Alexandre YpsilĂĄntis
Alexandre Ypsilantis ou AlĂ©xandros YpsilĂĄntis (en grec : ÎλÎΟαΜΎÏÎżÏ Î„ÏÎ·Î»ÎŹÎœÏηÏ) (1792 â 1828) fut un chef de guerre et hĂ©ros national grec.
Membre de la FilikĂ EterĂa (d) |
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Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 35 ans) Vienne |
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Nom dans la langue maternelle |
ÎλÎΟαΜΎÏÎżÏ Î„ÏÎ·Î»ÎŹÎœÏÎ·Ï ou Alexandru Ipsilanti |
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ElisĂĄbet YpsilĂĄnti (d) |
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Biographie
Il appartenait Ă la famille YpsilĂĄntis, une famille phanariote de la communautĂ© grecque de Constantinople, participant Ă l'administration de l'Empire ottoman. Son grand-pĂšre et homonyme, Alexandre Ypsilantis, avait ainsi Ă©tĂ© hospodar de Moldavie et Valachie Ă la fin du XVIIIe siĂšcle. Son pĂšre Constantin YpsilĂĄntis avait dĂ©jĂ pris part Ă des actions en vue de libĂ©rer la GrĂšce. Lorsque le complot fut dĂ©couvert, il sâenfuit Ă Vienne. Le sultan lui accorda son pardon et le nomma hospodar de Moldavie en 1799. DĂ©posĂ© en 1805, il sâenfuit Ă Saint-PĂ©tersbourg. En 1806, Ă la tĂȘte de 20 000 Moldaves, Valaques, Grecs et Russes, il entra dans Bucarest et tenta Ă nouveau de libĂ©rer la GrĂšce. La paix de Tilsit rĂ©duisit tous ses espoirs Ă nĂ©ant. Il retourna en Russie en mourut Ă Kiev.
Alexandre avait accompagnĂ© son pĂšre Ă Saint-PĂ©tersbourg en 1805. En 1809, il devint officier de cavalerie dans la garde impĂ©riale. Franc-maçon[1], en 1810 il fonda Ă Saint-PĂ©tersbourg la loge Palestine[2], qui en 1815 crĂ©a, avec les loges de Saint-PĂ©tersbourg Pierre Ă la VĂ©ritĂ©, Isis de RĂ©val et Neptune Ă l'EspĂ©rance de Kronstadt, la Grande Loge Astraea. Il se distingua par sa bravoure en 1812 et 1813 et perdit un bras Ă la bataille de Dresde. Il fut promu colonel en 1814 et devint aide de camp du Tsar Alexandre Ier. Câest en cette qualitĂ© quâil participa au congrĂšs de Vienne. En 1817, il devint gĂ©nĂ©ral de brigade et commandait une brigade de hussards.
En 1820, aprĂšs le refus du comte IoĂĄnnis KapodĂstrias, il fut choisi par la FilikĂ EterĂa comme chef militaire. Il devait diriger lâinsurrection contre lâEmpire ottoman Ă partir des principautĂ©s de Moldavie et Valachie. AccompagnĂ© de nombreux autres officiers grecs servant dans lâarmĂ©e russe, il traversa le Prut le , annonçant quâil disposait du « soutien dâune grande puissance ».
Il prit IaÈi le jour mĂȘme, mais, au lieu dâavancer, il sây installa et laissa faire des pillages et massacres de marchands turcs. Il se dirigea ensuite lentement vers Bucarest, alors mains de son alliĂ© valaque Tudor Vladimirescu. Mais, les paysans valaques avaient plus de griefs contre lâadministration grecque phanariote que contre les Ottomans. Vladimirescu refusa de se reconnaitre son subordonnĂ©, et leur relations se tendirent. Ypsilantis, entretemps installĂ© Ă TĂąrgoviÈte, finit par faire arrĂȘter et assassiner Vladimirescu, accusĂ© de trahison.
En avril, il subit un coup important, le mouvement révolutionnaire étant désavoué par le Tsar russe contrairement aux attentes des Hétairistes et aux sous-entendus d'Ypsilantis.
Il semblerait que le chancelier autrichien Metternich ait fait fabriquer une (fausse) correspondance entre Ypsilantis et les libĂ©raux parisiens afin de le discrĂ©diter aux yeux du tsar. Le , la Sainte-Alliance publia un manifeste rappelant aux populations quâelles devaient attendre rĂ©formes et justice de leurs souverains lĂ©gitimes, et non chercher Ă les obtenir par les armes. CâĂ©tait une condamnation des Ă©vĂ©nements dâItalie, mais aussi de Moldavie. En effet, le tsar Alexandre Ier ajoutait en son nom propre quâil considĂ©rait lâexpĂ©dition dâYpsilantis comme « lâeffet de lâexaltation qui caractĂ©rise lâĂ©poque actuelle, ainsi que de lâinexpĂ©rience et de la lĂ©gĂšretĂ© dâun jeune homme. » Ypsilantis Ă©tait rayĂ© des cadres de lâarmĂ©e russe. La Russie offrait mĂȘme Ă lâEmpire ottoman le soutien de ses troupes pour Ă©craser lâinsurrection de Moldavie et Valachie. En mĂȘme temps, le sultan avait obtenu du patriarche de Constantinople GrĂ©goire V lâexcommunication dâYpsilantis.
Une partie des troupes moldaves et valaques quâil avait rĂ©ussi Ă lever commença Ă dĂ©serter Ă la suite de l'exĂ©cution de Vladimirescu, tandis que les Ottomans organisaient leur contre-attaque.
Ypsilantis fut dĂ©finitivement vaincu le Ă DrÄgÄĆani, le rĂ©giment d'Ă©tudiants considĂ©rĂ© par les Grecs comme le deuxiĂšme « bataillon sacrĂ© » de leur histoire Ă©tant dĂ©cimĂ©.
Il s'Ă©chappa de justesse et nĂ©gocia avec les autoritĂ©s autrichiennes lâautorisation de traverser leur territoire pour regagner la Russie. Metternich accepta, mais aussitĂŽt quâYpsilantis fut en Autriche, il donna lâordre de le faire arrĂȘter. Il passa sept ans en forteresse ou rĂ©sidence surveillĂ©e. Fin 1827, Nicolas Ier obtint sa libĂ©ration. Il se retira Ă Vienne, oĂč il mourut, le , dans le plus complet dĂ©nuement des suites de ses blessures et des mauvaises conditions dans lesquelles il avait passĂ© les sept derniĂšres annĂ©es de sa vie.
Notes et références
- Giordano Gamberini, Mille volti di massoni, Roma, Ed. Erasmo, 1975, p. 106.
- Evstathiou Diakopoulou, O Tektonismos stin Ellada (La Franc-Maçonnerie en GrÚce), Ionios Philosophiki, Corfou, 2009, p. 143.