Accueil🇫🇷Chercher

Alice Bailly

Alice Bailly, née Alice-Marie-Louise Bally le à Genève et morte le à Lausanne, est une peintre et graveuse suisse. Vaudoise d'adoption, elle a été proche des mouvements d'avant-garde du début du XXe siècle, tels que le cubisme, dadaïsme et fauvisme, qu'elle a contribué à faire connaître en Suisse romande.

Alice Bailly
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Lausanne
Nationalité
Activités

Biographie

Le caprice des belles, 1918, huile sur toile, 65 x 81 cm.

Fille d'Antoine Bally, employé des Postes à Genève et de Victoire Gros, maîtresse d'allemand à l'école supérieure de Jeunes Filles[1], son épouse, Alice Bailly naît dans un milieu modeste. De 1891 à 1895, elle suit les cours de dessins de l'École des demoiselles attenante à l'École des Beaux-Arts de Genève (interdite aux femmes)[2]. Elle expose pour la première fois en 1900. Entre 1902 et 1904, elle se rend dans le canton du Valais où elle compose une série de gravures Les scènes valaisannes[3], notables sur le plan chromatique[4].

En 1906, elle s'installe à Paris, 11, rue Boissonade[5] (actuel no 40) au sein d'une petite colonie suisse[6]. Elle découvre en 1907 la Bretagne et y compose une nouvelle série de gravures Les scènes bretonnes.

En 1909, elle séjourne chez Cuno Amiet, avec qui elle se lie d'amitié, et elle obtient sa première bourse fédérale des beaux-arts. Le fauvisme influencera sa peinture jusqu’en 1910[7]. Elle est également proche du mouvement Dada[8] né à Zurich.

En 1911, elle se rend en Seine-et-Oise où elle rencontre André Lhote, Raoul Dufy et Roger Allard. À Paris, elle élargit son cercle d’amis, notamment à Juan Gris, Albert Gleizes. Sa peinture évolue vers un cubisme coloré, ce qui lui vaudra d’être classée parmi les orphistes par Guillaume Apollinaire.

En 1914, Alice Bailly revient en Suisse, à Genève, où elle s'installe et peint, en particulier La Rade de Genève, vol de mouettes[9]. Elle y expose au Musée Rath.

Elle poursuit la gravure avec des Ĺ“uvres comme Jacqueline Marval au bal de van Dongen[10] de 1914.

La guerre la marque, cela se voit dans l'Ĺ“uvre futuriste de 1916, La bataille de Tolochenaz[11] ainsi que dans l'Ĺ“uvre Hommage Ă©mu aux couleurs de la France[12] (crayon, aquarelle, gouache).

Plusieurs tableaux montrent son amour pour la danse et la musique, tels La sonate Ă  Dukas[13] de 1917.

Alice Bailly, Fête étrange (Les Trouvères), non daté (1912-1923), Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds

Parmi les techniques qu'elle utilise, se trouvent l'estampe, la peinture Ă  l'huile - exemple FĂŞte foraine[14] de 1927 - , l'encre, notamment dans La danse[15], l'aquarelle[16], les techniques mixtes : gouache et encre de Chine - c'est par exemple le cas pour Fruits et mains (L'offrande) de 1919[17] - , crayon et fusain - voir Ă  ce propos Le bal[18] - , aquarelle sur crayon - en particulier dans Joie autour de l'arbre[19] de 1913. Et sa propre technique de peinture-laine (voir infra).

De retour à Paris, en 1921, elle n’y retrouve pas le succès, malgré ses expositions au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. Cette période est caractérisée par « l'assourdissement de sa palette[20] ». Même si en 1923 elle s’établit à Lausanne, elle continue à séjourner par intermittences dans la capitale française, où elle conserve un appartement. Mais elle se rend aussi à plusieurs reprises en Italie[21] plus spécialement à Venise en 1926 où elle reçoit un prix à la Biennale, à Montepulciano en 1933 dont elle peint une représentation nocturne[22] et à Rome en 1934[23].

L. Florentin, 1918, peinture sur laine, 68 x 58 cm.

Alice Bailly invente le concept de « tableaux-laine Â» dès 1916, terme qu'elle crĂ©e pour Ă©viter que l'on qualifie de « broderies Â» ses tableaux « peints avec de la laine Â»[24]. Entre 1917 et 1923, elle exĂ©cute une cinquantaine de tels « tableaux-laine » : des fils multicolores sont lancĂ©s en lignĂ©es parallèles par-dessus et par-dessous une toile de coton. Parmi ses Ĺ“uvres relevant de cette technique : Les Rythmiciennes[25], tableau exposĂ© au MusĂ©e cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, ou encore La Procession[26].

Elle est aussi connue pour son ornementation murale au Théâtre municipal de Lausanne, travail qui fut éprouvant physiquement[27].

Alice Bailly meurt dans son atelier de Longeraie Ă  Lausanne en 1938.

Une exposition posthume en 1938 (puis en 1968 et 1985), ainsi que l’attribution d’une bourse à son nom dès 1946 ont contribué à sa réputation. Les publications internationales consacrées à la femme artiste ont amplifié sa notoriété à partir du début des années 1980[28].

Principales expositions

L'heure du thé, 1920, huile sur toile exposée lors de l'Exposition internationale d'art moderne de Genève, décembre 1920 - janvier 1921
  • Salon des artistes indĂ©pendants, Paris, 1908-1913
  • Internationale Kunstausstellung, Munich
  • Salon d'automne, Paris
  • Galerie Georges Petit, Paris
  • Kunsthaus de Zurich, exposition nationale d'art (X. Nationale Kunstausstellung im Kunsthaus ZĂĽrich), 1910
  • Zurich SPSAS, 1912
  • Genève MusĂ©e Rath et mai-sĂ©rie 1912, 1913
  • Neuchâtel, 1912
  • Berne, exposition nationale suisse, 1913
  • Genève, 1917, La Pomme d'Or, exposition dont elle a rĂ©alisĂ© l'affiche (gravure sur bois, en couleur)[29]
  • Genève, Galerie Moos, 1918
  • Kunsthaus de Zurich, 1919
  • Kunsthalle de Berne, 1921
  • Genève, exposition municipale
  • Venise, Biennale 1926 (elle reçut le prix de la Biennale de Venise)[30]
  • Kunsthalle de Berne, 1927
  • Genève, AthĂ©nĂ©e 1932
  • Kunsthalle de Berne, 1933
  • MusĂ©e du Jeu de Paume, Paris, 1934
Expositions posthumes
  • Basel, rĂ©trospective
  • Lausanne, MusĂ©e cantonal des Beaux-Arts, 1938[31]
  • Genève, MusĂ©e de l'AthĂ©nĂ©e, 1957 (Cent ans de peinture genevoise : Ă  l'occasion du centenaire de la SociĂ©tĂ© des amis des beaux-arts)[32]

Collections

Fontaine dans un jardin de Rome, vers 1934, huile sur toile, 72,8 x 60,2 cm.

Suisse

États-Unis

France

Fondation

  • La Fondation Alice Bailly a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1946 pour soutenir des jeunes artistes suisses et romands[35].

Commandes publiques suisses :

  • Triptyque, Maison de la Radio de Neuchâtel
  • Hall de la gare de Neuchâtel, 1934
  • Théâtre municipal de Lausanne, 1936

Notes et références

  1. Études de lettres, Faculté des lettres de l'Université de Lausanne, 1975, p. 56.
  2. « Alice Bailly », sur AWARE Women artists / Femmes artistes (consulté le )
  3. « La Place du Village | Musées d'art et d'histoire de Genève », sur collections.geneve.ch (consulté le )
  4. Johanna Daniel, « Les estampes d'Alice Bailly », sur blog.bibliotheque.inha.fr, (consulté le )
  5. « Liste des exposants » In : X. Nationale Kunstausstellung im Kunsthaus Zürich, catalogue d'exposition, Zurich, 1910.
  6. Dictionnaire sur l'art en Suisse. https://www.sikart.ch/KuenstlerInnen.aspx?id=4000018
  7. Une huile Fauve d'Alice Bailly : http://www.artnet.fr/artistes/alice-bailly/stadt-im-mondschein-8TWU971W4rcEs8UGwSIggg2
  8. (it) TuttArt Bihiku, « Alice Bailly / Cubist / Avant-garde painter », sur Tutt'Art@ / Pittura • Scultura • Poesia • Musica (consulté le ).
  9. Voir le site rts.ch (Radio-Télévision Suisse): L'œuvre du mois, 1er septembre 2015 modifié 23 mars 2018 /decouverte/monde-et-societe/culture-et-sport/l-uvre-du-mois/7036587-rade-de-geneve-ou-vol-de-mouettes-une-huile-dalice-bailly.html
  10. « Genève enchères », sur geneve-encheres.ch (consulté le ).
  11. « La Bataille de Tolochenaz / Collection Pictet », sur Collection Pictet (consulté le ).
  12. Arnet
  13. « Alice Bailly, une artiste à facettes », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
  14. https://www.lempertz.com/en/catalogues/lot/1134-1/305-alice-bailly.html
  15. « Alice Bailly - 5 Continents Editions », sur 5 Continents Editions (consulté le ).
  16. AWARE, Dictionnaire universel des créatrices, Cécile Godefroy, 2013
  17. Peinture Ă  l'huile
  18. Dictionnaire historique de la Suisse
  19. Louis Gevart, « Alice Bailly ou l’art des avant-gardes sur le fil », sur Beaux Arts (consulté le )
  20. Musée Cantonal de Beaux-Arts, Lausanne, Vaud
  21. Schwok, Claire-Lise. - Alice Bailly. Dans: Les femmes dans la mémoire de Genève . - Genève : S. Hurter, 2005. - p. 188-189
  22. « SIKART », sur sikart.ch (consulté le ).
  23. http://www.artnet.fr/artistes/alice-bailly/exposition-de-la-pomme-dor-1917-ij1CqHqBW6en7Hdh3jiEVw2
  24. Schwok, Claire-Lise. - Alice Bailly. Dans: Les femmes dans la mémoire de Genève, Genève, S. Hurter, 2005, p. 189
  25. MCBA du Vaud, rubrique Historique. https://www.mcba.ch/historique/
  26. P.-F. S., « Cent ans de peinture genevoise », Journal de Genève,‎ (lire en ligne)
  27. Huile sur toile
  28. Estampes d'Alice Bailly
  29. « Alice Bailly », sur AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Albert Rheinwald, L'art d'Alice Bailly, 1918, Galerie Moos.
  • Paul-AndrĂ© Jaccard, Alice Bailly: la fĂŞte Ă©trange, 5 Continents Éditions, (ISBN 978-88-7439-276-6, lire en ligne).
  • Georges Peillex, Alice Bailly, Ă©ditions Pierre Cailler, 1968.
  • Claire-Lise Schwok, « Alice Bailly Â», Les femmes dans la mĂ©moire de Genève, Genève : S. Hurter, 2005, p. 188-189.
  • Paul-AndrĂ© Jaccard, La fĂŞte Ă©trange (exposition au MusĂ©e cantonal des beaux-arts de Lausanne, - ), Éditions des 5 continents, (ISBN 2-940027-50-1).
  • Artistes Ă  Genève : de 1400 Ă  nos jours, Genève : L'APAGe : Notari, 2010, p. 34-35.
  • Paul-AndrĂ© Jaccard, « Bailly, Alice Marie Louise Â», dans SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz, 1998 (actualisĂ© en 2016), (en ligne).
  • Johanna Daniel, « Les estampes d'Alice Bailly Â», dans Sous les coupoles, blog de la bibliothèque de l'INHA, , (en ligne).
  • « Alice Bailly Â» in Paul MĂĽller et Sylvie Patry (dir.), ModernitĂ©s suisses, 1890-1914, catalogue de l'exposition au musĂ©e d'Orsay, Paris, 1er mars - 27 juin 2021, Flammarion, Paris, mars 2021 (ISBN 9782080205476)), p. 172-175.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.