) et fait partie du mouvement littéraire et artistique Jeune Vienne.

Hugo von Hofmannsthal
Hugo von Hofmannsthal en 1893
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  55 ans)
Rodaun (d)
SĂ©pulture
Cemetery Kalksburg (d)
Pseudonymes
Loris, Theophil Morren
Nationalité
Formation
Activités
Père
Dr. Hugo Hofmann, Edler von Hofmannsthal (d)
Mère
Anna Fohleutner (d)
Conjoint
Gertrud Schlesinger (d) (Ă  partir de )
Enfants
Christiane Zimmer (d)
Franz von Hofmannsthal (d)
Raimund von Hofmannsthal (en)
Parentèle
Isaak Löw Hofmann von Hofmannsthal (en) (arrière-grand-père)
Ĺ’uvres principales
signature de Hugo von Hofmannsthal
Signature
Vue de la sépulture.

Il est aussi cofondateur du Festival de Salzbourg.

Biographie

Hugo Laurenz August Hofmann von Hofmannsthal est issu d'une famille noble d'origine partiellement juive du côté paternel[1], dont la fortune a été fortement réduite dans la Grande Dépression qui suit la crise bancaire de 1873[2]. Il publie ses premiers poèmes à l'âge de seize ans sous le pseudonyme de "Loris". Cette précocité littéraire, ainsi que son abandon ultérieur de la forme poétique, le font comparer à Arthur Rimbaud[3]. Il fréquente le groupe Jeune Vienne.

Hofmannsthal rencontre le poète allemand Stefan George à dix-sept ans au Café Griensteidl (de) (ils se brouillent dès 1902, et définitivement en 1906) et voit ses poèmes paraître dans les Blätter für die Kunst (les Feuilles pour l'Art), revue littéraire que George dirige et dont il souhaite faire l'instrument d'une renaissance de la poésie allemande.

Durant l'été 1892, il voyage en Provence avec son précepteur Gabriel Dubray.

À la rentrée 1892, il commence des études de droit, tout en publiant la même année un drame lyrique Der Tod des Tizian (La Mort du Titien) et un an plus tard Der Tor und der Tod (Le Fou et la Mort).

En 1894, ce « jeune aristocrate mondain » voyage en Suisse et en Italie du Nord, écrit dans journaux et revues.

En 1895, il s'oriente vers des études en langues romanes à l'Université de Vienne.

Il présente un mémoire sur la langue des écrivains de La Pléïade.

À sa sortie de l'université en 1901, Hofmannsthal renonce à soutenir une thèse (pourtant écrite) sur Victor Hugo et choisit de poursuivre sa carrière littéraire déjà bien entamée.

Sous l'influence des nouvelles techniques de psycho-analyse de Freud et des écrits de Nietzsche, il va désormais se concentrer sur des thèmes antiques, élisabéthains ou de la tradition catholique. Sa nouvelle La Lettre de Lord Chandos (1902) peut être vue comme un écrit précurseur de la littérature existentialiste, et ce bien avant La Nausée de Sartre.

Hofmannsthal rencontre en 1906 le compositeur Richard Strauss avec lequel il va collaborer pour écrire plusieurs livrets d'opéra. Strauss demande à Hofmannsthal la permission de mettre en musique Elektra en 1909, au départ tragédie autonome. Hofmannsthal écrit le livret de Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) en 1911 qui remporte un immense succès et marque le début d'une fructueuse collaboration. Suivent en effet Ariane à Naxos en 1912, Die Frau ohne Schatten (La Femme sans ombre) en 1919, Hélène d'Égypte en 1927 et enfin Arabella en 1929.

En 1912, il adapte Everyman une pièce anglaise du XVe siècle, sous le titre Jedermann (Chaque homme). Avec l'aide de Max Reinhardt, Hofmannsthal fonde en 1920 le désormais célèbre Festival de Salzbourg. Il y fait jouer régulièrement Jedermann et d'autres pièces comme Le Grand Théâtre du monde de Salzbourg. Jedermann est joué depuis chaque année à Salzbourg pendant le Festival ainsi que, de nos jours, dans de nombreuses villes d'Autriche et d'Allemagne, sur des parvis d'églises ou de cathédrales, notamment à Berlin.

Hofmannsthal meurt dans sa résidence de Rodaun (de), dans la proche banlieue de Vienne, le , terrassé par une attaque au moment où il allait prendre la tête du cortège funèbre de son fils cadet, Franz, qui s'était suicidé deux jours auparavant au premier étage de la maison familiale, sans un mot d'explication.

Ĺ’uvres

Hugo von Hofmannsthal est l'auteur d'une œuvre importante dans les domaines de la poésie (poèmes, drames lyriques, contes), de la prose (essais), du théâtre, de l'opéra (en tant que librettiste).

Poésie et prose:

  • Avant le jour (choix de poèmes), traduits de l'allemand et prĂ©sentĂ©s par Jean-Yves Masson, Ă©d. bilingue, Éditions de la DiffĂ©rence, coll. « OrphĂ©e », Paris, 1990, 192 p. (ISBN 978-2-7291-0509-9)
  • Le Lien d'ombre (poèmes complets), traduits de l'allemand et prĂ©sentĂ© par Jean-Yves Masson, Ă©d. bilingue, Verdier Poche, 2006
  • Ĺ’uvres en prose (choix), prĂ©face de Jean-Yves Masson, traductions et notices de Jean-Louis Bandet, Pierre Cimaz, Audrey Giboux, E. Hermann, Yves Iehl, Jean-Yves Masson, Edouard Sans, Paris, Le Livre de Poche, coll. « La pochothèque », 2010.
  • AndrĂ©as, roman (roman inachevĂ©, titre original : Andreas oder Die Vereinigten (de), 1907-1927), trad. de l'allemand par Eugène Badoux, fragments traduits par Jacques Le Rider, prĂ©sentation et notes de Jacques Le Rider, Gallimard, coll. « Folio Bilingue », 1994
  • Lettre de lord Chandos (titre original : Lettre de Lord Chandos Ă  Francis Bacon (de), 1902)[4] - [5] - [6], plusieurs traductions françaises :
    • par E.H. in Hofmannsthal, Écrits en prose, prĂ©face de Charles Du Bos, Paris, Ă©d. de la PlĂ©iade (AndrĂ© Schiffrin), 1927
    • par Jean-Claude Schneider, in Lettres du voyageur Ă  son retour (de) prĂ©cĂ©dĂ© de Lettre de Lord Chandos, Paris, Mercure de France, 1969 (traduction reprise d'abord dans Lettre de Lord Chandos et autres essais, trad. J.-C. Schneider et A. Kohn, Paris, Gallimard, 1980 puis dans le volume Lettre de Lord Chandos et autres textes sur la poĂ©sie [reprise de textes du volume de 1980], prĂ©face de J.-C. Schneider, Gallimard, coll. « PoĂ©sie/Gallimard », 1992)
    • par Pierre Deshusses : Lettre de Lord Chandos, prĂ©face de Claudio Magris, Rivages Poche, 2000
    • par Yves Iehl, in Ĺ’uvres en prose, Paris, Le Livre de Poche, coll. « La Pochothèque », 2010
  • Le Livre des amis, traduit de l'allemand et prĂ©sentĂ© par Jean-Yves Masson, Ă©d. revue, Éd. de la CoopĂ©rative, 2015 (1re Ă©d. Maren Sell, 1990, Ă©puisĂ©)
  • La Femme sans ombre (conte) (de), traduit de l'allemand et prĂ©sentĂ© par Jean-Yves Masson, Éd. Verdier, 1992 ; rĂ©Ă©d. Le Livre de poche classique, 1999
  • Les Mots ne sont pas de ce monde, correspondance avec Edgar Karg von Bebenburg, traduite de l'allemand par Pierre Deshusses, Rivages Poches, 2005[7]
  • Sebastien Melmoth Der Tag, sur Oscar Wilde
  • Das Salzburger groĂźe Welttheater, adaptation de El gran theatro del mundo (Le Grand Théâtre du monde) de CalderĂłn 1922

Pièces de théâtre en un acte (et ballets) :

  • La Mort de Titien (de), 1892 (Der Tod des Titian)
  • Le Fou et la Mort (de), 1893 (Der Tor und der Tod)
  • Le Petit Théâtre du monde, 1897 (Das kleine Welttheater)
  • La LĂ©gende de Joseph (Hofmannstahl) (de), 1914 (Josephs Legende)

Pièces de théâtre[8] et livrets d'opéra :

  • La Mine de Falun (de), 1899 (Das Bergwerke)
  • L'Aventurier et la chanteuse, 1899 (Der Abenteurer und die Sängerin)
  • Elektra, 1903 (d'après Sophocle, mise en musique sous une forme lĂ©gèrement abrĂ©gĂ©e par Richard Strauss : op. 58, 1908).
  • Ă–dipus und die Sphinx (de), 1906
  • Le voyage de retour de Kristina) (de), 1910
  • Le Chevalier Ă  la rose, "comĂ©die pour musique" en 3 actes, opĂ©ra de Richard Strauss crĂ©Ă© Ă  Dresde en 1911 (op.. 59).
  • Jedermann, 1911 (d'après l'Everyman anglais), sous-titrĂ© Le Mystère de la mort de l'Homme riche (Das Spiel vom Sterben des reichen Mannes). Nombreuses traductions françaises, notamment par : Alex Bodenheimer et RenĂ© Philippon, Paris, Ă©d. CorrĂŞa, 1932 ; Julien Reinach (sous le titre : Quelqu'un) Paris, Ă©d. de Cluny, 1939 ; Charly Clerc, Neuchâtel, Delachaux et NiestlĂ©, 1944 ; Paul Pasquier, Paris, Ă©d. des Portes de France, 1947 ; Jacqueline Verdeaux, in Le Chevalier Ă  la rose et autres pièces, Paris, Gallimard, coll. " Du Monde Entier", 1979 ; Daniel Hurstel, Lagrasse, Éd. Verdier, coll. Verdier Poche, 2010.
  • Dame Kobold (de), 1918-1920, d'après La Dame fantĂ´me (La Dama duenda, 1629, Pedro CalderĂłn de la Barca, sur un scĂ©nario perdu de Tirso de Molina)
  • L'Homme difficile (de), comĂ©die (Der Schwierige, 1921) traduite de l'allemand par Jean-Yves Masson, Ă©d. Verdier, 1992, 2e Ă©d. rĂ©visĂ©e 1996.
  • L’Incorruptible, comĂ©die (Der Unbestechliche, 1922-1923), traduite de l'allemand par Jean-Yves Masson; L'Arche Éditeur, 1997.
  • La Tour (Hofmannstahl) (de), 1918-1927, d'après La vie est un songe (1635, Pedro CalderĂłn de la Barca)
  • HĂ©lène d'Égypte, 1928, d'après HĂ©lène (-412, Euripide)
  • Arabella, 1927-1933

Notes et références

  1. Le grand-père d'Hofmannsthal, patricien de Milan, s'est converti au catholicisme en 1839. Par sa mère, Hofmannsthal a des origines allemandes, notamment bavaroises (cf. Pierre Deshuses, « Indications biographiques », in Lettre de Lord Chandos, Rivages poche, p. 25).
  2. Cf. Jean-Yves Masson, Hofmannsthal. Renoncement et métamorphose, p. 39.
  3. Par exemple par Stefan Zweig (cf. Pierre Deshusses, « Anthologie critique », in Lettre de Lord Chandos, p. 41).
  4. Voir sur cairn.info.
  5. Voir sur senscritique.com.
  6. Camille Laurens, « La Réponse à Lord Chandos, de Pascal Quignard : le feuilleton littéraire de Camille Laurens », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. Traduction partielle, ce volume ne représente qu'une moitié des lettres de la correspondance originale.
  8. Histoire du théâtre V, Vito Pandolfi, Marabout Université, Vervier, 1969.

Voir aussi

Bibliographie

  • Hermann Broch, Hofmannsthal et son temps (1951) (repris dans le recueil CrĂ©ation littĂ©raire et connaissance)
  • Christiane ChauvirĂ©, Hofmannsthal et la mĂ©tamorphose, variations sur l'opĂ©ra, Éd. de l'Éclat, coll. « TirĂ© Ă  part », 1991
  • Jacques Le Rider, Hugo von Hofmannsthal, Historicisme et modernitĂ©, PUF, Paris, 1995
  • Jean-Yves Masson, Hofmannsthal. Renoncement et mĂ©tamorphose, Verdier Poche, Lagrasse, 2006
  • Rudolf Borchardt (de), Rede ĂĽber Hofmannsthal. Ă–ffentlich gehalten am 8. September 1902 zu Göttingen
  • Hofmannsthal est citĂ© Ă  de nombreuses reprises dans Le Monde d'hier. Souvenirs d'un EuropĂ©en de Stefan Zweig
  • Bibliographie plus complète : SĂ©lection d'ouvrages de Hugo von Hofmannstahl (de)

Articles connexes

Liens externes

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