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Alberto Breccia

Alberto Breccia (Montevideo, - Buenos Aires ) est un auteur de bande dessinée argentin.

Alberto Breccia
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Enfants
Enrique Breccia
Cristina Breccia (d)
Patricia Breccia (d)
Autres informations
Distinctions
Best foreign work published in Spain (d) ()
Temple de la renommée Will-Eisner ()
signature d'Alberto Breccia
Signature

Biographie

D'abord influencé par la bande dessinée d'aventures nord-américaine (Milton Caniff), il se forge un style très personnel et en constante évolution, qui emprunte à l'art grotesque, à l'expressionnisme et au clair-obscur.

Il commence sa carrière professionnelle en 1939, en rejoignant la maison d'édition Manuel Láinez. Il participe à des magazines tels que Tit-Bits, Rataplán ou El Gorrión où il crée des comic strips comme Mariquita Terremoto, Kid Río Grande ou El Vengador (d'après un roman à succès).

Pendant les années 1950, il devient membre honoraire du groupe de Venise, composé d'artistes italiens expatriés comme Hugo Pratt, Ido Pavone, Horacio Lalia, Faustinelli ou Ongaro. Avec Hugo Pratt, il ouvre l'école panaméricaine d'art à Buenos Aires. En 1957, il rejoint Frontiera Editorial, alors dirigé par Héctor Germán Oesterheld, qui scénarisait Ernie Pike. En 1958, Breccia lance la série Sherlock Time (es) sur un scénario de Héctor Oesterheld dans Hora Cero Extra.

En 1960, il commence à travailler pour des éditeurs européens via une agence artistique basée à Buenos Aires : il dessine quelques westerns et histoires de guerres pour la maison d'édition anglaise Fleetway. Cette période ne dure pas longtemps. Son fils Enrique dessine également quelques histoires de guerres pour Fleetway à la fin des années 1960 : Spy 13.

En 1962, il produit avec Héctor Oesterheld (desaparecido de la dictature argentine) peut-être sa plus importante bande dessinée : Mort Cinder. Il donne à l'antiquaire Ezra Winston son propre visage vieilli, et à son compagnon Mort Cinder celui de son ami Horacio Lalia. Mort Cinder paraît entre le (no 714 du magazine Misterix) et 1964.

En 1968, il dessine avec son fils Enrique sur un scénario de Héctor Germán Oesterheld une biographie en bande dessinée de Che Guevara : Che. Pour échapper à la répression du régime, on raconte qu'ils cachent les planches dans leur jardin. Cette légende est démentie par Enrique Breccia dans une interview donnée au magazine Casemate 18 () à l'occasion de la réédition de l'album aux éditions Delcourt.

Au cours de la décennie suivante, Breccia innove tant au niveau du noir et blanc que de la couleur en réalisant, sur des scénarios de Carlos Trillo, deux séries majeures : Un tal Daneri (Un certain Daneri) et Chi ha Paura delle Fiabe ? (Qui a peur des fables ?). Dans cette dernière, une satire sociale appuyée sur un détournement des contes des frères Grimm, il multiplie les collages et les mélanges de texture dans un style qui a une profonde influence sur des anglo-saxons comme Bill Sienkiewicz et Dave McKean.

Dans les années 1980, Breccia et Juan Sasturain travaillent à la série Perramus, satire féroce des régimes totalitaires sud-américains, tout en rendant hommage aux cultures populaires du sous-continent et qui marque l'apogée du style noir et blanc de Breccia.

Dans ses dernières œuvres, Breccia diversifie avec beaucoup de réussite sa production en couleur, notamment dans ses adaptations des nouvelles d'Edgar Allan Poe.

Ses liens avec l'Italie lui permirent de publier en 1985 le luxueux Quattro incubi (Quatre incubes) aux Ă©ditions Editiemme de Milan, avec lithographie (reprenant L'Ultime Visite du gentilhomme Malato, La Nuit de Camberwell (Jean Ray), La Marche de la mort rousse (Edgar Allan Poe), et Le Chat noir (Edgar Allan Poe).

Œuvres publiées en français

Ĺ’uvres d'Alberto Breccia.

Distinctions

  • MĂ©daille d'or d'honneur de la Commission nationale de la culture argentine, au 7e salon annuel des dessinateurs argentins Ă  Buenos Aires
  • 1973 : prix Yellow-Kid remis par le jury au festival de Lucques, pour l'ensemble de son Ĺ“uvre
  • 1975 : prĂ©sident du jury du festival de Lucques
  • MĂ©daille d'or des Ă©ditions argentines Dante Quinterno, au 9e salon annuel des dessinateurs argentins
  • Prix Cinzano, au 11e salon annuel des dessinateurs argentins
  • 1979 : Mention spĂ©ciale en reconnaissance pour son Ĺ“uvre Ă  la biennale de l'Humour et de la Bande DessinĂ©e de Cordoba
  • 1993 : prix Max et Moritz exceptionnel pour une Ĺ“uvre remarquable
  • 2021 : inscrit Ă  titre posthume au temple de la renommĂ©e Will Eisner (choix du jury)[5]

Autres activités

  • Vice-prĂ©sident de l'Association des dessinateurs argentin (A.D.A.), de 1962 Ă  1964
  • Directeur et professeur de l'Institut d'Art de Buenos Aires (qu'il a crĂ©Ă©)
  • Professeur de dessin de l'École PanamĂ©ricaine d'Art de Buenos Aires[6].

Notes et références

  1. Henri Filippini, « Cthulhu », Schtroumpfanzine, no 28,‎ , p. 25.
  2. Évariste Blanchet, « Rapport sur les aveugles », Critix, no 3,‎ , p. 14-15.
  3. Fabien Tillon, « Que vivra Guevara », BoDoï, no 49,‎ , p. 7.
  4. Xavier Glaizes, « Boir de chez noir », BoDoï, no 48,‎ , p. 12.
  5. (en) Heidi MacDonald, « 2021 Will Eisner Hall of Fame inductees announced », sur Comics Beat, .
  6. Il est parfois cité comme un grand pédagogue, par exemple dans « Alberto Breccia », dans 100 cas de maîtres, Éditions de la martinière,

Annexes

Revues

Ouvrages

  • Jan Baetens, « LirĂ© ChĂ© “politiquement” », dans Formes et politiques de la bande dessinĂ©e, Louvain : Peeters, 1998, p. 107-118.
  • Michèle Costa-Magna, « L'Aventure au collet », dans Jacky Goupil (dir.), Bande dessinĂ©e 1981-1982, Hounoux : SEDLI, 1982, p. 21.
  • Patrick Gaumer, « Breccia, Alberto », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 115-116.
  • Alberto Breccia et Latino Imparato, Alberto Breccia, ombres et lumières : Conversations avec Latino Imparato, Vertige Graphic, coll. « TracĂ©s » (no 2), (ISBN 2-908981-02-5).
  • Laura Caraballo, Alberto Breccia : le maĂ®tre argentin insoumis, PLG, coll. « MĂ©moire Vive » (no 27), , 128 p. (ISBN 978-2-917837-32-0)

Documents vidéo

  • Alberto Breccia, ombres et lumières (int. par Latino Imperato), AngoulĂŞme : CNBDI, coll. « Portraits d'auteurs », 1992, 26 minutes. [vidĂ©o] Disponible sur YouTube

Liens externes

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