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Alfred Paulon

Alfred Paulon, né le à Paris et mort le dans sa ville natale, est un coupeur-chemisier, journaliste et militant socialiste français.

Alfred Paulon
Caricature d'Alfred Paulon par Demare (1882)
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Cabrion
Nationalité
Activités
Journaliste, chemisier
Père
Guillaume Paulon (d)

Biographie

Né dans l'ancien 4e arrondissement de Paris le , Alfred-Louis Paulon est le fils de Clémence-Marie-Rose Blanchet (1827-1894) et de Guillaume-Marguerite Paulon (1817-1889)[1], un imprimeur-lithographe de la rue Béthizy[2].

Après son instruction primaire, Alfred Paulon suit un apprentissage de coupeur-chemisier. Il vivra principalement de ce métier jusqu'à la fin de ses jours[3].

Bien qu'encore adolescent lors du siège de Paris (1870-1871), Paulon intègre le 88e bataillon de la Garde nationale de la capitale. Pendant la Commune, il se bat du côté des insurgés et prend part à la défense du fort d'Issy entre le 1er et le . Ayant échappé à la répression, il reprend ses activités de coupeur-chemisier[3].

Au milieu des années 1870, Paulon débute dans la presse. Collaborateur régulier du Tintamarre dès 1875[4], où il signe certains de ses textes de son vrai nom et d'autres du pseudonyme de « Cabrion », il écrit également pour Le Frondeur de Léo Taxil[5]. En , ce dernier fonde un nouvel hebdomadaire satirique L'Anti-clérical, dont Paulon est l'un des principaux rédacteurs aux côtés de Taxil et de Charles Tabaraud[6]. Il collabore la même année à une autre feuille de Taxil, L'Avant-garde démocratique, un hebdomadaire qui a pris la suite du Frondeur et dont il est le gérant[7]. C'est à ce titre qu'il est condamné, le , à verser une amende de 1 000 francs, le journal ayant publié une lettre d'Henri Rochefort, ce qui constituait un délit car Rochefort avait été condamné à une peine infamante[8].

À la même époque, Paulon et Taxil publient en fascicules Les Reliques amusantes, un inventaire humoristique des reliques vénérées par les catholiques. Dans le même esprit, les deux journalistes anticléricaux cosignent l'année suivante Les Friponneries religieuses. Le Dictionnaire rigolo-clérical, rédigé par Paulon seul et publié en 1883, s'inscrit dans la même veine.

En 1880, Paulon a aussi collaboré au Beaumarchais de Louis Jeannin[9].

Le , Paulon et sept de ses collègues démissionnent du Tintamarre à la suite d'Auguste Deslinières[10], qui fonde alors Le Tapageur[11]. Ce dernier hebdomadaire satirique n'ayant eu qu'une vie éphémère, Paulon revient au Tintamarre quelques mois plus tard[12].

En 1885, quand Léo Taxil annonce sa surprenante conversion au catholicisme, Paulon lui succède pendant quelque temps à la direction de La République anticléricale, dans laquelle il critique vertement le revirement de son ancien camarade[13]. Selon Taxil, les deux hommes auraient renoué par la suite et Paulon aurait exprimé des doutes quant à la sincérité de la conversion de son ami[14].

Le , Paulon épouse Adèle Clément, une blanchisseuse avec laquelle il vivait au no 9 de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève[15]. Ils s'installent peu de temps après dans le 15e arrondissement[3].

Militant socialiste révolutionnaire indépendant, Paulon récuse l'étiquette d'« anarchiste » qui lui a quelquefois été attribuée[16] en arguant du fait que les anarchistes doivent le considérer comme un « votard », c'est-à-dire comme un partisan du suffrage universel[17]. En vue des élections municipales parisiennes de 1887, il est investi candidat dans le quartier de Grenelle par l'« Union des socialistes pour l'action révolutionnaire » du XVe[18]. À l'issue du premier tour, le , Paulon termine en quatrième position, avec 349 voix (8,2% des votants), derrière le républicain indépendant Blanchard (10,2%), le monarchiste De Wentzel (14,9%) et le conseiller municipal sortant, le radical autonomiste Alphonse Humbert, réélu avec 62,7 % des suffrages[19].

Le , Paulon est élu conseiller prud'homme par les ouvriers de la 2e catégorie des tissus[20]. À la même époque, il est le secrétaire-adjoint de la chambre syndicale des coupeurs-chemisiers, faux-cols, lingerie et parties similaires[21]. En 1893, il collabore au Parti ouvrier, organe des socialistes allemanistes[22].

Alfred Paulon meurt à l'âge de 41 ans, le , à son domicile de la rue Blomet[23].

Notes et références

  1. Archives de Paris, état civil reconstitué, actes de naissance du 16 avril 1854 (vue 14 sur 50).
  2. Notice sur Guillaume Paulon dans le Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle, École nationale des chartes (consulté le 24 décembre 2020).
  3. Le Cri du Peuple, 8 mai 1887, p. 2.
  4. Le Tintamarre, 8 août 1875, p. 5.
  5. Le Frondeur, 16 février 1879, p. 2.
  6. Le Tintamarre, 18 mai 1879, p. 2.
  7. Le Droit, 17 septembre 1879, p. 2.
  8. Le Droit, 19 novembre 1879, p. 2.
  9. Beaumarchais, 7 novembre 1880, p. 5-6.
  10. L'Intransigeant, 7 mars 1884, p. 3.
  11. La Lanterne, 15 mars 1884, p. 3.
  12. Le Tintamarre, 21 décembre 1884, p. 4
  13. Le Temps, 26 juillet 1885, p. 3.
  14. Eugen Weber, Satan franc-maçon : la mystification de Léo Taxil, Paris, Julliard, 1964, p. 162.
  15. Archives de Paris, état civil du 5e arrondissement, registre des mariages de 1886, acte no 182 (vue 4 sur 31).
  16. Le Tintamarre, 28 juin 1885, p. 3
  17. Le Soleil, 10 mars 1887, p. 1-2.
  18. L'Intransigeant, 19 avril 1887, p. 2.
  19. Le Figaro, 9 mai 1887, p. 1.
  20. Le Rappel, 25 novembre 1890, p. 2.
  21. La Libre Parole, 2 avril 1893, p. 4.
  22. Le Parti ouvrier, 3 octobre 1893, p. 3.
  23. Archives de Paris, état civil du 15e arrondissement, registre des décès de 1895, acte no 3345 (vue 7 sur 32).

Voir aussi

Liens externes

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