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Alessandro Manzoni

Alessandro Manzoni (né le à Milan et mort le dans la même ville) est un poète, dramaturge et prosateur, considéré comme l'un des écrivains italiens les plus importants de la période romantique.

Alessandro Manzoni
Portrait d'Alessandro Manzoni par Francesco Hayez (1841), conservé à la pinacothèque de Brera.
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Alessandro Francesco Tommaso Antonio Manzoni
Nationalité
Domicile
Activité
Père
Pietro Manzoni (d)
Mère
Conjoints
Enrichetta Manzoni Blondel (d) (de Ă  )
Teresa Borri (d) (de Ă  )
Enfants
Julia Manzoni (d)
Luigia Maria Vittoria (d)
Pietro Luigi Manzoni (d)
Enrico Manzoni (d)
Filippo Manzoni (d)
Matilde Manzoni (d)
Parentèle
Cesare Beccaria (grand-père)
Blason
Ĺ’uvres principales
Les Fiancés, Histoire de la colonne infâme, Hymnes sacrés (d), Le Cinq mai, Marzo 1821 (d)
signature d'Alessandro Manzoni
Signature
Vue de la sépulture.

Son roman Les Fiancés (en italien I promessi sposi) est considéré comme l’un des écrits majeurs de la littérature italienne, et comme l'œuvre la plus représentative du Risorgimento et du romantisme italien, qui eut aussi une grande influence sur la définition d'une langue nationale italienne.

Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé, en tant que sénateur[1] du royaume de Sardaigne à partir de 1860, en plein Risorgimento, jusqu'en 1861 à la création du royaume d'Italie après l'unification de la péninsule.

Biographie

Officiellement fils du comte Pietro Manzoni et de Giulia Beccaria, elle-même fille du philosophe des Lumières Cesare Beccaria, auteur du célèbre Traité des délits et des peines (Dei delitti e delle pene)[2], Alessandro Manzoni est sans doute le fils naturel de Giovanni Verri, frère des écrivains Pietro et Alessandro Verri[3] eux-mêmes amis de Cesare Beccaria[4].

L'enfance

Après la séparation de ses parents en , Alessandro est confié à son père qui le délaisse. Il fait ses études dans des institutions religieuses[2], les Somasques de Merate (1791) et Lugano (1796), et les Barnabites du collège Longone de Milan (1798). Il fait la connaissance de Luigi Arese, Giambattista Pagani, Federico Confalonieri, Ermes Visconti, et rencontre pour la première fois le poète Vincenzo Monti. Il est décrit comme un adolescent rebelle, envahi d'idées libérales et anticléricales[5].

En 1801, âgé de 16 ans, il écrit le poème Le triomphe de la liberté (Del trionfo della libertà) composé pour la paix de Lunéville et la République cisalpine[3], où il développe des idées libérales et jacobines. Rapidement, Manzoni, en contact avec les exilés napolitains Francesco Lomonaco et Vincenzo Cuoco, atténue son enthousiasme en raison de la politique napoléonienne qui chasse ses espoirs de liberté, d'égalité et d'indépendance nationale[6]. Progressivement, il va s'installer dans une opposition, il rejoint les italici puri[7] , un mouvement politique qui s'est développé en Lombardie vers 1813 et qui est composé de nobles, de bourgeois qui souhaitent éliminer l'influence française pour former avec l'aide britannique un État italien monarchique indépendant de la domination autrichienne[8]. Il reste cependant francophile bien qu'il soit persuadé que la Révolution française a été injuste et inutile[9].

Le séjour à Paris

En 1805, il se rend à Paris auprès de sa mère, séjour interrompu par la mort de son père[10]. Quand celle-ci perd son amant Carlo Imbonati, Alessandro lui dédie son poème Pour la mort de Carlo Imbonati (In morte di Carlo Imbonati)[11].

Il fréquente les salons littéraires parisiens en compagnie de sa mère. Il y rencontre les « idéologues », intellectuels anti-napoléoniens d'orientation libérale qui fréquentent le salon littéraire de Sophie de Condorcet, veuve du philosophe Nicolas de Condorcet[11]. Il a l'occasion de découvrir les auteurs et moralistes français, Pascal, Racine et Voltaire[12]. Claude Fauriel est son ami et son guide dans les questions littéraires pour plusieurs années[11].

À Milan, le , il épouse civilement une connaissance d'Imbonati[13] - [14], Henriette (en italien, Enrichetta) Blondel, d'une ancienne famille de Martigny, établie à Villette vers 1550 puis en Lombardie au XVIIIe siècle. En 1810, au cours des fêtes organisées pour le mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche, Alessandro s'étant réfugié dans l'église Saint-Roch lors d'un mouvement de foule occasionné par l'explosion de pétards, et pensant avoir perdu sa femme, il la retrouve dans l'édifice. Y voyant un signe divin, il embrasse la foi catholique[15] - [16].

Le retour en Italie

De retour en Italie, il Ă©crit ses Hymnes (Inni Sacri), entre 1812 et 1815. Le dernier hymne, La PentecĂ´te, est publiĂ© en 1822. Entre 1820 et 1821, Manzoni Ă©crit son meilleur drame, Adelchi, qu'il publie en 1822, inspirĂ© par le renversement par Charlemagne de la domination lombarde sur l'Italie et contenant des allusions voilĂ©es Ă  l'occupation autrichienne d'alors. Les hymnes et le drame historique rĂ©vèlent que Manzoni, classique dans ses premières Ĺ“uvres, s'inspire dĂ©sormais du romantisme. Dans l'Ĺ“uvre de Manzoni on relève aussi que l'auteur a eu sous les yeux, en la composant, des poèmes Ă©pico-chevaleresques de la Renaissance, tels que La caduta dei longobardi de Sigismondo Boldoni (XVIe siècle)[17].

Il compose , ode à l'unité italienne, et ce qui devient un de ses écrits les plus connus, Le cinq mai (Il Cinque Maggio), ode sur la mort de l'empereur Napoléon à Sainte-Hélène, méditation religieuse et historique.

En 1821, dans sa demeure de Brusuglio, il commence la rĂ©daction, sous l'influence de Walter Scott, de son roman historique Les fiancĂ©s, (en italien I promessi sposi), d'abord sous le titre de Fermo et Lucia, qui est remaniĂ© entre 1827 et 1842. Il se retire en Toscane en 1827 afin d'amĂ©liorer la langue de son roman, considĂ©rant qu'il devait « rincer ses draps dans l'Arno ». Au dĂ©but du XIXe siècle, en fait, l'italien est une langue purement littĂ©raire du fait de la fragmentation politique du pays en une dizaine d'États, l'italien n'est connu que par environ 200 000 personnes, sur une population totale de 18 millions qui s'expriment normalement dans des langues rĂ©gionales. Manzoni - qui parle le français mieux que l'italien - se propose de rendre la langue plus populaire. Aussi fait-il le choix de la revitaliser pour ainsi dire « Ă  la source », voire Ă  Florence, oĂą la langue du peuple est la plus semblable Ă  l'italien littĂ©raire. Bien que l'opĂ©ration de modifier le lexique et la grammaire en subsumant les formes du peuple florentin ne lui rĂ©ussisse pas entièrement, l'exercice de « rincer les draps dans l'Arno » peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme l'acte de naissance de la langue italienne contemporaine.

Après la publication de la dernière édition du roman (1840-1842), Manzoni se consacre à l'étude et à la composition d'essais critiques, historiques et moraux.

La fin de cette longue vie d'écriture est attristée par une série de deuils. La mort de sa première épouse, Henriette, en 1833 est suivie de celle de plusieurs de ses enfants et de sa mère. En 1837, il épouse en secondes noces Teresa Borri (1799-1861), veuve du comte Decio Stampa di Gravedona (1796 - 1820), à qui il va également survivre. Le décès de son fils aîné, Pietro Luigi, le est le drame final qui précipite sa fin. Il tombe malade et meurt d'une méningite le suivant.

L'Italie lui rend hommage, sa dépouille est accompagnée au Cimetière monumental de Milan, suivie par les princes royaux, les officiers d'État et un immense cortège d'anonymes. Giuseppe Verdi compose son Requiem à sa mémoire en 1874.

Sa famille

Alessandro Manzoni a 10 enfants avec sa première épouse, Henriette Blondel:

  • Giulia Claudia ( - ) mariĂ©e au patriote italien Massimo d'Azeglio,
  • Luigia Maria Vittoria (nĂ©e et morte le ),
  • Pietro Luigi ( - ),
  • Cristina ( - ),
  • Sofia ( - ),
  • Enrico ( - ),
  • Clara ( - ),
  • Vittoria ( - ),
  • Filippo ( - ),
  • Matilde ( - ).

Avec Teresa Borri, sa seconde Ă©pouse, il a des jumelles mortes le lendemain de leur naissance.

Liste des Ĺ“uvres

Premières œuvres

  • Autoritratto (1801)
  • A Francesco Lomonaco (1802)
  • Alla Musa (1802)
  • Alla sua donna (1802)
  • In morte di Carlo Imbonati (1805-1806)
  • I sermoni (1802 - 1804)
  • Del trionfo della libertĂ  (1801)
  • Adda (1803)
  • Urania (1809)

Odi civili

  • (1814)
  • Le proclame de Rimini (1815)
  • (1821)
  • Le cinq mai (ou la mort de l'empereur NapolĂ©on Ă  Sainte-HĂ©lène) (1822)

Tragédies

Romans

Essais littéraires

Essais historiographique

  • Discorso sopra alcuni punti della storia longobardica in Italia (1822)
  • Histoire de la colonne infâme (Storia della colonna infame) (1840)
  • La RĂ©volution française de 1789 e la RĂ©volution italienne de 1859 (1889)

Essais philosophiques

Essais linguistiques

  • Sentir messa (1835-36)
  • Sur la langue italienne (1846)
  • Saggio sul vocabolario italiano secondo l'uso di Firenze (1856)
  • De l'unitĂ© de la langue e des moyens pour la diffuser (1868)
  • Intorno al libro "De vulgari eloquentia" di Dante (1868)
  • Intorno al vocabolario (1868)
  • Lettera al Marchese Alfonso della Valle di Casanova (1871)

Notes et références

  1. (it) « Biographie de Alessandro Manzoni », sur Sénat de la République italienne (consulté le )
  2. Manzoni 1981, p. IX
  3. « Alessandro Manzoni », sur Treccani (consulté le )
  4. « Biographie de Cesare Beccaria », sur Babilonia (consulté le )
  5. « Alessandro Manzoni », sur internetculturale.it (consulté le )
  6. « Alessandro Manzoni », sur internetculturale.it (consulté le )
  7. (it) Francesco Leoni, Storia Dei Partiti Politici Italiani, Naples, Alfredo Guida editore, (ISBN 88-7188-495-7, lire en ligne), p. 24-25
  8. « Itàlici Puri », sur Sapere.it (consulté le )
  9. « « Aux armes citoyens ! » Patriotisme et capacités militaires chez Manzoni de Michel Beynet », sur italies.revues.org (consulté le )
  10. « Alessandro Manzoni », sur internetculturale.it (consulté le )
  11. Manzoni 1981, p. X
  12. M. Gallot, J.L. Nardone, M. Orsino, Anthologie de la Littérature Italienne v.3
  13. « Enrichetta Blondel », sur Treccani.it (consulté le )
  14. « Alessandro Manzoni », sur internetculturale.it (consulté le )
  15. Ferruccio Ulivi, Manzoni, Milano, Rusconi, 1984; p. 124-130
  16. « Alessandro Manzoni », sur internetculturale.it (consulté le )
  17. Carlo Gottifredi, Una fonte manzoniana del Seicento, Sigismondo Boldoni, in La Rassegna nazionale, s. 2, XXXIX (1922), p. 216.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (it) Marcella Gorra, Manzoni, Palerme, Palumbo, . (Ĺ’uvre publiĂ©e en plusieurs Ă©ditions)
  • (it) Antonietta Gaglio, Nel cerchio dei Manzoni e dei Giorgini, Milan,
  • (it) Natalia Ginzburg, Manzoni intimo, Turin,
  • (it) Ezio Flori, Alessandro Manzoni e Teresa Stampa, Milan,
  • (it) Alessandro Manzoni, I promessi sposi, Garzanti editori, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (it) Matilde Schiff Giorgini, Manzoni intimo, Milan,

Liens externes

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